Louis-Philippe Robidoux
1897-1957
  1. Entre la justesse de la pensée et la sincérité de l'expression écrite ou parlée, il est bien que la réflexion intervienne et remplisse l'intervalle.
    (Feuilles Volantes, p.2, Éd. La Tribune, 1949)
     
  2. L'amitié se fie, l'amour s'inquiète.
    (Feuilles Volantes, p.5, Éd. La Tribune, 1949)
     
  3. Il arrive que la matière grise ne soit que de la matière brute.
    (Feuilles Volantes, p.7, Éd. La Tribune, 1949)
     
  4. On admet volontiers que les autres puissent avoir quelque expérience, mais à la condition que personne n'essaie d'imposer celle qu'il a.
    (Feuilles Volantes, p.9, Éd. La Tribune, 1949)
     
  5. Rien n'empêche tant d'apprendre davantage que l'orgueil que l'on tire d'avoir déjà appris quelque chose.
    (Feuilles Volantes, p.9, Éd. La Tribune, 1949)
     
  6. Le coeur a des tisons que la raison n'éteint pas.
    (Feuilles Volantes, p.9, Éd. La Tribune, 1949)
     
  7. En décrétant que le « génie est une longue patiente », le philosophe a voulu encourager tout le monde.
    (Feuilles Volantes, p.9, Éd. La Tribune, 1949)
     
  8. Il y a des fois qu'il est très commode d'avoir de la tête plein le coeur.
    (Feuilles Volantes, p.13, Éd. La Tribune, 1949)
     
  9. Le divorce des âmes est le plus douloureux.
    (Feuilles Volantes, p.14, Éd. La Tribune, 1949)
     
  10. On a vite fait de trouver un pourquoi aux malheurs qui affligent ceux que l'on n'aime pas.
    (Feuilles Volantes, p.14, Éd. La Tribune, 1949)
     
  11. Le coeur est trop rarement de moitié avec l'esprit.
    (Feuilles Volantes, p.14, Éd. La Tribune, 1949)
     
  12. Les idées surgissent d'on ne sait où et se logent on ne sait trop comment un peu partout. Il est des gens qui en ont plein la tête et qui n'en fécondent aucune; d'autres qui n'ont jamais que celles qu'ils empruntent, mais qui possèdent comme le don de les disséminer et de faire croire qu'ils les ont eux-mêmes couvées.
    (Feuilles Volantes, p.15, Éd. La Tribune, 1949)
     
  13. Ne pas mâcher ses mots est bien, à condition de bien ruminer, au préalable, ses idées.
    (Feuilles Volantes, p.17, Éd. La Tribune, 1949)
     
  14. Au pays des rastaquouières, les culs-de-jatte de l'esprit sont rois.
    (Feuilles Volantes, p.17, Éd. La Tribune, 1949)
     
  15. L'esprit a ses fenêtres et le coeur ses embrasures.
    (Feuilles Volantes, p.18, Éd. La Tribune, 1949)
     
  16. La pensée est chrysalide, la parole est papillon.
    (Feuilles Volantes, p.18, Éd. La Tribune, 1949)
     
  17. L'obséquiosité aura beau faire, elle ne sera toujours qu'une mauvaise contrefaçon du tact.
    (Feuilles Volantes, p.19, Éd. La Tribune, 1949)
     
  18. Les esprits perspicaces savent fort bien dégager les nuances des différences.
    (Feuilles Volantes, p.19, Éd. La Tribune, 1949)
     
  19. Il y a des gens qui disent : « J'ai une idée... » avec un air de jubilation que seules les choses rares et agréables procurent...
    (Feuilles Volantes, p.21, Éd. La Tribune, 1949)
     
  20. Les Anciens avaient coutume de dire : Tot capita, tot sensus... autant de têtes, autant d'avis. Mais aujourd'hui que l'on pense en série, ce n'est plus cela du tout.
    (Feuilles Volantes, p.22, Éd. La Tribune, 1949)
     
  21. Dix mille prétextes n'arrivent pas à faire une seule raison.
    (Feuilles Volantes, p.23, Éd. La Tribune, 1949)
     
  22. Certaines gens pensent en longueur, d'autres en largeur, un très petit nombre ne profondeur, et l'immense majorité, point du tout.
    (Feuilles Volantes, p.23, Éd. La Tribune, 1949)
     
