Citations ajoutées le 16 juillet 2014

Antonin Rondelet

  1. Les nations sont comme les individus : elles vivent de leurs vertus, et elles meurent de leurs fautes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  2. Au service du désordre, le génie lui-même n'est qu'un désastre de plus. Il oppose au bien une force de résistance proportionnelle à sa propre grandeur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  3. Il faut, pour que l'ordre économique persiste dans la société, que l'homme, dans tout ordre de jouissances, se maintienne avec fermeté au-dessous de ce que la passion désire et de ce que la possession permet.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  4. Un pouvoir ne fait pas le bien en raison du libéralisme dont il se vante, mais en proportion de la justice et de l'autorité avec lesquelles il fonctionne.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  5. Les fonctions auxquelles un peuple est appelé, fonctions d'où dépendent les progrès de la civilisation et les bienfaits de l'ordre, s'accomplissent, non pas en raison du perfectionnement des pouvoirs politiques, mais dans la mesure où chacun de nous est capable de comprendre et d'accomplir son devoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  6. Pour interdire à la morale le droit de dire le dernier mot sur les sciences sociales, il faudrait ôter à la liberté le noble privilège d'être la dernière et la vraie cause, dans l'ordre des événements humains.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  7. La véritable solution de l'économie politique à consiste substituer à nos besoins qui n'expliquent rien, nos devoirs qui expliquent tout.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  8. C'est l'honneur et la gloire de l'homme, c'est en même temps son mérite et sa toute puissance, qu'il est toujours prêt à apporter plus d'énergie à l'accomplissement de ses devoirs, qu'à la satisfaction de ses besoins.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  9. L'erreur de notre siècle, en ce qui concerne les questions ouvrières, est de chercher dans des réformes économiques ce qu'on ne peut attendre que des améliorations morales.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  10. Ce qui garantit l'existence de l'ouvrier, ce n'est pas le salaire qu'il reçoit, mais la vertu qu'il pratique.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  11. Les ressources d'une nation, comme celles d'un individu, se mesurent, non pas aux biens dont il peut disposer mais à ceux qu'il est capable d'acquérir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  12. C'est le châtiment légitime et mérité de tous ceux qui outrent l'importance de l'argent, d'en ignorer l'usage et d'en perdre les avantages les plus réels, à mesure que la fortune leur en multiplie les ressources.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  13. Lorsqu'il s'agit des hautes fonctions sociales, il ne suffit pas du mérite qui vous y destine, il faut encore le travail qui vous y maintient.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  14. Il est plus difficile aux peuples, comme aux individus, de pratiquer la modération dans l'abondance que le courage dans la privation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  15. Le pauvre des temps modernes me paraît bien plus à plaindre de sa situation morale que de sa situation physique.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  16. Pour ne pas se rendre compte des motifs auxquels il obéit, l'homme du peuple ne laisse pas de s'y soumettre avec d'autant plus de confiance et d'entraînement.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  17. Tandis que le travail porte en lui-même la préservation comme une récompense, le plaisir donne en quelque sorte la main à la corruption comme à un châtiment.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  18. Il y a, dans le monde social, beaucoup de choses qu'on ne cesse, par une contradiction trop naturelle à l'homme, de condamner dans la théorie et de perfectionner dans la pratique.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  19. La vengeance ne fait point partie de la politique, et l'insulte n'est pas même une vengeance.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  20. Certaines illusions politiques ressemblent aux débris flottants qui surnagent dans le lit d'un fleuve. Elles sont faites pour indiquer dans quel sens se dirige le courant d'une certaine opinion publique.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  21. La multitude, incapable de juger au fond les théories qu'on lui propose, en estime la valeur par l'audace, et la justice par les avantages.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  22. Nous ne savons plus distinguer, dans notre société moderne, les connaissances à l'aide desquelles on s'instruit, des connaissances à l'aide desquelles on parvient.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  23. L'indignation en matière politique est une satisfaction qu'on se donne, et non pas un secours qu'on se ménage.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  24. Dans la vie industrielle, comme partout, la vie d'un homme de bien est la preuve des enseignements, et la meilleure encore des solutions.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  25. C'est en vain que la civilisation continuera à grandir et à élever plus haut ses sommets, si les régions inférieures ne suivent pas ce mouvement ascendant, et si, au contraire, les vallées se creusent d'elles-mêmes en un abîme plus profond.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  26. Toute injure aux grands principes de la morale, à laquelle l'État consent et qu'il autorise, est une diminution de son autorité et une atteinte à sa puissance.