Citations ajoutées le 14 juillet 2014

Antonin Rondelet

  1. La nature humaine est si avide de louanges, qu'elle prend volontiers pour le panégyrique de son oeuvre, l'éloge de l'idéal qui la dément.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  2. Le malheur qui semble irréparable aux âmes faibles le devient en effet par leur propre lâcheté.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  3. Le malheur dont on se plaint tant est, sans qu'on s'en doute, ce que l'homme supporterait peut-être le plus aisément, s'il ne s'y mêlait pas de remords.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  4. Le découragement, comme l'étymologie l'indique, est une simple défaillance du courage, non pas lorsqu'il est tenu de résister, mais lorsqu'il est appelé à entreprendre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  5. Rien ne s'allie mieux au découragement que les complaisances de l'illusion, ou les emportements de la témérité.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  6. Il est bien rare que l'homme emploie dignement son temps, ou seulement d'une façon suffisante, lorsque le temps lui appartient tout entier.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  7. Le malheur ne grandit pas seulement le caractère qui y résiste par la lutte, mais l'intelligence qui en profite par la méditation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  8. L'espérance de vaincre n'est pas nécessaire au vrai courage : réagir lui suffit.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  9. Le courage est l'unique soulagement que la nature humaine puisse trouver.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  10. Le vrai malheur d'un grand nombre d'hommes, c'est qu'ils remettent toujours au lendemain, ou la jouissance de vivre, ou la possibilité de travailler.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  11. L'appréhension de ne point réussir ôte le plus souvent le courage d'entreprendre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  12. C'est trop abaisser la nature humaine que de lui attribuer pour mobiles, même dans ses actions les moins justifiables, la recherche et le soin de ses seuls intérêts. Nous gardons au moins vis-à-vis de nous-mêmes, cette dernière pudeur et cette dernière dignité, de transformer nos penchants et jusqu'à nos vices ; d'en faire, autant que la subtilité de notre esprit nous le permet, et que l'illusion d'autrui y consent, des prétextes honorables, dignes d'être avoués et poursuivis.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  13. Les choses sont telles en ce monde, que nul homme ne peut y être sans souffrir. Il n'est point de bonheur quelque grand qu'on le suppose, point de prospérité pour complète et achevée qu'on se plaise à l'imaginer, qui ne soit démentie et humiliée, gâtée et avilie par le spectacle désespérant d'une prospérité et d'un bonheur intérieurs dont nous portons en nous-mêmes la représentation et le désir. Jamais, grâce à cette inégalité entre la puissance de concevoir et celle de jouir, entre les plus heureuses rencontres de la fortune et les perspectives démesurées de l'imagination, aucune réalité ne comblera cet abîme insatiable de convoitises que nous recelons ainsi dans notre coeur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  14. Pour la plupart des hommes, le bonheur, c'est ce qu'on espère: le mécontentement, c'est ce qu'on a.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  15. Il est des volontés qui ne parviennent à se maintenir, qu'autant qu'elles se transforment en entêtement.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  16. C'est un grand malheur de se contenter des à-peu-près, aussi bien dans la conduite que dans la pensée.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  17. Nulle réalité n'est en mesure de décourager nos plaintes, pas plus que d'assouvir nos aspirations.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  18. La patience a cet avantage incomparable que, ne prenant pas la peine de lutter, elle n'a pas même contre elle la chance d'être vaincue.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  19. La patience est la vertu des forts.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  20. Rien n'est plus vite fait que de sourire d'un sentiment, en proportion de ce qu'on est moins capable de l'éprouver.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  21. Le bonheur qui devrait nous rendre aisés et coulants en quelque sorte, nous apprend à devenir difficiles et revêches aux moindres difficultés.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  22. Il en va des rapports moraux comme des lois mathématiques, où le chiffre des quantités n'importe en rien à la formule des équations.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  23. L'indulgence finit toujours par trouver quelque excuse aux actions qu'on blâmait. La sévérité n'est donc pas seulement cruelle ; elle est encore injuste.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  24. Nous sommes ainsi faits que souvent nous cherchons la vérité moins pour en jouir nous-mêmes, que pour le plaisir de nous en parer aux yeux d'autrui.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  25. Les meilleurs d'entre les hommes n'ont fait que se corriger.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  26. Le goût même du bien ne suffit pas pour nous en donner la force. C'est assez de la pensée du mal pour en faire naître la tentation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  27. Il ne faut jamais remettre au lendemain, car le lendemain, pas plus que la veille, ne saurait nous affranchir de la nécessité de prendre un parti.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  28. Nous n'avons point à mesurer nos devoirs, mais à les pratiquer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  29. Il ne faut jamais céder par lassitude à l'importunité, ce qu'on refuserait par raison à la prière.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  30. On se dispense aisément de combattre, là où l'on croit impossible de triompher.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  31. Il faut, dans le monde, faire tout ce qu'on doit, et ne pas s'attendre, de la part des hommes, à tout ce qu'on mérite.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  32. En matière d'erreur, on commence le plus souvent par la légèreté, et l'on finit par l'entêtement.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  33. Il suffit, dans la plupart des cas, d'avoir du temps devant soi pour le perdre au lieu de l'employer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  34. Il y a, dans le mariage, un moment où les époux se sentent disposés à changer de conduite l'un envers l'autre, et où il faut que l'idée du devoir vienne se mêler à l'amour.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  35. Un grand sacrifice nous coûte souvent moins qu'une petite concession.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  36. L'esprit, tout-puissant dans la délibération qui propose une entreprise, laisse souvent la volonté sans courage dans la détermination qui l'exécute.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  37. Le coeur suffit pour comprendre et pour justifier la plupart de nos résolutions et de nos actes, comme il a suffi pour les inspirer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  38. Les efforts et les sacrifices doivent être pour l'homme l'occasion du mérite, et non pas le prétexte du découragement.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  39. Il ne faut point consulter l'expérience, si nous voulons connaître le devoir. Il faut en chercher l'idée dans notre conscience, et la réalisation dans notre volonté.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  40. L'âme gagne à n'être pas toujours au régime du bonheur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  41. La liberté est un de ces présents dont l'homme ne peut continuer à jouir, qu'à la condition expresse de continuer à le mériter.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  42. Le caractère moral doit gagner en élevation tout ce que l'intelligence acquiert en étendue, de la même façon qu'on édifie de plus hauts monuments sur des bases plus larges.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  43. A défaut d'une intelligence suffisante pour concevoir la direction de sa conduite, il suffit toujours à un homme d'une docilité assez vaillante pour l'accepter.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  44. Le courage du dernier moment est autrement difficile que celui de la première heure.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  45. La résistance de notre coeur suffit pour paralyser entièrement la bonne volonté de notre raison.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  46. Il n'y a pas de honte à avouer ses illusions, même quand il faut les perdre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  47. On prépare souvent son courage pour des situations et des devoirs qui ne se réaliseront jamais, et l'on se trouve ensuite au dépourvu devant la réalité qu'on n'a pas su prévoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  48. La sainteté ou l'héroïsme ne sont point, comme je les rêvais autrefois, un idéal vers lequel l'âme prend son vol dans un moment d'aspiration et de ferveur. Le vrai idéal ne serait-ce pas la vie elle-même, dès qu'on la pratique dans toute l'étendue de ses devoirs et qu'on l'accepte avec toute l'amertume de ses épreuves?