  23. On en voit peu d'occupés à soigner leur élégance spirituelle.
    (Feuilles Volantes, p.28, Éd. La Tribune, 1949)
     
  24. Le recours au mot rare n'est souvent que prétexte à mieux cacher l'indigence de la pensée.
    (Feuilles Volantes, p.30, Éd. La Tribune, 1949)
     
  25. Il y aurait un volumineux dictionnaire à faire avec les gros mots suggérés par le manque d'idées.
    (Feuilles Volantes, p.31, Éd. La Tribune, 1949)
     
  26. La colère et l'ironie ne se peuvent convenir. L'une a trop de fougue pour ce que l'autre a de finesse.
    (Feuilles Volantes, p.33, Éd. La Tribune, 1949)
     
  27. Beaucoup ont l'esprit mince qui ne l'ont pas fin. Mais les épais restent épais.
    (Feuilles Volantes, p.33, Éd. La Tribune, 1949)
     
  28. Les yeux commentent le coeur.
    (Feuilles Volantes, p.33, Éd. La Tribune, 1949)
     
  29. Les opinions toutes faites sont à l'intelligence ce que les vêtements achetés tout faits et étrennés sans réparations sont au corps. Dans les deux cas, il est difficile de porter beau.
    (Feuilles Volantes, p.36, Éd. La Tribune, 1949)
     
  30. On se trompe bien plus vite qu'on ne se détrompe.
    (Feuilles Volantes, p.37, Éd. La Tribune, 1949)
     
  31. Écrivez des niaiseries, on dira qu'elles donnent bien la mesure de votre esprit; exprimez des pensées profondes, on dira qu'elles ne sont pas de vous.
    (Feuilles Volantes, p.40, Éd. La Tribune, 1949)
     
  32. Les désenchantés sont des gens qui ont épuisé tout le printemps et tout l'été de leur coeur avant l'automne.
    (Feuilles Volantes, p.40, Éd. La Tribune, 1949)
     
  33. Aromatisons nos pensées et filtrons nos paroles.
    (Feuilles Volantes, p.42, Éd. La Tribune, 1949)
     
  34. Aimer exclusivement pour être aimé n'est pas de l'amour, c'est un commerce.
    (Feuilles Volantes, p.42, Éd. La Tribune, 1949)
     
  35. L'envie explique la haine.
    (Feuilles Volantes, p.43, Éd. La Tribune, 1949)
     
  36. Le sophisme est l'argument de prédilection des esprits retors.
    (Feuilles Volantes, p.44, Éd. La Tribune, 1949)
     
  37. Celui qui a beaucoup de mémoire pour les petites choses réussit aisément à faire oublier qu'il n'en a pas pour les grandes.
    (Feuilles Volantes, p.46, Éd. La Tribune, 1949)
     
  38. Mieux vaut ne brasser que quelques idées et les bien lier que de se perdre en des considérations profondes et ne point conclure.
    (Feuilles Volantes, p.48, Éd. La Tribune, 1949)
     
  39. Il y a les esprits obtus et les esprits obturés.
    (Feuilles Volantes, p.49, Éd. La Tribune, 1949)
     
  40. Les encyclopédies vivantes n'ont pas de table des matières.
    (Feuilles Volantes, p.53, Éd. La Tribune, 1949)
     
  41. L'âme, comme la mer, a ses remous.
    (Feuilles Volantes, p.53, Éd. La Tribune, 1949)
     
  42. L'oreille la plus dure capte la moindre louange.
    (Feuilles Volantes, p.56, Éd. La Tribune, 1949)
     
  43. Lorsque les fendeurs de cheveux en quatre ont du temps de reste, ils le fendent en huit. Affaire de se montrer habiles en leur métier.
    (Feuilles Volantes, p.58, Éd. La Tribune, 1949)
     
  44. L'homme qui n'est jamais contredit n'est pas lent à s'imaginer qu'il monopolise la raison.
    (Feuilles Volantes, p.58, Éd. La Tribune, 1949)
     
  45. L'étroitesse d'esprit ressemble trop au fanatisme pour n'être point sa soeur.
    (Feuilles Volantes, p.58, Éd. La Tribune, 1949)
     
  46. On s'en fait accroire beaucoup plus qu'on ne se persuade.
    (Feuilles Volantes, p.61, Éd. La Tribune, 1949)
     
  47. Les affaires de coeur gagnent à n'être pas réglées par un coup de tête.
    (Feuilles Volantes, p.62, Éd. La Tribune, 1949)
     
  48. Il est trop rare qu'on s'écoute parler avec le dessin de se corriger.
    (Feuilles Volantes, p.62, Éd. La Tribune, 1949)
     
