Citations ajoutées le 28 septembre 2008

Philippe Claudel

  1. La vérité, ça peut couper les mains et laisser des entailles à ne plus vouloir vivre avec, et la plupart d'entre nous, ce qu'on veut, c'est vivre. Le moins douloureusement possible. C'est humain.
    (Le rapport de Brodeck, p.12, Stock, 2007)
     
  2. J'ai toujours eu un peu de mal à parler et à dire le fond de ma pensée. Je préfère écrire. Il me semble alors que les mots deviennent très dociles, à venir me manger dans la main comme des petits oiseaux, et j'en fais presque ce que j'en veux, tandis que lorsque j'essaie de les assembler dans l'air, ils se dérobent.
    (Le rapport de Brodeck, p.47, Stock, 2007)
     
  3. La poésie ne lui avait été d'aucune utilité pour survivre. [...] La poésie ne connaît pas les chiens. Elle les ignore.
    (Le rapport de Brodeck, p.49, Stock, 2007)
     
  4. C'est très curieux la sainteté. Lorsqu'on la rencontre, on la prend souvent pour autre chose, pour tout autre chose, de l'indifférence, de la moquerie, de la conspiration, de la froideur ou de l'insolence, du mépris peut-être. On se trompe, et alors on s'emporte. On commet le pire. C'est sans doute pour cela que les saints finissent toujours en martyrs.
    (Le rapport de Brodeck, p.62, Stock, 2007)
     
  5. C'est très bizarre les noms. Parfois on ne connaît rien d'eux et on le dit sans cesse. C'est un peu comme les êtres au fond, ceux justement que l'on croise durant des années, mais qu'on ne connaît jamais, et qui se révèlent un jour, sous nos yeux, comme jamais on ne les aurait crus capables d'être.
    (Le rapport de Brodeck, p.72, Stock, 2007)
     
  6. Une vieille chanson de la montagne dit que lorsque l'amour frappe à la porte, il ne reste que la porte, et que tout le reste disparaît.
    (Le rapport de Brodeck, p.80, Stock, 2007)
     
  7. [...] être innocent au milieu des coupables, c'était en somme la même chose que d'être coupable au milieu des innocents.
    (Le rapport de Brodeck, p.92, Stock, 2007)
     
  8. L'homme est ainsi fait qu'il préfère se croire un pur esprit, un faiseur d'idées, de songes, de rêves et de merveilles. Il n'aime pas qu'on lui rappelle qu'il est aussi un être de matières, et que ce qui s'écoule entre ses fesses le constitue autant que ce qui s'agite et germe dans son cerveau.
    (Le rapport de Brodeck, p.124, Stock, 2007)
     
  9. Les hommes sont bizarres. Ils commettent le pire sans trop se poser de questions, mais ensuite, ils ne peuvent plus vivre avec le souvenir de ce qu'ils ont fait. Il faut qu'ils s'en débarrassent. Alors ils viennent me voir car ils savent que je suis le seul à pouvoir les soulager, et ils me disent tout. Je suis l'égout, Brodeck. Je ne suis pas le prêtre, je suis l'homme-égout. Celui dans le cerveau duquel on peut déverser toutes les sanies, toutes les ordures, pour se soulager, pour s'alléger. Et ensuite, ils repartent comme si de rien n'était. Tout neufs. Bien propres. Prêts à recommencer.
    (Le rapport de Brodeck, p.173, Stock, 2007)
     
  10. La guerre... Peut-être les peuples ont-ils besoin de ces cauchemars. Ils saccagent ce qu'ils ont mis des siècles à construire. On détruit ce que l'on interdisait. On favorise ce que jadis on condamnait. La guerre, c'est une grande main qui balaie le monde. C'est le lieu où triomphe le médiocre, le criminel reçoit l'auréole du saint, on se prosterne devant lui, on l'acclame, on l'adule. Faut-il donc que la vie paraisse aux hommes d'une si lugubre monotonie pour qu'ils désirent ainsi le massacre et la ruine ? Je les ai vus bondir au bord du gouffre, cheminer sur son arête et regarder avec fascination l'horreur du vide dans lequel s'agitaient les plus viles passions. Détruire ! Violer ! Égorger !
    (Le rapport de Brodeck, p.174, Stock, 2007)
     
