C.S. Lewis
1898-1963
  1. Car un changement n'est un progrès que si le fond reste inchangé. Un jeune chêne en grandissant devient un chêne majestueux. S'il devenait un hêtre, on ne parlerait plus de croissance, mais de mutation.
    (Dieu au banc des accusés, Éd. Sator/ebv, trad. Astrid et Etienne Huser, p.37)
     
  2. L'idée d'atteindre le 'bien' sans le Christ est basée sur une double erreur. Tout d'abord, nous ne pouvons le faire; et ensuite, en ayant pour but final de 'faire le bien', nous passons à côté de l'essentiel de notre existence. La morale est une montagne que nous ne pouvons escalader de nos propres forces; et si nous le pouvions, nous ne ferions que périr dans la glace et l'air irrespirable du sommet, n'ayant ces ailes sans lesquelles il est impossible d'accomplir la fin du voyage. Car c'est là que commence l'ascension proprement dite. Les cordes et piolets disparaissent, et il ne nous reste plus qu'à voler.
    (Dieu au banc des accusés, Éd. Sator/ebv, trad. Astrid et Etienne Huser, p.72)
     
  3. Quelle pitoyable hypocrisie de dire: elle vivra toujours dans ma mémoire! VIVRE? C'est précisément ce qu'elle ne fera plus.
    (Apprendre la mort, Éd. Cerf, trad. J. Prignaud et T. Radcliffe, p.34)
     
  4. Si les morts n'appartiennent pas au temps, ou à notre temps, y a-t-il, quand nous parlons d'eux, une différence précise entre était, est, et sera?
    (Apprendre la mort, Éd. Cerf, trad. J. Prignaud et T. Radcliffe, p.40)
     
  5. Parlez-moi de la vérité de la religion et j'écouterai volontiers. Parlez-moi des devoirs de la religion et j'écouterai avec soumission. Mais ne venez pas me parler des consolations de la religion, ou j'aurai idée que vous n'y comprenez rien.
    (Apprendre la mort, Éd. Cerf, trad. J. Prignaud et T. Radcliffe, p.42)
     
  6. Mais pourquoi est-on tellement certain que toute douleur cesse avec la mort? Plus de la moitié du monde chrétien, et des millions d'orientaux, pensent autrement. Comment sait-on qu'elle est 'en repos'? Pourquoi la séparation (pour ne mentionner qu'elle) qui torture tellement celui des amants qui est laissé derrière devrait-elle laisser insensible celui qui s'en va?
    "Parce qu'elle est dans les mains de Dieu". Mais, dans ce cas, elle était tout le temps dans les mains de Dieu et j'ai vu ce que ces mains lui ont fait ici. Nous deviennent -elles tout-à-coup douces à l'instant où nous sommes hors du corps? Et dans ce cas, pourquoi? Si la bonté de Dieu s'oppose à ce qu'il nous fasse du mal, alors ou bien Dieu n'est pas bon, ou bien il n'y a pas de Dieu: car dans la seule vie connue de nous Il nous fait du mal au-delà de nos pires craintes et au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer.

    (Apprendre la mort, Éd. Cerf, trad. J. Prignaud et T. Radcliffe, p.46)
     
  7. Quelqu'un a dit, je crois: "Dieu fait de la géométrie." Et si la vérité était: "Dieu fait de la vivisection"?
    (Apprendre la mort, Éd. Cerf, trad. J. Prignaud et T. Radcliffe, p.49)
     
  8. Qu'est-ce que les gens veulent dire quand ils disent: "Je n'ai pas peur de Dieu parce que je sais qu'Il est bon"?. Ceux qui disent ça ne sont donc jamais allés chez le dentiste?
    (Apprendre la mort, Éd. Cerf, trad. J. Prignaud et T. Radcliffe, p.73)
     
  9. Le chagrin n'est pas un état mais un processus.
    (Apprendre la mort, Éd. Cerf, trad. J. Prignaud et T. Radcliffe, p.98)
     
  10. Car c'est là un de miracles de l'amour: il donne le pouvoir de voir au-delà de ses propres enchantements sans être pour autant désenchanté.
    (Apprendre la mort, Éd. Cerf, trad. J. Prignaud et T. Radcliffe, p.118)