  49. On accepte plus aisément d'être contrarié dans sa haine que dans son amour.
    (Feuilles Volantes, p.63, Éd. La Tribune, 1949)
     
  50. Tout est relatif, même la bêtise. À ce sujet, il convient de rappeler ce mot ineffable de Courteline : « Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet ».
    (Feuilles Volantes, p.65, Éd. La Tribune, 1949)
     
  51. L'impertinence est le moyen qu'emploie, d'ordinaire, la médiocrité en mal de se faire valoir.
    (Feuilles Volantes, p.68, Éd. La Tribune, 1949)
     
  52. Ceux qu'une constante oisiveté crétinise à fond s'étonnent toujours de ce que les autres peuvent faire avec de l'étude, du goût, de la réflexion et du travail.
    (Feuilles Volantes, p.68, Éd. La Tribune, 1949)
     
  53. Les gens qui ont toujours raison prouvent qu'ils ne sont pas raisonnables !
    (Feuilles Volantes, p.73, Éd. La Tribune, 1949)
     
  54. Avoir le courage de ses opinions ne mène nulle part, si l'on n'en a pas aussi la persévérance.
    (Feuilles Volantes, p.77, Éd. La Tribune, 1949)
     
  55. Celui qui a raison et sait se montrer affirmatif, sans ostentation pédantesque, est redoutable.
    (Feuilles Volantes, p.77, Éd. La Tribune, 1949)
     
  56. Que celui qui est honnête dans la discussion parle; il servira la vérité.
    (Feuilles Volantes, p.77, Éd. La Tribune, 1949)
     
  57. Plus l'on s'emporte et plus on ignore où l'on va.
    (Feuilles Volantes, p.78, Éd. La Tribune, 1949)
     
  58. Les puits de science se dessèchent à force de se croire profonds.
    (Feuilles Volantes, p.81, Éd. La Tribune, 1949)
     
  59. Ne pouvant nier la lumière, les esprits ténébreux s'emploient du mieux qu'ils peuvent à intercepter ses rayons.
    (Feuilles Volantes, p.86, Éd. La Tribune, 1949)
     
  60. C'est curieux comme on trouve surtout du plaisir à répéter les vérités qui ne sont pas bonnes à dire.
    (Feuilles Volantes, p.89, Éd. La Tribune, 1949)
     
  61. L'idée fixe, c'est un peu comme le sens unique de l'intelligence.
    (Feuilles Volantes, p.90, Éd. La Tribune, 1949)
     
  62. Les cinq sens de l'homme doivent lui en donner un sixième, complément de tous les autres : le sens des valeurs.
    (Feuilles Volantes, p.92, Éd. La Tribune, 1949)
     
  63. Avant de faire la roue, aie la force de résistance du moyeu.
    (Feuilles Volantes, p.95, Éd. La Tribune, 1949)
     
  64. À remarquer que l'homme qui n'a pas de parole ne manque jamais de mots.
    (Feuilles Volantes, p.95, Éd. La Tribune, 1949)
     
  65. Dans la conversation, un bon moyen de triompher d'un contradicteur par trop affirmatif est de commencer par lui accorder quelques bons points. Et quand l'« infaillible » est sur le point de douter de lui, c'est le moment de vaincre son obstination en lui servant, sans fougue, sans aigreur et sans vanité, quelques arguments de première importance.
    (Feuilles Volantes, p.97, Éd. La Tribune, 1949)
     
  66. Il y a le penseur qui éclaire et trace la route, et l'autre qui se contente de marcher dans ses pas. La devise de ce dernier pourrait être : Je suis... donc je repense.
    (Feuilles Volantes, p.98, Éd. La Tribune, 1949)
     
  67. On voit des gens qui sont logiques dans leur inconséquence; on n'en rencontre pas de justes dans leur mauvaise foi.
    (Feuilles Volantes, p.100, Éd. La Tribune, 1949)
     
  68. L'estime inspire l'estime est l'homme qui, en dehors de son moi, ne trouve que des cancres ou des fripouilles, est bien malade.
    (Feuilles Volantes, p.100, Éd. La Tribune, 1949)
     
  69. Le sot est aveugle devant la bonne occasion. Qu'importe au niais que la fortune lui soit favorable? S'il pleut de la bouillie, la cuiller lui manque, a dit Goethe.
    (Feuilles Volantes, p.101, Éd. La Tribune, 1949)
     
  70. Il ne faut pas que l'indifférence aille jusqu'au mépris; il ne faut pas que la consolation aille jusqu'à l'humiliation.
    (Feuilles Volantes, p.104, Éd. La Tribune, 1949)
     