  11. L'homme est un animal qui toujours recommence.
    (Le rapport de Brodeck, p.185, Stock, 2007)
     
  12. C'est tellement étrange une vie d'homme. Une fois qu'on y est précipité, on se demande souvent ce qu'on y fait. C'est peut-être pour cela que certains, un peu plus malins que d'autres, se contentent de pousser seulement un peu la porte, jettent un oeil, et apercevant ce qu'il y a derrière se prennent du désir de la refermer au plus vite.
    (Le rapport de Brodeck, p.192, Stock, 2007)
     
  13. Les sentiers sont comme les hommes, ils meurent aussi. Peu à peu, ils s'encombrent, se comblent, se morcellent, se laissent manger par les herbes, puis disparaissent. Et il ne faut que peu d'années pour qu'on n'en distingue plus guère que l'échine et que la plupart des êtres finissent par les oublier.
    (Le rapport de Brodeck, p.212, Stock, 2007)
     
  14. La mort d'un homme, Brodeck, ne rachète jamais le sacrifice d'un autre homme. Ce serait trop simple.
    (Le rapport de Brodeck, p.275, Stock, 2007)
     
  15. Le camp m'a appris ce paradoxe : l'homme est grand, mais nous ne sommes jamais à la hauteur de nous-même.
    (Le rapport de Brodeck, p.287, Stock, 2007)
     
  16. Il y a des heures sur terre où tout est d'une insupportable beauté, une beauté qui semble si étendue et douce uniquement pour souligner la laideur de notre condition.
    (Le rapport de Brodeck, p.320, Stock, 2007)
     
  17. [...] de l'horreur naît parfois la beauté, la pureté et la grâce.
    (Le rapport de Brodeck, p.335, Stock, 2007)
     
  18. L'idiotie est une maladie qui va bien avec la peur. L'une et l'autre s'engraissent mutuellement, créant une gangrène qui ne demande qu'à se propager.
    (Le rapport de Brodeck, p.360, Stock, 2007)
     

  
Louis-Philippe de Ségur

  1. Presque tous les gouvernements ont plus de routine que de plan ; on les détruit plutôt en changeant les coutumes qu'en modifiant les lois.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXVI), p.72, Alexis Eymery, 1823)
     
  2. Les discordes civiles ne sont que les maladies des empires ; mais l'intervention des étrangers cause leur mort et leur déshonneur.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXVII), p.72, Alexis Eymery, 1823)
     
  3. Le génie fonde les empires ; l'esprit public les conserve ; l'égoïsme les détruit.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXVIII), p.73, Alexis Eymery, 1823)
     
  4. Les empires tombent comme les hommes, parce qu'ils veulent aller trop loin et trop vite.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXIX), p.73, Alexis Eymery, 1823)
     
  5. La vertu publique est le seul esprit de vie des états.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXX), p.73, Alexis Eymery, 1823)
     
  6. L'état est perdu dès que les grandes agitations politiques ont pour objet non les opinions, mais les hommes, et que l'intérêt public n'y sert que de masque à l'intérêt privé.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXXI), p.73, Alexis Eymery, 1823)
     
  7. La ruine d'un état est prochaine et infaillible, dès que les hommes se montrent plus forts que les lois, et que les armées disposent du pouvoir par la violence.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXXII), p.74, Alexis Eymery, 1823)
     
  8. Dès que l'état a perdu son ciment, la vertu, il ne peut plus se soutenir : les familles isolées ne peuvent se défendre ; elles tombent dans la servitude, qui avilit tout ; et là où cessent les vertus publiques, on ne voit bientôt plus les vertus privées.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXXIII), p.74, Alexis Eymery, 1823)
     
  9. L'oubli du passé, seul moyen que le génie emploie et que la faiblesse ne peut concevoir, éteint le flambeau de la discorde et consolide le bonheur de l'état.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXXIV), p.74, Alexis Eymery, 1823)
     
  10. Le véritable esprit d'une république vertueuse est l'esprit de famille ; il adoucit le joug, et rend toutes chaînes légères.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXXV), p.75, Alexis Eymery, 1823)
     
  11. L'esprit républicain veut le moins de gouvernement possible ; il n'admet que des gênes indispensables : l'autorité des moeurs contient assez la nation ; la voix de la patrie l'excite suffisamment ; et, relativement aux intérêts privés, le pouvoir paternel suffit ; la nature le tempère ; c'est le seul pouvoir absolu qui offre peu de dangers.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXXVI), p.75, Alexis Eymery, 1823)
     
  12. C'est le comble du délire de croire qu'il est aussi facile de faire des républicains que des projets de république.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXXVII), p.76, Alexis Eymery, 1823)
     
