Népomucène Lemercier
1771-1840
  1. Comme un arrêt des dieux révérons l'infortune.
    (Agamemnon, acte 2, sc. 6 (Agamemnon), 1797)
     
  2. Les Dieux ne s'arment pas pour ceux qu'ils ont proscrits.
    (Agamemnon, acte 3, sc. 4 (Agamemnon), 1797)
     
  3. La force nous soumet à ses voeux absolus.
    (Agamemnon, acte 4, sc. 1 (Égiste), 1797)
     
  4. Quel tourment plus cruel, ô Dieu! que d'hésiter
    À commettre un forfait qu'on osa méditer;
    De brûler du désir de se rendre homicide;
    De subir le remords avant le parricide;
    D'en regretter les fruits; et, d'un coeur combattu,
    De passer, de flotter du crime à la vertu;
    Et d'éprouver, parmi ces troubles exécrables,
    La peur des châtiments qui sont dus aux coupables.

    (Agamemnon, acte 5, sc. 1 (Clitemnestre), 1797)
     
  5. Du crime ainsi toujours le crime ouvre la route.
    (Agamemnon, acte 5, sc. 11 (Cassandre), 1797)
     
  6. La mort, pour nous ravir, ne compte point nos ans.
    (Baudouin, acte 1, sc. 5 (Athanasie), 1808)
     
  7. Dieu qui peut nous frapper, nous en peut avertir.
    (Baudouin, acte 1, sc. 6 (Baudouin), 1808)
     
  8. Tant de coups imprévus, soudains, inévitables,
    Atteignent si souvent nos têtes périssables,
    Que nul solide espoir ne saurait s'attacher
    À nos liens mortels si prompts à se trancher.

    (Baudouin, acte 1, sc. 6 (Baudouin), 1808)
     
  9. [...] Parfois le malheur se laisse pressentir.
    (Baudouin, acte 1, sc. 6 (Baudouin), 1808)
     
  10. Il est des imposteurs que la discorde emploie,
    Et qu'au milieu des cours l'Église même envoie,
    Pour souffler des conseils qu'elle n'ose dicter
    Aux trop dociles chefs daignant les écouter.

    (Baudouin, acte 2, sc. 1 (Marie), 1808)
     
  11. La fortune souvent se plaît à seconder
    Les coeurs audacieux qui s'en laissent guider,
    Et les porte au plus haut des trônes de la terre
    Quand ils suivent son vol, toujours prêts à la guerre.

    (Baudouin, acte 2, sc. 3 (Marie), 1808)
     
  12. La vertu de nos coeurs nous devient un appui.
    (Baudouin, acte 2, sc. 3 (Marie), 1808)
     
  13. Toujours de la discorde on jette la semence,
    Lorsqu'aux nouveaux états on donne la naissance.

    (Baudouin, acte 2, sc. 5 (Dandolo), 1808)
     
  14. L'intrigue fut toujours inévitable aux grands.
    (Baudouin, acte 2, sc. 5 (Dandolo), 1808)
     
  15. C'est la haute vertu qui siège aux plus hauts rangs.
    (Baudouin, acte 2, sc. 5 (Dandolo), 1808)
     
  16. Dieu voit ce qu'aux humains nos coeurs peuvent cacher.
    (Baudouin, acte 2, sc. 7 (Athanasie), 1808)
     
  17. Le remords au coupable annonce l'anathème.
    (Baudouin, acte 2, sc. 7 (Athanasie), 1808)
     
  18. Le zèle aux coeurs soumis parle avec charité.
    (Baudouin, acte 2, sc. 7 (Athanasie), 1808)
     
  19. Plus terrible pour nous que les lois solennelles,
    La conscience parle aux âmes criminelles.

    (Baudouin, acte 3, sc. 3 (Baudouin), 1808)
     
  20. Un moment fait des rois, et les détruit de même.
    (Baudouin, acte 3, sc. 3 (Marie), 1808)
     
  21. L'homme donne la mort, et Dieu seul rend la vie.
    (Baudouin, acte 3, sc. 5 (Athanasie), 1808)
     
  22. Aux volontés des morts on doit être soumis.
    (Baudouin, acte 3, sc. 5 (Marie), 1808)
     
  23. Combien est rare un coeur de l'honneur seul épris!
    (Charlemagne, acte 1, sc. 4 (Charles), 1816)
     
  24. [...] C'est peu d'être roi si l'on n'est vertueux.
    (Charlemagne, acte 1, sc. 4 (Régine), 1816)
     
