Marie Valyère
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  1. Les grands coeurs ont beau se donner, il reste toujours de l'infini en eux.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 410)
     
  2. Nous sommes toujours attirés vers ceux qui ont beaucoup aimé.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 410)
     
  3. Comme nous aimerions certaines gens, si nous n'étions pas obligés de vivre avec eux !
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 410)
     
  4. La douleur est la plus sûre gardienne d'un souvenir.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 410)
     
  5. Donne est une joie ; se donner est la joie suprême.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 410)
     
  6. Nous craignons nos amis : nous savons qu'ils peuvent nous faire souffrir plus que nos ennemis.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 410)
     
  7. Après un long silence, toutes les paroles sonnent faux.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 410)
     
  8. Faire souffrir ceux qui vous aiment, c'est trop facile pour ne pas être lâche.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 410)
     
  9. Tu n'as même pas le droit d'être triste, car tu dois garder ton coeur en deuil une place pour la joie des autres.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 410)
     
  10. Il y a des choses que l'on ne sait bien qu'à la condition de les avoir devinées.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 411)
     
  11. On n'est grand qu'à la condition d'aller au delà de ses qualités, de ses facultés et de sa fortune.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 411)
     
  12. Oui, le bonheur est en nous, puisqu'en amitié comme en amour on jouit surtout de ce que 'on donne.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 411)
     
  13. Certains êtres privilégiés donnent du bonheur par leur seule présence, par la musique de leur voix, la caresse de leur regard, l'harmonie de leurs gestes.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 411)
     
  14. Ceux qui donnent à leur gré, quand ils veulent, ne sont guère à plaindre : ils mettent des points suspensifs dans leur vie toutes les fois qu'elle leur paraît triste ou trop bête.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 411)
     
  15. Les animaux nous donnent une belle leçon de tenue : ils se cachent pour souffrir.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 411)
     
  16. L'amitié ne peut rien sur le désespoir ; elle peu tout sur la tristesse et la mélancolie qui sont la convalescence de l'âme.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 411)
     
  17. On prend mieux son parti de ne pas compter que de ne plus compter.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 411)
     
  18. L'affection, à un certain moment de la vie, acquiert toute sa valeur et tout son charme ; elle a des recherches exquises, qui sont les roses d'arrière-saison de l'amitié.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 411)
     
  19. Il faut voir la réalité et poursuivre l'idéal.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 412)
     
  20. L'éducation affine certaines qualités en leur ôtant leur saveur, et il est des gens qui préfèrent les fruits de plein vent aux fruits d'espalier.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 412)
     
  21. Combien de gens ne sont salués que le jour de leur mort !
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 412)
     
  22. On peut être tout simplement grand par la bonté.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 412)
     
  23. L'histoire d'une âme, c'est tout ce qui ne s'écrit pas.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 412)
     
  24. On prend l'homme d'esprit par l'esprit, l'homme de coeur par le coeur et le sot par la sottise.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 412)
     
  25. Le souvenir a ses fleurs, ses fruits, et aussi, hélas ! ses racines amères dans le regret.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 412)
     
  26. Il faut beaucoup de tact pour parler des autres ; il en faut encore plus pour parler de soi.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 412)
     
  27. On ne se confie pas à tous ceux qu'on aime, on n'aime pas tous ceux auxquels on se confie.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, 20 octobre 1900, p. 412)
     
  28. Il en est de la science comme de l'argent : ce qu'on vient d'acquérir donne plus d'orgueil que ce qu'on possède depuis longtemps.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 404)
     
  29. Le soleil d'été a des caresses d'amant ; le soleil d'hiver est doux comme l'amitié.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 404)
     
  30. Nous sommes fiers de l'affection qu'on donne à nos amis, à la condition qu'ils ne la rendent pas.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 404)
     
  31. Lire,rêver, dormir : ces trois grandes jouissances de la vie consistent à s'absenter de la vie.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 404)
     
  32. Tout être malheureux se croit exceptionnel.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 404)
     
  33. Ceux qui peuvent imposer leur volonté prennent rarement la peine de persuader.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 404)
     
  34. Il est plus difficile de recommencer un rêve que de recommencer une oeuvre.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 404)
     
  35. Presque toutes les sottises se font gratuitement : c'est leur excuse.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  36. Ah ! si nous voulions faire, pour plaire à notre conscience, autant de frais que pour contenter notre amour-propre !
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  37. Aux époques décadentes, ce sont les vieux qui sont jeunes.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  38. Tout le monde s'écoute parler ; combien peu s'entendent !
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  39. Heureux ceux qui ont la passion de la pitié, car ils seront rassasiés !
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  40. La véritable amitié ne connaît pas de devoirs ; elle n'a que des besoins.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  41. Certaines approbations nous payent en un instant tout un arriéré de luttes, de misères et de souffrances.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  42. La vieillesse ne devrait être que la sélection des idées et des sentiments.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  43. Les rêveurs sont les heureux de la terre ; ils possèdent tout sans être embarrassés de rien.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  44. Rien n'est plus absorbant que d'avoir beaucoup d'enfants ; rien, si ce n'est de n'en avoir qu'un.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 405)
     
  45. Quand un bonheur nous arrive, il est rare qu'il ne nous surprenne pas; un malheur, au contraire, trouve toujours son nid tout fait.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 406)
     
  46. Abuser des longs crêpres et des longs voiles de deuil, c'est pavoiser sa douleur.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 406)
     
  47. Nous ne faisons jamais consciemment le siège de nos défauts, parce que nous gardons toujours des intelligences avec l'ennemi.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 406)
     