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  49. Rien ne donne de la force à la volonté, comme de lui ôter toute indécision et de lui épargner toute incertitude.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  50. L'homme qui revient est plus susceptible, lorsqu'il fait les premiers pas, que lorsqu'il se tient encore à distance.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  51. Le véritable prix de l'existence lui vient, non pas des plaisirs qu'on y goûte, mais des devoirs qu'on y accepte.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  52. Notre vrai rôle en ce monde n'est point de nous dispenser de la douleur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  53. Le mal de l'âme, pas plus que celui du corps, ne se guérit point pour être ignoré, mais pour être connu par une science exacte et attaqué par une main ferme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  54. C'est peu de se sentir triste et abattu: le vrai malheur est de s'accommoder de cet état de l'âme, et de l'accepter au point de ne plus vouloir espérer qu'on en pourra sortir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  55. Les humbles et les dociles sont seuls dignes et seuls capables d'avoir une part du trésor de l'expérience.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  56. Le silence est le plus profond des abîmes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  57. La liberté ne manque guère de s'offrir aux jeunes gens sous la forme séduisante de la paresse.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  58. Il n'est pas d'homme qui ne se sente convié à se faire à lui-même quelque concession de plus qu'à son prochain.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  59. Il n'est pas bon de s'expliquer perpétuellement à soi-même tous les bons motifs qu'on peut avoir d'être malheureux.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  60. On ne se croit jamais assez facile à tromper.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  61. La vie humaine est tellement pleine d'épreuves, que s'attendre chaque jour à souffrir, c'est encore le plus sûr moyen de deviner le lendemain.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  62. Le jour où l'espérance de la victoire est devenue une chimère, la continuation du combat n'est plus qu'une folie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  63. Dès que l'âme est en dehors de la communauté, je ne peux pas venir à bout de savoir ce qui reste encore dans le mariage.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  64. Il ne faut point appeler la résignation sur les douleurs qu'on ressent à propos des âmes qui nous sont chères : demander de ne plus souffrir, ce serait demander de ne plus les aimer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  65. N'arrive-t-il pas que les raisonnements invincibles de notre conscience nous conduisent parfois à revendiquer le malheur comme une portion essentielle de notre devoir?
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  66. Il faut croire que le fond de l'âme humaine est d'une bien grande beauté: toutes les fois que, sans penser à être vue ni même devinée, il est arrivé à une personne, même ordinaire, de se mettre tout entière en dehors, ce portrait naïf et fidèle d'une créature humaine n'a jamais manqué de présenter à tous ceux qui en recevaient la confidence, le plus vif et le plus touchant intérêt.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  67. L'âme, comme le corps, éprouve un soulagement à changer d'attitude, et à ne point toujours tendre les mêmes muscles ou les mêmes facultés.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  68. Nous serions bien malheureux, s'il nous fallait puiser la force d'accomplir notre devoir, uniquement dans l'estime qu'on peut faire de notre vertu.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  69. Les âmes incomplètes et chancelantes épuisent à débattre une résolution, la force dont elles auraient besoin pour l'accomplir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  70. La rêverie n'est vraiment que le songe volontaire d'une intelligence éveillée.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  71. Chez les nations cultivées, l'émotion du coeur est en raison directe de l'élévation de l'intelligence.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  72. Tandis qu'il y a cent mille manières d'être méchant, il n'y a jamais qu'une seule et unique façon de faire son devoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  73. C'est une heureuse supériorité de savoir souffrir au lieu de s'irriter.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  74. Rien ne réussit comme la lutte.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  75. L'intelligence la plus faible retrouve toute son ardeur et tout son essor, dès qu'il s'agit de prêter la main aux imaginations de nos convoitises.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  76. S'il était donné à l'homme d'atteindre tout ce qu'il souhaite, il en serait encore à regretter tout ce qu'il rêve.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  77. Faire l'expérience de ses fautes, c'est aussi un moyen de reconnaître ses erreurs.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  78. L'effort par lequel on lutte contre ses mauvais instincts pour ne point les trahir est le même que celui par lequel on les combattrait jusqu'à parvenir à les vaincre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  79. On est plus tenté de pardonner, dans la mesure où l'on a plus complètement raison.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  80. La faiblesse multiplie les fautes par l'imprudence du pardon.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  81. En regardant un petit enfant, nous nous prenons à nous sentir heureux comme si nous n'avions pas encore vécu.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  82. L'impatience du succès le retarde, au lieu de l'avancer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  83. Le dernier mot de notre existence n'est pas dans les circonstances extérieures auxquelles elle a pu être soumise, mais dans les motifs moraux par lesquels elle doit être inspirée.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  84. On perd, avec la conscience de sa prospérité, l'occasion d'en jouir et le courage de la continuer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  85. La plupart des hommes, trop prompts à espérer, sont aussi trop prompts à se laisser abattre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  86. Le grand secret pour conduire les hommes et les rendre meilleurs, c'est de s'obstiner à les croire bons.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  87. La nature humaine, avec ses instincts secrets d'envie et de rigueur, se laisse entraîner plus aisément à imiter la sévérité que l'indulgence.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  88. Pour une âme initiée à quelque intelligence de la vie, le véritable idéal n'est point dans la pensée qu'elle contemple, mais dans les vertus qu'elle réalise.