  25. Toute conquête vaine appauvrit un état.
    (Charlemagne, acte 1, sc. 5 (Charles), 1816)
     
  26. Par combien de travaux brille un moment la vie.
    (Charlemagne, acte 2, sc 1 (Charles), 1816)
     
  27. Le désespoir souvent irrite un coeur fidèle,
    Ébranle sa constance.

    (Charlemagne, acte 2, sc. 1 (Théodon), 1816)
     
  28. Qui porte l'encensoir ne peut porter l'épée.
    (Charlemagne, acte 2, sc. 1 (Alcuin), 1816)
     
  29. Le peuple est-il sans poids pour être sans suffrage?
    (Charlemagne, acte 2, sc. 1 (Charles), 1816)
     
  30. Est-ce aux mains d'un prélat teint du sang des mortels
    À toucher le calice et le pain des autels?

    (Charlemagne, acte 2, sc. 1 (Alcuin), 1816)
     
  31. Sur la pourpre est souvent assise la douleur.
    (Charlemagne, acte 2, sc. 3 (Régine), 1816)
     
  32. Combien au front des rois pèse leur diadème!
    Et dans leurs nobles mains à peine déposé
    De leurs pleurs en secret le sceptre est arrosé.

    (Charlemagne, acte 2, sc. 3 (Régine), 1816)
     
  33. Ces trônes, admirés par les yeux du vulgaire,
    Sont toujours teints de sang, disputés par la guerre:
    Des princes vertueux il ont fait le malheur.

    (Charlemagne, acte 2, sc. 3 (Régine), 1816)
     
  34. L'artifice souvent n'est qu'un soin malhabile;
    S'il endort un soupçon, il en éveille mille.

    (Charlemagne, acte 2, sc. 5 (Astrade), 1816)
     
  35. Le peuple, qu'éblouit la splendeur des monarques,
    Du suprême pouvoir révère en eux les marques,
    De leur trône élevé l'éclat majestueux
    Vient frapper de si haut leur oeil respectueux,
    Qu'en tremblant il les sert, les contemple et les nomme;
    Faible et crédule, il fait son idole d'un homme.

    (Charlemagne, acte 2, sc. 5 (Astrade), 1816)
     
  36. Qui voit la mort sans peur ne peut être avili!
    (Charlemagne, acte 2, sc. 5 (Théodon), 1816)
     
  37. Le pouvoir qu'on reçoit a des bornes prescrites,
    Le pouvoir qu'on se fait souvent est sans limites.

    (Charlemagne, acte 2, sc. 5 (Astrade), 1816)
     
  38. La puissance est le prix de qui sait le mieux feindre.
    Un superbe ennemi croit en vain échapper
    À qui peut lui sourire en voulant le frapper.

    (Charlemagne, acte 2, sc. 5 (Théodon), 1816)
     
  39. Par l'horreur des tourments quelle âme n'est émue?
    (Charlemagne, acte 2, sc. 5 (Astrade), 1816)
     
  40. C'est une trahison que d'excuser un traître.
    (Charlemagne, acte 3, sc. 1 (Theudéric), 1816)
     
  41. Les coupables ont peur même de leurs complices.
    (Charlemagne, acte 3, sc. 3 (Régine), 1816)
     
  42. Est-ce par des forfaits qu'on achète la gloire?
    (Charlemagne, acte 3, sc. 3 (Régine), 1816)
     
  43. D'un roi que vous aimez respectez les décrets.
    (Charlemagne, acte 3, sc. 3 (Astrade), 1816)
     
  44. En ce que fait un roi tout alarme et tout blesse!
    Punir est cruauté, pardonner est faiblesse.

    (Charlemagne, acte 3, sc. 3 (Régine), 1816)
     
  45. L'intérêt de l'État fut toujours la raison
    Que pour frapper son chef donna la trahison.

    (Charlemagne, acte 3, sc. 3 (Régine), 1816)
     
  46. Laissez à des mortels non encore illustrés
    Tenter en se vengeant des exploits ignorés.

    (Charlemagne, acte 4, sc. 3 (Charles), 1816)
     
  47. Une nuit, que ne peut dissiper la lumière,
    De son ombre éternelle environne les morts.

    (Charlemagne, acte 4, sc. 6 (Gérolde), 1816)
     
  48. En vain avec effort, l'homme, sur son visage,
    Veut de ses sentiments voiler la vive image.

    (Charlemagne, acte 5, sc. 6 (Charles), 1816)
     
  49. Aux hommes vainement un meurtrier se cache:
    La justice éternelle à sa suite s'attache;
    Sous les coups ténébreux que sa rage a portés,
    Toujours de quelque preuve échappent les clartés.
    Si le pâle remords ne trahit sa furie,
    C'est la tombe qui s'ouvre, ou c'est le sang qui crie.

