Monique LaRue
née en 1948
  1. La mort, pour une personne sensible, est probablement toujours une délivrance.
    (La gloire de Cassiodore, p.12, Boréal, 2002)
     
  2. Pour une belle femme [...] vivre signifie être regardée.
    (La gloire de Cassiodore, p.17, Boréal, 2002)
     
  3. Elle était aussi pointue qu'une équerre.
    (La gloire de Cassiodore, p.18, Boréal, 2002)
     
  4. Le doigt qui pointe les raves et la drogue plutôt que le rien et le vide est le doigt de quelqu'un qui cède à l'illusion de comprendre.
    (La gloire de Cassiodore, p.26, Boréal, 2002)
     
  5. Il faut à un moment ou à un autre apprivoiser le vide.
    (La gloire de Cassiodore, p.37, Boréal, 2002)
     
  6. Les lecteurs font autant l'expérience de la littérature que les écrivains. Les lecteurs sont l'armée des ombres de la littérature. Je sais lire, me direz-vous. Et moi je vous demande Qu'est-ce que lire ? Je m'attends à ce que vous soyez capables de faire de la littérature comme vous faites de la chimie en chimie. Je ne dis pas répéter une expérience, je dis faire une expérience.
    (La gloire de Cassiodore, p.42, Boréal, 2002)
     
  7. Toute langue est une prison, mais la grammaire, c'est la liberté.
    (La gloire de Cassiodore, p.46, Boréal, 2002)
     
  8. [...] le drame de la création à notre époque, le narcissisme exaspérant du mauvais artiste.
    (La gloire de Cassiodore, p.54, Boréal, 2002)
     
  9. Il était capable d'entrer par effraction dans l'inconscient des autres.
    (La gloire de Cassiodore, p.76, Boréal, 2002)
     
  10. [...] le genre d'homme qui flaire votre déséquilibre comme un chien qui vous renifle [...]
    (La gloire de Cassiodore, p.77, Boréal, 2002)
     
  11. On ne peut pas ne pas être soi. La mort est la seule manière d'échapper à ce qu'on est.
    (La gloire de Cassiodore, p.80, Boréal, 2002)
     
  12. Une vie unique ne suffit pas pour comprendre l'amour unique. Une vie unique ne suffit pas pour comprendre la femme en chaque femme.
    (La gloire de Cassiodore, p.102, Boréal, 2002)
     
  13. Comment expliquer que la connaissance avance si la pédagogie tourne en rond ? Beauté de la ligne droite, mystères des méandres. Fleuve de l'impermanence, montagne de l'accumulation.
    (La gloire de Cassiodore, p.130, Boréal, 2002)
     
  14. La plus indécente des indécences est bien de dévoiler sa pudeur.
    (La gloire de Cassiodore, p.137, Boréal, 2002)
     
  15. Gérer, c'est uniformiser.
    (La gloire de Cassiodore, p.151, Boréal, 2002)
     
  16. La femme est une eau qui coule et ne peut être retenue. Le désir est une rivière qui rentre dans le sol et ressort plus loin. Le désir souterrain demande à être satisfait autant qu'un autre. River veut dire attacher au bord de la rivière. Rival vient de river. Rival est celui qui s'alimente au même cours d'eau qu'un autre. La femme est rivière, le mari est rivet, le rival est rival. Honte et honneur, même racine. Heureusement, dans la langue, tout se tient, la langue tient tout, elle tient le tout.
    (La gloire de Cassiodore, p.161, Boréal, 2002)
     
  17. Pourquoi dire compagnon au lieu de mari ? Euphémisme, périphrase, litote ? Si, dans un groupe quelconque, on ne peut pas employer tel mot, il est certain que l'on fait face à un processus de censure. Les gens qui pensent qu'on peut disposer des mots comme des mouches sont des ignorants.
    (La gloire de Cassiodore, p.163, Boréal, 2002)
     
  18. On peut accomplir la démarche créative de A à Z, étudier les méthodes des autres, lire les biographies des grands écrivains, tenir un journal, observer dans ses travaux personnels une authentique progression, être sincère, vérifier tous ses mots au dictionnaire, les mâcher consciencieusement, dire ce qu'il faut pour plaire, s'enfoncer dans les ténèbres de l'inconscient, s'imposer des contraintes formelles externes, déconstruire sa langue, souffrir autant que Samuel Beckett, boire autant que Tennessee Williams, utiliser les drogues, bâtir son cévé brique par brique -  et accoucher d'un gros rien sans grâce et sans intérêt.
    (La gloire de Cassiodore, p.195, Boréal, 2002)
     
  19. [...] il n'y a pas de plaisir intellectuel sans évaluation. Pas de défi, pas de combat, pas de vie sans émulation, sans crainte de l'échec, sans apprentissage du grand échec final. Un mari, un enseignant [...] sont hommes de combat, et il n'y a pas de petit combat, il n'y a que des combats obscurs.
    (La gloire de Cassiodore, p.211, Boréal, 2002)
     
  20. Car sans admiration, est-il possible d'apprendre ?
    (La gloire de Cassiodore, p.217, Boréal, 2002)
     
  21. La droite se cache toujours [...] derrière la restauration des savoirs et des évaluations.
    (La gloire de Cassiodore, p.246, Boréal, 2002)
     
  22. Normalement il faut être quelqu'un pour parler et non parler pour devenir quelqu'un.
    (La gloire de Cassiodore, p.247, Boréal, 2002)
     
  23. [...] la société médiatique est fondée sur la soumission de l'homme à des câbles électriques.
    (La gloire de Cassiodore, p.253, Boréal, 2002)
     
  24. La passion du langage a toujours engendré la folie.
    (La gloire de Cassiodore, p.281, Boréal, 2002)