Bohumil Hrabal
1914-1997
  1. [...] je ne sais pas distinguer les idées qui sont miennes de celles que j'ai lues. [...] car moi, lorsque je lis, je ne lis pas vraiment, je ramasse du bec une belle phrase et je la suce comme un bonbon, je la sirote comme un petit verre de liqueur jusqu'à ce que l'idée se dissolve en moi comme l'alcool ; elle s'infiltre en moi si lentement qu'elle n'imbibe pas seulement mon cerveau et mon coeur, elle pulse cahin-caha jusqu'aux racines de mes veines, jusqu'aux radicelles de mes capillaires.
    (Une trop bruyante solitude, trad. Max Keller, p.11, Points/Seuil n°P439)
     
  2. [...] tous les inquisiteurs du monde brûlent vainement les livres : quand ces livres ont consigné quelque chose de valable, on entend encore leur rire silencieux au milieu des flammes, parce qu'un vrai livre renvoie toujours ailleurs, hors de lui-même.
    (Une trop bruyante solitude, trad. Max Keller, p.12, Points/Seuil n°P439)
     
  3. Je clignai des yeux dans l'air étincelant comme si les rayons du soleil étaient salés [...].
    (Une trop bruyante solitude, trad. Max Keller, p.58, Points/Seuil n°P439)
     
  4. L'amour est la loi la plus haute et cet amour est compassion.
    (Une trop bruyante solitude, trad. Max Keller, p.74, Points/Seuil n°P439)
     
  5. [...] que voulez-vous, nous devons tous y passer et la nature est miséricordieuse, lorsqu'il n'y a plus rien à faire, tout ce qui vit, tout ce qui doit mourir sous peu, est frappé de terreur, c'est comme si les plombs avaient sauté, gens et animaux ne sentent plus rien, plus rien ne leur fait mal, cette peur baisse les mèches de la lampe, la vie n'est plus qu'un vacillement et la terreur la rend sourde et aveugle.
    (La chevelure sacrifiée, trad. Claudia Ancelot, p.23, L'Imaginaire/Gallimard n°476)
     
  6. [...] son torse était tout entier gainé du mercure luisant de sa sueur...
    (La chevelure sacrifiée, trad. Claudia Ancelot, p.101, L'Imaginaire/Gallimard n°476)
     
  7. Un genou de femme bien rond est l'autre nom du Saint-Esprit.
    (La chevelure sacrifiée, trad. Claudia Ancelot, p.119, L'Imaginaire/Gallimard n°476)