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  89. Céder, ce n'est point, ce ne sera jamais une action matérielle. L'âme seule a le privilège de céder, parce que seule elle en a le devoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  90. Dès que les femmes se taisent, les hommes doivent se tenir pour avertis. La conversation est arrivée à sa frontière naturelle. La bienséance leur commande de se retourner et de revenir en arrière.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  91. Écouter, c'est la supériorité de la femme, et souvent celle de l'homme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  92. Dans la famille, nous avons autant de juges que de témoins.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  93. Les plus fermes caractères perdent quelque chose de leur vertu, lorsqu'ils ne prennent pas assez garde aux motifs auxquels ils obéissent.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  94. Au fond, nous ne sommes peut-être pas aussi dupes de la flatterie qu'il plaît à notre vanité de le paraître.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  95. Qui, s'il est sage, osera jamais demander la justice, seule et sans miséricorde?
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  96. Quand on a un peu de coeur, on se sent porté à considérer toujours, dans toutes les faiblesses et dans toutes les misères, non le point le désordre qu'elles attestent ni les fautes dont elles sortent, mais les souffrances qu'elles entraînent et la pitié dont elles ont besoin.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  97. Il faut absolument, quelque extraordinaire que cela paraisse, se faire pardonner par les hommes le bien qu'on leur fait.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  98. Le propre de l'homme élevé jusqu'à la dignité et à la possession de lui-même, est précisément de se constituer, en dehors et au-dessus des différences locales et personnelles de tempérament, un caractère moral qui réponde à sa situation et à son devoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  99. Dans le monde moral, il n'y a absolument rien d'indifférent, et la moindre concession, dès qu'on y a donné les mains, n'a plus d'arrêt ni de limite.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  100. La mauvaise humeur est une sorte de scepticisme en action.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  101. Le gémissement ou la tristesse de l'homme de bien, prête au mal lui-même l'illusion du bonheur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  102. C'est une chose triste à dire, mais cependant nécessaire à reconnaître que presque toujours, grâce à notre envie de dominer, nous attachons plus d'importance et plus de prix à nos caprices qu'à nos volontés.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  103. Il est si agréable de triompher, que nulle humilité ne saurait remporter une couronne, sans penser que cette couronne lui était due.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  104. On admire de vous dans le monde, non pas la personne que vous êtes, mais le personnage que vous représentez.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  105. Le monde favorise nos défauts parce qu'il en jouit : la famille nous en reprend parce qu'elle en souffre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  106. Il ne manque pas de gens qui multiplient en quelque sorte leurs travers et leurs défauts, par la volonté qu'ils ont acquise et l'intelligence dont ils disposent.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  107. Heureux ceux qui peuvent vivre de telle sorte qu'ils aient tout à gagner et rien à perdre, en se laissant voir !
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  108. Dieu ne nous a point donné le caractère avec lequel nous devons vivre. Il s'est contenté de déposer en nous le germe des qualités que nous étions en mesure d'acquérir, comme des défauts que nous étions mis en demeure de combattre. Nous ne pouvons, doués comme nous le sommes de liberté et de conscience, nous en prendre qu'à nous-mêmes de ce qui nous manque. Ce que nous avons de meilleur en nous n'est pas ce qu'il nous a suffi d'accepter, mais ce qu'il nous a été donné de conquérir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  109. Moins nos désirs sont raisonnables, plus il nous paraît essentiel de les voir exécutés.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  110. C'est pour s'être réfugiés, suivant l'occurrence, dans la paresse ou dans la chimère, que tant de gens finissent par devenir les victimes ou de leur ignorance ou de leurs illusions.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  111. Il est souvent bon et utile de se raconter. On se procure ainsi une seconde conscience, moins indulgente et plus exacte que la sienne propre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  112. La véritable façon de se conduire, c'est de se gouverner par des partis pris, et non point de s'abandonner à des hasards.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  113. Il est beaucoup plus facile et beaucoup moins onéreux de conquérir un homme que de le supporter.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  114. Nous prenons trop facilement les bontés dont on nous prévient, pour des obligations dont on s'acquitte.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  115. Beaucoup de gens se croient forts et impassibles, parce qu'ils grondent au lieu de se plaindre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  116. Le véritable progrès, pour chacun de nous, consiste à marquer sa direction morale à rencontre de son caractère.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  117. C'est déjà un mérite d'avoir poursuivi un but, même sans l'atteindre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  118. Les apparences, même menteuses, suffisent pour faire revivre la réalité.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  119. Le propre et le danger des conseils moraux lorsqu'ils portent sur des matières délicates, c'est de paraître se contredire aux yeux de tous ceux qui ne savent pas démêler la nuance exacte.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  120. La supériorité de l'esprit est comme le bonheur : chacun, en ce monde, se la fait et se la mesure, dans la proportion de son effort et de sa vertu.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  121. Notre orgueil ne manque jamais de rejeter sur les circonstances, les fautes dont nous sommes tour à tour les auteurs et les victimes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  122. Il ne suffit pas de subir sa part des épreuves par la souffrance, il faut encore l'accepter par la réflexion.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  123. La véritable garantie de la discrétion n'est pas dans les promesses, mais dans le caractère.