Erik Orsenna
1947
  1. [...] l'imparfait est le temps de la durée qui s'étire, l'imparfait, c'est du temps qui prend son temps...
    (La grammaire est une chanson douce, p.15, Stock, 2001)
     
  2. Les mots sont les petits moteurs de la vie.
    (La grammaire est une chanson douce, p.51, Stock, 2001)
     
  3. Tout le monde dit et répète « je t'aime ». [...] Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champs. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s'usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver.
    (La grammaire est une chanson douce, p.89, Stock, 2001)
     
  4. [...] une phrase, pour un mot, c'est une prison.
    (La grammaire est une chanson douce, p.109, Stock, 2001)
     
  5. [...] l'amitié n'était-elle pas une forme de la musique ?
    (La grammaire est une chanson douce, p.119, Stock, 2001)
     
  6. [...] envisager l'avenir. Avez-vous jamais remarqué la beauté de ce verbe : « envisager » ? J'en-visage. Je regarde le visage de l'avenir.
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.22, Stock 2004)
     
  7. L'amour est une conversation.
    [...]L'amour c'est lorsqu'on ne parle qu'à l'autre. Et lorsque l'autre ne parle qu'à toi.

    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.31, Stock 2004)
     
  8. Vous savez que le mot « curieux » vient du mot latin cura :le soin ? Soyons fiers de notre défaut ; être curieux, c'est prendre soin. Soin du monde et de ses habitants.
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.42, Stock 2004)
     
  9. Je me mis à réfléchir tout haut. C'est une méthode que je recommande. Je l'utilise souvent. Les pensées qui restent emprisonnées dans le cerveau manquent d'air. Celles qu'on fait passer dans la bouche et jette dans l'air respirent mieux, forcément, et gagnent en clarté.
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.61, Stock 2004)
     
  10. Quand je n'existe plus pour les autres, je préfère le sommeil. Au moins lui me prend dans ses bras et m'offre, rien que pour moi, le cinéma de mes rêves.
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.68, Stock 2004)
     
  11. Comme l'eau se change en glace, parfois le silence devient dur. Dur et blessant comme une arme.
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.80, Stock 2004)
     
  12. Immortelle ne veut pas dire éternelle [...]
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.88, Stock 2004)
     
  13. Je venais de faire connaissance avec l'une des lois régissant l'espèce humaine, dite « loi de la double crêpe » : plus quelqu'un écrase ceux qui sont au-dessous de lui, plus il s'écrase devant ceux du dessus.
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.91, Stock 2004)
     
  14. [...] ce qui est pire que la tristesse : la découverte que rien ni personne ne pourra jamais remplir le vide qui est en nous.
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.101, Stock 2004)
     
  15. Le savoir est l'arme le plus efficace contre les tyrans. La preuve : ils brûlent toujours tous les livres.
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.102, Stock 2004)
     
  16. Qu'est-ce que l'amour sinon du doute, de l'attente, du désir, de l'espérance ?
    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.108, Stock 2004)
     
  17. - Qu'est-ce qu'un vrai rêve ?
    - C'est un rêve qui dure. Et s'il dure, c'est qu'il s'est marié. Marié avec la volonté.

    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.120, Stock 2004)
     
  18. - Nous sommes entourés d'endroits sans livres : la mer, le ciel, la montagne ?
    -Et tu crois qu'il ne faut pas apprendre à lire la mer, quand on veut naviguer ? À lire la montagne, si on ne veut pas être enseveli par une avalanche ? À lire le ciel, quand on vole en planeur ?

    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.165, Stock 2004)
     
  19. Que serions-nous... Jeanne, Jeanne... sans le secours de ce qui n'existe pas ?
    [GGJ- Cette phrase, de Paul Valéry, est placée en épigraphe du livre.]

    (Les Chevaliers du Subjonctif, p.172, Stock 2004)
     
  20. Les histoires sont comme les trains, ou comme les amours : qui peut les contrôler ?
    (La révolte des accents, p.9, Stock, 2007)
     
  21. [...] gourmande de voir...
    (La révolte des accents, p.12, Stock, 2007)
     
  22. Un port est une ville habitée par des gens qui ne tiennent pas en place.
    (La révolte des accents, p.16, Stock, 2007)
     
  23. L'accordéon est le meilleur ami du marin. Il souffle comme le vent, il grince comme les poulies, et fait danser comme les vagues.
    (La révolte des accents, p.20, Stock, 2007)
     
  24. Grâce à la musique, on voit plus clair, plus loin qu'avec les yeux.
    (La révolte des accents, p.25, Stock, 2007)
     
  25. Il se contenta de poser sa main droite sur son épaule. Une main légère comme un oiseau. Souvent, toucher, effleurer même, vaut mieux que parler.
    (La révolte des accents, p.40, Stock, 2007)
     
  26. Un souvenir [...] est souvent le père d'une idée.
    (La révolte des accents, p.65, Stock, 2007)
     
  27. Il était une fois...

    Je ne sais pas vous, mais moi, dès que j'entends ces quatre mots, je ronronne, je m'abandonne, je prends la mer ou je m'envole, je m'étends, je m'agrandis [...]

    (La révolte des accents, p.76, Stock, 2007)