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  27. Il y a, pour les nations, une période plus dangereuse que la barbarie dont on se défait, ou que l'ignorance contre laquelle on lutte : je veux parler de cet état moral où les abus à combattre, les réformes à faire, les enseignements à instituer apparaissent clairement à tous les regards, sans que l'âme trouve la force d'entreprendre, et la volonté la vertu d'agir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  28. Lorsqu'il s'agit des projets de l'avenir, l'homme consume à en rêver la jouissance, le temps qu'il devrait passer à en assurer l'exécution.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  29. L'homme qui travaille uniquement à prendre possession de soi-même, par le même effort et par le même effet, prend en même temps possession des autres.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  30. La plupart de ceux qui font du bien aux autres par sacrifice, en attendent plus d'honneurs qu'ils n'en auraient retiré d'argent.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  31. Il en va de la richesse comme de la victoire, l'aisance n'appartient pas plus aux salaires élevés, que la victoire aux gros bataillons.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  32. Nulle autorité ne s'exerce que dans la mesure des devoirs, et sous la condition des charges avec lesquelles elle a été déléguée.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  33. Une loi est bonne, lorsqu'elle est toute au proût de celui qui n'a rien à se reprocher.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  34. Beaucoup de conférences ou de congrès auxquels on prétend admettre ou appeler le peuple, se réduisent, en définitive, à un concours oratoire entre des ignorants incapables d'entendre et des savants réduits à ne point parler.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  35. La rivalité des classes ne vient pas tant, parmi nous, des occasions de se combattre que de l'habitude de s'ignorer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  36. Il n'y a encore qu'un bien petit nombre d'âmes délicates et d'intelligences élevées, qui mettent le devoir de prévenir la misère au même rang que celui de la soulager.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  37. Après avoir revendiqué la liberté par la révolte, on ne manque point de retomber dans la servitude par l'anarchie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  38. Contrairement aux assertions de la science contemporaine, il y a plus que l'homme dans la société ; il n'y a pas moins.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  39. Le salaire n'est pas, comme l'imagine une science toute matérialiste, une quantité qu'on puisse exprimer absolument par un chiffre arithmétique, mais un simple rapport entre deux faits moraux, les besoins qu'on éprouve dans son âme, et la satisfaction qu'on leur accorde par sa volonté.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  40. Les triomphes de la force brutale sont si dangereux, qu'ils parviendraient bientôt à corrompre la justice elle-même.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  41. L'autorité, c'est le pouvoir pratiqué par devoir au profit de celui qui obéit.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  42. Les utopistes ne manquent point de construire leur édifice a priori, et ils usent ensuite pour y faire rentrer l'homme, les efforts qu'ils auraient dû employer à le connaître.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  43. Les maux de l'humanité sont aussi nombreux que ses faiblesses et que ses fautes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  44. Le devoir d'épargner augmente avec la difficulté d'acquérir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  45. La France est peut-être le seul pays au monde où l'on cherche plus à réagir contre les idées dont on se choque, que contre les abus dont on souffre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  46. Aucune vue et aucun système sur le bien n'ont de valeur qu'à la condition expresse de pouvoir au besoin résister à l'épreuve des faits.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  47. C'est parce que chaque citoyen est une individualité psychologique, que chaque nation peut être considérée comme une personne morale.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  48. Le devoir et l'ordre sont les plus impérieux besoins des sociétés : au prix de ces deux conditions de la vie, la gloire et la liberté ne sont que du luxe et du superflu.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  49. Il faut lutter et combattre contre les hommes pour leur faire du bien, tandis que, le plus souvent, on est accueilli avec faveur, lorsqu'on se borne à les corrompre et à leur faire du mal.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  50. Presque toujours le monde conseille la vertu sans la persuader.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  51. Il y a, dans la simple connaissance des pratiques morales, telles qu'elles sont observées par des peuples vivants, une puissance de conviction et un ascendant d'autorité qu'il n'est pas possible d'attendre d'aucun raisonnement. L'esprit a beau trouver, dans les théories pures, une satisfaction de clarté, le coeur ne laisse pas de résister et de réserver son indépendance au profit du mal.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  52. Quand on ne tient pas compte des principes en matière d'économie politique et sociale, les faits ont quelque chose d'aveugle, et ils risquent d'apporter aux hommes encore plus de trouble que de lumière.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     

