William Faulkner
1897-1962
  1. Il n'y a rien de plus vulgaire que les surnoms. Il n'y a que dans le peuple qu'on en donne.
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.97, Livre de Poche n°501-2)
     
  2. [...] les batailles ne se gagnent jamais. On ne les livre même pas. Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots.
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.115, Livre de Poche n°501-2)
     
  3. [...] la meilleure façon de prendre les gens, noirs ou blancs, c'est de les prendre pour ce qu'ils croient être, et ensuite de les laisser tranquilles.
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.129, Livre de Poche n°501-2)
     
  4.     un vivant vaut toujours mieux qu'un mort mais un vivant et un mort ne valent jamais mieux qu'un autre vivant et un autre mort.
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.150, Livre de Poche n°501-2)
     
  5. Mon père dit qu'un homme est la somme de ses propres malheurs. On pourrait penser que le malheur finirait un jour par se lasser, mais alors, c'est le temps qui devient votre malheur, dit papa.
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.153, Livre de Poche n°501-2)
     
  6. Ils parlaient tous à la fois, et leurs voix insistantes, contradictoires, impatientes, rendaient l'irréel possible, puis probable, puis indubitable, comme font les gens quand leurs désirs sont devenus des mots.
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.171, Livre de Poche n°501-2)
     
  7. [...] cette faculté des adultes d'être convaincus de n'importe quoi par un air de supériorité silencieuse.
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.171, Livre de Poche n°501-2)
     
  8. [L'argent] n'appartient à personne. Alors, pourquoi chercher à l'économiser ?
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.271, Livre de Poche n°501-2)
     
  9. C'est toujours ceux qui ne sont bons à rien qui vous donnent des conseils. C'est comme ces professeurs d'Université qui ne possèdent même pas une paire de chaussettes et qui vous enseignent comment gagner un million en dix ans ; et une femme qui n'a jamais pu trouver de mari vous dira toujours comment élever vos enfants.
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.343, Livre de Poche n°501-2)
     
  10. Comme beaucoup de personnes froides et faibles, une fois en présence d'un irrémédiable désastre, elle trouvait, on ne sait où, une sorte de courage, de force.
    (Le bruit et la fureur, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.408, Livre de Poche n°501-2)
     
  11. Un homme. Tous les hommes. Ils laisseront échapper cent occasions de faire le bien pour une occasion de se mêler des affaires des autres sans qu'on le leur demande. Ils négligeront, ils oublieront de voir des opportunités, des occasions de richesse, de réputation, de bienfait et parfois même de méfait, mais ils ne manqueront jamais une occasion d'intervenir.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.44, Folio n°612)
     
  12. [...] le sang paternel hait, plein d'amour et d'orgueil, tandis que le sang maternel, plein de haine, aime et cohabite.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.47, Folio n°612)
     
  13. L'homme sait si peu de chose sur son prochain. À nos yeux, hommes et femmes agissent toujours pour les mêmes motifs qui nous pousseraient nous-mêmes si nous étions assez fous pour agir comme eux.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.72, Folio n°612)
     
  14. [...] les gens plaignent parfois ceux qu'ils ont forcé à faire ce qu'ils voulaient.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.98, Folio n°612)
     
  15. [...] un homme craint davantage ce qui pourrait lui arriver que les ennuis qu'il a déjà soufferts. Il se cramponne aux ennuis qu'il a déjà soufferts plutôt que de risquer un changement.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.104, Folio n°612)
     
  16. L'homme dont les mensonges sont le plus aisément acceptés est celui qui, toute sa vie, a joui de la réputation de franchise.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.117, Folio n°612)
     
  17. [Le chevaux] ne sont pas femmes. Même une jument est une espèce d'homme.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.145, Folio n°612)
     
  18. [...] un fait est oublié dès qu'il a succombé à l'insistance que met l'esprit à le considérer comme ni vrai ni faux.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.238, Folio n°612)
     
  19. [...] il lui racontât sa journée, c'était à la manière des amants : l'impérieuse, l'insatiable exigence d'exprimer par des mots les détails les plus insignifiants des deux journées, sans que, de part et d'autre, existât la moindre obligation d'écouter le récit.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.325, Folio n°612)
     
  20. [...] un fataliste peut toujours être retenu : par curiosité, pessimisme ou simple inertie.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.328, Folio n°612)
     
  21. Je sais maintenant que ce qui fait d'un homme un imbécile c'est son inaptitude à suivre même les bons conseils qu'il se donne à lui-même.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.339, Folio n°612)
     
  22. [...] une des plus heureuses facultés de l'esprit est de pouvoir rejeter ce que la conscience refuse d'assimiler.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.428, Folio n°612)
     
  23. C'est drôle, les gens. Ils ne s'attachent à une idée ou à une action que s'ils trouvent une raison nouvelle de la répéter souvent. Et puis, quand ils ont trouvé cette raison, il peut très bien arriver qu'ils changent d'avis.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.445, Folio n°612)
     
  24. [Le mariage est] deux ombres enchaînées ensemble par l'ombre d'une chaîne.
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.596, Folio n°612)
     
  25. Tout homme a le privilège de se détruire lui-même pourvu qu'il ne fasse de mal à personne, et moyennant qu'il vive pour lui-même et de lui-même...
    (Lumière d'août, trad. Maurice-Edgar Coindreau, p.608, Folio n°612)