  71. On a l'oeil de son âme.
    (Feuilles Volantes, p.105, Éd. La Tribune, 1949)
     
  72. La contradiction avive la discussion; mais il n'en faut jeter que ce qu'il faut dans la conversation si l'on ne veut pas qu'elle produise une grande flambée. Un feu doux est plus facile à contrôler.
    (Feuilles Volantes, p.107, Éd. La Tribune, 1949)
     
  73. L'expression d'opinions divergentes, entre gens de bonne éducation, reste aisément dans la mesure de la décence et de la politesse. En effet, on a souvent remarqué que les gens polis ont une façon aimable de se laisser entendre... qu'ils ne s'entendent pas.
    (Feuilles Volantes, p.108, Éd. La Tribune, 1949)
     
  74. C'est presque toujours par vanité que l'on refuse de prendre un conseil, comme c'est presque toujours par intérêt que l'on se même d'en donner plusieurs.
    (Feuilles Volantes, p.110, Éd. La Tribune, 1949)
     
  75. Il faut vouloir beaucoup pour vouloir un peu.
    (Feuilles Volantes, p.113, Éd. La Tribune, 1949)
     
  76. Le superbe prix d'assiduité que celui de la présence d'esprit.
    (Feuilles Volantes, p.119, Éd. La Tribune, 1949)
     
  77. La plupart des redites seraient insupportables si la mémoire n'était pas si infirme, si panier percé.
    (Feuilles Volantes, p.123, Éd. La Tribune, 1949)
     
  78. On a toujours assez d'esprit d'initiative pour entreprendre d'amender le caractère des autres...
    (Feuilles Volantes, p.123, Éd. La Tribune, 1949)
     
  79. Flamme au coeur et frimas aux tempes vont rarement bien ensemble.
    (Feuilles Volantes, p.123, Éd. La Tribune, 1949)
     
  80. On est porté à chérir comme la vérité l'erreur qui s'avère profitable.
    (Feuilles Volantes, p.128, Éd. La Tribune, 1949)
     
  81. Que de gens s'étudient à ne pas se connaître !
    (Feuilles Volantes, p.130, Éd. La Tribune, 1949)
     
  82. L'enfant questionne pour savoir; l'adulte n'interroge souvent qu'avec le secret espoir de déceler, chez autrui, une ignorance.
    (Feuilles Volantes, p.131, Éd. La Tribune, 1949)
     
  83. Chacun est capable de brasser plusieurs idées. Ce qui est plus difficile, c'est d'en creuser une ou deux.
    (Feuilles Volantes, p.132, Éd. La Tribune, 1949)
     
  84. La volonté qui n'ose aime à s'appeler la temporisation.
    (Feuilles Volantes, p.134, Éd. La Tribune, 1949)
     
  85. On ne réfléchit pas assez - peut-être parce qu'on ne la connaît pas - sur cette remarque profonde de lord Byron Les mots sont des choses, et une petite goutte d'encre tombant, comme une rosée, sur une pensée, la féconde et produit ce qui fait penser ensuite des milliers, peut-être des millions d'hommes.
    (Feuilles Volantes, p.136, Éd. La Tribune, 1949)
     
  86. On s'inquiète toujours plus des gens qui manquent de sens pratique que de ceux qui sont dépourvus de sens commun.
    (Feuilles Volantes, p.137, Éd. La Tribune, 1949)
     
  87. Tout commence et finit par le coeur.
    (Feuilles Volantes, p.138, Éd. La Tribune, 1949)
     
  88. La jeunesse est heureuse de tout ce qu'elle ne sait pas, et la vieillesse, chagrine de tout ce qu'elle aimerait ignorer.
    (Feuilles Volantes, p.141, Éd. La Tribune, 1949)
     
  89. C'est déjà avoir beaucoup de veine que d'être capable de ne pas se faire de mauvais sang...
    (Feuilles Volantes, p.146, Éd. La Tribune, 1949)
     
  90. Le bonheur, pour l'envieux, c'est d'être certain que ceux qu'il déteste n'en ont pas.
    (Feuilles Volantes, p.156, Éd. La Tribune, 1949)
     
  91. Chante à la peine, tu l'endormiras.
    (Feuilles Volantes, p.157, Éd. La Tribune, 1949)
     
  92. Savoir s'ennuyer tout seul est une des mille et une formes de l'amour du prochain...
    (Feuilles Volantes, p.162, Éd. La Tribune, 1949)
     
