Dennis Lehane
1966
  1. [En parlant des miroirs]
    Les hommes ont construit ces trucs pour que les femmes aient quelque chose à faire.

    (Un dernier verre avant la guerre, trad. Mona de Pracontal, p.68, Rivages/noir n°380)
     
  2. Difficile de discuter avec la vérité.
    (Un dernier verre avant la guerre, trad. Mona de Pracontal, p.146, Rivages/noir n°380)
     
  3. Tout autour de nous, la foule continuait à bouger à sa cadence d'escalator, inconsciente de ce qui se passait. La myopie urbaine.
    (Un dernier verre avant la guerre, trad. Mona de Pracontal, p.204, Rivages/noir n°380)
     
  4. C'est dur de fermer la porte à l'espérance quand on aime quelqu'un.
    (Un dernier verre avant la guerre, trad. Mona de Pracontal, p.287, Rivages/noir n°380)
     
  5. [...] il l'aimait comme au cinéma, avec l'impression qu'un orchestre symphonique lui faisait bouillonner le sang et lui emplissait les oreilles.
    (Mystic River, trad. Isabelle Maillet , p.61, Rivages/Noir n°515)
     
  6. Il arrive que la beauté ait cet effet sur les autres ; elle les effraie, leur donne envie de garder leurs distances. Ce n'est pas comme dans les films, où la caméra tend à rendre la beauté accueillante, pareille à une invite. Dans le monde réel, la beauté est une barrière qui maintient à l'écart, qui exclut.
    (Mystic River, trad. Isabelle Maillet , p.63, Rivages/Noir n°515)
     
  7. C'est en général au milieu de la foule que l'on prend brusquement conscience de ne pas beaucoup voir la personne qu'on aime et dont on partage l'existence, de ne pas passer suffisamment de bons moments avec elle.
    (Mystic River, trad. Isabelle Maillet , p.294, Rivages/Noir n°515)
     
  8. [Aimer quelqu'un], c'est comme si tu connaissais toutes les réponses à une interrogation écrite à la minute même où tu t'assois à ton bureau en classe. Comme si t'étais sûr qu'à partir de maintenant, tout ira bien. Tu vas cartonner. Tu vas t'en sortir. Toute ta vie, t'auras le sentiment d'être un gagnant. Voilà, c'est ça, aimer.
    (Mystic River, trad. Isabelle Maillet, p.395, Rivages/Noir n°515)
     
  9. Il savait que c'était le signe, pour une génération donnée, de passer le flambeau à la suivante quand elle ne comprenait plus sa musique.
    (Mystic River, trad. Isabelle Maillet , p.459, Rivages/Noir n°515)
     
  10. Le bonheur, c'est l'affaire d'un moment, et après, il s'en va jusqu'à la prochaine fois. Ça peut prendre des années pour qu'il revienne. Mais la tristesse... Ben, la tristesse, elle s'installe en toi.
    (Mystic River, trad. Isabelle Maillet , p.519, Rivages/Noir n°515)
     
  11. La plupart du temps, le problème avec la vérité, c'était de déterminer si on préférait la regarder droit dans les yeux ou plutôt vivre dans le confort procuré par l'ignorance ou le mensonge - trop souvent sous-estimés. Presque tous les gens qu'il côtoyait ne passaient pas une journée sans s'offrir une bonne assiette d'ignorance avec une garniture de mensonges.
    (Mystic River, trad. Isabelle Maillet , p.542, Rivages/Noir n°515)
     
  12. La politique, pour lui, c'était un peu comme une chouette cabane dans les arbres : une fois à l'intérieur avec les petits caïds du voisinage, il suffisait de retirer l'échelle pour laisser en bas tous les crétins.
    (Ténèbres prenez-moi la main, trad. Isabelle Maillet , p.94, Rivages/noir, n°424)
     
  13. Oh, je sais que la société nous incite à parler des drames que nous vivons, à en discuter avec des amis ou des inconnus compétents, et c'est peut-être réellement efficace. Mais je reste persuadé qu'on a tendance à trop en dire dans cette même société, qu'on attribue à la parole des vertus qui lui font souvent défaut, et qu'à force, on ne se rend plus compte de l'état de complaisance morbide dans lequel elle nous plonge forcément.
    (Ténèbres prenez-moi la main, trad. Isabelle Maillet , p.199, Rivages/noir, n°424)
     
  14. On ne comprend jamais vraiment les autres [...], on se contente de réagir à leur présence.
    (Ténèbres prenez-moi la main, trad. Isabelle Maillet , p.288, Rivages/noir, n°424)
     
  15. Le chagrin [...] est carnivore. Il se repaît de vous, que vous en soyez conscient ou non, que vous luttiez ou non. En cela, il ressemble beaucoup au cancer. Et puis, un beau matin, quand vous vous réveillez, il a englouti toutes les autres émotions - joie, envie, convoitise, et même amour - . Alors, vous vous retrouvez seul, complètement nu devant lui. Et il prend possession de vous.
    (Sacré, trad. Isabelle Maillet , p.24, Rivages/Noir, n°466)