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  124. La servilité hypocrite avec laquelle la flatterie nous est est offerte, n'a d'égale que la facilité honteuse avec laquelle elle est accueillie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  125. C'est un tort grave d'apprendre constamment aux jeunes filles à se résumer, comme le demandent les examens qu'elles se font une gloire de passer : c'est leur apprendre à se dissimuler et à disparaître, même à leurs propres yeux.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  126. On rencontre beaucoup d'hommes à qui l'appréhension de ne pas réussir ôte le courage d'entreprendre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  127. L'homme se laisse souvent aller à la pente de ses désirs, comme à la suite d'un raisonnement.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  128. Le plus souvent, le malheur se mesure, non pas à la réalité soufferte, mais à la chimère poursuivie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  129. La nature humaine, faite pour supporter les maux véritables, n'est pas assez vigoureuse pour résister aux maux chimériques.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  130. La nécessité passive de souffrir ne nous dispense pas de l'obligation active de mériter.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  131. La pauvre humanité est à la fois si vaine et si intolérante, que nous ne pouvons plus prendre sur nous, ni de reconnaître, ni de supporter dans un autre les mérites et les qualités de son coeur et de sa raison.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  132. Les choses ont été ainsi ordonnées en ce monde, que tout y vaut mieux que de ne rien faire. L'oisiveté n'est pas seulement, comme on le dit, la mère de tous les vices ; elle est encore le point de départ de toutes les catastrophes. Il faut bien se le persuader : dès que nous cessons de le dominer par l'emploi que nous en faisons, le temps lui-même travaille contre nous ; toutes nos facultés, toute notre destinée périclitent, à la façon d'un instrument que l'abandon seul suffit pour gâter.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  133. La plupart des caractères se meuvent tout d'une pièce, incapables qu'ils sont de se dédoubler par la pensée et de se saisir par la réflexion.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  134. En dehors des cas extrêmes, notre volonté se meut dans des régions moyennes où elle a besoin de procéder avec calme, de façon à se rendre compte des alternatives. Il ne faut pas, si l'on veut être sage, emprunter l'énergie de sa résolution à une ignorance calculée du parti contraire. Le propre d'une âme vraiment éclairée et vraiment ferme, c'est d'apercevoir, avec les raisons qui la décident, celles qui la combattent et par-dessus lesquelles elle passe.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  135. Il est malheureusement conforme à notre nature d'accorder aux maux et aux tristesses une tout autre importance qu'aux événements heureux. Tandis que la félicité glisse souvent sur notre indifférence de façon à provoquer le dégoût et à laisser après elle l'ingratitude, nous nous complaisons d'ordinaire à nous appesantir sur les douleurs et sur les lacunes de la vie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  136. Nulle réalité n'est en mesure de lasser nos plaintes, pas plus que d'assouvir nos aspirations.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  137. De la même façon que le doute aboutit au scepticisme, le découragement conduit au désespoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  138. La discrétion remplace souvent dans ce monde le désintéressement. Si elle n'a pas l'esprit du sacrifice, elle en emprunte au moins les dehors.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  139. Il faut prendre garde, même vis-à-vis de ceux dont on sent le plus tendrement aimé, de ne point aller jusqu'au bout de ce qu'ils veulent bien faire pour nous.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  140. Il y a quelque chose de plus odieux que le crime lui-même, c'est sa justification. Lorsqu'un homme cède à l'entraînement de ses passions, il n'atteste par là que sa propre faiblesse; mais lorsqu'il prend ces mêmes passions pour le compte et sous la responsabilité de sa raison, il fait en quelque sorte participer sa nature morale elle-même à la honte de son forfait.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  141. Rien n'est plus funeste à la nature humaine que de perdre l'habitude de rougir. Il y a quelque chose de plus terrible peut-être que d'avoir commis le mal, c'est de n'en plus connaître la honte.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  142. En vain notre orgueil allègue-t-il le développement de notre sens critique. Notre malheur est de ne pas nous apercevoir que le sentiment des imperfections d'autrui s'accentue en nous, en raison même de notre impuissance personnelle. Nous prenons pour une supériorité de notre discernement, la décadence lamentable de notre enthousiasme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  143. La conscience ne s'émousse pas, en proportion de ce que la moralité s'abaisse.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  144. Il y a des cas où le silence est plus fort que l'indignation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  145. On a tort de prétendre qu'à l'usage de la vie, on perd ses illusions: souvent, au contraire, on s'y confirme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  146. Les gens de bien doivent se résigner à jouer dans le monde le rôle de la conscience, qui parle sans être écoutée, et qui est entendue sans être obéie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  147. L'obstination de l'enfant est toujours plus courte et plus faible que la raison et la douceur de l'homme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  148. L'impatience du succès le retarde au lieu de l'avancer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  149. L'âme seule a le privilège de céder, parce que seule elle en a le devoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  150. On devient souvent méchant, pour avoir commencé par être étourdi.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  151. La mauvaise grâce suffit à rendre le bon exemple impuissant, et la vertu même incompréhensible.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  152. Par une contradiction étrange et par un juste châtiment du caprice, moins nous avons de choses sérieuses à alléguer en faveur du parti auquel il nous a plu de nous arrêter, plus nous mettons d'ardeur à l'embrasser et de passion à le poursuivre, jusqu'au moment prochain où, nos déterminations ayant de nouveau changé, nous mettons le même enthousiasme et le même emportement à vouloir et à exécuter tout le contraire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  153. Il y a des gens qui trouvent moyen de multiplier les maux par l'impression extravagante qu'ils en reçoivent.