Étienne Gosse
1773-1834
  1. L'équité doit régler la conduite des rois.
    (Fables, Le Tigre et le Lion, p. 18, Paris, 1818)
     
  2. Le bonheur nous fatigue, hélas ! faut-il le dire,
    Pour le repos qu'on goûte, on a fort peu d'égards.

    (Fables, Les Canards et le Héron, p. 26, Paris, 1818)
     
  3. La nouveauté toujours
    Doit séduire les bêtes.

    (Fables, Les Canards et le Héron, p. 27, Paris, 1818)
     
  4. Le Dieu qui nous forma,
    Dans nos défauts parfois nous cache une ressource.

    (Fables, La Tortue et le Papillon, p. 35, Paris, 1818)
     
  5. Blâmer le créateur est d'un malavisé.
    (Fables, La Tortue et le Papillon, p. 35, Paris, 1818)
     
  6. La modestie embellit le mérite.
    (Fables, La Tortue et le Papillon, p. 35, Paris, 1818)
     
  7. Sans l'obtenir, souvent nous cherchons le bonheur;
    La nature l'a mis au sein d'un bon ménage.

    (Fables, Les Valisnères, p. 51, Paris, 1818)
     
  8. L'or va chercher parfois l'ignorance titrée :
    Le savoir et l'esprit
    Ne roulent pas toujours en berline dorée.

    (Fables, Le Tremblement de terre, p. 64, Paris, 1818)
     
  9. Le savoir et l'esprit
    Ne roulent pas toujours en berline dorée.

    (Fables, Le Tremblement de terre, p. 64, Paris, 1818)
     
  10. [...] L'or, ici-bas, est le suprême bien,
    Lui seul, lui seul est tout, la science n'est rien.

    (Fables, Le Tremblement de terre, p. 65, Paris, 1818)
     
  11. Qui se trouve très haut ne connaît plus personne,
    Et lui-même souvent ne se reconnaît pas :
    Bonheur produit orgueil en tout temps, c'est la règle.

    (Fables, L'Aigle et le Cerf-volant, p. 68, Paris, 1818)
     
  12. Dès qu'on est élevé parfois on déraisonne.
    (Fables, L'Aigle et le Cerf-volant, p. 68, Paris, 1818)
     
  13. Chacun aux voeux du maître asservit son penchant.
    (Fables, Le Castor et le Singe, p. 78, Paris, 1818)
     
  14. D'imiter le génie un sot se croit capable.
    (Fables, Le Cheval de manège, p. 82, Paris, 1818)
     
  15. Plus d'une fois, par leur orgueil punis,
    En bravant les petits les grands ont fait naufrage.

    (Fables, Les Cyprès et les Myrtes, p. 88, Paris, 1818)
     
  16. Isolé sur la terre on cède au moindre orage,
    Et les faibles sont forts alors qu'ils sont unis.

    (Fables, Le Cyprès et les Myrtes, p. 89, Paris, 1818)
     
  17. Au faîte des grandeurs monté,
    Plus d'un mortel gémit dans le silence,
    Et bien souvent a regretté
    Sa première indigence
    Et son ancienne obscurité.

    (Fables, Les Carpes, p. 91, Paris, 1818)
     
  18. [...] Pour les choses futiles
    Les grands réservent leur bonté;
    Ils aiment mieux celui qui sert leur vanité
    Que tous ceux qui leur sont utiles.

    (Fables, La Pantouffle et le Soulier à talon rouges, p. 93, Paris, 1818)
     
  19. La critique est utile, on nous l'a dit cent fois,
    Mais il est des censeurs de toutes les espèces;
    Et la plus grande des faiblesses,
    C'est de les écouter sans savoir faire un choix.

    (Fables, Le Sculpteur, p. 105, Paris, 1818)
     
  20. À la perfection c'est en vain qu'on s'applique,
    Trop corriger est un mauvais moyen.
    Dans les beaux-arts, et même en politique,
    Le mieux, souvent, est l'ennemi du bien.

