Collin D'Harleville
1755-1806
  1. Le désir de plaire est si propre à former !
    Et l'on sert toujours bien ceux que l'on sait aimer.

    (Le Vieux Célibataire, p.17, in Le Théâtre Choisi du XVIIIe siècle, tome 2, Librairie Garnier Frères)
     
  2. Il est sûr
    Que pour se préparer une heureuse vieillesse,
    Il faut à ses doux noeuds consacrer sa jeunesse.

    (Le Vieux Célibataire, p.17, in Le Théâtre Choisi du XVIIIe siècle, tome 2, Librairie Garnier Frères)
     
  3. Chacun est dans ce monde heureux à sa manière.
    (Le Vieux Célibataire, p.14, in Le Théâtre Choisi du XVIIIe siècle, tome 2, Librairie Garnier Frères)
     
  4. La constance n'est point la vertu d'un mortel ;
    Et pour être constant, il faut être éternel.

    (l'Inconstant, acte 1, sc. 10 (Florimond), 1780)
     
  5. Souvent d'un moindre mal on tombe dans un pire.
    (l'Inconstant, acte 1, sc. 10 (M. Dolban), 1780)
     
  6. Heureux cultivateur, que je te porte envie !
    Ton air est toujours pur, ainsi que tes plaisirs ;
    Mille jeux innocents partagent tes loisirs.
    Tu vois mourir le jour, et renaître l'aurore ;
    Ton oeil, à chaque pas, voit la nature éclore ;
    Ta femme est belle, sage, et tes enfants nombreux...
    Non, ce n'est plus qu'aux champs que l'on peut être heureux.

    (l'Inconstant, acte 2, sc. 5 (Florimond), 1780)
     
  7. Il faut se défier toujours de son rival.
    (l'Inconstant, acte 3, sc. 4 (Florimond), 1780)
     
  8. Je suis émerveillé de cette Providence,
    Qui fit naître le riche auprès de l'indigent :
    L'un a besoin de bras, l'autre a besoin d'argent ;
    Ainsi tout est si bien arrangé dans la vie,
    Que la moitié du monde est par l'autre servie.

    (l'Optimiste, acte 1, sc. 8 (M. de Plinville), 1788)
     
  9. Souvent ces dehors froids cachent des coeurs sensibles,
    Où l'amour, en effet, entre d'un pas plus lent,
    Mais tôt ou tard allume un feu plus violent...

    (l'Optimiste, acte 2, sc. 10 (Angélique), 1788)
     
  10. Le charme de la vie est dans la confiance.
    (l'Optimiste, acte 2, sc. 4 (M. de Plinville), 1788)
     
  11. Va, les honnêtes gens se connaissent d'abord.
    (l'Optimiste, acte 2, sc. 4 (M. de Plinville), 1788)
     
  12. Dans un ménage il faut de petites querelles.
    (l'Optimiste, acte 3, sc. 5 (M. de Plinville), 1788)
     
  13. On ne sait ce que c'est que de payer ses dettes,
    Et de sa bienfaisance on remplit les gazettes.

    (l'Optimiste, acte 3, sc. 9 (M. de Morinval), 1788)
     
  14. Chaque chose a son temps. L'enfance est consacrée
    Aux doux jeux ; la jeunesse à l'amour est livrée ;
    Et l'âge mûr au soin d'établir sa maison.
    Croyez-moi, le bonheur est de toute saison.

    (l'Optimiste, acte 3, sc. 9 (M. de Plinville), 1788)
     
  15. Aux riches, aux puissants l'innocent est vendu.
    On outrage l'honneur, on flétrit la vertu.

    (l'Optimiste, acte 3, sc. 9 (M. de Morinval), 1788)
     
  16. C'est l'âge du repos [la vieillesse], celui des souvenirs.
    (l'Optimiste, acte 3, sc. 9 (M. de Plinville), 1788)
     
  17. Souvent, loin d'être un vice (l'ambition) elle est une vertu.
    (l'Optimiste, acte 3, sc. 9. (M. de Plinville), 1788)
     
  18. Il faut, autant qu'on peut, faire bien ce qu'on fait.
    (l'Optimiste, acte 4, sc. 16 (Le Postillon), 1788)
     
  19. Ainsi donc, comme un baume en notre afflictions,
    Le ciel nous envoya la consolation.

    (l'Optimiste, acte 4, sc. 5 (M. de Plinville), 1788)
     
  20. Il faut plaindre celui qui jamais ne s'afflige,
    Et que les coups du sort n'avaient point accablé :
    Il n'a pas le bonheur de se voir consolé.

