Citations ajoutées le 22 mars 2009

Claude Roy

  1. Un passant qui presque au terme de la route demande encore son chemin. Un voyageur qui ne peut faire halte avant la nuit tombée, et que l'étonnement de vivre maintient éveillé. Je crains de trop ressembler à ce vers d'Angélus Silésius : « Je ne sais pas ce que je suis, je ne suis pas ce que je sais. »
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989 (Incipit), p.13, Gallimard/nrf, 1990)
     
  2. [...] le mathématicien Jean-Yves Girard : « Le théorème de Gödel est une réfutation d'un modèle mécanique de la science, de la pensée, du monde. »
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.14, Gallimard/nrf, 1990)
     
  3. Ce que j'aime notamment chez les chats c'est qu'ils vous interdisent de se croire leur propriétaire.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.15, Gallimard/nrf, 1990)
     
  4. La nature ayant déployé une imagination monstrueuse dans l'invention des maladies, l'homme a voulu faire mieux. Il y est parvenu sans peine : les supplices.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.15, Gallimard/nrf, 1990)
     
  5. Ne donner que ce qu'on a, quelle pauvreté !
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.16, Gallimard/nrf, 1990)
     
  6. Dire de certains qu'ils végètent c'est calomnier l'herbe et les choux.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.16, Gallimard/nrf, 1990)
     
  7. Je réfléchis à cette phrase d'Arthur Schnabel que m'a citée Michèle Schaparan, dont l'enregistrement de deux sonates de Schubert, qu'elle vient de publier, est une merveille : « Je ne donne pas les notes mieux que les autres, mais pour les silences entre les notes, je suis incomparable. »
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.26, Gallimard/nrf, 1990)
     
  8. Croire qu'une photo, c'est le simple produit d'un système optique, d'une ouverture de diaphragme, d'une émulsion, d'un temps de pose, erreur. Une photo, ça se fait aussi avec des sentiments, une certaine idée de la vie. Une bonne photo, ça peut être un hasard, un coup de chance. Mais cent belles photos, c'est le portrait d'un homme.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.26, Gallimard/nrf, 1990)
     
  9. Le courage n'est pas une vertu en soi. Le seul courage intéressant, c'est le courage intelligent, le courage pour de vraies raisons.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.28, Gallimard/nrf, 1990)
     
  10. [...] une idée chrétienne devenue folle : faisons souffrir autrui, ça le rendra meilleur.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.31, Gallimard/nrf, 1990)
     
  11. Se déplacer dans le monde avec des bottes de sept lieues, diminuer à volonté la douleur des êtres rencontrés - tout cela est à portée de la main : il suffit d'être un grand écrivain. L'Enchateur Merlin ne se promène plus avec son livre de recettes de philtres et sa baguette magique ; il écrit tout simplement des romans, des poèmes et des pièces de théâtre.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.32, Gallimard/nrf, 1990)
     
  12. C'est dans le plus profond silence qu'on entend ce que dit le silence.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.37, Gallimard/nrf, 1990)
     
  13. Les journaux intimes sont aussi menteurs que le journal du matin : il faut, pour déchiffrer leur auteur, les lire entre les lignes.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.48, Gallimard/nrf, 1990)
     
  14. Il y a exactement autant de motifs de trouver du plaisir à exister que de bons arguments pour juger la vie difficilement supportable.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.48, Gallimard/nrf, 1990)
     
  15. Voir, de ses yeux voir, se fait de plus en plus rare : on regarde pour nous.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.55, Gallimard/nrf, 1990)
     
  16. À cause de la mort, nous les hommes, nous habitons tous une cité sans remparts. (Épicure, Sentences vaticanes, 31.)
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.56, Gallimard/nrf, 1990)
     
  17. Job accuse Dieu. Le moderne accuse la Société. Concept encore plus vague.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.67, Gallimard/nrf, 1990)
     
  18. Le péché mortel ce n'est pas la luxure, c'est le viol ; ce n'est pas de sentir en soi des bouffées de l'agressivité naturelle (et saine) de l'être humain, c'est de la retourner ou de la détourner en haine, en racisme, en puissance sadique, etc. Le péché, ce n'est pas de succomber à la gourmandise, mais c'est de manger la part de pain de ceux qui n'en ont pas assez. Le mal n'est pas une essence, c'est une façon d'être vis-à-vis de ses semblables.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.68, Gallimard/nrf, 1990)
     
  19. Dans un État économe, on change les statues mais on conserve les socles.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.72, Gallimard/nrf, 1990)
     
  20. Musil dans ses Essais ne cesse de ressentir un étonnement premier, « l'étonnement qu'inspire le fait de pouvoir à la fois exploiter notre prochain et le plaindre, nous soumettre à lui et ne pas prendre cette soumission au sérieux, ou encore parler d'un meurtre avec effroi, et de mille avec sérénité. »
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.80, Gallimard/nrf, 1990)
     
