Gilles Archambault
1933
  1. Toute découverte me paraît bonne à faire, et cela avec la certitude que rien ne sert à rien en dernière analyse, que bientôt on m'enterrera et que tout aura été inutile.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.22, Éd. Boréal, 1994)
     
  2. Les hommes qui se disent couverts d'amis me font peur, je crains toujours qu'ils ne veuillent ajouter mon nom à leur liste.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.26, Éd. Boréal, 1994)
     
  3. Ce qu'il peut être enivrant de se sentir étranger au monde ! On a toujours l'impression d'être en voyage.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.35, Éd. Boréal, 1994)
     
  4. [...] on ne peut réduire les autres à l'ordinaire que si, fort de sa propre médiocrité, on se juge supérieur.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.40, Éd. Boréal, 1994)
     
  5. Ils disent qu'ils n'ont pas le temps de lire et nous les voyons faire des tours d'Europe en treize jours, avaler les messages commerciaux de la télévision, jouer aux cartes, commenter pendant des soirées entières des quarts d'idées soi-disant politiques.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.47, Éd. Boréal, 1994)
     
  6. En présence d'un être, on dirait que ce ne sont pas tellement les paroles qui comptent, mais leur musique. Et que dire de la beauté des gestes, du mouvement des yeux et des lèvres ? Il y a comme une fascination qui met un voile entre vous et l'autre.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.70, Éd. Boréal, 1994)
     
  7. [...] je sais qu'il y a des vérités qui ne sont que littéraires.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.72, Éd. Boréal, 1994)
     
  8. [...] il faut tout faire pour conjurer l'intolérance, même des romans.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.73, Éd. Boréal, 1994)
     
  9. Si je me mettais à croire à quelque chose - ce que je ne souhaite pas -, c'est à l'anarchie que je croirais.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.95, Éd. Boréal, 1994)
     
  10. Seigneur, donnez-nous le courage de vivre comme si nous croyions à l'enthousiasme ; donnez-nous la grâce de vivre notre néant dans des élans de création libératrice. Puissions-nous nous aveugler jusqu'au tourbillon final !
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.97, Éd. Boréal, 1994)
     
  11. S'habituer à suivre sa voie sans prêter trop attention à ce qui se déroule autour de soi. Ne pas craindre d'être nombriliste. Peut-être est-ce de cette façon qu'on peut le moins heurter les autres.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.100, Éd. Boréal, 1994)
     
  12. L'idéal quand on lit, c'est de tout oublier. Savoir que dans un livre se trouve un ton, qu'on va être étonné, émerveillé, ému à coup sûr, qu'on va sourire, qu'on va connaître un plaisir sans retenue. Le savoir pendant des années, se retenir d'aller vérifier, puis un jour risquer un oeil, pour voir. Et ne pas être déçu. La grande joie qui nous emplit, que n'a certes pas connue l'auteur du livre.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.102, Éd. Boréal, 1994)
     
  13. Quand on me pose la question : " M'aimes-tu ? " je me sens coupable. Je m'en veux de ce reproche qu'on me fait. Et du coup, je n'aime plus. Pour quelques instants.
    (Les plaisirs de la mélancolie, p.103, Éd. Boréal, 1994)
     
  14. Rares sont les hommes qui additionnent les bonheurs. C'est à peine s'ils peuvent s'approcher d'une femme à la fois.
    (Tu ne me dis jamais que je suis belle, p.68, Éd. Boréal Compact n°73)
     
  15. Plus on avance dans la vie, moins on revoit les gens. C'est aussi bien ainsi.
    (Tu ne me dis jamais que je suis belle, p.101, Éd. Boréal Compact n°73)