    (l'Optimiste, acte 4, sc. 5 (M. de Plinville), 1788)
     
  21. C'est avoir fait le bien, qu'avoir voulu le faire.
    (l'Optimiste, acte 5, sc. 11 (M. de Plinville), 1788)
     
  22. [...] Dans la vie humaine,
    Le bonheur, tôt ou tard, fait oublier la peine.

    (l'Optimiste, acte 5, sc. 13 (M. de Plinville), 1788)
     
  23. Il faut aimer les gens, non pour soi, mais pour eux.
    (l'Optimiste, acte 5, sc. 2. (M. de Plinville), 1788)
     
  24. Eh quoi, mon cher ami, vous faites des heureux,
    Et vous doutez encor si vous-même vous l'êtes !

    (l'Optimiste, acte 5, sc. 3 (M. de Plinville), 1788)
     
  25. On aime à se vanter de ce qui nous honore.
    (l'Optimiste, acte 5, sc. 6 (M. Belfort), 1788)
     
  26. [...] L'on sert toujours bien ceux que l'on sait aimer.
    (le Vieux Célibataire, acte 1, sc. 8 (Charles), 1792)
     
  27. [...] Pour un vieux garçon il n'est point d'avenir.
    (le Vieux Célibataire, acte 2, sc. 1 (M. Dubriage), 1792)
     
  28. Chacun est dans ce monde heureux à sa manière.
    (le Vieux Célibataire, acte 2, sc. 2 (M. Dubriage), 1792)
     
  29. [...] Il est bien permis
    De chercher à brouiller entre eux ses ennemis.

    (le Vieux Célibataire, acte 5, sc. 1 (George), 1792)
     
  30. [...] J'aime à voir quereller les méchants :
    C'est un repos du moins pour les honnêtes gens.

    (le Vieux Célibataire, acte 5, sc. 1 (George), 1792)
     
  31. [...] Le méchant peut trouver un complice ;
    Mais il n'est ici-bas, et le ciel l'a permis,
    Que les honnêtes gens qui puissent être amis.

    (le Vieux Célibataire, acte 5, sc. 2 (Charle), 1792)
     
  32. On ne condamne point les gens sans les entendre.
    (le Vieux Célibataire, acte 5, sc. 5 (Madame Évrard), 1792)
     
  33. La vérité n'est qu'une, et n'a qu'un seul langage.
    (le Vieux Célibataire, acte 5, sc. 7 (George), 1792)
     
  34. [...] Il faut toujours que le devoir l'emporte.
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 10 (M. de Florville), 1789)
     
  35. [...] Il faut toujours que le devoir l'emporte.
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 10 (M. de Florville), 1789)
     
  36. Quand on sent que l'on plaît, on en est plus aimable.
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 10. (M. D'Orlange), 1789)
     
  37. Le devoir d'une femme est dans la complaisance.
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 3 (Mademoiselle D'Orfeuil), 1789)
     
  38. Quelquefois dans la vie il faut que l'on s'égare.
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 3 (Justine), 1789)
     
  39. [...] L'hymen le plus doux est toujours une chaîne.
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 3 (M. D'Orlange), 1789)
     
  40. [...] Est-il rien de plus doux dans la vie,
    Que d'aller, de venir au gré de son envie ?

    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 3 (M. D'Orlange), 1789)
     
  41. Eh ! craint-on quelque chose auprès de ce qu'on aime !
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 4 (M. D'Orlange), 1789)
     
  42. Tel entretien instruit bien mieux qu'une lecture.
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 4 (Mademoiselle D'Orfeuil), 1789)
     
  43. De séduisants dehors, un babil amusant,
    Dans le monde, voilà ce qui fait l'homme aimable.

    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 5. (Mademoiselle D'Orfeuil), 1789)
     
  44. Rarement un valet dit du bien de son maître.
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc. 9 (M. de Florville), 1789)
     
  45. À l'amitié, monsieur, il n'est rien d'impossible.
    (les Châteaux en Espagne, acte 2, sc.10. (M. D'Orlange), 1789)
     
