Citations ajoutées le 25 septembre 2005

  
Alexandra Marinina

  1. Je suis mort hier. Hier, oui, je vivais encore. J'étais le même que les jours précédents. Et que les années précédentes. J'étais celui que j'avais été toute ma vie durant. Mais, depuis hier, je suis un homme mort. Et je n'ai aucune idée de ce que sera mon existence. En aurai-je même une, d'ailleurs?
    (Je suis mort hier (Incipit), trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.9, Seuil/Points n°1239)
     
  2. [...] les meilleurs compagnons de la solitude : les bouquins.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.69, Seuil/Points n°1239)
     
  3. Peut-on considérer comme normal un homme qui, pour la première fois de sa vie, se permet d'être absolument sincère, d'exprimer ses pensées sans les atténuer par des formules de politesse et sans dire oui lorsqu'il a envie de dire non.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.80, Seuil/Points n°1239)
     
  4. Lorsque qu'un « niet » catégorique est suivi d'explications, ça signifie que la discussion est encore possible. À chaque argument, on peut soulever une objection; à chaque problème, trouver une solution.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.148, Seuil/Points n°1239)
     
  5. Regarde-t-on le pavillon du bateau qui vient nous secourir quand on est aspiré vers l'abîme ?
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.162, Seuil/Points n°1239)
     
  6. Dans la vie, il n'y a que deux ou trois personnes qui nous aiment vraiment, avec sincérité et dévotion. Et nous sommes pour ainsi dire en état de guerre ou, dans le meilleur des cas, d'armistice armé avec le reste de nos congénères.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.166, Seuil/Points n°1239)
     
  7. On dit que les enfants ne savent pas mentir, mais c'est faux! Ils savent très bien. Ce sont les gosses très intelligents qui n'y parviennent pas, parce qu'ils essaient de réfléchir comme des adultes. Lorsqu'un enfant normal ment, on n'a même pas l'idée de ne pas le croire, tellement notre logique est éloignée de sa façon de raisonner.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.186, Seuil/Points n°1239)
     
  8. Si la paresse est le moteur du progrès, la crainte est celui de la fortune.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.243, Seuil/Points n°1239)
     
  9. [...] personne n'a le droit de dresser une hiérarchie des oeuvres littéraires ou artistiques, car cela revient à imposer ses propres goûts comme étalon de qualité. Chacun est libre d'aimer ou de ne pas aimer quelque chose, mais pas de considérer comme des imbéciles ceux qui ne partagent pas ses goûts.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.271, Seuil/Points n°1239)
     
  10. [...] le travail forcé tue la fantaisie et l'intuition.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.279, Seuil/Points n°1239)
     
  11. Il ne faut jamais froisser les gens qui ne l'ont pas mérité...
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.282, Seuil/Points n°1239)
     
  12. Une mort violente, c'est un carrefour du temps où le meurtrier rencontre la victime.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.300, Seuil/Points n°1239)
     
  13. [...] dans au moins neuf cas sur dix, les femmes écrivains [...] se projettent volontiers dans une héroïne qu'elles parent de toutes les vertus possibles et imaginables, avec, en prime, un physique de rêve. Une romancière souhaite inconsciemment mener la même existence, accomplir les mêmes actes, rencontrer le même grand amour extraordinaire, et tout à l'avenant. C'est sur ça que sont bâtis la plupart des romans féminins.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.326, Seuil/Points n°1239)
     
  14. Il est aussi linéaire et prévisible qu'une équation à une inconnue.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.328, Seuil/Points n°1239)
     
  15. Un médicament ne doit pas avoir bon goût [...]. Il doit être exécrable. Il doit rappeler à l'organisme que c'est mauvais d'être malade.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.333, Seuil/Points n°1239)
     
  16. Savoir séparer l'essentiel de l'accessoire est la véritable sagesse de la vie.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.353, Seuil/Points n°1239)
     
  17. Le premier enfant est la dernière poupée et le premier petit-enfant est le premier enfant.
    (Je suis mort hier, trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain , p.358, Seuil/Points n°1239)
     

Normand Baillargeon

  1. Le langage est une expérience tellement quotidienne qu'il est rare que nous nous arrêtions pour nous en émerveiller. Nous avons bien tort : une simple minute de réflexion permet à la plupart des gens de découvrir à quel point le langage humain est prodigieusement étonnant et digne de notre émerveillement.
    (Petit cours d'autodéfense intellectuelle, p.20, Lux, 2005)
     
  2. Certains pédagogues mettent au coeur de leur réflexion le concept d'intérêt. Mais ce mot est justement un mot équivoque qui peut s'entendre d'au moins deux manières bien différentes. : il peut en effet signifier ce qui intéresse l'enfant, d'une part, ou ce qui est dans son intérêt, d'autre part. Il peut très bien arriver que ce qui intéresse l'enfant ne soit pas dans son intérêt et que ce qui est dans son intérêt ne l'intéresse pas. Ne pas préciser ce qu'on entend par une pédagogie fondée sur l'intérêt peut donc donner lieu à de nombreuses équivoques, pas toujours faciles à déceler. Et c'est ainsi que fleurissent tous ces slogans vides de la pédagogie...
    (Petit cours d'autodéfense intellectuelle, p.35, Lux, 2005)
     
  3. [...] un discours inintelligible, s'il est émis par une source légitime, tendra malgré tout à être accepté comme intelligible. Un corollaire de cette idée est que l'emploi d'un vocabulaire qui donne ne serait-ce que l'illusion de la profondeur et de l'érudition peut contribuer à accroître la crédibilité d'une communication.
    (Petit cours d'autodéfense intellectuelle, p.46, Lux, 2005)
     
  4. [...] le terrorisme mathématique. Celui-ci consiste à utiliser le prestige des mathématiques dans le but de confondre, tromper ou autrement embrouiller les gens à qui l'on s'adresse.
    (Petit cours d'autodéfense intellectuelle, p.93, Lux, 2005)
     
  5. Voici donc la définition du savoir proposée par Platon : le savoir est l'opinion vraie justifiée.[...]
    Toute la difficulté est bien entendu de préciser ce qui constitue une bonne justification.

    (Petit cours d'autodéfense intellectuelle, p.173, Lux, 2005)
     
  6. Connaître des outils mathématiques ne sert pas à grand-chose si on néglige de s'en servir.
    (Petit cours d'autodéfense intellectuelle, p.201, Lux, 2005)
     
  7. [...] Martin Gardner, dont il faut cette fois encore saluer le talent pour exposer simplement des idées difficiles.
    (Petit cours d'autodéfense intellectuelle, p.249, Lux, 2005)
     
  8. [...] même s'il n'est guère réjouissant que la télévision verse de plus en plus dans le reality show et autres spectaculaires stupidités, la véritable tragédie se joue désormais chaque soir, au téléjournal, par le recul et l'oubli de la mission politique et citoyenne d'information qui est celle des médias.
    (Petit cours d'autodéfense intellectuelle, p.284, Lux, 2005)