    (Charlemagne, acte 5, sc. 7 (Charles), 1816)
     
  50. Ces maîtres des humains [les rois], ces arbitres des lois,
    Par d'injustes erreurs sont aveuglés eux-mêmes;
    De jaloux ennemis des puissances suprêmes
    Habitent leur palais, siègent dans leur conseil;
    Leurs jours sont sans repos et leurs nuits sans sommeil.

    (Charlemagne, acte 5, sc. 9 (Régine), 1816)
     
  51. Malheur à l'imprudent de qui la confiance
    Attend de l'étranger quelque sûre alliance.

    (La Démence de Charles VI, acte 1, sc. 1 (Bourgogne), 1820)
     
  52. [...] Des partis, les pièges dangereux,
    Se colorent toujours de motifs généreux.

    (La Démence de Charles VI, acte 1, sc. 1 (Bourgogne), 1820)
     
  53. De quelque haut crédit que se vantent les princes,
    Souvent leur trop d'orgueil révolte les provinces;
    Et leur ressentiment doit se dissimuler
    Quand le peuple au débat commence à se mêler.

    (La Démence de Charles VI, acte 1, sc. 1 (Bourgogne), 1820)
     
  54. L'art n'a pas de détours qu'un oeil perçant n'éclaire.
    (La Démence de Charles VI, acte 1, sc. 2 (Isabelle), 1820)
     
  55. Par ses duplicités soi-même l'on s'abuse,
    Et tout perfide coeur, en ses pièges trompé,
    Est par un plus perfide enfin enveloppé.

    (La Démence de Charles VI, acte 1, sc. 2 (Isabelle), 1820)
     
  56. Tout feindre est pour régner la première science.
    (La Démence de Charles VI, acte 1, sc. 5 (Isabelle), 1820)
     
  57. [...] Si nous violons toutes lois légitimes,
    De quel droit dans nos cours punirons-nous les crimes?

    (La Démence de Charles VI, acte 2, sc. 1 (Le Dauphin), 1820)
     
  58. Les lois sont au-dessus des fils même des rois.
    (La Démence de Charles VI, acte 2, sc. 1 (Le Dauphin), 1820)
     
  59. L'aspect d'un grand coupable irrite un homme juste.
    (La Démence de Charles VI, acte 2, sc. 2 (Duchatel), 1820)
     
  60. Quand la loi, vain jouet des triples factions,
    N'ouvre ses tribunaux qu'au feu des passions,
    Où la chercher? et quand l'impunité l'offense,
    La justice en nos mains n'est plus que la vengeance.

    (La Démence de Charles VI, acte 2, sc. 3 (Duchatel), 1820)
     
  61. Les plus infortuné des hommes sur la terre
    Est celui qui, traînant son aveugle abandon,
    Dans un corps animé survit à sa raison!

    (La Démence de Charles VI, acte 2, sc. 4 (Charles), 1820)
     
  62. [...] La beauté, suprême enchanteresse,
    Le consolant amour, l'éclat des jeunes ans,
    N'ont que trop sur les coeurs des charmes tout-puissants;
    Et, sans philtre et sans art, leur agréable amorce
    Pour troubler le plus sage exerce assez de force.

    (La Démence de Charles VI, acte 2, sc. 5 (Charles), 1820)
     
  63. Rien n'est donc sûr pour nous sous l'empire céleste?
    (La Démence de Charles VI, acte 2, sc. 5 (Charles), 1820)
     
  64. O femmes! de vos soins adorables effets!
    La vie humaine entière est due à vos bienfaits.
    À l'heure du déclin, comme dès la naissance,
    Votre sexe est l'appui de notre double enfance;
    Et de nos jours sereins prolongeant le flambeau,
    Berce encore nos douleurs aux portes du tombeau.

    (La Démence de Charles VI, acte 2, sc. 5 (Charles), 1820)
     
  65. [...] Le Français est amant de l'audace:
    Qui sait oser lui plaît, qui s'alarme le glace.