  46. Non, il n'est rien de tel que la simple nature.
    (les Châteaux en Espagne, acte 3, sc. 2 (M. de Florville), 1789)
     
  47. Les voyageurs entre eux font bientôt connaissance.
    (les Châteaux en Espagne, acte 3, sc. 4 (M. D'Orfeuil), 1789)
     
  48. Les voyages sur mer sont remplis d'aventures.
    (les Châteaux en Espagne, acte 3, sc. 6 (M. D'Orlange), 1789)
     
  49. Flatteuse illusion ! doux oubli de nos peines !
    Oh ! qui pourrait compter les heureux que tu fais ?
    L'espoir et le sommeil sont de moindres bienfaits.
    Délicieuse erreur ! tu nous donnes d'avance
    Le bonheur, que promet seulement l'espérance.

    (les Châteaux en Espagne, acte 3, sc. 7 (M. D'Orlange), 1789)
     
  50. [...] Le pauvre, lui-même, est riche en espérance.

    (les Châteaux en Espagne, acte 3, sc. 7 (M. D'Orlange), 1789)
     
  51. C'est quelque chose encor que de faire un beau rêve.
    À nos chagrins réels, c'est une utile trève.

    (les Châteaux en Espagne, acte 3, sc. 7 (M. D'Orlange), 1789)
     
  52. Quand je songe, je suis le plus heureux des hommes ;
    Et dès que nous croyons être heureux, nous le sommes.

    (les Châteaux en Espagne, acte 3, sc. 7 (M. D'Orlange), 1789)
     
  53. Ah ! si la solitude est douce en elle-même,
    Je sens qu'elle est plus douce auprès de ce qu'on aime.

    (les Châteaux en Espagne, acte 4, sc. 2 (M. D'Orlange), 1789)
     
  54. [...] Obliger ceux qu'on aime,
    Qu'on estime surtout, c'est s'obliger soi-même.

    (les Châteaux en Espagne, acte 4, sc. 5 (M. D'Orlange), 1789)
     
  55. Toute ruse est permise en amour comme en guerre.
    (les Châteaux en Espagne, acte 4, sc. 5 (M. D'Orlange), 1789)
     
  56. De son propre artifice on est souvent victime ?
    (les Châteaux en Espagne, acte 5, sc. 2. (M. D'Orfeuil), 1789)
     
  57. Toujours une âme tendre est tant soit peu jalouse.
    (M. de Crac, sc. 11 (Francheval), 1791)
     
  58. Qui craint qu'on ne le trompe est lui-même un trompeur.
    (M. de Crac, sc. 11 (Mademoiselle de Crac), 1791)
     
  59. Le plus trompeur souvent est facile à tromper.
    (M. de Crac, sc. 13 (Saint-Brice), 1791)
     
  60. Des frères qu'on crut morts... ressuscitent souvent.
    (M. de Crac, sc. 2 (Saint-Brice), 1791)
     
  61. L'art de flatter, mon cher, est vieux comme le monde.
    Eve a péché, pourquoi ? parce qu'on la flatta ;
    Exemple que depuis mainte femme imita.
    C'est un poison si doux, qu'il chatouille les âmes...
    Que d'hommes, sur ce point, de tout temps furent femmes !

    (M. de Crac, sc. 4 (Verdac), 1791)
     
  62. En flatteurs caressés cet univers abonde.
    (M. de Crac, sc. 4 (Verdac), 1791)
     
  63. Nous voulons bien railler, mais non pas qu'on nous raille.
    (Malice pour malice, acte 1, sc. 3 (Eusébie), 1794)
     
  64. [...] Il faut bien s'amuser dans la vie.
    (Malice pour malice, acte 1, sc. 5 (M. Saint-Firmin), 1794)
     
  65. Impossible est un mot que je ne dis jamais.
    (Malice pour malice, acte 1, sc. 8 (Raimond), 1794)
     
  66. Un sot peut tous les jours rire aux dépens d'autrui,
    Rire même de tel... qui vaudra mieux que lui.

    (Malice pour malice, acte 1, sc. 8 (Raimond), 1794)
     
  67. [...] La sincérité
    Semble embellir encore une jeune beauté.

    (Malice pour malice, acte 2, sc. 8 (Raimond), 1794)
     
  68. Il faut que les méchants, dupes de leur manège,
    Se trouvent, à la fin, pris dans leur propre piège.

    (Malice pour malice, acte 3, sc. 16 (Raimond), 1794)