Citations ajoutées le 1er août 2014

  
Edme Pierre Chauvot de Beauchêne

  1. La religion est à la fois la base et la perfection de la morale.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  2. La religion est à l'âme, ce que la lumière est à l'oeil; l'une et l'autre viennent des Cieux et dissipent les ténèbres.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  3. La religion est l'âme du corps social ; il languit quand elle s'affaiblit, il meurt quand elle se retire.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  4. Vivre sans religion, c'est naviguer sur une mer orageuse, sans pilote et sans boussole.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  5. L'homme sans religion vit aux dépens des gens religieux, comme le pauvre aux dépens des riches.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  6. Que de personnes se jetteraient dans la dévotion, si on pouvait rendre l'impiété ridicule.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  7. Nier des vérités parce qu'on ne les comprend pas, c'est orgueil, et non pas sagesse.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  8. Le premier qui appela Dieu son père fut le plus éclairé des philosophes.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  9. Les lois humaines définissent et règlent les droits et les devoirs des hommes dans l'état de société, mais c'est aux lois divines qu'il appartient de les consacrer et de les rendre plus inviolables en y mettant le sceau de la Divinité.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  10. Pardonnez-leur, Seigneur, ils ne savent ce qu'ils font... Ces paroles sont d'un Dieu.
    Trouvez-vous donc qu'on n'ait pas assez versé de sang en France..... Ces paroles sont d'un Roi.(*)
    (*) C'est ce que répondit Louis XVIII, en Angleterre, quand on lui parla de la punition des assassins de son frère.

    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  11. L'essence de tout sentiment religieux, c'est de nous faire reconnaître dans tous les événements de la vie, l'Arbitre suprême de cet Univers.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  12. Dans la jeunesse nos jouissances les plus vives sont hors de nous : à mesure que nous avançons dans la vie, nous apprenons mieux que le bonheur ne se trouve qu'en nous-mêmes, et surtout dans notre conscience où le Ciel l'a placé, afin de nous y ramener sans cesse comme à un point de départ pour une meilleure vie.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  13. La médecine de l'âme a beaucoup de ressemblance avec celle du corps: ni l'une ni l'autre ne peut garantir l'efficacité de ses remèdes, ni préserver des rechutes.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  14. Quel est donc le motif si puissant qui retient ce malheureux prêt à commettre un crime? Est-ce l'honneur? Est-ce la religion? Enfin est-ce la crainte du supplice? Non; c'est un fantôme qui se compose de tous ces éléments, qui sort du fond des ténèbres, désarme l'assassin et lui ravit sa victime. Philosophes, soyez moins confiants dans vos lumières; les préjugés sont souvent plus utiles aux hommes que vos belles maximes.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  15. On pourrait tout étudier, tout apprendre dans les livres saints; et après avoir bien compris et surtout bien pratiqué ce qu'ils enseignent, si l'on n'était pas le plus savant des hommes, on en serait du moins le meilleur et le plus heureux.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  16. La religion et l'honneur, sans nous guider par les mêmes motifs, nous conduisent souvent au même but; l'une et l'autre ont des disciples zélés; l'une et l'autre font des martyrs.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  17. La philosophie, au lieu de nous éclairer, nous environne presque toujours d'une foule de systèmes; c'est un guide qui nous laisse le choix entre mille routes inconnues, au milieu desquelles la raison est incertaine.
    La religion, au contraire, n'indique qu'un seul chemin, mais elle en répond ; elle nous offre une philosophie à la portée de tous les hommes, et une science supérieure à toutes les conceptions de l'esprit humain.