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  154. Notre orgueil entre pour beaucoup dans la prétention que nous avons de nous suffire à nous-mêmes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  155. On finit souvent, sous prétexte de ne point refuser aux autres la confidence de son âme, par les accabler véritablement de soi-même.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  156. Il y a des gens qui multiplient leur douleur, non plus seulement par leur imagination, mais par leur rhétorique.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  157. Le temps de la maladie est celui où l'on recueille les bons effets de toute la vie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  158. Le monde ne nous paraîtrait peut-être pas aussi mauvais que nous le trouvons, si nous étions nous-mêmes meilleurs.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  159. Rien n'est plus onéreux que le succès, aussi bien pour celui qui en subit l'ascendant que pour celui qui en porte la responsabilité.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  160. La femme est faite pour profiter de la vérité, plutôt que pour la découvrir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  161. L'intelligence la plus développée est tenue à un effort pour se mettre à penser, comme la volonté la plus ferme pour se mettre à vouloir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  162. On se remet plus facilement à d'autres espérances qu'à un autre travail.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  163. Notre erreur, dans les temps de prospérité, est de penser plus à jouir de notre bonheur qu'à le mériter.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  164. La raillerie tourne les hommes en ridicule, pour nous fournir, sous prétexte de les connaître, l'occasion d'en triompher.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  165. Quand nous avons eu la maladresse de sourire à l'exacte représentation de nos défauts, nous nous imaginons volontiers avoir établi que nous avons eu le courage de nous en corriger.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  166. Le vrai détachement est cet état où le corps devient capable de tout souffrir, sans que l'âme soit exposée à rien perdre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  167. L'homme pervers fait le mal, dans la proportion exacte du bien qu'il pourrait réaliser.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  168. Le désordre moral se mesure à sa qualité, et non à son effet.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  169. Celui qui se refuse au devoir d'obéir, se prive de l'avantage d'être conduit.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  170. Si nous n'avons pas le courage d'entreprendre notre propre perfection, il faut au moins nous faire à nous-même l'honneur de la souhaiter.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  171. Je connais des gens considérables qui ont entrepris de réformer le monde, et qui, pour commencer, n'ont pas eu le temps ou l'idée d'adresser une parole à leur domestique, en dehors de leur service.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  172. Contrairement à la complaisance de la crédulité humaine, la chute va d'elle-même et ne rencontre pas d'obstacles dans l'ordre du mal, tandis que le progrès moral devient de plus en plus difficile, à mesure qu'il s'élève dans l'ordre de la perfection.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  173. Celui qui est pauvre désire les richesses, les honneurs ; l'honoré, la puissance; et pour perdre le goût de chacun de ces biens, il suffit de le posséder.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  174. L'ardeur s'éteint, pendant que le temps se passe.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  175. Si le roseau vivait dans une atmosphère immobile et préservée soigneusement de toutes parts contre le moindre souffle de la brise, j'imagine qu'il lui arriverait de vanter sa rigidité et sa résistance, alors que le vol d'un papillon ou le froissement d'une mouche suffisent pour le faire trembler jusqu'à sa racine. Il y a de même, des caractères qui se croient calmes pour être abrités.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  176. Chaque personne sait bien d'avance dans quel ordre d'idées on rencontrera ses propres mérites, et c'est de ce côté-là qu'elle ne manque pas d'orienter la conversation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  177. Beaucoup de gens aujourd'hui ne savent plus même ce que c'est que de s'en rapporter à autrui.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  178. Les riches d'esprit ont au moins cette supériorité, qu'ils sont les seuls dans ce monde à ne point s'appauvrir en se dépensant.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  179. La fermeté de patience a la même origine et les mêmes conditions que la fermeté de courage.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  180. L'indépendance est vaincue, le jour où on la prend pour un défaut, au lieu de la regarder comme une qualité et une perfection.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  181. Il faut mettre certaines inquiétudes sur le compte, non pas d'une conscience trop scrupuleuse qui craindrait de n'être pas assez éclairée, mais sur l'insuffisance d'un courage auquel il en coûte trop de se dépenser.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  182. L'indécision est bien différente du caprice.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  183. Il faut savoir s'arrêter à temps, et, au moment propice, substituer l'action à la méditation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  184. On oublie d'ajouter au premier effort qui met en jeu la volonté, la persévérance qui la poursuit et qui seule la rend efficace.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  185. Aucun souverain, si puissant qu'il soit, n'est égal au père de famille; car un souverain, comme on l'a très bien observé, gouverne une société qu'il n'a pas créée.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  186. Le plus grand tort des intérêts, c'est d'exploiter les sentiments.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  187. La vérité, si elle est favorable, doit être révélée pour l'exemple; si elle est défavorable, avouée par le repentir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  188. La nature prend de cruelles revanches contre le bon sens vulgaire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  189. L'amour-propre n'est pas seulement sot: il est lâche.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  190. Ne vaut-il pas mieux laisser un homme aux illusions dont il se console, que de le rendre aux réalités dont il se désespère?
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  191. La vertu de la conduite prête des lumières à la réflexion de la pensée.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  192. Que de gens se laissent prendre par l'orgueil à la poésie du bien, sans que les déshérités et les souffrants les rencontrent jamais sur les chemins déserts du sacrifice !
