Stéphane Audeguy
1964
  1. [...] tout nuage en somme est la métamorphose d'un autre.
    (La théorie des nuages, p.13, Gallimard/NRF, 2005)
     
  2. Les hommes reçoivent à leur naissance un prénom et un nom; ensuite ils les accomplissent, ou bien les contredisent, ou les effacent, ou les modifient.
    (La théorie des nuages, p.14, Gallimard/NRF, 2005)
     
  3. [...] le cerveau est ce nuage dans l'homme qui le rattache au ciel.
    (La théorie des nuages, p.24, Gallimard/NRF, 2005)
     
  4. Comme ceux de tous les semi-pauvres, les revenus de Virginie Latour se présentent généralement sous la forme la plus économiquement désavantageuse, la plus humainement vexatoire qui soit : le salaire.
    (La théorie des nuages, p.29, Gallimard/NRF, 2005)
     
  5. Une forme de bêtise habite toute pensée [...]
    (La théorie des nuages, p.45, Gallimard/NRF, 2005)
     
  6. Les coups de foudre existent en amitié plus souvent qu'en amour.
    (La théorie des nuages, p.50, Gallimard/NRF, 2005)
     
  7. Les nuages [...] sont un casse-tête dangereusement simple.
    (La théorie des nuages, p.54, Gallimard/NRF, 2005)
     
  8. [...] un exemple, le plus connu de tous, mais qui n'est pas connu du tout, comme tous les exemples de spécialiste.
    (La théorie des nuages, p.55, Gallimard/NRF, 2005)
     
  9. On ne peint pas pour faire de la peinture, ou même pour être peintre : seuls les amateurs en sont là, On peint pour des raisons plus profondes et qui n'ont rien à voir avec la carrière ; ce qui est essentiel pour un peintre, c'est le rapport entre son art et tout ce qui n,est pas la peinture, c'est ce désir de capter les couleurs et les saveurs du monde.
    (La théorie des nuages, p.62, Gallimard/NRF, 2005)
     
  10. [...] un menteur habile ne propose jamais une vérité monolithique, qui sentira toujours trop la confection ; il compose plutôt un ensemble de petits détails qui, isolément, ne prouvent rien  mais qui, par leur dissémination même, provoque une impression de vraisemblance.
    (La théorie des nuages, p.86, Gallimard/NRF, 2005)
     
  11. Inventer quelque chose avant qu'en soit ouverte la possibilité technique cela s'appelle, au royaume des sciences, un échec cuisant [...]
    (La théorie des nuages, p.114, Gallimard/NRF, 2005)
     
  12. Pour la première fois de sa vie, Richard Abercrombie est confronté au vacarme obscène de la nature sous sa forme la plus grandiose et la plus véhémente : une jungle. Ce n'est pas tant le vacarme en soi qui l'abasourdit, mais, au sein de ce tohu-bohu, l'absence totale de sonorité humaine. La jungle bruit selon ses propres lois, insoucieuse des hommes qui croient l'explorer. Dans les forêts où l'homme vient régulièrement chasser, à proximité des villes, dans toute l'Europe et particulièrement en Angleterre, les animaux ont depuis longtemps appris à se taire à l'approche de l'homme, à le fuir comme le prédateur suprême : cette créature qui tue contre nature, sans que la nécessité de survivre l'y force. Le silence apaisant de nos campagnes n'est que le signe tangible de la terreur que l'homme fait régner.
    (La théorie des nuages, p.199, Gallimard/NRF, 2005)
     
  13. [...] résister à des imbéciles est épuisant [...]
    (La théorie des nuages, p.210, Gallimard/NRF, 2005)
     
  14. Rien au monde de plus fascinant que les nuages, sinon l'océan ; mais là est le danger. Car rien aussi n'est plus vain, plus trompeur, plus stupéfiant que cette matière toujours changeante, toujours renouvelée  et que l'on peut si aisément s'épuiser à vouloir décrire, comprendre, dominer.
    (La théorie des nuages, p.280, Gallimard/NRF, 2005)
     
  15. [...] un inventeur contribue de façon décisive à rendre ses propres travaux abérrants, puisqu'il ouvre la possibilité de les dépasser.
    (La théorie des nuages, p.282, Gallimard/NRF, 2005)