  13. L'âge mûr doit proposer les lois ; la vieillesse doit les sanctionner ; la jeunesse doit les défendre et les exécuter.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXXVIII), p.76, Alexis Eymery, 1823)
     
  14. Les lois tyranniques sèment la haine et recueillent la révolte.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXXXIX), p.76, Alexis Eymery, 1823)
     
  15. Les erreurs de l'administration peuvent exciter le mécontentement sans bouleverser l'état ; mais quand la loi elle-même est déconsidérée, parce qu'elle est injuste et qu'elle ne paraît qu'un instrument de parti, tout est perdu.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXL), p.76, Alexis Eymery, 1823)
     
  16. Une loi qui porte l'empreinte de l'esprit de circonstance et de l'esprit de parti produit plus de mal que l'absence même de toute loi ; car elle irrite les esprits, éloigne du gouvernement l'affection des peuples, fournit des armes aux factieux, et détruit ainsi l'harmonie du corps social.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXLI), p.77, Alexis Eymery, 1823)
     
  17. Partout et dans tous les temps les lois se multiplient à mesure que les moeurs se dépravent. C'est le nombre croissant des maux qui fait sentir la nécessité des remèdes.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXLII), p.77, Alexis Eymery, 1823)
     
  18. Une loi vague dans ses termes est un arsenal où chaque esprit de parti peut trouver tour à tour des armes dangereuses. Les partis cèdent et triomphent alternativement ; les majorités changent mais les lois restent.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXLIII), p.77, Alexis Eymery, 1823)
     
  19. Les lois donnent seules à l'autorité une base ferme et durable ; elles défendent à la fois et les droits du peuple et ceux du prince ; elles satisfont la raison, qui ne veut que la justice ; mais elles enchaînent et compriment les passions, qui n'aiment que l'arbitraire, et qui ne souffrent point de génie.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXLIV), p.78, Alexis Eymery, 1823)
     
  20. Dans toute législation la gravité des maux est indiquée par la violence des remèdes ; car c'est au milieu des moeurs les plus corrompues que naissent les lois sévères.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXLV), p.78, Alexis Eymery, 1823)
     
  21. Il ne faut rien changer à une bonne législation sous prétexte de la perfectionner, à moins que les principes ne l'exigent évidemment ; et l'on doit encore y procéder avec une extrême circonspection.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXLVI), p.79, Alexis Eymery, 1823)
     
  22. L'armée entend mieux l'idée de la gloire que celle de la liberté.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXLVII), p.79, Alexis Eymery, 1823)
     
  23. Les troupes soldées arment l'autorité d'une force destructive de la liberté.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXLVIII), p.79, Alexis Eymery, 1823)
     
  24. Les grands ministres sont rares, parce que peu d'hommes réunissent deux qualités qui semblent incompatibles : l'art de plaire à la cour pour arriver à la fortune, et le courage de lui déplaire pour conserver son autorité. Rien n'est plus commun que de voir un favori devenir ministre ; mais sa chute est inévitable, si, dès qu'il est ministre, il continue à se conduire en favori.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCXLIX), p.79, Alexis Eymery, 1823)
     
  25. Presque toujours les ministres ambitieux confondent leur personne avec le trône, et leur sûreté personnelle avec celle de l'état.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCL), p.80, Alexis Eymery, 1823)
     
  26. La puissance et la richesse des grands s'accroissent toujours en proportion de l'abaissement et de l'oppression des peuples ; plus les nations s'appauvrissent, plus les cours deviennent somptueuses.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLI), p.80, Alexis Eymery, 1823)
     
  27. Les courtisans, dont la fortune est trop souvent la seule divinité, changent de religion comme ils changent de maître.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLII), p.81, Alexis Eymery, 1823)
     
  28. Les courtisans sont toujours ennemis du mérite qui les blesse et de la supériorité qui les humilie.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLIII), p.81, Alexis Eymery, 1823)
     
  29. Aucune passion n'aveugle autant que l'intérêt ; il empêche de voir l'évidence.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLIV), p.81, Alexis Eymery, 1823)
     
  30. Le plus petit nombre des hommes est dirigé par des principes ; l'intérêt gouverne le reste. Sous le nom d'honneur les grands veulent la primauté ; sous le nom de liberté les petits veulent l'égalité. On ne peut pas plus exiler du monde ces passions que bannir les vents du ciel ; mais on s'en plaint à tort, un calme parfait empêcherait de naviguer : l'état a besoin de passions, comme le vaisseau de vents ; le pilote habile oriente bien sa voile, tient sagement le gouvernail, et les vents même les plus contraires font marcher.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLV), p.81, Alexis Eymery, 1823)
     
