Gautier de Costes, sieur de La Calprenède 
~1610-1663
- Si nous devons mourir, ne mourons point sans gloire,
 Et forçons l'ennemi de pleurer sa victoire.
 J'aime bien mieux me perdre en la perte des siens
 Que d'en laisser l'honneur au plus lâche des miens.
 (La Mort de Mithridate, acte 1 sc. 4 (Ménandre), p.157, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- L'hymen joint deux esprits d'une si forte étreinte
 Que l'ardeur qu'il allume est rarement éteinte.
 (La Mort de Mithridate, acte 2 sc. 2 (Bérénice), p.160, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- Surtout souvenez-vous en cette affaire ici
 Que Rome fait les Rois, et les défait aussi.
 (La Mort de Mithridate, acte 2 sc. 3 (Pompée), p.162, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- J'ai pour plus grand fléau ma seule conscience.
 (La Mort de Mithridate, acte 2 sc. 4 (Pharnace), p.163, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- Souvent le déplaisir à nos esprits figure
 Des objets de douleur qui ne sont qu'en peinture.
 Et la crainte imprimée en notre souvenir
 Nous fait appréhender des malheurs à venir.
 (La Mort de Mithridate, acte 2 sc. 4 (Émile), p.164, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- Vivre en homme privé, c'est n'avoir point de coeur,
 Et le temps nous apprend de céder au vainqueur.
 J'ai pour tous ces malheurs un déplaisir extrême :
 Mais si je ne le perds, je me perdrai moi-même.
 Mon salut seulement contre lui m'a poussé,
 Et je pèche bien moins, quand je pêche forcé.
 (La Mort de Mithridate, acte 3 sc. 3 (Pharnace), p.175, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- Savoir céder au temps, c'est la vertu des Rois.
 (La Mort de Mithridate, acte 4 sc. 1 (Hypsicratée), p.180, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- Je ne respire plus, puisque vous êtes morte.
 (La Mort de Mithridate, acte 5 sc. 4 (Pharnace), p.202, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- [...] J'ai peut-être passé pour incapable des choses ordinaires, parce que j'étais capable de quelque chose d'extraordinaire à ceux de ma profession.
 (La Comte d'Essex (À Madame la Princesse de Guiméné),  p.206, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- Le mérite et l'éclat des services passés
 Devant tout l'Univers me justifie assez.
 (La Comte d'Essex, acte 1  sc. 1 (Le Comte d'Essex), p.209, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- Non, ne t'abuse plus, ma flamme est bien changée.
 Et si tu vis ce coeur brûler d'un feu plus doux
 Tu ne le verras plus qu'embrasé de courroux,
 Toute ma passion en rage convertie
 Me rendra désormais ton Juge et ta partie,
 Et méprisant les droits qui te restaient sur moi,
 Tu sauras le pouvoir qui me reste sur toi.
 (La Comte d'Essex, acte 1 sc. 4  (Élisabeth), p.214, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- La puissance des Rois ne peut être bornée,
 Leur caprice à leur gré fait notre destiné;
 Nous sommes leur jouet, et l'inconstance main
 Qui nous hausse aujourd'hui nous rabaisse demain.
 (La Comte d'Essex, acte 1 sc. 5  (Le Comte de Soubtantonne), p.215, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- [...] Vous éprouverez qu'il est très dangereux
 D'aigrir par des mépris un esprit amoureux,
 D'en effacer l'amour pour y placer la  haine,
 Et de désespérer une Amante, une Reine.
 (La Comte d'Essex, acte 2 sc. 5 (Madame Cécile), p.226, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)
 
- C'est un fâcheux destine que le destin des Princes,
 Ils sont toujours en butte à toutes leurs Provinces.
 (La Comte d'Essex, acte 5 sc. 2 (Alix), p., in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)