    (La Démence de Charles VI, acte 2, sc. 7 (Bourgogne), 1820)
     
  66. Pour qui désire et craint, le temps semble immobile.
    (La Démence de Charles VI, acte 3, sc. 1 (Isabelle), 1820)
     
  67. Le supplice des rois, qu'on abuse toujours,
    C'est la nécessité de tout feindre en leurs cours.

    (La Démence de Charles VI, acte 3, sc. 4 (Charles), 1820)
     
  68. Un roi n'a pas d'amis; c'est le malheur du trône.
    (La Démence de Charles VI, acte 3, sc. 4 (Charles), 1820)
     
  69. Le faste nous sied-il au milieu du besoin?
    (La Démence de Charles VI, acte 4, sc. 2 (Odelle), 1820)
     
  70. L'apparence du bien peut nous sembler réelle.
    (La Démence de Charles VI, acte 4, sc. 4 (Charles), 1820)
     
  71. Même conviction souvent au fond du coeur,
    Comme à la vérité, nous attache à l'erreur.

    (La Démence de Charles VI, acte 4, sc. 4 (Charles), 1820)
     
  72. [...] Un prince doit savoir
    Que la foi des serments est son premier devoir.

    (La Démence de Charles VI, acte 4, sc. 4 (Charles), 1820)
     
  73. D'un père en ses douleurs l'infortune est sacrée.
    (La Démence de Charles VI, acte 4, sc. 4 (Charles), 1820)
     
  74. Doit-on immoler tout à des maximes vaines?
    (La Démence de Charles VI, acte 5, sc. 1 (Isabelle), 1820)
     
  75. La modération guide les grandes âmes.
    (La Démence de Charles VI, acte 5, sc. 3 (Warwik), 1820)
     
  76. En chaque nation le vulgaire est volage;
    Mais les vrais citoyens, mais les grands magistrats
    D'un triomphe étranger détournent tous leurs pas.

    (La Démence de Charles VI, acte 5, sc. 3 (Charles), 1820)
     
  77. [...] L'amour du pays est la raison suprême.
    (La Démence de Charles VI, acte 5, sc. 4 (Le Dauphin), 1820)
     
  78. [...] Les erreurs des rois, dans leurs adversités,
    Livrent enfin aux grands jusqu'à leurs volontés.

    (La Démence de Charles VI, acte 5, sc. 5 (Charles), 1820)
     
  79. [...] Des justes lois la force impérissable
    Peut seule des États être un fondement stable.

    (La Démence de Charles VI, acte 5, sc. 5 (Charles), 1820)
     
  80. [...] Les sceptres humains sont des appuis fragiles.
    (La Démence de Charles VI, acte 5, sc. 5 (Charles), 1820)
     
  81. Qui brisa les autels sait renverser les trônes.
    (Clovis, acte 1, sc. 1. (Sigebert), 1820)
     
  82. Qui montra des autels un mépris sacrilège,
    Craint-il de violer les droits des souverains.

    (Clovis, acte 1, sc. 1. (Sigebert), 1820)
     
  83. La gloire d'un mortel en tous les temps vainqueur,
    Brillante illusion séduit un jeune coeur.

    (Clovis, acte 1, sc. 1 (Sigebert), 1820)
     
  84. L'homme parjure aux dieux est parjure aux humains.
    (Clovis, acte 1, sc. 1 (Sigebert), 1820)
     
  85. Notre vaine raison tend parfois à nous nuire.
    (Clovis, acte 1, sc. 2 (Sigebert), 1820)
     
  86. [...] Les héros sont des dieux sur la terre.
    (Clovis, acte 2, sc. 1 (Clodoric), 1820)
     
  87. Je sens qu'on obéit à la voix du ciel même,
    Lorsqu'on suit doucement la voix de ce qu'on aime.

    (Clovis, acte 2, sc. 1 (Clodoric), 1820)
     
  88. C'est sur la vérité que l'éloge se fonde.
    (Clovis, acte 2, sc. 3 (Aurelle), 1820)
     
  89. Tout âge a son esprit, l'art est de diriger
    L'essor nouveau d'un siècle et non de le changer.

    (Clovis, acte 2, sc. 3 (Clovis), 1820)
     
  90. Heureux en ses confins qui peut se resserrer.
    (Clovis, acte 2, sc. 4 (Sigebert), 1820)
     
  91. Toute religion porte un saint caractère.
    (Clovis, acte 2, sc. 4 (Sigebert), 1820)
     
  92. Si rien peut ajouter au plus affreux des crimes,
    C'est en les immolant de railler ses victimes.

    (Clovis, acte 2, sc. 5 (Sigebert), 1820)
     
