Hervé Bazin
1911-1996
  1. Waddington a raison : L'homme est un animal porté à croire. Il lui faut sécréter de la certitude comme le colimaçon de la coquille : pour s'enfermer dedans.
    (Ce que je crois, p.17, Livre de Poche n°5141)
     
  2. Il faut se résigner à n'avoir qu'une pensée d'homme, à mesurer l'univers avec ce millimètre.
    (Ce que je crois, p.40, Livre de Poche n°5141)
     
  3. La vie, ça se fabrique avec les moyens du bord.
    (Ce que je crois, p.57, Livre de Poche n°5141)
     
  4. Nous ne savons toujours pas, nous avons peu de chance de jamais savoir pourquoi existe le théâtre, cet univers où nous vivons. Mais nous commençons à comprendre - et ce prodige surclasse tous ceux des mythes - que c'est bien le spectacle qui crée ses spectateurs.
    (Ce que je crois, p.66, Livre de Poche n°5141)
     
  5. Bazin parle ici de nos ancêtres dont nous revivons les gênes :
    [...] un vivant, c'est d'abord un cimetière.

    (Ce que je crois, p.71, Livre de Poche n°5141)
     
  6. La mort sera seulement notre absence.
    (Ce que je crois, p.72, Livre de Poche n°5141)
     
  7. Le paradis ou l'enfer, ce n'est pas seulement absurde, c'est scandaleux.
    (Ce que je crois, p.73, Livre de Poche n°5141)
     
  8. C'est une chose étonnante de constater avec quel acharnement nous refusons la fatalité du provisoire.
    (Ce que je crois, p.75, Livre de Poche n°5141)
     
  9. Nul n'est fait pour quiconque et c'est heureux, car nous sommes quatre milliards : la recherche d'un prédestiné ressemblerait à celle d'une aiguille dans un tas de foin. Un couple est toujours improbable ; il est toujours possible.
    (Ce que je crois, p.83, Livre de Poche n°5141)
     
  10. Nous ne dépendons pas de toujours mais d'encore.
    (Ce que je crois, p.85, Livre de Poche n°5141)
     
  11. [...] vous ne pouvez rien contre les lois de la grammaire qui forment si souvent le féminin à partir du masculin par adjonction d'un e muet (un e muet qui s'est mis à crier).
    (Ce que je crois, p.92, Livre de Poche n°5141)
     
  12. Qui dit foyer dit flamme... et dit cendre. Mariage, marmite, marmaille et marché, toutes les femmes ne se plaignent pas de ce destin, mais peu s'y épanouissent et beaucoup le trouve harassant. Le soulagement d'une travailleuse ne se limite pas à celui qu'apporte un double salaire. C'est un tout autre visage que celui d'une femme professionnellement qualifiée, d'une femme complète, aux yeux ouverts sur le monde en même temps que sur sa tribu.
    (Ce que je crois, p.97, Livre de Poche n°5141)
     
  13. [...] seul celui qui n'a rien à perdre et tout à gagner met en oeuvre toute la voracité de l'intelligence.
    (Ce que je crois, p.110, Livre de Poche n°5141)
     
  14. Mais plutôt que d'enseignement (s'il est mal conçu, au moins il existe), c'est d'éducation que manque aujourd'hui la jeunesse.
    (Ce que je crois, p.115, Livre de Poche n°5141)
     
  15. Mais les parents d'aujourd'hui ne se situent plus comme jadis, selon leur tempérament, entre la méfiance et la confiance ; ils se situent entre la confiance et la démission.
    (Ce que je crois, p.115, Livre de Poche n°5141)
     
  16. Familles, je vous hais ! disait Gide (qui pourtant en fit une). Disons plus simplement, à deux lettres près : Familles, je vous ai.
    (Ce que je crois, p.128, Livre de Poche n°5141)
     
  17. [...] il faut ajouter, pour les parents qui en lâchent trop à leurs enfants : Respectez-vous en les respectant.
    (Ce que je crois, p.136, Livre de Poche n°5141)
     
  18. Tout pouvoir qui cultive l'hypocrisie de sa perfection ne tombe pas seulement dans le ridicule et dans les excès de la dévotion à lui-même ; il détruit l'espoir de la nature humaine en la continuité du progrès.
    (Ce que je crois, p.182, Livre de Poche n°5141)