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  193. Nous ne nions aujourd'hui ni l'héroïsme, ni la vertu ; mais nous ne sommes pas fâchés de savoir ce qu'ils nous rapportent.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  194. L'hostilité qu'on suppose enfante celle qu'on ressent.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  195. Il y a toujours moyen de respecter ses adversaires; et quand il semble qu'il n'y ait plus moyen de les respecter, il reste encore la ressource de les plaindre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  196. L'espérance est le plus solide de tous les biens, puisqu'il suffit à lui seul pour nous rendre tous les autres.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  197. Le temps est la chose dont la plupart des hommes ont le plus, et disposent le moins.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  198. Rien n'est plus difficile à faire accepter qu'un bon conseil, si ce n'est pourtant un bienfait.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  199. Il ne faut pas mesurer la sainte obligation d'être utile à ses semblables, sur l'empressement avec lequel ils accueillent vos services, mais sur le besoin qu'ils en ont.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  200. Cherchez ce qui vous manque le plus, ou de l'humilité qui provoque les observations, ou de la confiance qui les accepte.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  201. Chez la plupart des hommes, les pensées ne sont qu'un écho, et l'initiative qu'une impulsion.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  202. Il faut apprendre de bonne heure à se conduire avec décision et fermeté, afin qu'une grande partie de la bonne volonté et du courage ne se perde pas à chercher ou à se repentir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  203. Sous prétexte d'enflammer les gens pour des idées, on les passionne pour des intérêts.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  204. Il est rare qu'on ne joigne pas à l'infériorité d'avoir tort, la triste impuissance de le reconnaître.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  205. Les flots qui vont baigner cette grève ne sont plus ceux que nous avons vus. Il semble aux âmes superficielles que la nature demeure immuable, tandis que le coeur de l'homme changerait avec le temps. C'est, au contraire, la nature qui se renouvelle constamment, sous son immobilité apparente ; et c'est le coeur de l'homme, qui conserve, en proportion de sa puissance d'aimer et de souffrir, les sentiments qui lui ont été donnés pour le soutenir ou l'éprouver.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  206. On s'imagine trop communément que les hommes manquent de fermeté et de courage, seulement lorsqu'il s'agit de leurs devoirs. La vérité est que nous sommes plus lâches encore lorsqu'il s'agit de nos plaisirs, et il nous en coûte moins de nous abstenir que de nous borner.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  207. Dans le monde, beaucoup de gens se croient volontiers irréprochables, parce qu'ils ne commettent pas telles ou telles mauvaises actions en dehors de leur pensée. Ils se repaissent d'autant plus volontiers du mal, qu'ils se croient plus éloignés d'y tomber, et ils ne comprennent pas que, pour n'en avoir point contracté le vice, ils n'en ont pas moins subi toute la corruption.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  208. Il y a des conquêtes par l'influence, comme il y en a par la bataille.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  209. Certaines personnes ont la bonhomie de croire qu'on prend leur dénigrement pour de la supériorité.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  210. Il faut savoir souvent, quand on exerce l'autorité, se refuser à soi-même, avec une sage sévérité, l'agrément d'avoir raison et d'en montrer la preuve.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  211. Il vaut mieux, souvent, subir les inconvénients d'une calomnie que les nécessités d'une controverse.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  212. On ne saurait jamais donner trop d'explications, là où la délicatesse est intéressée.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  213. La docilité, c'est l'obéissance du coeur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  214. Il faut, pour reconnaître son erreur, un certain reste de supériorité qu'il n'est pas donné à tout le monde d'avoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  215. Le grand talent et la vraie supériorité ne sont point, en général, de seconde formation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  216. La gloire ne doit pas être un prix de persévérance.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  217. L'éducation doit pourvoir, non par des prescriptions de détail aux incidents journaliers de l'existence, mais par une formation durable du caractère à la loi générale de la destinée.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  218. Il ne manque pas de gens à qui il faudrait déjà l'expérience du bienfait, pour se résoudre à y croire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  219. La nature humaine est plus riche en commisération qu'en enthousiasme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  220. Un esprit supérieur a cette singulière puissance d'évoquer en quelque sorte devant lui les jours qu'il n'a pas encore vécus, d'en débattre le programme et d'en arrêter les décisions. Il n'a plus qu'à suivre la ligne dont il s'est à lui-même tracé l'idéal, recommandé le respect et persuadé l'obligation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  221. Quand un homme ose parler à l'encontre de l'opinion publique et de ses préjugés, on est tout disposé à soutenir qu'il s'insurge contre le sens commun.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  222. Que de gens s'agitent sur eux-mêmes, et se plaignent en même temps de n'avoir pas de repos !
