Citations ajoutées le 23 septembre 2001

Gustave Thibon

  1. Le premier devoir du philosophe est de dépoussiérer les vérités premières...
    (L'équilibre et l'harmonie, p.X, Fayard, 1976)
     
  2. La fameuse loi d'Auguste Comte - à savoir que l'énergie des mobiles est inversement proportionnelle à leur qualité - [...]
    (L'équilibre et l'harmonie, p.4, Fayard, 1976)
     
  3. La pléthore de l'avoir a pour rançon l'anémie de l'être.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.8, Fayard, 1976)
     
  4. La mode - cette dictature de l'éphémère qui s'exerce sur les transfuges de l'éternel - remplace la tradition abolie ; la variation tient lieu de variété et la diversion fleurit sur le tombeau de la diversité. Ainsi les engouements collectifs se succèdent sans laisser de traces : la feuille morte voltige d'un lieu à l'autre, mais tous les lieux se valent pour elle, car son unique patrie est dans le vent qui l'emporte...
    (L'équilibre et l'harmonie, p.14, Fayard, 1976)
     
  5. [...] le progrès technique doit nous apparaître comme une question posée par la science à la conscience. Et la réponse n'est ni dans la lune ni dans les prodigieuses machines qui nous y conduisent : elle est en nous.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.24, Fayard, 1976)
     
  6. C'est toujours un grand mal que de juger dépassé ce qui est irremplaçable.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.39, Fayard, 1976)
     
  7. Le bien et le mal, la joie et la peine étant indissolublement liés ici-bas, le vrai problème n'est pas d'être heureux ou malheureux : c'est d'être l'un et l'autre au niveau le plus élevé de soi-même.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.51, Fayard, 1976)
     
  8. Chaque journée, chaque année est comme un jardin dont la culture nous est confiée : ne pouvant en élargir la surface, notre tâche est de choisir les bonnes semences et de sarcler les herbes parasites.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.55, Fayard, 1976)
     
  9. Le mythe des « lendemains qui chantent » attire les foules comme la lampe les papillons. L'avenir étant muet, rien n'est plus facile que de lui faire chanter la chanson qu'on veut : aucun risque de démenti dans l'immédiat...
    (L'équilibre et l'harmonie, p.59, Fayard, 1976)
     
  10. « Le plus important, me disait un jour un pharmacien, c'est de lire attentivement la notice jointe au remède et de croire tout ce qu'elle dit ».
    Mais l'espérance est aussi une faiblesse, car, poussée trop loin, elle obscurcit le jugement et paralyse la volonté.

    (L'équilibre et l'harmonie, p.60, Fayard, 1976)
     
  11. Ce qui fait l'ennui, ce n'est pas le manque de nourriture, mais l'inappétence. Et ce qui crée l'inappétence, c'est la satiété. L'ennui est comme une toxine sécrétée par l'abondance mal assimilée.
    La pire misère de l'homme, ce n'est pas de ne rien avoir, mais de ne rien désirer.

    (L'équilibre et l'harmonie, p.65, Fayard, 1976)
     
  12. Ne se sentir heureux que par comparaison, c'est se condamner à n'être jamais vraiment heureux, car il faut toujours se démener pour rejoindre ou pour dépasser quelqu'un.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.81, Fayard, 1976)
     
  13. N'oublions pas que ce n'est pas le nombre et la longueur de ses branches, mais la profondeur et la santé de ses racines qui font la vigueur d'un arbre.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.106, Fayard, 1976)
     
  14. On se croise, on se suit, on se dépasse, on ne se rencontre pas (sauf sous la forme brutale de la collision) et l'aimable coup de chapeau fait place au furieux coup de klaxon. Ce chauffeur qui, sur une route sinueuse, roule trop lentement devant nous, ce n'est plus notre prochain mais un obstacle ambulant, une cause d'embouteillage, un mangeur de moyenne, etc. - tout sauf un être humain auquel on concède le droit d'admirer le paysage...
    (L'équilibre et l'harmonie, p.118, Fayard, 1976)
     