  93. La guerre, que du moins peut repousser la guerre,
    Prête à l'ambition un noble caractère.

    (Clovis, acte 2, sc. 5. (Sigebert), 1820)
     
  94. La crainte au lieu d'aveux n'arrache que des larmes.
    (Clovis, acte 3, sc. 1 (Aurelle), 1820)
     
  95. Le mortel fanatique est le seul inflexible.
    (Clovis, acte 3, sc. 1 (Clovis), 1820)
     
  96. Mépriser les bourreaux c'est se rendre invincible.
    (Clovis, acte 3, sc. 1 (Clovis), 1820)
     
  97. Nos lois font des humains les vertus ou les crimes:
    Leur conscience change au gré de nos maximes.

    (Clovis, acte 3, sc. 1 (Clovis), 1820)
     
  98. Plus ce monde vieillit, et plus on le contemple,
    Du malheur des vertus on y voit l'exemple.

    (Clovis, acte 3, sc. 2 (Aurelle), 1820)
     
  99. [...] La gloire est-elle ce qu'on croit?
    Ce prestige éclatant dont la foule s'abuse
    Se doit aux jeux du sort, à la force, à la ruse,
    Et non au vain éclat d'un honneur insensé.

    (Clovis, acte 3, sc. 3 (Aurelle), 1820)
     
  100. Le crime et la vertu sont des noms différents
    Inventés pour le peuple et non pas pour les grands.

    (Clovis, acte 3, sc. 3 (Aurelle), 1820)
     
  101. Combien l'orgueil nous trompe en nos jeunes années,
    Lorsqu'en de vains transports nos erreurs mutinées,
    Raillant l'autorité des conseils paternels,
    Nous rendent le jouet de complots criminels!

    (Clovis, acte 3, sc. 3 (Clorodic), 1820)
     
  102. [...] L'ambition avide
    Égare les mortels qui la prennent pour guide.

    (Clovis, acte 3, sc. 3. (Clodoric), 1820)
     
  103. Plus notre âme nourrit une pitié profonde,
    Plus elle sent d'horreur pour les crimes du monde.

    (Clovis, acte 3, sc. 4 (Edelinde), 1820)
     
  104. Ah! que la tyrannie, inhumaine,inflexible,
    Nous rend, par ses fureurs, l'innocence pénible.

    (Clovis, acte 3, sc. 4 (Edelinde), 1820)
     
  105. [...] Mon coeur, ami des lois,
    Pensait que l'honneur seul dût faire les grands rois.

    (Clovis, acte 4, sc. 1 (Clodoric), 1820)
     
  106. [...] Pour atteindre et abattre un tyran monstrueux,
    Un grand crime est parfois un effort vertueux.

    (Clovis, acte 4, sc. 2 (Sigebert), 1820)
     
  107. Les forfaits des tyrans retombent sur eux-mêmes.
    (Clovis, acte 4, sc. 2 (Sigebert), 1820)
     
  108. Qui ne voit pas toujours la tombe sans effroi,
    Ne peut vivre et mourir, noble maître de soi.

    (Clovis, acte 4, sc. 2 (Sigebert), 1820)
     
  109. Un extrême péril veut un courage extrême.
    (Clovis, acte 4, sc. 2 (Sigebert), 1820)
     
  110. D'un coeur prêt à s'ouvrir, toujours avec raison,
    On craint l'involontaire et prompte trahison.

    (Clovis, acte 4, sc. 2 (Sigebert), 1820)
     
  111. La sévère équité distingue un vrai monarque
    Mieux que les titres vains dont il porte la marque.

    (Clovis, acte 5, sc. 1 (Clovis), 1820)
     
  112. Un fils n'est pas souillé du crime paternel.
    (Clovis, acte 5, sc. 1 (Clovis), 1820)
     
  113. Tout chaîne est fatale auprès d'un maître injuste.
    (Clovis, acte 5, sc. 3 (Édelinde), 1820)
     
  114. Qui commanda le meurtre en rendra compte au Ciel.
    (Clovis, acte 5, sc. 4 (Clodoric), 1820)
     
  115. [...] Un forfait compte peu pour acquérir un trône.
    (Clovis, acte 5, sc. 4 (Clodoric), 1820)
     
  116. Que nous sert le secours d'une vaine innocence,
    Si la rigueur du sort confond notre impuissance.

    (Frédégonde et Brunehaut, acte 1, sc. 1 (Bruhénaut), 1821)
     
  117. Les rois n'ont de soutiens, prince, que les soldats,
    Et l'arbitre de tout est le Dieu des combats.

    (Frédégonde et Brunehaut, acte 1, sc. 1 (Bruhénaut), 1821)
     
  118. [...] La pitié ardente
    Bientôt mène à l'amour une âme adolescente.