  48. C'est demander trop que de ne rien demander.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 406)
     
  49. Les dupes se recrutent plus chez les grands coeurs que chez les imbéciles.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 406)
     
  50. Nous aimons notre douleur : c'est tout ce qui nous reste d'un bonheur perdu.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 406)
     
  51. Ne crie pas tes douleurs, si tu ne veux pas que les autres s'en souviennent plus longtemps que toi.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 406)
     
  52. Le bon côté de la douleur, c'est de nous obliger à lutter contre elle. Il nous reste de cette lutte une force qui ne nous abandonne plus.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 406)
     
  53. Comme il faut être heureux pour s'affliger des petites misères de la vie !
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 406)
     
  54. Trop souvent, l'enfant est la parodie de l'homme, et l'homme la parodie de l'enfant.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 407)
     
  55. Pour connaître un homme, il faudrait connaître ses rêves.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 407)
     
  56. On rencontre des corps qui traînent péniblement des âmes, et des âmes attelées à des cadavres.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 407)
     
  57. En fait de médisances et de calomnies, frapper fort c'est rendre les coups moins sensibles.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 407)
     
  58. Les sots sont des gens qui veulent à tout prix dépenser l'esprit qu'ils n'ont pas.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, mars 1901, p. 407)
     
  59. Vous pouvez rejeter les idées, les croyances et les sentiments de votre jeunesse. Quoi que vous fassiez, ils vous tiendront toute votre vie par d'invisibles liens.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 256)
     
  60. Au fur et à mesure que l'homme vieillit, il se détache des êtres pour s'attacher aux choses.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 256)
     
  61. Comment les imbéciles, si stériles en idées, sont-ils si féconds en conseils ?
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 256)
     
  62. Le malheur, dit-on, est la rançon de la vie ; mais il y a vraiment des rançons trop royales.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 256)
     
  63. Nos principes sont toujours atteints par nos échecs.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 256)
     
  64. On fait une toilette morale pour son confesseur, on n'en fait pas pour son médecin.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 256)
     
  65. Nos bonnes actions nous émeuvent toujours délicieusement et nous aimons d'une affection attendrie ceux qui s'en souviennent.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 256)
     
  66. On se console avec l'expérience de n'avoir plus de bonheur, à peu près comme on se console avec un râtelier de n'avoir plus de dents.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 256)
     
  67. Pour pardonner, quoi qu'en ait dit Mme de Staël, il ne faut pas trop chercher à comprendre.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  68. Les maladies de l'âme sont contagieuses pour ceux qui s'aiment.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  69. Mieux vaut lire l'histoire que de la vivre, mieux vaut regarder les hommes et les choses de haut que de près.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  70. Nous ignorons parfois le bien, mais nous savons toujours le mal que nous font nos amis.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  71. On entent toujours sonner l'heure de la retraite des autres.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  72. La pensée de la femme va moins loin que ses paroles.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  73. Ceux qui ont peu de coeur, peu d'idées et peu d'argent sont toujours embarrassés dans leurs placements.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  74. Il y a des intelligences, des coeurs, des santés et des bonheurs d'une insolence exubérance.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  75. Les larmes sont partout les mêmes, le rire partout diffère.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  76. Les grands parleurs abusent trop de notre attention pour pouvoir compter sur notre intelligence.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 257)
     
  77. Pour moins souffrir, sache souffrir seul.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  78. Ceux qui ont perdu leur bonheur n'ont qu'une consolation : c'est d'y penser toujours.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  79. Nous nous répétons souvent, mais jamais de la même manière ; il y a des nuances et des retouches dans notre copie.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  80. Déblayer sa vie, c'est le désir du sage.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  81. C'est un plaisir orgueilleux, mais vraiment rare, que de se sentir supérieur à son entourage.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  82. Nous aimons dans notre ami ce que nous croyons être le seul à y voir.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  83. La vie, comme le vent d'avril, tour à tour caresse et soufflette.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  84. En politique, la ligne oblique est la plus courte.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  85. Si nous ne nous aimions pas un peu nous-mêmes, qui donc nous consolerait de la vie ?
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  86. Se dévouer, c'est aimer.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  87. On s'autorise de l'amitié pour dire du mal de ses amis : c'est son droit primordial.
    (Nuances Morales, in La Revue hebdomadaire, septembre 1901, p. 258)
     
  88. La femme est comme tous les êtres faibles : elle n'ose pas ou elle ose trop.
    (Heures grises, in L'Année Littéraire, Paris, 1887, p. 280)
     
  89. Il y des coeurs, des esprits et des estomacs paresseux : il faudrait tout leur mettre en pilules.
    (Heures grises, in L'Année Littéraire, Paris, 1887, p. 280)
     
  90. On aime son confesseur et son médecin parce qu'on veut, quand même, parler de soi, fut-ce en mal !
    (Heures grises, in L'Année Littéraire, Paris, 1887, p. 280)
     
  91. Jamais une confidence n'est complète !
    (Heures grises, in L'Année Littéraire, Paris, 1887, p. 280)
     
  92. J'ai de la sympathie pour les vieillards qui savent encore s'étonner.
    (Heures grises, in L'Année Littéraire, Paris, 1887, p. 280)
     
  93. Regretter, c'est aimer : il y a même des êtres qui n'ont jamais aimé autrement.
    (Heures grises, in L'Année Littéraire, Paris, 1887, p. 280)
     
  94. Veux-tu être heureux sans être dupe ? fais le bien, et pour toute récompense, compte sur toi seul.
    (Heures grises, in Recueil de pensées et maximes morales (V. Martel), Garnier frères, 1895, p. 44)