Solon
v.640 - v.558 av. J.-C.
  1. Quoi que tu saches, consens à te taire.
    (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.26 Garnier-Flammarion n° 31)
     
  2. Les courtisans ressemblent à ces jetons dont on se sert pour compter ; ils changent de valeur au gré de celui qui les emploie.
    (Moralistes anciens, p.526, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  3. Bien des méchants s'enrichissent, bien des hommes vertueux languissent dans la misère. Voudrais-je donner ma vertu pour les trésors du méchant ? Non, sans doute : je puis conserver mon coeur dans toute sa pureté ; les richesses changent tous les jours de maîtres.
    (Moralistes anciens, p.526, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  4. Ne donne pas à tes amis les conseils les plus agréables, mais les plus avantageux.
    (Moralistes anciens, p.527, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  5. Solon avait perdu son fils et le pleurait. On lui représenta qu'il ne pouvait lui faire aucun bien par ses larmes. « C'est pour cela même que je pleure, » répondit-il.
    (Moralistes anciens, p.527, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  6. Sage Athénien, lui disait Crésus, ma fortune te paraît donc bien peu de chose, puisque tu ne daignes même pas me comparer à de simples citoyens ? Crésus, répondit le sage, pour quoi m'interroger sur les prospérités humaines, moi qui sais combien la fortune est envieuse et changeante ? Dans un long espace d'années, on voit bien des choses qu'on n'aurait pas voulu voir ; on souffre bien des maux qu'on n'aurait pas voulu supporter. Je vois bien que vous possédez de grandes richesses, que vous régnez sur des peuples nombreux : mais puis-je vous appeler heureux, si j'ignore quelle sera la fin de votre carrière ? Si la fortune n'accorde pas au riche de terminer heureusement sa vie, il n'est pas plus heureux avec tous ses trésors que le pauvre qui gagne chaque jour de quoi vivre. Combien ne trouve-t-on pas de mortels opulents qui sont en même temps malheureux ! Mais on trouve aussi des hommes qui vivent contents dans la médiocrité. Il est impossible au même homme de rassembler en lui tout ce qui fait le bonheur. Un seul pays ne réunit pas les productions de toutes les espèces : il en a quelques-unes, il lui en manque d'autres, et le meilleur de tous est celui qui en rassemble le plus. De même, un seul homme ne possède pas tous les avantages ; il jouit de quelques-uns, d'autres lui sont refusés : mais celui qui en a constamment le plus grand nombre, et qui termine heureusement sa vie, voilà l'homme que j'appelle heureux. Combien de mortels les dieux n'ont comblés de toutes les faveurs de la fortune que pour les plonger ensuite dans la dernière des calamités !
    (Moralistes anciens, p.527, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  7. La maison la plus heureuse est celle qui ne doit pas ses richesses à l'injustice, qui ne les conserve pas par la mauvaise foi, à qui ses dépenses ne causent pas de repentir.
    (Moralistes anciens, p.528, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  8. Il se commettrait peu de crimes si les témoins de l'injustice n'en étaient pas moins indignés que les malheureux qui en sont les victimes.
    (Moralistes anciens, p.528, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  9. Tant que tu vivras, cherche à t'instruire : ne présume pas que la vieillesse apporte avec elle la raison.
    (Moralistes anciens, p.528, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  10. La société est bien gouvernée quand les citoyens obéissent aux magistrats, et les magistrats aux lois.
    (Moralistes anciens, p.528, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  11. Redoute la volupté ; elle est mère de la douleur.
    (Moralistes anciens, p.528, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  12. Ne te hâte ni de faire des amis nouveaux, ni de quitter ceux que tu as.
    (Moralistes anciens, p.529, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  13. Ou n'approche pas des rois, ou dis-leur ce qu'il leur est utile d'entendre.
    (Moralistes anciens, p.529, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  14. Garde-toi bien de dire tout ce que tu sais.
    (Moralistes anciens, p.529, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
     
  15. Solon gardait le silence à table. Pourquoi ne dis-tu rien ? lui demanda Périandre : est-ce sottise ? est-ce stérilité ? Ne sais-tu donc pas, lui répondit 332, qu'il est impossible au sot de se taire dans un repas ?
    (Moralistes anciens, p.529, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)