Citations ajoutées le 13 juillet 2014

Antonin Rondelet

  1. L'histoire d'une nation est impuissante à expliquer même une seule âme, et l'histoire d'une seule âme suffit souvent à expliquer l'histoire de toute une nation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  2. Le bon sens est comme une barre de bois debout, qui supporte un fardeau sans flécbir tant qu'elle est en équilibre ; mais lorsqu'elle se dérange et cède en échappant, il lui est impossible de se relever elle-même, il faut qu'on vienne à son secours.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  3. L'esprit humain est ainsi fait qu'il suffit de mettre en jeu sa curiosité et de dresser devant lui des obstacles, pour lui inspirer le désir de pénétrer ce qu'on lui cache et de vaincre ce qu'on lui oppose.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  4. C'est le propre des opinions peu éclairées, et par conséquent peu solides, de ne point souffrir aisément qu'on les combatte.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  5. Des luttes morales nous sont souvent demandées, jusque dans notre consentement à l'évidence la plus irrésistible.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  6. L'erreur a le temps contre elle.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  7. Il y a, au fond du caractère de l'homme, un besoin de ne pas s'avouer qu'il se trompe, et un désir de ne pas reconnaître que les autres ont raison. On ne veut pas écouter pour ne pas entendre ; et dès qu'on a compris, on fait effort pour se persuader qu'on n'a pas entendu.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  8. Le sens commun suffit presque toujours pour nous avertir d'une erreur, alors même qu'il n'est pas assez exercé pour y répondre, ou assez instruit pour y substituer la vérité.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  9. La véritable réfutation d'une erreur est dans l'établissement de la vérité destinée à remplacer cette erreur, comme le renversement définitif d'un trône résulte de l'établissement d'une dynastie ou d'une forme nouvelle.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  10. Dans l'esprit de bien des hommes, une erreur qu'on méprise passe pour une vérité qu'on redoute.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  11. Dans les sciences d'observation, l'expérience doit non pas se soumettre, mais s'imposer à la raison.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  12. La connaissance de la cause efficiente nous soumet la nature quand il s'agit de la faire obéir, comme la connaissance de la cause finale nous la révèle quand il s'agit de l'expliquer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  13. Une erreur n'est pas moins solidement réfutée par le sentiment de notre délicatesse, que par les résistances de notre esprit.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  14. Si le devoir de la philosophie est de poser les limites de notre intelligence, sa gloire et sa mission sont de les atteindre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  15. Si la permanence de l'espèce ne garantissait pas l'identité de sa nature, il n'y aurait plus de société possible. L'observation devrait recommencer sans terme une science sans résultats.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  16. La défaite d'une erreur n'est pas un résultat moins précieux que la conquête d'une vérité.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  17. L'attente de la vie éternelle, écrite dans notre âme, en devient la promesse.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  18. À mesure que les horizons s'agrandissent, la science même qu'il acquiert enseigne l'humilité au génie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  19. Un peu de métaphysique ne gâte rien aux sciences d'observation.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  20. La raison qui suffit à la théorie, se trouve presque toujours en défaut dans la pratique.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  21. L'incrédulité n'est un repos qu'aux âmes faibles.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  22. Voici une des lois du sens commun. Il y a une évidence qui suffit à l'esprit lorsqu'il est en repos et qu'il s'en rapporte, lorsqu'il donne les mains à l'autorité des idées qu'il a résolu d'accepter : au contraire, dès que le sens commun a renoncé à ce parti pris, c'est qu'il entre dans l'examen, le doute, la discussion. Il faut alors qu'il prenne la peine de revenir à la certitude par la démonstration. Il a perdu pour jamais l'évidence du sentiment. Il ne peut plus se reposer daus son ignorance. Il est réduit à savoir, à apprendre, et à s'embarquer ainsi dans les recherches et dans les études.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  23. Le doute est tellement mauvais pour l'intelligence qu'elle a tout à perdre avec lui, même dans les victoires qu'elle remporte contre les objections.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  24. Pour découvrir la vérité, il faut avoir tout à la fois le désir de la chercher et l'intention de la reconnaître.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  25. C'est une loi fondamentale des controverses humaines, que la vérité est ordinairement attaquée par des raisons plus spécieuses, lorsqu'elle peut être défendue par des arguments plus forts.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  26. Souvent, sans prendre vis-à-vis de nous-mêmes la responsabilité du scepticisme, nous en subissons les atteintes et nous en pratiquons la langueur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  27. La science philosophique ne peut être réellement comprise d'un élève, que dans la mesure où elle est créée par lui.