Ernesto Sabato
1911
  1. Mais pourquoi cette manie de vouloir trouver des explications à tous les actes de la vie ?
    (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.12, Éd. du Seuil, 1978)
     
  2. [...] on peut détester avec le plus de raison ce qu'on connaît à fond.
    (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.20, Éd. du Seuil, 1978)
     
  3. LES CRITIQUES. C'est une plaie que je n'ai jamais pu comprendre. Si j'étais grand chirurgien et qu'un monsieur qu n'a jamais manié un bistouri, qui n'est pas médecin, qui n'a pas mis une gouttière à la patte d'un chat, vienne m'expliquer les défauts de ma façon d'opérer, qu'est-ce qu'on en penserait ? Il en va de même pour la peinture. Ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que les gens ne se rendent pas compte que c'est la même chose et, alors qu'on se moque des prétentions du critique en chirurgie, on écoute ces charlatans avec un incroyable respect. On pourrait écouter avec un certain respect les jugements d'un critique à qui il serait arrivé de peindre, quand ce ne serait que des croûtes. Mais, même en ce cas, ce serait absurde, car comment peut-on trouver raisonnable qu'un peintre médiocre donne des conseils à un bon peintre ?
    (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.20, Éd. du Seuil, 1978)
     
  4. Toute notre vie ne serait-elle qu'une suite de cris anonymes dans un désert d'astres indifférents ?
    (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.41, Éd. du Seuil, 1978)
     
  5. [...] c'est incroyable à quel point la cupidité, l'envie, la prétention, la grossièreté, l'avidité et, en général, tout cet ensemble d'attributs qui forment la condition humaine, transparaissent sur un visage, dans une démarche, dans un regard.
    (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.45, Éd. du Seuil, 1978)
     
  6. [...] moi, je me demande pourquoi la réalité devrait être simple. Mon expérience m'a appris qu'au contraire, elle ne l'est pour ainsi dire jamais et que, quand quelque chose paraît extraordinairement clair, ou qu'une action semble obéir à une cause toute simple, presque toujours il y a par en dessous des mobiles beaucoup plus complexes.
    (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.54, Éd. du Seuil, 1978)
     
  7. [...] vivre consiste à se faire de futurs souvenirs.
    (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.57, Éd. du Seuil, 1978)
     
  8. [...] se montrer original, c'est en quelque sorte souligner la médiocrité des autres [...].
    (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.91, Éd. du Seuil, 1978)