T.S. Eliot
1888-1965
  1. En vérité, il y a de moments dans la vie des gens doués d'une très grande sensibilité où ils sentent qu'ils pourraient exprimer leurs sentiments beaucoup mieux s'ils étaient capables de trouver les mots et les rythmes pour le faire poétiquement.
    (Les buts du drame poétique, trad. Henri Fluchère , p.14, Livre de Poche n°2846)
     
  2. Il n'est pas possible de dire qu'une pièce comme Hamlet, ou comme Le Roi Lear, est la réalisation d'une idée.C'est une fonction de ces pièces que de suggérer des idées à ceux qui les entendent ou les lisent, et elles ne pourraient pas avoir cette puissance de provocation si l'auteur s'était donné pour but d'imposer une opinion, d'exposer une doctrine, ou d'influencer la conduite des hommes. La pièce peut faire toutes ces choses. Mais la grande pièce touchera des personnes différentes de différentes façons. Elle sera susceptible de recevoir des interprétations innombrables, et elle aura un sens nouveau pour chaque génération.
    (Les buts du drame poétique, trad. Henri Fluchère , p.14, Livre de Poche n°2846)
     
  3. Rester encore un peu.
    J'ai grand besoin de parler à quelqu'un ;
    Et il est plus facile de parler à quelqu'un qu'on ne connaît pas.

    (La cocktail-party [Edouard, Acte I, scène 1], trad. Henri Fluchère , p.47, Livre de Poche n°2846)
     
  4. Personne n'aime rester face à face avec un mystère.
    C'est quelque chose...d'inachevé.

    (La cocktail-party [Edouard, Acte I, scène 1], trad. Henri Fluchère , p.51, Livre de Poche n°2846)
     
  5. La plupart du temps nous nous prenons tels que nous sommes,
    Comme ils se doit, et nous contentons de savoir bien peu
    Sur ce que nous sommes.

    (La cocktail-party [L'Invité anonyme, Acte I, scène 1], trad. Henri Fluchère , p.53, Livre de Poche n°2846)
     
  6. Il n'y a pas de souvenir qu'on puisse enrober de camphre
    Sans que les mites s'y mettent.

    (La cocktail-party [Edouard, Acte I, scène 1], trad. Henri Fluchère , p.72, Livre de Poche n°2846)
     
  7. [...]j'aurai appris
    Que la souffrance ne se nourrit pas des ruines de la beauté,
    Et que l'ennui n'est pas le limon de l'extase.

    (La cocktail-party [Edouard, Acte I, scène 2], trad. Henri Fluchère , p.93, Livre de Poche n°2846)
     
  8. [...] chaque jour on meurt aux yeux d'autrui.
    Ce que nous connaissons des autres
    N'est que le souvenir des instants
    Pendant lesquels nous les avons connus.

    (La cocktail-party [L'Invité anonyme, Acte I, scène 3], trad. Henri Fluchère , p.100, Livre de Poche n°2846)
     
  9. [...]c'était exaspérant
    Cette façon que vous aviez de ne pas vous plaindre...

    (La cocktail-party [Edouard, Acte I, scène 3], trad. Henri Fluchère , p.125, Livre de Poche n°2846)
     
  10. Qu'est-ce que l'enfer ? L'enfer, c'est soi-même,
    L'enfer est solitude, et les autres ne sont que des ombres.
    Il n'y a rien à fuir,
    Et rien pour fuir. On est toujours seul.

    (La cocktail-party [Edouard, Acte I, scène 3], trad. Henri Fluchère , p.131, Livre de Poche n°2846)
     
  11. La moitié du mal que l'on fait en ce monde
    Est dû aux gens qui veulent se sentir importants.
    Ils ne veulent pas faire le mal - mais le mal leur est indifférent.
    Ou bien ils ne le voient pas, ou bien ils le justifient,
    Parce qu'ils sont absorbés dans un interminable effort
    Pour penser du bien d'eux-mêmes.

    (La cocktail-party [Reilly, Acte II], trad. Henri Fluchère , p.147, Livre de Poche n°2846)
     
  12. Mais c'est que tout le monde est seul - du moins, me semble-t-il.
    Ils font du bruit, et pensent que c'est de la conversation,
    Ils font des grimaces, et croient qu'ils se comprennent.

    (La cocktail-party [Celia, Acte II], trad. Henri Fluchère , p.171, Livre de Poche n°2846)
     
  13. Si l'on nous jugeait tous suivant les conséquences
    De nos paroles et de nos actions, au-delà de l'intention,
    Et au-delà de notre compréhension limitée
    De nous-mêmes et des autres, nous serions tous condamnés.

    (La cocktail-party [Reilly, Acte III], trad. Henri Fluchère , p.228, Livre de Poche n°2846)