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  223. Il y a des partis pris de tristesse, comme des partis pris d'incrédulité. Dans un cas on ne veut rien goûter: dans l'autre, rien admettre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  224. Le devoir et le dévouement ne trompent jamais l'attente des coeurs.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  225. Les caractères singulièrement énergiques sont soumis à cette loi étrange, et cependant certaine, que cette grande force a parfois besoin d'être soutenue.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  226. À force de nous croire incapables, nous finissons par nous rendre tels.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  227. Le malheur est que le plaisir n'offre pas seulement à l'âme le péril de s'y abandonner, mais encore la presque certitude de s'y corrompre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  228. La Rochefoucauld a tort d'appeler l'hypocrisie l'hommage rendu par le vice à la vertu ; c'est tout à la fois de la pudeur et du respect.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  229. L'homme fait, pour le plaisir, des efforts que la dégradation de son caractère n'aurait plus le courage de reproduire pour le bien et pour la vertu.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  230. L'homme paraît, par une contradiction étrange, aussi incapable de se passer que de jouir du repos.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  231. Il vaudrait mieux, si l'on avait le choix, avoir perdu tous les biens terrestres, à la condition d'avoir gardé l'énergie morale, plutôt que d'avoir conservé toutes ces prospérités et d'avoir senti se briser en soi ce ressort de l'âme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  232. Le charme de la vertu et qui l'enfante à son tour est une bonne fortune de l'âme, qu'elle peut seule se procurer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  233. L'exemple joue dans l'éducation le même rôle que dans l'enseignement.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  234. L'éducation n'est pas autre chose que le remaniement et la formation d'une âme par une autre âme. Pour savoir ce que l'enfant doit devenir, il suffit de ne pas ignorer ce que l'homme doit être.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  235. La vertu est comme le mal : elle engage de plus en plus l'homme dans la voie où il est entré une première fois.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  236. La résistance dans les enfants doit être prévue par la sagesse, bravée par la fermeté et vaincue par l'inflexibilité.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  237. Souvent notre raison s'indigne en proportion de ce que notre imagination s'exalte ; et notre volonté suspendue entre la volupté et la honte qu'elle prévoit également en vient parfois à souhaiter que le mal devienne permis, afin de pouvoir le commettre sans remords.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  238. La volonté, grâce à notre manque de raison et de vertu, est souvent plus puissante sous la forme de l'entêtement que sous celle de l'héroïsme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  239. Pour juger la valeur morale d'une action, il faut considérer moins encore ce que son auteur était tenu, que ce qu'il était capable de faire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  240. L'indiscrétion est une maladie qui se gagne.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  241. Les apparences maintenues suffisent souvent pour faire revivre la réalité.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  242. Nous n'éprouvons lorsque nous faisons le mal aucune fausse honte à nous en prendre à notre raison, et même à la désavouer : nous n'agissons pas de même vis-à-vis de notre volonté, et nous ne consentons point à ce qu'on la taxe de faiblesse.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  243. Il ne manque pas de gens qui prennent leur orgueil et leur insociabilité pour de l'indépendance.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  244. La plupart de nos remarques ne sont point, comme elles devraient l'être, un effort que nous nous imposons dans l'intérêt des autres, mais une preuve de plus de la supériorité que nous nous attribuons sur eux.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  245. Il ne faut pas traiter avec dédain les petites choses qui font la destinée de la plupart des hommes, mais plutôt, au nom de son coeur, obtenir de son intelligence un effort de raison pour s'y intéresser.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  246. C'est à la jeunesse et non pas à l'enfance, non plus qu'à l'âge viril ou à l'âge mûr, qu'il appartient d'être le noeud, et en quelque sorte la raison dernière de toute la vie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  247. Les esprits étroits et impuissants se gardent bien d'émettre et de laisser soupçonner leurs vues. Ils se sentent trop désarmés et trop incapables de les défendre, s'ils les risquaient dans le péril de la discussion. Au contraire, tant que leur pensée ne sort point de la sphère inaccessible de la conscience, ils jouissent en toute sécurité et en tout orgueil, sans que personne puisse les empêcher de se donner raison.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  248. Lorsque le coeur est touché, le reste de l'âme est bien près de se rendre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  249. Il entre dans l'éducation des hommes, d'apprendre à tourner un compliment, dans les limites du savoir-vivre et de la bienséance. Il n'est pas moins essentiel pour les femmes de savoir de quel air et dans quelle mesure ces compliments doivent être reçus.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  250. La réaction de la sévérité est d'autant plus impitoyable, que l'attente de l'admiration a été plus cruellement déçue.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  251. La jouissance de se vanter d'un ennui est regardée par beaucoup de gens, comme une compensation suffisante de le subir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  252. Malgré les répugnances de leur éducation et les jugements de leur raison, les hommes ont bien de la peine à ne point compromettre leurs sympathies.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  253. Il n'y a qu'un pas très facilement franchi, entre la tentation d'apprendre le mal et la faiblesse d'y céder.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  254. Il est beaucoup plus facile d'avoir de l'argent que de l'esprit.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  255. La lutte des intérêts devient presque inévitablement la rivalité des passions.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  256. L'exemple joue dans l'éducation le même rôle que la méthode dans l'enseignement.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  257. L'indifférence pratiquée vis-à-vis des inférieurs, se tourne en révolte dans leur âme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  258. Il est rare qu'on ne joigne pas à l'infériorité d'avoir tort, la triste impuissance de le reconnaître.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  259. La plupart des hommes de notre temps en sont réduits à cette extrémité, qu'en matière de sentiment, ils ont peur d'éprouver avec trop de force ce que leur raison ne saurait juger avec assez de certitude.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  260. Il n'est pas exact, comme on le répète, que l'homme se complaise en lui-même ; la vérité est qu'il se complaît, au contraire, en ce qu'il n'est pas.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  261. On peut laisser à l'homme son indépendance, mais il ne faut jamais le priver de conseils.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  262. En même temps que l'âme triomphe de ses sensations, il faut qu'elle les subisse.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  263. Les résolutions sortent des faits, aussi bien que les pensées.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  264. Il y a quelque chose de plus rare que d'être franc et sincère vis-à-vis des autres, c'est de l'être vis-à-vis de soi-même.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  265. Il ne faut pas prendre plaisir à multiplier par la pensée le nombre des natures inférieures, lorsque ce nombre est déjà malheureusement trop grand.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  266. Il n'y a que deux partis entre lesquels il faut choisir dans la vie : se vendre, ou se donner.