  31. Il serait à désirer que les arrêts de l'opinion, comme ceux des tribunaux, ne frappassent que les individus et jamais les classes.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLVI), p.82, Alexis Eymery, 1823)
     
  32. L'opinion publique est la seule base de la liberté, la seule force des institutions, et le seul guide des gouvernements.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLVII), p.82, Alexis Eymery, 1823)
     
  33. Les lois ne peuvent rien contre les opinions.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLVIII), p.83, Alexis Eymery, 1823)
     
  34. L'opinion publique est un ressort faible en apparence, mais puissant en réalité, et d'autant plus redoutable que sa force ne peut jamais être calculée.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLIX), p.83, Alexis Eymery, 1823)
     
  35. La violence qui détruit les corps ne peut rien sur les esprits : on immole les hommes, mais on ne tue pas les opinions ; et le sang des victimes humaines fortifie les racines de leur foi.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLX), p.83, Alexis Eymery, 1823)
     
  36. Quelque faible que soit, dans certains temps, l'opinion publique, la tyrannie la redoute toujours ; et elle cherche à la tromper, lors même qu'elle l'opprime.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXI), p.83, Alexis Eymery, 1823)
     
  37. La classe élevée des hommes est gouvernée par la crainte de l'opinion ; cette peur est pour elle souvent plus forte que les lois, et même plus puissante que la religion.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXII), p.84, Alexis Eymery, 1823)
     
  38. Chacun paraît soutenir des opinions, lorsqu'il ne songe le plus souvent qu'à défendre des intérêts : les opinions, mises en avant avec le plus de chaleur, ne sont pour la plupart du temps que les manifestes de la guerre des intérêts.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXIII), p.84, Alexis Eymery, 1823)
     
  39. Toute opinion qu'on veut comprimer en acquiert plus de force ; le sang des victimes multiplie les prosélytes.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXIV), p.84, Alexis Eymery, 1823)
     
  40. Le sang répandu cimente l'opinion qu'on veut comprimer.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXV), p.85, Alexis Eymery, 1823)
     
  41. Il est contre le bon sens de séparer les opinions des intérêts ; personne n'adopte une opinion, s'il ne la croit conforme à l'intérêt public ou au sien.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXVI), p.85, Alexis Eymery, 1823)
     
  42. Les bonnes opinions sont celles qui ne veulent que l'intérêt de la majorité, et les mauvaises celles qui ne défendent que l'intérêt d'un parti.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXVII), p.85, Alexis Eymery, 1823)
     
  43. Il existe des opinions qui règnent tant qu'on les attaque, qui tombent dès qu'on n'en parle plus ; elles perdent le prix qu'on y attachait, le plaisir de la résistance.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXVIII), p.85, Alexis Eymery, 1823)
     
  44. Les sacrifices que la force fait à l'opinion excitent l'enthousiasme et la reconnaissance ; ceux que la crainte arrache à la faiblesse augmentent les méfiances et enlèvent la considération.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXIX), p.86, Alexis Eymery, 1823)
     
  45. Quand l'histoire encense la vanité des despotes, elle est complice de la tyrannie.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXX), p.86, Alexis Eymery, 1823)
     
  46. Le silence de l'histoire peut être considéré comme une preuve de la tranquillité des peuples.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXXI), p.86, Alexis Eymery, 1823)
     
  47. Les faits demandent pour être écrits des circonstances tranquilles, un temps éloigné, et un fort burin. À une trop grande proximité la critique la plus légère est imprudence, la louange la plus juste ressemble à la flatterie.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXXII), p.87, Alexis Eymery, 1823)
     
  48. La raison écrit l'histoire, et la passion ne compose que des romans politiques.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXXIII), p.87, Alexis Eymery, 1823)
     
  49. L'histoire, ayant pour but d'instruire le présent et l'avenir par la peinture du passé, est aussi utile en retraçant les fautes ou les faiblesses des gouvernements qui sont déchus de leur grandeur, qu'en peignant avec chaleur ces météores rares et brillants qui jettent un vif et court éclat sur leur patrie.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXXIV), p.87, Alexis Eymery, 1823)
     
  50. L'histoire, dont l'impartialité doit résister à l'horreur même qu'inspire la férocité, est obligée, en peignant les gouvernements les plus odieux, à ne pas plus dissimuler leurs talents que leurs crimes.
    (Pensées, maximes, réflexions (CCLXXV), p.88, Alexis Eymery, 1823)