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  28. La vérité d'une proposition, de quelque part qu'elle vienne, n'est pas proportionnée à l'énergie avec laquelle on l'affirme, mais à l'évidence avec laquelle on la démontre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  29. Toute discussion sur la probabilité d'un fait, devient oiseuse devant son existence.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  30. Le véritable rôle de la philosophie n'est point une tentative désespérée qui, à la façon du Cartésianisme, suppose tout perdu pour tout reconquérir. C'est, à la prendre d'une façon plus pratique et plus efficace, un enseignement dogmatique, destiné à développer les idées dont nous avons déjà le germe, et à nous confirmer par des démonstrations rationnelles dans les affirmations dont nous admettons déjà l'autorité.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  31. Il ne peut y avoir de science philosophique pour personne, qu'à une seule et unique condition: c'est que cette science recommencera avec chacun de nous.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  32. Pour faire une étude complète du coeur humain, rien ne nous manque de ce qui peut nous assurer un plein succès, ni le sujet que nous portons en nous, ni le moyen d'information qui est notre propre conscience.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  33. La paresse de chercher et l'orgueil d'avoir découvert, sont deux excuses d'une même ignorance.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  34. Dans certaines âmes, le coeur devance le raisonnement, et l'esprit ne fait que suivre le syllogisme du sentiment.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  35. Les esprits se forment, soit par la force originale qui procède à ses risques et périls, soit par cette méthode d'assimilation qui transforme en notre propre substance le meilleur et le plus sûr des découvertes d'autrui.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  36. On peut retenir son esprit quand il nous déborde, et lui interdire tout excès en lui retirant tout exercice.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  37. La curiosité doit être un stimulant pour le travail, au lieu de devenir une anxiété.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  38. Il ne suffit pas de la bonne volonté pour être éloquent, ni de l'admiration de là science pour devenir instruit.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  39. La réflexion multiplie l'expérience.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  40. Il faut une grande puissance d'esprit pour assister au spectacle de soi-même, et pour discerner avec exactitude la part de l'intelligence, du coeur et de la volonté, dans l'oeuvre commune d'une même action.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  41. Il est des vérités qui, avec le temps, passent de notre raison dans notre coeur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  42. La liberté est la forme objective sous laquelle nous apparaît, par la réflexion, notre propre substance.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  43. Savoir glisser à propos et n'accorder à chaque connaissance que la somme exacte d'estime et d'affection à laquelle elle a droit, c'est une des conditions essentielles de l'équilibre et de l'ordre dans une intelligence bien conduite.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  44. Bien loin qu'il nous entraîne toujours, nous sommes souvent les premiers à provoquer notre esprit à l'erreur et à lui demander des fantômes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  45. L'esprit éprouve une répulsion instinctive pour toute idée qu'il serait incapable de découvrir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  46. La plupart des hommes ajoutent encore à leur ignorance des faits les préjugés de leur fantaisie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  47. Le malheur de la plupart des hommes est de se préoccuper plus de découvrir que d'apprendre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  48. Il arrive à la plupart des hommes de traverser les événements, et même de s'y mêler, sans que ces événements deviennent pour eux de l'expérience: ils n'en voient que la surface et n'en possèdent point la clé.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  49. La psychologie n'est qu'un commencement : vouloir y rester, c'est vouloir s'y perdre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  50. La méthode qui est l'emploi le plus raisonnable et le plus fécond de nos facultés dans chaque ordre de connaissances, ne change pas plus que ces facultés elles-mêmes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  51. Les sciences se spécialisent à leur début, et se généralisent par leur couronnement.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  52. Pris en eux-mêmes, les événements demeurent indifférents et ne paraissent pas capables de soulever les grands intérêts de la vie. Ils n'ont, en déflnitive, d'autre mérite et d'autre valeur que ce que nous leur prêtons par l'intervention active et passionnée de nos sentiments.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  53. Beaucoup d'artistes ne réfléchissent pas à l'infranchissable intervalle qui existe entre la thèse qu'on démontre et l'impression qu'on communique.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  54. La peinture doit procéder par groupes, et non point par épisodes.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  55. Il faut qu'il y ait unité dans les créations de l'art; car, dans la nature humaine elle-même, les sentiments les plus divers y sont constamment dominés par le ton général du caractère.