  21. Les adjudants, les dirigeants, les philosophes, les idéologues, les penseurs m'ont tous dit qu'ils allaient m'apprendre à vivre. Mais après les avoir écoutés cinq minutes, j'ai préféré rester autodidacte.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.83, Gallimard/nrf, 1990)
     
  22. Il reste à développer l'introspection chez les ordinateurs.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.83, Gallimard/nrf, 1990)
     
  23. Reviens, Noé. On a besoin de ton arche.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.83, Gallimard/nrf, 1990)
     
  24. Tout a été dit, mais à tant de sourds et à tant d'oublieux que c'est comme si rien n'avait été dit.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.101, Gallimard/nrf, 1990)
     
  25. « On serait bien heureux si on pouvait s'abandonner soi-même comme on peut abandonner les autres. »
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.116, Gallimard/nrf, 1990)
     
  26. Un esprit de famille citerne plutôt que de la famille source.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.119, Gallimard/nrf, 1990)
     
  27. Quel est l'imprudent qui a dit : « Cette planète est la vôtre. Faites comme chez vous » ? On voit le résultat.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.119, Gallimard/nrf, 1990)
     
  28. Il semble que plus la vie des hommes était courte, moins ils se pressaient, et plus ils avaient le temps.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.132, Gallimard/nrf, 1990)
     
  29. La première et décisive étape dans la voie de la déshumanisation des hommes, c'est l'absurde, c'est le système du « aucun sens ».
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.140, Gallimard/nrf, 1990)
     
  30. Si moderne que déjà démodé.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.144, Gallimard/nrf, 1990)
     
  31. La déraison ne manque jamais de raisons. Elle en a mille.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.148, Gallimard/nrf, 1990)
     
  32. [...] le journalisme, c'est la littérature au péril de ce que les automobilistes appellent « l'angle mort ». Au jour le jour, la lumière du jour laisse toujours une zone d'ombre.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.149, Gallimard/nrf, 1990)
     
  33. Pour rester au frais, rien de tel que l'ombre d'un doute.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.151, Gallimard/nrf, 1990)
     
  34. Il joue de la corde sensible, mais faux.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.151, Gallimard/nrf, 1990)
     
  35. Je ne trouve aucune trace d'un droit de propriété des hommes sur la terre. Juste un droit de passage.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.158, Gallimard/nrf, 1990)
     
  36. C'est cela aussi, écrire : se sentir le délégué de ceux qui ne voient pas ce que nos yeux ou notre imagination voient, et le leur donner à voir, avec des mots.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.159, Gallimard/nrf, 1990)
     
  37. L'oubli du mal est un mal aussi grand que le mal.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.161, Gallimard/nrf, 1990)
     
  38. Autrefois il y avait de grandes différences entre les gens intelligents, d'espèces diverses, et d'aussi grandes différences entre les sots, dont les bêtises ne se ressemblaient pas. Aujourd'hui, les imbéciles sont tous sur le même modèle, sottise télévisuelle et esprits d'aérogares.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.161, Gallimard/nrf, 1990)
     
  39. On s'en souviendra, de ce terrain vague, la terre.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.219, Gallimard/nrf, 1990)
     
  40. Le despotisme naît parfait. L'intérêt de la démocratie c'est qu'elle est toujours imparfaite et constamment perfectible.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.220, Gallimard/nrf, 1990)
     
  41. Avant de vivre, on souhaiterait qu'on nous communique le cahier des charges. Mais on ne nous le donne qu'à la sortie. Trop tard.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.226, Gallimard/nrf, 1990)
     
  42. Je ne suis pas revenu de tout, mais de beaucoup de choses. Ce qui ne m'empêche pas, dans l'attente du dernier autobus de nuit, de courir m'intéresser à de nouveaux savoirs.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.227, Gallimard/nrf, 1990)
     
  43. L'amphigouri cachant le creux est plus fréquent que l'expression claire d'une pensée profonde.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.227, Gallimard/nrf, 1990)
     
  44. Aimer, c'est accepter de s'abandonner, c'est donner prise.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.239, Gallimard/nrf, 1990)
     
  45. Celui qui souffre de la souffrance d'autrui, c'est que son imagination le met dans la situation de celui qu'il plaint, qu'il se met à sa place. Et c'est l'imagination aussi qui se met en mouvement pour essayer de trouver un remède au mal et à la souffrance, que ce soit une loi nouvelle ou un médicament, une institution ou une réforme, un partage ou une révolution. Il est vrai que la pitié sans l'imagination ne serait qu'une paralysie de l'âme. Mais c'est l'imagination qui transforme la compassion en action. Elle n'est pas « la folle du logis », elle en est la reine.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.243, Gallimard/nrf, 1990)
     
