Alfred Capus
1857-1922
  1. Chartier : [...] Tu n'es pas heureux ? ...
    Lucien : Je n'ai aucune raison particulière d'être malheureux.
    Chartier : Il n'y a pas d'autre définition du bonheur...

    (Notre jeunesse, acte 1, sc.3, in Théâtre complet, Vol. V, p.14, Arthème Fayard, 1910)
     
  2. Un grand sage a dit : « Ce qui émeut les hommes, ce n'est point les choses, mais leur opinion sur les choses. » Je tâche donc de me faire le plus possible des opinions rassurantes.
    (Notre jeunesse, acte 1, sc.3 (Chartier), in Théâtre complet, Vol. V, p.15, Arthème Fayard, 1910)
     
  3. Il y a des êtres qui communiquent pour ainsi dire leur frivolité à tous les événements où ils se mêlent.
    (Notre jeunesse acte 1, sc.3 (Lucien), in Théâtre complet, Vol. V, p.19, Arthème Fayard, 1910)
     
  4. [40 ans] L'âge le plus absurde... assez près de la jeunesse pour la regretter encore, assez près de la vieillesse pour en avoir déjà peur.
    (Notre jeunesse, acte 1, sc.5 (Hélène), in Théâtre complet, Vol. V, p.26, Arthème Fayard, 1910)
     
  5. Mais qu'est-ce qu'un ménage aujourd'hui ? Quelque chose de fragile et de provisoire... Autrefois, on épousait une femme et puis on ne s'en occupait plus. On savait que c'était pour la vie, on était tranquille.
    (Notre jeunesse, acte 1, sc. 9 (Monsieur Briant), in Théâtre complet, Vol. V, p.44, Arthème Fayard, 1910)
     
  6. Un homme n'est jamais ridicule parce qu'il ne se marie pas.
    (Notre jeunesse, acte 2, sc.2, in Théâtre complet, Vol. V, p.57, Arthème Fayard, 1910)
     
  7. Oui, elle a cet âge [40 ans] délicieux où les femmes sont non plus orgueilleuses, mais inquiètes de leur beauté. C'est l'âge qui préfèrent les véritables voluptueux.
    (Notre jeunesse, acte 2, sc.4 (Clénord), in Théâtre complet, Vol. V, p.62, Arthème Fayard, 1910)
     
  8. Il n'y a pas moyen de raisonner sérieusement avec les femmes !
    (Notre jeunesse, acte 2, sc.7 (Chartier), in Théâtre complet, Vol. V, p.76, Arthème Fayard, 1910)
     
  9. Chartier : Attaches-tu quelque importance à la parole d'honneur ?
    Laure : Aucune. La parole d'honneur, c'est une machine d'homme.

    (Notre jeunesse, acte 2, sc.7, in Théâtre complet, Vol. V, p.76, Arthème Fayard, 1910)
     
  10. Je te dis qu'étant donnée n'importe quelle situation dans la vie, il n'y a pas de solution absolue, il n'y a que des solutions moyennes...
    (Notre jeunesse, acte 2, sc.7 (Chartier), in Théâtre complet, Vol. V, p.78, Arthème Fayard, 1910)
     
  11. Trouver son devoir, il y a des heures où c'est aussi difficile que d'avoir du génie !
    (Notre jeunesse, acte 2, sc.8 (Chartier), in Théâtre complet, Vol. V, p.80, Arthème Fayard, 1910)
     
  12. [...] On est jeune... on ne sait pas encore que l'avenir est un amas obscur de remords et de pièges !
    (Notre jeunesse, acte 2, sc.8 (Lucien), in Théâtre complet, Vol. V, p.81, Arthème Fayard, 1910)
     
  13. Quand un préjugé disparaît, il y a une vertu qui disparaît en même temps. Une vertu n'est qu'un préjugé qui reste.
    (Notre jeunesse, acte 2, sc.9 (Monsieur Briant), in Théâtre complet, Vol. V, p.86, Arthème Fayard, 1910)
     
  14. [...] La véritable indépendance, n'est-ce pas de vivre avec les êtres qui vous plaisent ?
    (Notre jeunesse, acte 2, sc.15 (Lucienne), in Théâtre complet, Vol. V, p.108, Arthème Fayard, 1910)
     
  15. Le mal que l'on a fait, il ne faut pas l'oublier, il faut le réparer.
    (Notre jeunesse, acte 2, sc.16 (Hélène), in Théâtre complet, Vol. V, p.112, Arthème Fayard, 1910)
     
  16. [Notre l'époque] Le monde est plein de gens qui la déclarent, chaque matin, sans grandeur morale, sans noblesse et sans beauté, et qui semblent avoir pour mission sacrée de nous dégoûter des autres hommes, de la vie et de nous-mêmes. Si quelqu'un ose insinuer que nos ancêtres ne valaient pas mieux qu nous, on le traite de cerveau débile ou de mauvais citoyen, et il faut aujourd'hui, pour louer ses semblables, plus d'audace qu'autrefois pour les flétrir.
    (Notre jeunesse, acte 3, sc.4 (Chartier), in Théâtre complet, Vol. V, p.129, Arthème Fayard, 1910)
     
  17. Empêcher les autres de parler, c'est ce qu'on appelle l'éloquence.
    (Le beau jeune homme, acte 1, sc. 2 (Valentin), in Théâtre complet, Vol. V, p.158, Arthème Fayard, 1910)
     
  18. Martine : J'ai relevé, entre autres, un fait assez curieux : les vagabonds qui, il y a une dizaine d'années, étaient presque tous illéttrés, savent maintenant pour la plupart lire, écrire et compter. Quelques-uns semblent même avoir reçu une instruction supérieure. C'est un grand progrès.
    Valentin : Évidemment. Mais, est-ce un progrès de l'instruction ou un progrès du vagabondage ?

    (Le beau jeune homme, acte 1, sc. 3 , in Théâtre complet, Vol. V, p.162, Arthème Fayard, 1910)