    (Fables, Le Sculpteur, p. 106, Paris, 1818)
     
  21. On respire toujours un air pur dans les champs.
    (Fables, Le Chien de ville et le Chien de campagne, p. 116, Paris, 1818)
     
  22. Qui souffre un petit mal, en évite un plus grand.
    (Fables, L'Homme et le Ruisseau, p. 123, Paris, 1818)
     
  23. Nul n'est prophète en son pays.
    (Fables, Le Serin aux îles Canaries, p. 126, Paris, 1818)
     
  24. Le travail est toujours le chemin de la gloire.
    (Fables, Le Ver à soie et l'Escargot, p. 129, Paris, 1818)
     
  25. L'inconstance est, dit-on, sans guide.
    (Fables, Les deux Roses, p. 133, Paris, 1818)
     
  26. Ne jugeons pas sur l'enveloppe,
    Les beaux habits ne prouvent rien.

    (Fables, Le Chat et le Poisson doré, p. 140, Paris, 1818)
     
  27. L'argent parfois couvre un vaurien.
    (Fables, Le Chat et le Poisson doré, p. 140, Paris, 1818)
     
  28. Il faut aimer ceux qui nous font du bien.
    (Fables, La jeune Fille et la Poupée, p. 146, Paris, 1818)
     
  29. Un ouvrage parfait est au-dessus des hommes.
    (Fables, Le Connaisseur, p. 149, Paris, 1818)
     
  30. L'amour-propre toujours en sottises abonde.
    L'artiste, l'amateur, le docte, l'hébété,
    Au Muséum, au Louvre, aux champs, et dans le monde,
    On décide par vanité.

    (Fables, Le Connaisseur, p. 150, Paris, 1818)
     
  31. Au plus méchant la contenance impose.
    (Fables, Les deux Rats et le jeune Chat, p. 155, Paris, 1818)
     
  32. Pour sortir du danger le parler ne peut rien;
    La force seule est quelque chose.

    (Fables, Les deux Rats et le jeune Chat, p. 155, Paris, 1818)
     
  33. On peut, dans tous les rangs, avoir de la valeur.
    (Fables, Les deux Rats et le jeune Chat, p. 155, Paris, 1818)
     
  34. Nul ne peut ici-bas trahir son habitude.
    (Fables, Le Procès d'Ésope, p. 159, Paris, 1818)
     
  35. Il faut, même en frappant, du bon sens et de l'art.
    (Fables, L'Enfant qui joue au sabot, p. 179, Paris, 1818)
     
  36. Dès qu'on fut une fois coupable par l'amour,
    D'une seconde faute une faute est suivie.

    (Fables, Le Chien de l'escadre, p. 193, Paris, 1818)
     
  37. Mais quelle est la vertu qui ne doit pas faillir,
    Et qui peut se flatter d'être toujours soi-même?

    (Fables, Les deux Chats en sentinelle, p. 209, Paris, 1818)
     
  38. Parfois un habit magnifique
    Ne couvre qu'un homme indigent,
    Tandis que sous l'habit rustique
    Un autre aura beaucoup d'argent.

    (Fables, La Campagne et la Ville, p. 211, Paris, 1818)
     
  39. Les gros dévorent les petits.
    (Fables, La Campagne et la Ville, p. 212, Paris, 1818)
     
  40. Presque toujours parmi les hommes
    Les grands ne sont pas les meilleurs.

    (Fables, La Campagne et la Ville, p. 212, Paris, 1818)
     
  41. Pour toucher des ingrats nos voeux sont superflus.
    (Fables, La Poule et les oeufs de Canard, p. 217, Paris, 1818)
     
  42. Dans tous les temps le ventre a tout gâté.
    (Fables, Le Cheval, l'Ane, le Chien et le Chat, p. 222, Paris, 1818)
     
  43. Chacun défend l'esprit qu'un sot en vain condamne.
    (Fables, La Chienne qui rédige un Journal, p. 225, Paris, 1818)
     
  44. Ce qui ne plaît qu'aux yeux dans un instant s'oublie,
    Le charme dure peu quand on n'est que jolie.

    (Fables, La Tulipe et la Violette, p. 236, Paris, 1818)
     
  45. Le parfum est aux fleurs ce qu'est l'esprit aux belles.
    (Fables, La Tulipe et la Violette, 237, Paris, 1818)
     
  46. Par le public témoin d'une bévue,
    Le censeur à son tour peut être censuré.

    (Fables, Le Champ de blé, p. 239, Paris, 1818)
     
  47. Est-on laide jamais, dès qu'on est bonne mère!
    (Fables, La Cigogne, p. 240, Paris, 1818)