    (Frédégonde et Brunehaut, acte 1, sc. 2 (Bruhénaut), 1821)
     
  119. L'innocence des voeux n'en fait pas le succès.
    (Frédégonde et Brunehaut, acte 1, sc. 5 (Gombaud), 1821)
     
  120. [...] Le devoir des prêtres
    Est de sanctifier le sceptre de leurs maîtres,
    Et non de conspirer à l'ombre des autels.

    (Frédégonde et Brunehaut, acte 2, sc. 2 (Chilpéric), 1821)
     
  121. Plus que la main de Dieu craignons la main des hommes.
    (Frédégonde et Brunehaut, acte 2, sc. 5 (Frédégonde), 1821)
     
  122. [...] L'usage des forfaits
    Flétrit la grâce même et noircit les attraits.

    (Frédégonde et Brunehaut, acte 3, sc. 2 (Mérovée), 1821)
     
  123. Des scélérats glacés l'âme est inaccessible.
    (Frédégonde et Brunehaut, acte 3, sc. 2. (Bruhénaut), 1821)
     
  124. Toujours l'ingratitude a fait les maux de l'homme.
    (Frédégonde et Brunehaut, acte 4, sc. 5 (Prétextat), 1821)
     
  125. Les secours des humains sont de faibles appuis
    À ceux qu'ont terrassés les extrêmes ennuis.

    (Frédégonde et Brunehaut, acte 4, sc. 5 (Prétextat), 1821)
     
  126. Plus un bruit est grossier, plus on y prête foi.
    (Louis IX en Égypte, acte 1, sc. 3 (Almadan), 1821)
     
  127. Sur la foi des devins l'ambition s'égare.
    (Louis IX en Égypte, acte 1, sc. 4 (Almadan), 1821)
     
  128. Un guerrier courageux fait devant ses drapeaux
    Marcher tous les mortels ainsi que des troupeaux.

    (Louis IX en Égypte, acte 1, sc. 4 (Almadan), 1821)
     
  129. [...] La prévoyance ajoute à l'infortune.
    (Louis IX en Égypte, acte 2, sc. 1 (Joinville), 1821)
     
  130. Fier et libre, un grand coeur n'obéit qu'à soi-même.
    (Louis IX en Égypte, acte 2, sc. 5 (Isaide), 1821)
     
  131. Les captifs sont sacrés aux yeux de l'univers.
    (Louis IX en Égypte, acte 3, sc. 3 (Louis), 1821)
     
  132. Oui, toujours le malheur qu'on s'exerce à prévoir,
    Sous un aspect nouveau frappe le désespoir.

    (Louis IX en Égypte, acte 3, sc. 3 (Louis), 1821)
     
  133. Le faible est écrasé du puissant qu'il offense,
    Et son humble prière est sa seule défense.

    (Louis IX en Égypte, acte 3, sc. 3 (Almadan), 1821)
     
  134. Les chagrins laissent donc quelque trêve aux tyrans?
    (Louis IX en Égypte, acte 4, sc. 2 (Isaide), 1821)
     
  135. La peur, qui rend toujours les tyrans sanguinaires,
    De leurs propres amis leur fait des adversaires.

    (Louis IX en Égypte, acte 4, sc. 3 (Isaide), 1821)
     
  136. [...] Un monarque, épris de trompeuses splendeurs,
    N'est rien sans équité, source de ses grandeurs.

    (Louis IX en Égypte, acte 4, sc. 5 (Louis), 1821)
     
  137. Quand l'espoir a des coeurs relâché la constance,
    Le malheur qui renaît abat leur résistance.

    (Louis IX en Égypte, acte 4, sc. 5 (Louis), 1821)
     
  138. [...] Sans cour, sans garde et sans couronne,
    Un roi semble-t-il plus que tout autre mortel?

    (Louis IX en Égypte, acte 4, sc. 5 (Louis), 1821)
     
  139. Combien la tyrannie est exécrable aux hommes!
    (Louis IX en Égypte, acte 4, sc. 5 (Louis), 1821)
     
  140. Périssons, périssons plutôt que d'embrasser
    Une croyance aveugle où l'on veut nous forcer.

    (Louis IX en Égypte, acte 5, sc. 4 (Alphonse), 1821)