  15. L'homme qui ne sait pas se taire est incapable d'une vraie conversation et là où il n'y a plus de solitaires, il ne reste que des isolés.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.130, Fayard, 1976)
     
  16. Hugo écrivait à l'adresse des pessimistes de son époque : « Vous voyez l'ombre, et moi je contemple les astres  Chacun a sa façon de regarder la nuit... »
    (L'équilibre et l'harmonie, p.149, Fayard, 1976)
     
  17. Mais une réaction excessive est souvent un remède pire que le mal. Est-ce rendre service à un aveugle, qui frôle le fossé de droite, que de le pousser si fort qu'il tombe dans le fossé de gauche ?
    (L'équilibre et l'harmonie, p.152, Fayard, 1976)
     
  18. On revient toujours à la grande parole de Chesterton, si tragiquement vérifiée dans le monde réel : « Otez le surnaturel, il ne reste plus que ce qui n'est pas naturel. »
    (L'équilibre et l'harmonie, p.178, Fayard, 1976)
     
  19. On oublie trop que c'est par ce dressage des automatismes que se forgent les ressorts futurs de la liberté. Pour qu'un homme apprenne à choisir, il faut qu'un autre homme choisisse d'abord à sa place. Non pas certes pour étouffer ses goûts et ses dons réels, mais pour lui permettre d'en prendre conscience à la lumière et sous le choc d'une expérience authentique.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.180, Fayard, 1976)
     
  20. [...] rien ne prédispose plus au conformisme que le manque de formation.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.180, Fayard, 1976)
     
  21. Le seul moyen de rester jeune en vieillissant, c'est de renoncer à le paraître. [...] À n'accorder de valeur qu'au printemps, on fausse le rythme des quatre saisons, à commencer par le printemps lui-même qu'on fait avorter en l'adorant.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.183, Fayard, 1976)
     
  22. Être de son temps, pour un vieillard, c'est vivre déjà au-delà du temps : c'est se détacher de tout ce qui meurt pour s'ouvrir à la lumière et à l'amour qui ne meurent pas. Par là, quelles que soient les épreuves de la vieillesse, l'homme âgé reste présent et accueillant à tous les êtres et à tous les âges et, quand sonne sa dernière heure, il meurt vivant.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.189, Fayard, 1976)
     
  23. Mal savoir ne vaut pas mieux que tout ignorer...
    (L'équilibre et l'harmonie, p.200, Fayard, 1976)
     
  24. Toutes les chutes appellent la compassion et le pardon, sauf celles qui se déguisent en ascensions.
    (L'équilibre et l'harmonie, p.210, Fayard, 1976)
     
  25. Connaissez-vous beaucoup d'hommes qui attribuent leurs échecs à leur incapacité ?
    (L'équilibre et l'harmonie, p.233, Fayard, 1976)
     
  26. [...] le pauvre humilié voit la vérité de celui qui l'humilie. Mais le riche flatté a plus de peine à discerner le mensonge de celui qui le flatte. D'un côté la nudité, de l'autre le déguisement. Le pauvre se heurte à la dure réalité, le riche s'enlise dans une molle illusion...
    (L'équilibre et l'harmonie, p.243, Fayard, 1976)
     

Michèle Desbordes

  1. [...] plus encore que la beauté, la certitude de la beauté.
    (La demande, p.32, Folio n°3484)
     
  2. Une chose était la pluie, le bleu du ciel ou le vent dans les grands arbres, une autre dit-elle un soir, le malheur derrière des murs.
    (La demande, p.94, Folio n°3484)
     

Stendhal

  1. La vocation, c'est d'avoir pour métier sa passion.
    (Cité par G. Thibon dans L'équilibre et l'harmonie, p.38, Fayard, 1976)