  46. La religion avait ses mystères. L'État a le « secret-défense » et la bureaucratie ses cachotteries.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.244, Gallimard/nrf, 1990)
     
  47. [...] c'est quand on a perdu espoir sans avoir lâché prise, qu'on n'attend plus rien sans avoir renoncé à lutter.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.248, Gallimard/nrf, 1990)
     
  48. [...] l'art très grave d'être léger.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.255, Gallimard/nrf, 1990)
     
  49. Le délire interprétatif est cette maladie de l'intelligence où toutes les erreurs sont vraies et toutes les vérités des erreurs.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.256, Gallimard/nrf, 1990)
     
  50. Cette manie qu'a Shakespeare d'écrire à coup de citations. Et, de plus, archiconnues.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.266, Gallimard/nrf, 1990)
     
  51. Une oeuvre très profonde, mais seulement en surface.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.267, Gallimard/nrf, 1990)
     
  52. Toute cette jeunesse que la jeunesse gaspille, et qui profiterait tellement mieux aux personnes âgées.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.277, Gallimard/nrf, 1990)
     
  53. Quand tu écris, garde à portée de la main le fusil à tuer les adjectifs.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.277, Gallimard/nrf, 1990)
     
  54. L'enfance est terminée quand on n'a plus besoin de se rassurer par la répétition. La jeunesse est terminée quand on revient au repos de la répétition.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.277, Gallimard/nrf, 1990)
     
  55. L'extrême plaisir d'être pris pour un imbécile par une canaille.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.278, Gallimard/nrf, 1990)
     
  56. Chez la plupart, les questions qu'ils se posent, ou l'absence de questions, sont plus révélatrices que les réponses.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.278, Gallimard/nrf, 1990)
     
  57. Il faudrait vivre avec la mort comme les Vénitiens avec l'inondation, prêt pour elle, mais sans en faire trop d'histoires.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.291, Gallimard/nrf, 1990)
     
  58. [...] Gabrielle Rollin confesse en souriant : « Ce que je dis est vrai, même si je perfectionne un peu. »
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.302, Gallimard/nrf, 1990)
     
  59. Si tous les humains n'étaient pas un peu les romanciers de leur propre existence, leur vie serait un terrible embrouillamini. Il y a heureusement dans les destins les raccords imaginaires, cette assurance sur l'irréalité de la réalité.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.302, Gallimard/nrf, 1990)
     
  60. Conseil aux utopistes : limitez vos ambitions. Conseil aux administrateurs : élevez vos ambitions.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.306, Gallimard/nrf, 1990)
     
  61. Il faudrait s'entraîner à choisir avec soin ses ignorances, ses oublis et ses indifférences. Mais les employés de notre inconscient s'en chargent, pas si mal.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.322, Gallimard/nrf, 1990)
     
  62. Essayer de voir les choses comme elles sont sans les prendre comme elles restent.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.334, Gallimard/nrf, 1990)
     
  63. De son premier mois à l'armée, T. est revenu le crâne rasé en boule, s'étant entendu injurier toute la journée, ayant crevé de froid la nuit. Son adjudant a décidé d'en faire « un homme ». L'armée semble toujours persuadée que pour « faire un homme », il faut l'humilier.
    (L'étonnement du voyageur, 1987-1989, p.335, Gallimard/nrf, 1990)
     

Charles Régismanset

  1. La femme ment mieux quand elle parle, l'homme, quand il écrit.
    (Le livre de mes amis, p.7, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  2. Se méfier des gens spontanés : c'est encore une attitude et ce n'est pas la plus sotte !
    (Le livre de mes amis, p.8, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  3. « Les juifs, me dit un jour un brave homme, comme ils sont nombreux pour leur petit nombre ! »
    (Le livre de mes amis, p.11, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  4. Combien de grandes joies et de petits chagrins résisteraient à cinq minutes de réflexion ?
    (Le livre de mes amis, p.13, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  5. Quand les gens ne sont pas intéressés à la réussite d'une affaire, ils font preuve d'un esprit critique remarquable et exigent, à tout prix, le respect de la règle.
    (Le livre de mes amis, p.17, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  6. Commerson a dit :
    « Un grand homme et un abcès finissent toujours par percer. »
    « Par crever » serait plus philosophique.

