Alphonse Daudet
1840-1897
  1. (Montrant son front). Nous avons tous là un petit temple où nous abritons religieusement toutes nos idoles, croyances, rêves, affections. Elles sont là, debout, en équilibre, chacune sur son piédestal... Fiers de ce doux fardeau, nous marchons dans la vie comme ces mouleurs italiens qui traversent les rues, des plâtres dans les mains, sous chaque bras, sur la tête... Hélas ! un caillou sous le pied, le coude d'un passant, un rien suffit pour mettre en pièces tous ces beaux petits dieux ! Rarement, le pauvre mouleur rentre chez lui son étalage au complet ; plus rarement encore nous arrivons au terme de notre vie avec toutes nos idoles.
    (La dernière idole, p.5, in Théâtre 1, Éd. Librairie de France, 1930)
     
  2. Les larmes entretiennent les plaies, elles ne les cicatrisent pas.
    (La dernière idole, p.15, in Théâtre 1, Éd. Librairie de France, 1930)
     
  3. Au pays de fleurs, plus on est petit, plus on embaume.
    (Les absents, p.37, in Théâtre 1, Éd. Librairie de France, 1930)
     
  4. [...] l'absence est une charmeresse, l'absence est une bonne déesse, l'absence est une fée ! Qu'elle touche un de nous du bout magique de sa baguette, le voilà soudain enveloppé d'un nuage rose, un cercle d'or au front, des étoiles dans chaque main... Oui, l'absence embellit tout...
    (Les absents, p.73, in Théâtre 1, Éd. Librairie de France, 1930)
     
  5. Il y a parfois du courage à fuir...
    (Le frère aîné, p.122, in Théâtre 1, Éd. Librairie de France, 1930)
     
  6. Morte !... morte !... Il y a de ces mots qu'on prononce sans pouvoir les comprendre.
    (Le frère aîné, p.130, in Théâtre 1, Éd. Librairie de France, 1930)