  
Fredrika Bremer

  1. Pauvres humains ! que sont nos bonnes résolutions, quand nous n'avons pas de pouvoir sur nous?
    (Les Voisins, p.14, trad. Mlle. De Puget, Paris, 1853)
     
  2. Quelle multitude de souffrances leur [en parlant des animaux - GGJ] seraient épargnées si nous les traitions humainement dans les ressemblances qu'ils ont avec les hommes, si nous prenions pitié de leur faiblesse quand ils sont vieux, de leurs souffrances dans les maladies et dans la mort!
    (Les Voisins, p.32, trad. Mlle. De Puget, Paris, 1853)
     
  3. Une jeune femme - vous le reconnaîtrez un jour - ne peut être trop prudente dans sa conduite, afin de ne pas donner prise contre elle.
    (Les Voisins, p.37, trad. Mlle. De Puget, Paris, 1853)
     
  4. La paresse est l'oreiller du démon.
    (Les Voisins, p.97, trad. Mlle. De Puget, Paris, 1853)
     
  5. La raison est une bonne chose; mais elle ne suffit pas avec les enfants. Celui qui ne veut pas obéir à père et mère doit obéir au « tambour. »
    (Les Voisins, p.142, trad. Mlle. De Puget, Paris, 1853)
     
  6. C'est aux petites choses ; qu'il faut faire attention, car ce proverbe est vrai : « Une étincelle devient souvent un grand feu. »
    (Les Voisins, p.185, trad. Mlle. De Puget, Paris, 1853)
     
  7. Vous vous préparez, jeune fille de dix sept ans, à résister aux tempêtes de la vie; hélas! vous aurez probablement à lutter davantage contre son calme. Mais ne vous laissez pas abattre.
    (Les Voisins, p.280, trad. Mlle. De Puget, Paris, 1853)
     
  8. On trouve sur la terre une riche moisson d'amour, mais rarement sous la forme présentée par le roman. Le roman distille la vie; de dix années il fait un jour, il tire une goutte d'esprit de cent grains de blé. C'est son occupation. La réalité procède autrement. Les grands événements, les scènes d'amour violentes sont rares. Ce n'est pas la règle, mais l'exception dans la vie journalière. C'est pourquoi, bonne jeune fille, ne reste pas là à les attendre; tu pourrais t'ennuyer. Ne cherche pas autour de toi la richesse de la vie ; crée-la dans ton propre coeur. Aime ! aime le ciel, la nature, la sagesse, tout ce qu'il y a de bon autour de loi, et la vie sera riche; son navire aérien sera rempli de frais zéphyrs, et s'élèvera ainsi peu à peu vers la demeure de la lumière et de l'amour.Ne cherche pas autour de toi la richesse de la vie ; crée-la dans ton propre coeur. Aime ! aime le ciel, la nature, la sagesse, tout ce qu'il y a de bon autour de loi, et la vie sera riche; son navire aérien sera rempli de frais zéphyrs, et s'élèvera ainsi peu à peu vers la demeure de la lumière et de l'amour.
    (Les Voisins, p.281, trad. Mlle. De Puget, Paris, 1853)
     
  9. La vieillesse a aussi des tentations à combattre, et peut-être d'une nature plus fâcheuse que celles de la jeunesse. Le sang en vieillissant devient si lent! les sentiments s'engourdissent et le refroidissement du coeur veut pénétrer dans l'âme. On sent combien les soins sont nécessaires, on devient exigeant. On a une foule de petits maux, et l'on oublie pour eux de prendre part aux souffrances et aux plaisirs des autres.
    (Les Voisins, p.401, trad. Mlle. De Puget, Paris, 1853)