    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  18. Écrire sur les moeurs, sans avoir vécu dans la société et sans l'avoir bien étudiée, c'est rendre compte d'une pièce de théâtre saus l'avoir vu représenter.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  19. La dévotion est le sentiment le plus pur et le plus vif que l'âme puisse éprouver; elle est aussi la source la plus féconde du bonheur, parce qu'elle nous rend presque toujours contents de nous-mêmes et rarement mécontents des autres.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  20. La vie, dépouillée des espérances éternelles, est une suite non interrompue d'ennuis, de contrariétés, de chagrins et de malheurs, auxquels la mort seule peut mettre un terme.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  21. Les philosophes chrétiens qui ont dit que cette vie n'était qu'un temps d'épreuves, qu'un passage pour arriver à une meilleure vie, ont consacré la vérité la plus consolante et rendu le plus bel hommage aux attributs de la Divinité.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  22. Si les hommes, en matière de religion, ont naturellement l'esprit porté à critiquer ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que la religion est une règle de conduite ainsi que de croyance : leur esprit ne veut pas admettre des vérités qui condamneraient le coeur à des sacrifices trop pénibles.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  23. Le goût du merveilleux peut être utile à l'homme tant qu'il n'agit que sur son coeur ; il le pénètre d'enthousiasme et le porte à aimer les belles, les sublimes vérités que la religion dévoile, et qui sont les véritables éléments de son bonheur.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  24. L'esprit de l'homme le porte naturellement vers l'avenir; il y vit plus que dans le présent, parce qu'il y découvre des consolations à ses peines secrètes, et surtout l'espérance, qui lui montre le bonheur; mais le bonheur fuit sans cesse devant lui, sans doute pour lui faire comprendre qu'il ne doit pas le rencontrer ici-bas, et pour lui révéler que le Ciel est sa véritable patrie, et le seul but vers lequel doivent tendre toutes ses pensées, toutes ses actions et toutes ses espérances.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  25. L'innocence opprimée par la calomnie est peut-être moins malheureuse qu'on ne pense; la patience la soutient, l'espérance la console; elle sait d'avance que la vérité la justifiera et que la justice la vengera.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  26. La vie la plus douce est remplie d'amertumes : l'immortalité seule peut nous en consoler.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  27. Les hommes s'agitent et se tourmentent sans cesse les uns les autres dans le chemin de la vie, où ils sont jetés, pour arriver au même but ; ils feraient mieux de s'aider mutuellement que de se nuire pendant le voyage.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  28. Le temps est un grand bien, mais de courte durée; le passé n'est plus rien pour nous; le présent est un éclair qui fuit avec la rapidité de la pensée, à laquelle même il échappe; l'avenir nous reste, mais il tient si rarement ce qu'il promet!
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  29. Quand les devoirs sont présentés comme des moyens d'être heureux, on se détermine plus facilement à les remplir ; l'idée du bonheur est comme une essence dont le parfum corrige l'amertume des simples sans altérer leur propriété : c'est le miel mis sur les bords du vase qui contient la médecine.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  30. La probité est la vertu des pauvres: la vertu doit être la probité des riches.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  31. La clémence est le plus bel ornement des Rois, parce que c'est elle qui les rapproche de la Divinité.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  32. Les révolutions sont des épidémies morales qui tuent la raison, empoisonnent le coeur, et brisent tous les liens sociaux.
    Hippocrate fit cesser l'épidémie qui ravageait Athènes, en faisant brûler une vaste forêt qui avoisinait cette ville. Il est des révolutions qu'on aurait pu empêcher ou détruire à meilleur marché.

    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  33. Chez les peuples corrompus, les révolutions prennent un caractère d'atrocité, parce que toutes les passions déchaînées n'ont plus d'autre guide que l'intérêt particulier.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  34. Les Italiens ont trop de statues, trop de superbes tableaux et de bonne musique pour avoir de bonnes moeurs.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  35. Les Anglais ont trop d'orgueil pour n'avoir pas l'apparence de bonnes moeurs; mais ils sont réellement trop corrompus, pour que l'officieux manteau dont ils se couvrent puisse cacher toute leur nudité.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  36. Les Français ont trop de légèreté dans l'esprit et trop d'irrésolution dans le caractère pour être profondément vicieux ou essentiellement vertueux.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  37. Les défauts et les vices sont contagieux pour l'homme, de même que certaines maladies.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  38. L'homme faible a besoin d'appui; ainsi que le mouton, il cherche ses semblables pour marcher en troupe avec eux; l'homme fort, au contraire, s'isole, et, semblable au lion, il marche seul et se plaît dans la solitude.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  39. Le peu d'appareil dont la loi accompagne la cérémonie du mariage civil, pourrait lui donner l'air d'une prostitution légale, si l'on n'y ajoutait la majesté des cérémonies religieuses,
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  40. Plus les peuples sont corrompus, et plus le lien du mariage doit être environné de tout ce qui peut en attester la sainteté.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  41. Les pratiques religieuses,en s'identifiant avec les actions des hommes, peuvent seules leur donner de longs et puissants souvenirs. (*)
    (*) La durée des lois de Moïse et de Mahomet en sont des preuves irrécusables.