    (Le livre de mes amis, p.20, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  7. Le sublime du comique n'est jamais atteint que par des gens sérieux et graves.
    (Le livre de mes amis, p.22, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  8. L'homme a rarement conscience d'être « heureux ». Mais il aime se souvenir qu'il le fut et imaginer qu'il le deviendra.
    (Le livre de mes amis, p.22, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  9. Rendre service à un misérable, c'est encore une manière délicate de jouir du malheur d'autrui.
    (Le livre de mes amis, p.28, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  10. Jusqu'à trente ans, on a toujours vingt ans.
    Après trente ans, on en a quarante.

    (Le livre de mes amis, p.31, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  11. L'indulgence que nous témoignent certaines canailles constitue pour un honnête homme le pire des ironies.
    (Le livre de mes amis, p.34, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  12. Un éditeur intelligent, un politicien honnête, deux mystères de la Providence !
    (Le livre de mes amis, p.35, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  13. Détestable propos d'un ivrogne :
    - « Je penche, donc je suis ! »

    (Le livre de mes amis, p.35, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  14. - « Je suis le fils de mes oeuvres !
    - « Vous avez là de foutus parents ! »

    (Le livre de mes amis, p.36, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  15. S'il te prend la dangereuse et inutile fantaisie de te confier à quelqu'un, choisis pour confident un fat : cette espèce oublie vite ce qui ne l'intéresse pas.
    (Le livre de mes amis, p.42, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  16. Je donnerais volontiers tout son théâtre pour cette simple définition de l'amour par Pailleron :

    Avant : des petits mots ;
    Pendant : de grands mots ;
    Après : des gros mots...

    (Le livre de mes amis, p.43, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  17. Je préfère l'homme qui ne s'intéresse pas du tout à l'art à celui qui ne s'y intéresse qu'à demi.
    (Le livre de mes amis, p.44, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  18. Inutile de t'occuper sans cesse de tes maux. Rassure-toi, ils ne t'oublieront pas !
    (Le livre de mes amis, p.44, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  19. Dans un même individu, l'intelligence et la sottise ne sont pas incompatibles.
    (Le livre de mes amis, p.54, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  20. La sincérité des autobiographies ?
    Hélas ! ou bien l'auteur arrange, maquille et dissimule ou bien c'est un exhibitionniste !

    (Le livre de mes amis, p.62, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  21. La jalousie d'autrui a, du moins, cet avantage parfois de nous faire découvrir notre propre bonheur.
    (Le livre de mes amis, p.65, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  22. Assommants, en vérité, les gens avec qui il n'est pas permis de « changer d'avis. » Malheureux ! La vie n'est que variations et nuances...
    (Le livre de mes amis, p.66, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  23. L'histoire ? Un roman sans imagination.
    (Le livre de mes amis, p.67, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  24. Les gens très occupés sont rarement malfaisants : ils n'ont pas le temps.
    (Le livre de mes amis, p.70, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  25. La morale ? Je crois bien que c'est l'ensemble des règles de vie que chacun trouve excellentes pour autrui et inutiles pour soi.
    (Le livre de mes amis, p.79, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  26. L'expérience ?
    L'homme passe toute sa vie à redire constamment et à refaire obstinément les mêmes sottises.

    (Le livre de mes amis, p.83, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  27. Sans admirations et sans haines communes, il n'est pas de véritable amitié.
    (Le livre de mes amis, p.88, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  28. Douter de l'amour et de l'amitié, c'est s'épargner bien des souffrances et, peut-être, un jour, se ménager quelque heureuse surprise.
    (Le livre de mes amis, p.88, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  29. Aimer ? C'est oublier qu'on doit mourir.
    (Le livre de mes amis, p.92, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  30. Oh ! le patriotisme farouche des gens dégagés d'obligations militaires !
    (Le livre de mes amis, p.92, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  31. Une ordure sur la route ? L'homme est proche.
    (Le livre de mes amis, p.99, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  32. « L'homme est un loup pour l'homme ! »
    Pauvre loup ! Pourquoi te calomnier ainsi !

    (Le livre de mes amis, p.100, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  33. Savoir finir, c'est tout l'art. Mais, hélas ! combien ne devraient jamais commencer !
    (Le livre de mes amis, p.100, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  34. Commander est une chose. Se faire obéir en est une autre.
    (Le livre de mes amis, p.100, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  35. Entre gens d'opinions nettement opposées, les froissements sont rares. Ceux-ci n'éclatent qu'entre gens d'opinions voisines ou presque identiques et ils sont d'autant plus vifs et cruels pour les âmes sensibles qu'ils sont engendrés par des nuances.
    (Le livre de mes amis, p.103, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  36. Un fait :
    Peu de vertus féminines résistent à une longue traversée sur mer.

    (Le livre de mes amis, p.105, Éd. E. Sansot, 1921)
     
  37. La pratique d'un même vice crée de solides liens entre deux hommes.
    (Le livre de mes amis, p.106, Éd. E. Sansot, 1921)