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  267. L'homme oublie trop, de nos jours, que la femme a encore plus besoin d'être alimentée dans son âme que nourrie dans son corps.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  268. Le fameux axiome « ce qui est différé n'est pas perdu » ne saurait s'appliquer à l'éducation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  269. L'incertitude, c'est l'impuissance misérable de la volonté dans les choses qu'on devrait résoudre et accomplir : le détachement, c'est la résignation parfaite aux choses qui ne dépendent pas de nous-mêmes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  270. Dans la conversation, le privilège des sots a toujours été de réduire au silence les gens d'esprit.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  271. On se préoccupe à juste titre des leçons où les enfants s'instruisent, mais qui sait s'il ne faudrait pas mettre au premier rang les jeux où ils s'élèvent.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  272. Souvent on se décourage soi-même de sa propre entreprise, pour la rêver trop triomphante ou trop gigantesque.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  273. Il y a des succès qui sont des consécrations, et d'autres des bonnes fortunes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  274. Bien souvent notre esprit nous met en contradiction avec notre coeur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  275. Il arrive malheureusement que plus rares sont les occasions dont nous pourrions profiter, plus nous semblons mettre de bonne volonté à les perdre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  276. Il y a bien peu d'hommes qui ne ressentent une secrète joie, toutes les fois qu'une circonstance indépendante de leur volonté, ou simplement un prétexte sortable, leur permet de remettre honnêtement à demain la résolution qui leur coûte tant aujourd'hui.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  277. Il est bien plus facile et plus commun d'avoir des égards pour les personnes que pour les écrits.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  278. Il en va des sacrifices littéraires comme de tous les autres sacrifices; la difficulté n'est pas de les concevoir, mais de les résoudre. Ce gui nous manque, ce n'est pas le bon sens d'en apercevoir l'obligation, mais le courage d'en acquitter le devoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  279. Sous prétexte de mieux faire, on finit par ne rien faire du tout. C'est peut-être là le secret de bien des âmes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  280. La plus haute vertu finit par ressembler à l'innocence, alors que l'homme veut par devoir tout ce qui lui est inspiré par l'enthousiasme.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  281. En fait de conseils, mieux vaut l'anxiété qui les cherche que l'orgueil qui les méprise.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  282. La bonne volonté de savoir ne remplace pas plus l'effort d'apprendre, que le désir de réussir ne dispense de la tâche de travailler.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  283. C'est une faiblesse de l'entendement que de chercher le degré de probabilité, là où l'on a la réalité du fait.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  284. La gourmandise est un défaut si vulgaire et si inférieur qu'il suffit du moindre usage et de la moindre préoccupation de l'esprit pour en affranchir les âmes qui ne sont point encore devenues les esclaves ordinaires de leur nourriture.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  285. Il convient, dans l'éducation comme dans tout ce qui touche à la pratique, de juger des esprits sainement, et de ne les prendre pour suffisamment instruits que dans la mesure où ils sont capables de faire face aux devoirs de la vie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  286. On ne réfléchit pas assez à la candeur que suppose et à la fierté que témoigne l'aveu charmant et superbe de soi-même, la profession ouverte de son coeur. C'est peut-être la plus grande des supériorités dans ce monde, que de se montrer tel que l'on est, sans céder ni à la bassesse de se déguiser, ni à la sottise de se surfaire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  287. Il n'est pas toujours aussi oiseux qu'on veut bien le croire de parler parfois aux enfants le langage d'une raison un peu élevée. Ils retrouvent plus tard dans leurs souvenirs des expressions qu'ils n'avaient pas d'abord mûries et auxquelles le temps ajoute leur commentaire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  288. Un homme doit être franc, comme la lame de son épée, dût-il percer le coeur de celui qui l'écoute.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  289. Souvent il est meilleur de ne point trop se contenir, et de se détendre plutôt par les plaintes que par l'irritation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  290. L'âme de l'enfant est plutôt fermée qu'ouverte. S'il se laisse aller volontiers aux explosions de la joie, il est généralement économe des témoignages de sa reconnaissance.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  291. L'homme, par l'éducation, doit revenir à Dieu, non pour satisfaire sa curiosité, mais pour accomplir son devoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  292. C'est une des faiblesses les plus insignes du pauvre coeur humain de considérer toujours dans la vie le résultat final pour en jouir, et non point du tout l'effort à faire pour y atteindre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  293. On ne se trouve pas dans le monde, en face des plus rudes épreuves et des plus héroïques devoirs, posséder d'autres facultés que celles de sa jeunesse, et une autre âme que celle de son adolescence.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  294. Les grandes âmes font crédit de leur affection ; elles n'ont pas besoin de la réciprocité d'un sentiment pour l'éprouver.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  295. C'est une grande infériorité et une grande impuissance en fait d'éducation de ne savoir pas différer une leçon, même nécessaire, et de ne savoir pas la placer au moment opportun pour la faire valoir. Il faut se taire avec grand soin sur les idées fausses que l'on entend souvent exprimer aux enfants, afin d'éviter tout ce qui pourrait avoir avec eux un air de controverse. C'est à votre prudence à faire revenir à un autre moment ces préjugés et ces erreurs dans la conversation, pour les reprendre corps à corps, sans paraître vous douter que votre jeune auditeur leur porte le moindre intérêt.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  296. Les gens du peuple, faute de savoir se distinguer autrement, prennent souvent une extravagance pour un exploit.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  297. Une jeune fille ne doit point chercher le succès : elle doit se borner à satisfaire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  298. La complaisance et la bonne grâce des parents sont un des premiers plaisirs de la jeunesse.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  299. Dès qu'on accepte de vivre dans le monde, il faut absolument se prêter dans une certaine mesure à ce qu'il impose; il suffit que les principes de la morale n'y soient pas compromis.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  300. Si la forme de nos tentations change avec les habitudes des siècles, ces tentations n'en demeurent pas moins vives dans leurs atteintes, pas moins séduisantes dans leurs motifs, pas moins terribles dans leurs effets.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  301. Rien n'est plus commun en ce monde que de se rendre insupportable par ses qualités. Il faut prendre garde de ne pas devenir plus exigeant et plus onéreux pour autrui, dans la mesure même où l'on devient en effet meilleur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     

  
Fredrika Bremer

  1. Comme les jours s'écoulent! Lorsque nous éprouvons un grand chagrin, il nous semble que le temps s'arrête ou tourne lentement dans des cercles obscurs. Mais les heures, les jours forment une chaîne non interrompue, montent et descendent comme les vagues de la mer, s'engloutissent les unes dans les autres et emportent la nacelle de notre vie loin, - bien loin des îles de la joie, il est vrai, mais loin aussi des écueils de la tristesse.
    (Le Foyer Domestique, trad. Mlle. R. du Puget, p.334, Paris, 1862)