Citations ajoutées le 24 août 2003

  
Henning Mankell

  1. Pourquoi les hommes devraient-ils courir alors que les plantes qui les nourrissent poussent si lentement ?
    (Le Guerrier solitaire, trad. Christofer Bjurström, p.14, Points P792)
     
  2. C'était une des rares choses qui l'intéressaient encore. Trahir sans être découvert. Répandre des leurres et des illusions. Ses nombreuses années d'activité politique l'avaient convaincu que la seule chose qui subsiste est le mensonge. La vérité habillée en mensonge, ou le mensonge déguisé en vérité.
    (Le Guerrier solitaire, trad. Christofer Bjurström, p.29, Point P792)
     
  3. La colère et le silence n'étaient que les deux faces d'un même comportement.
    (Le Guerrier solitaire, trad. Christofer Bjurström, p.123, Points P792)
     
  4. Vieillir, c'était se retrouver seul.
    (La Cinquième femme, trad. Anna Gibson, p.25, Points P877)
     
  5. La vie était comme un pendule. Elle oscillait entre douleur et répit. Sans arrêt, sans fin.
    (La Cinquième femme, trad. Anna Gibson, p.70, Points P877)
     
  6. Les gens de la campagne sont comme les animaux de la forêt. Ils nous observent. Mais nous ne les voyons pas.
    (La cinquième femme, trad. Anna Gibson, p.99, Points P877)
     
  7. [...] une bonne volonté confuse conduit à de plus grandes catastrophes que la malveillance ou la bêtise.
    (La Cinquième femme, trad. Anna Gibson, p.371, Points P877)
     
  8. L'être humain est un animal qui vit dans le but de résister encore un moment.
    (La Cinquième femme, trad. Anna Gibson, p.440, Points P877)
     
  9. Il y a très peu de gens mauvais. [...] Mais il y a des circonstances mauvaises.
    (La Cinquième femme, trad. Anna Gibson, p.446, Points P877)
     
  10. Il avait appris cet art. Celui de toujours être d'accord.
    (Les Morts de la Saint-Jean, trad. Anna Gibson, p.8, Points P971)
     
  11. À quel moment le normal devient-il anormal ?
    (Les Morts de la Saint-Jean, trad. Anna Gibson, p.69, Points P971)
     
  12. On garde le souvenir des morts. Pourtant, c'est comme s'ils n'avaient jamais existé.
    (Les Morts de la Saint-Jean, trad. Anna Gibson, p.90, Points P971)
     
  13. Chaque chambre a sa respiration. Il faut prêter l'oreille. Une chambre raconte bien des secrets sur la personne qui l'habite.
    (La Muraille invisible, trad. Anna Gibson, p.60, Points P1081)
     

Laurent Mauvignier

  1. [...] méfie-toi de dormir plus dans la confiance que dans la rage.
    (Apprendre à finir, p.18, Les Éditions de Minuit, 2000)
     
  2. J'avais cette boulimie qu'on a, à vouloir tout donner parce qu'on se dit ce ne sera jamais assez à côté de ce qu'on a reçu.
    (Apprendre à finir, p.37, Les Éditions de Minuit, 2000)
     
  3. [...] on ne sait pas ce que ça a de force, tout ce qui fait mal.
    (Apprendre à finir, p.69, Les Éditions de Minuit, 2000)
     
  4. Je n'aurai pour lui que le regard qu'on traîne sur les photos quand on passe le chiffon dessus, c'est tout.
    (Apprendre à finir, p.127, Les Éditions de Minuit, 2000)
     

Erri De Luca

  1. Les livres neufs sont impertinents, les feuilles ne se laissent pas tourner sagement, elles résistent et il faut appuyer pour qu'elles restent à plat. Les livres d'occasion ont le dos détendu, les pages, une fois lues, passent sans se soulever.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.13, Folio n°3678)
     
  2. [...] il y a des chances qui tombent dans les bras du premier venu qu'elles rencontrent, des putains de chances qui le laissent tomber aussitôt pour aller avec le suivant, et il y a des chances avisées, au contraire, qui guettent une personne et l'éprouvent lentement.
    Et les vivants se rencontrent.

    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.19, Folio n°3678)
     
  3. Les livres devraient rester sans surveillance dans les endroits publics pour se déplacer avec les passants qui les emporteraient un moment avec eux, puis ils devraient mourir comme eux, usés par les malheurs, contaminés, noyés en tombant d'un pont avec les suicidés, fourrés dans un poêle l'hiver, déchirés par les enfants pour en faire des petits bateaux, bref ils devraient mourir n'importe comment sauf d'ennui et de propriété privée, condamnés à vie à l'étagère.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.22, Folio n°3678)
     
  4. Un arbre a besoin de deux choses : de substance sous terre et de beauté extérieure. Ce sont des créatures concrètes mais poussées par une force d'élégance. La beauté qui leur est nécessaire c'est du vent, de la lumière, des grillons, des fourmis et une visée d'étoiles vers lesquelles pointer la formule des branches.[...]
    Un arbre est une alliance entre le proche et le lointain parfait.

    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.23, Folio n°3678)
     
  5. Un arbre ressemble à un peuple, plus qu'à une personne. Il s'implante avec effort, il s'enracine en secret. S'il résiste, alors commencent les générations de feuilles.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.28, Folio n°3678)
     
  6. Sans éclats de rire avant, les baisers sont fades.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.34, Folio n°3678)
     
  7. Nous apprenons les alphabets et nous ne savons pas lire les arbres. Les chênes sont des romans, les pins des grammaires, les vignes sont des psaumes, les plantes grimpantes des proverbes, les sapins sont des plaidoiries, les cyprès des accusations, le romarin est une chanson, le laurier une prophétie.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.43, Folio n°3678)
     
  8. Il y a des créatures destinées les unes aux autres qui n'arrivent jamais à se rencontrer et qui se résignent à aimer une autre personne pour raccommoder l'absence. Elles sont sages.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.51, Folio n°3678)
     
  9. Je pense à présent que Làila et moi n'avons pas encore un oui ou un non derrière nous. Et on ne peut être deux sans les oui et les non.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.73, Folio n°3678)
     
  10. C'est ce que doivent faire les livres, porter une personne et non pas se faire porter par elle, décharger la journée de son dos, ne pas ajouter leurs propres grammes de papier sur ses vertèbres.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.83, Folio n°3678)
     
  11. [...] la foi vient après le rire, plus qu'après les pleurs.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.94, Folio n°3678)
     
  12. Il est bien dur de savoir que quelqu'un pense à autre chose pendant que tu lui parles.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.101, Folio n°3678)
     
  13. Quand il m'arrive de sentir que mon temps est peu de chose, je pense à celui qui s'écoule simultanément dans bien des endroits du monde et qui passe près du mien : ce sont des arbres qui chassent des pollens, des femmes qui attendent une rupture des eaux, un garçon qui étudie un vers de Dante, mille cloches de récréation qui sonnent dans toutes les écoles du monde, du vin qui fermente au soutirage, toutes choses qui arrivent au même moment et qui, alliant leur temps au mien, lui donnent de l'ampleur.
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.106, Folio n°3678)
     
  14. Une vie d'homme dure autant que celle de trois chevaux [...]
    (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.115, Folio n°3678)