  93. Le meilleur spécifique contre la plupart des maux qui affligent l'humanité serait le silence, mais la démangeaison de parler est si forte !
    (Feuilles Volantes, p.165, Éd. La Tribune, 1949)
     
  94. Le malheur des gens vient de ce que beaucoup trop d'entre eux se bornent à indiquer aux autres la satisfaction du devoir à accomplir...
    (Feuilles Volantes, p.166, Éd. La Tribune, 1949)
     
  95. Les gens ombrageux ne le sont que parce qu'ils mesurent trop attentivement la part de soleil des autres.
    (Feuilles Volantes, p.169, Éd. La Tribune, 1949)
     
  96. On rate beaucoup de projets parce qu'on a l'outrecuidance paresse de n'essayer qu'une fois.
    (Feuilles Volantes, p.172, Éd. La Tribune, 1949)
     
  97. C'est Dieu qui a promulgué la grande loi du travail, et rien de ce que l'homme inventif cherche à lui substituer ne prévaudra contre elle. Non seulement faut-il travailler pour vivre, mais on dirait que les plus heureux sont ceux qui vivent pour travailler.
    (Feuilles Volantes, p.174, Éd. La Tribune, 1949)
     
  98. C'est presque toujours quand on se propose d'aller vite que les obstacles se multiplient.
    (Feuilles Volantes, p.175, Éd. La Tribune, 1949)
     
  99. Prendre congé de quelqu'un, c'est parfois faire deux heureux.
    (Feuilles Volantes, p.176, Éd. La Tribune, 1949)
     
  100. L'idéal est de se mêler de ses affaires, sans trop se mêler dedans.
    (Feuilles Volantes, p.178, Éd. La Tribune, 1949)
     
  101. N'espérons point, ici-bas, une vie sans traverses. Nous n'avons que le choix entre des bonheurs relatifs et des malheurs transitoires.
    (Feuilles Volantes, p.179, Éd. La Tribune, 1949)
     
  102. Le découragement vient toujours une minute trop vite.
    (Feuilles Volantes, p.180, Éd. La Tribune, 1949)
     
  103. Le meilleur moyen d'avoir raison de ceux qui ne font pas leur devoir est encore de faire le sien.
    (Feuilles Volantes, p.181, Éd. La Tribune, 1949)
     
  104. Il y a des gens qui ne s'embêtent jamais. Ils mettent de préférence tous leurs soins à embêter les autres.
    (Feuilles Volantes, p.181, Éd. La Tribune, 1949)
     
  105. Celui qui ne sait pas s'isoler, au milieu des foules, ne connaîtra pas davantage les délices de la solitude, enfermé dans sa chambre.
    (Feuilles Volantes, p.195, Éd. La Tribune, 1949)
     
  106. La beauté, ou la laideur, est dans l'oeil qui regarde.
    (Feuilles Volantes, p.201, Éd. La Tribune, 1949)
     
  107. Avec de bons amortisseurs de chocs, la vie est toujours supportable.
    (Feuilles Volantes, p.202, Éd. La Tribune, 1949)
     
  108. La cicatrice, c'est le souvenir de la plaie. Et il n'est pas sans exemple que la première soit plus douloureuse que la seconde.
    (Feuilles Volantes, p.203, Éd. La Tribune, 1949)
     
  109. Dites-vous bien que vos épreuves et vos mécomptes n'intéressent que très vaguement autrui, et faites-vous, en conséquence, une ample provision de patience et de résignation.
    (Feuilles Volantes, p.203, Éd. La Tribune, 1949)
     
  110. Savoir tirer du bonheur de ses malheurs est en quelque sorte l'extrême limite de la résignation.
    (Feuilles Volantes, p.214, Éd. La Tribune, 1949)
     
  111. Pourvu qu'on leur donne tout, certaines gens sont bien d'arrangement.
    (Feuilles Volantes, p.214, Éd. La Tribune, 1949)
     
  112. L'accord avec soi-même n'est pas toujours dans le ton.
    (Feuilles Volantes, p.227, Éd. La Tribune, 1949)
     
  113. La contrainte est bonne, car elle produit ce qu'il y a de plus grand : le sacrifice.
    (Feuilles Volantes, p.229, Éd. La Tribune, 1949)
     
  114. On ne peut tout aimer, mais on peut toujours, avec beaucoup de grandeur d'âme, de générosité ou de compassion, ne rien haïr.
    (Feuilles Volantes, p.234, Éd. La Tribune, 1949)