    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  42. En révolution, la modération et la bonté sont seules capables de faire cesser les réactions, parce que le temps, qui ramène tout au niveau de la justice et de la raison, doit nécessairement éclairer les hommes sur leurs véritables intérêts.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  43. Les empires s'écroulent quand la religion cesse de leur prêter son inébranlable appui. Elle est la seule garantie de la morale, et la morale est le seul lien de tous les intérêts sociaux. Ce lien une fois brisé, ce serait en vain que les philosophes offriraient aux Souverains toutes les ressources de leur génie ; si la religion ne les éclaire pas eux-mêmes, leurs efforts ne serviront qu'à confondre leur propre orgueil et à précipiter la chute des Rois.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  44. L'ingratitude recèle le germe de tous les vices; sans doute elle cache aussi celui de bien des crimes, car les Grecs avaient porté une loi qui prononçait la peine de mort contre les ingrats.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  45. Celui qui fait toujours ce qu'il veut fait rarement ce qu'il doit.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  46. La modération est la vertu de la prospérité; la résignation est la vertu du malheur.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  47. La vérité est comme un diamant; s'il n'est pas placé dans le jour qui lui est favorable, les pierres fausses qui l'environnent jetteront plus d'éclat que lui.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  48. En fait de religion, ne rien croire, c'est folie et perversité. Croire tout et ne rien pratiquer, c'est sottise et inconséquence. Croire avec discernement, et pratiquer ce qu'on croit, c'est sagesse.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  49. Parler mal de ses amis, c'est perfidie; critiquer sans raison ceux qui nous sont indifférents, c'est malice, médire de ses ennemis, c'est lâcheté.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  50. Tout le monde sait que les apparences sont souvent trompeuses, et cependant on se déclare plus facilement pour celles qui sont mauvaises que pour celles qui sont bonnes.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  51. Rechercher le côté faible d'une bonne action, c'est au moins un travers de l'esprit, quand ce n'est pas un vice du coeur.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  52. Le Ciel est plus soigneux de la santé de notre âme que de celle de notre corps, car celui-ci tire ses remèdes de dehors, et l'autre les trouve en elle-même.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  53. Rien ne contribue davantage au bonheur du jour que le bien qu'on a fait la veille.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  54. La vie la plus conforme à la vertu est à la longue la plus agréable de toutes.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  55. L'économie tient le juste milieu entre l'avarice et la prodigalité; elle doit se tenir ferme, afin de ne pencher ni d'un côté ni de l'autre.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  56. Connaître son tempérament, c'est avoir trouvé le meilleur médecin.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  57. Consulter sa conscience, c'est suivre le meilleur guide pour sa conduite morale.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  58. L'âme est véritablement grande quand elle sait se posséder, et qu'elle est peu troublée par les orages de la vie; elle ressemble à la mer, dont la surface est agitée pendant la tempête, tandis que le fond reste tranquille.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  59. Considérez un athée, un déiste et un chrétien dans l'adversité; le premier se désespère; le second blasphème; le troisième est calme; il s'appuie sur la Providence; elle est tout pour lui.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  60. Ôtez à Louis XVI, marchant à la mort, l'image d'un Dieu mourant sur la Croix, que lui reste-t-il?
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  61. La résignation religieuse n'existe que chez les hommes vertueux; elle n'est point favorable, comme on l'a dit, à la tyrannie; elle peut en être la victime: ce sont les vices des hommes qui font la force des tyrans.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  62. Travailler à éclairer son esprit et son coeur, à se former des principes propres à régler sa conduite, c'est la plus noble des occupations; c'est exister, c'est jouir de la dignité de son être.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  63. Une indulgence inépuisable, une sensibilité toujours active et toujours désintéressée : tel est l'amour d'un père pour sa fille; la nature en est toute divine, et la tendresse qu'il inspire doit être la plus profonde de toutes, parce que toujours elle échauffe le coeur et jamais ne le tourmente.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  64. À cinquante ans on commence à se lasser du monde; à soixante le monde se lasse de vous : il faut donc, quand on est arrivé à ce terme, savoir se suffire à soi-même.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  65. Quand les passions ont cessé de tourmenter notre vie, le repos est le plus grand de tous les biens : heureux celui qui peut se le procurer! et pour y parvenir, il faut renoncer entièrement et sans retour à tout ce que le monde appelle honneurs, grandeurs, fortune; vivre peu avec les autres, beaucoup avec soi-même et toujours en présence de Dieu.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  66. Les cheveux blancs d'un vieillard sans reproche sont une couronne dont le temps a orné sa tête.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  67. La tragédie exagère les passions, les vertus ou les vices; elle s'élance hardiment hors des limites de la nature : la comédie, au contraire, s'y renferme; l'une nous enlève à nous-mêmes, l'autre nous y ramène. La première donne de fortes secousses à notre âme, la seconde en remue doucement les ressorts. Si l'une des deux peut produire quelques bons effets sur le spectateur, sans doute c'est la comédie, parce qu'un héros est un modèle inutile à bien des gens, et parce qu'un honnête homme est un modèle utile à tout le monde.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  68. On critique souvent très amèrement les vieillards, parce qu'ils ont conservé quelques-unes des habitudes de la jeunesse ; hélas! pourquoi ne veut-on pas voir en eux des hommes qui se noient et qui s'accrochent aux branches.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  69. Les vieillards sont comme ces monuments que le temps a ravagés, et qui conservent quelque empreinte de leur noble origine.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  70. Un vieillard flétri par l'orage des passions qui ont tourmenté sa vie, abattu par le temps, n'offre plus, à la fin de sa carrière, que les débris d'un grand naufrage: ses défauts ou ses vices paraissent avec toute leur difformité, parce qu'ils n'ont plus d'excuse ; mais celui qui toujours pratiqua le bien, parvient aux limites de la vie environné de l'éclat de ses vertus, et présente moins l'image de la mort que l'aurore de l'éternité.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  71. Dans la jeunesse nous changeons parce que nous quittons les choses; dans la vieillesse parce que les choses quittent.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  72. L'épitaphe est la dernière des vanités de l'homme; elle est une marque bien plus certaine de l'orgueil des vivants que des vertus des morts.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  73. La vie est un fonds que Dieu a confié à l'homme pour le faire valoir, dont il use le plus souvent comme s'il n'en devait jamais rendre compte.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)
     
  74. Si l'opinion est la reine du monde, on peut dire que la mode en est le tyran, et même qu'elle choisit ses victimes parmi ses plus zélés sectateurs.
    (Maximes, réflexions et pensées diverses, Chap. 2 : Morale, 3e édition, Paris, 1819)