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  56. Il ne faut pas accuser facilement certaines personnes d'exagération. Vous savez comme moi, que c'est là une fin de non recevoir, opposée par les esprits faibles aux intelligences plus fermes qui leur mettent sous les yeux les inévitables conséquences de leurs systèmes. Armés de la débilité de leur raisonnement qui ne leur permet point d'aller jusqu'au bout de leurs idées, ils s'en prévalent pour vous accuser d'imagination, lorsque vous ne faites qu'user de logique.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  57. Les lumières, lorsqu'il s'agit d'apprendre et de savoir, ne rayonnent pas du dehors au dedans, mais du dedans au dehors.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  58. Beaucoup d'hommes confondent le moment de savoir avec celui d'apprendre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  59. C'est une grande infériorité pour la plupart des hommes, de n'être pas habitués à posséder par la réflexion leurs propres sentiments.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  60. Le caractère élevé et délicat de la beauté n'apparait nulle part au premier venu : le gros du public en est réduit à un vague instinct.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  61. Il est bien vrai que l'bomme est éloigné de son âme, puisqu'il lui faut un effort pour y revenir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  62. Il semble à quelques-uns qu'il soit plus facile de réussir par l'inspiration pure : la vérité est qu'il est encore plus sûr et plus glorieux d'y joindre la réflexion et l'art.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  63. Il y a des conséquences de pur raisonnement, qu'on impose injustement par la dialectique aux principes dont est bien aise de se débarrasser.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  64. Aucune personne morale n'existe en double : chacun a son existence séparée, absolument comme s'il était unique au monde.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  65. Il est bien vrai que l'inspiration dans la poésie, comme l'intuition dans les sciences, demandent l'une et l'autre, malgré leur caractère apparent de pure spontanéité, un moment de réflexion et de retour sur soi-même.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  66. Les jugements faux se corrigent par l'obéissance, mieux encore que par la persuasion.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  67. La vue matérielle des choses n'a jamais instruit personne.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  68. Il y a quelque chose de plus difficile que d'apprendre, c'est d'enseigner.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  69. Beaucoup d'observations suffisent au repos de l'esprit, qui ne suffisent point aux exigences et aux inquiétudes légitimes de la science.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  70. Beaucoup de faux disciples s'arrangent pour transformer leur ignorance en sympathie, et l'inaction de leur paresse en une plénitude de contentement.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  71. La vérité officielle et pratique n'est qu'une pâle image de cette vérité vivante et intime qui nous représente le fond même de la vie individuelle.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  72. Absolument rien de ce qui se passe dans l'âme d'un homme, ne saurait nous être indifférent.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  73. Pour la plupart des hommes, l'ignorance des causes est proportionnée à la notoriété des effets.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  74. Nous sommes tellement inattentifs, et, si je puis aller jusque-là, tellement étrangers à ce qui passe au dedans de nous, que nous empruntons, pour ainsi dire, le sentiment même de notre personne au milieu dans lequel nous nous trouvons placés.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  75. L'érudition est la science de ceux qui ignorent la vie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  76. Le moment de savoir n'a rien de commun avec celui d'apprendre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  77. Il ne faut point s'y tromper : ce n'est point dans les hautes régions de la science que l'esprit est appelé aux plus rudes labeurs : c'est, au contraire, où débute la plus humble culture de l'esprit.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  78. La raison peut consentir à un jugement, sans que le coeur cesse de s'en émouvoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  79. Il faut beaucoup d'intelligence pour s'apercevoir qu'on n'a pas compris une explication, et encore plus de courage pour l'avouer.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  80. On pourrait encore supporter l'ignorance, si elle consentait à pousser l'héroïsme jusqu'à demeurer silencieuse et résignée à son humble condition.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  81. Nos facultés ne prennent point la même allure et ne suivent point les mêmes procédés, à rechercher la vérité dans l'ignorance, ou à la démontrer dans la possession.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  82. Il faut redouter avec une égale frayeur les exemples trop vulgaires qui lassent sans éclairer, et les exemples trop extraordinaires qui surprennent sans convaincre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  83. Il est vrai de dire qu'en matière de raisonnement, la suite et l'enchaînement des conséquences, peuvent être regardés comme une véritable preuve a posteriori.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  84. Ceux qui mettent à tout propos en avant le mot système, comme une réfutation et une fin de non recevoir, confondent le plus souvent les règles qu'on imagine avec les idées générales qu'on découvre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  85. Il y a, pourrait-on dire, deux sortes de philosophies : l'une extérieure et scientifique au moyen de laquelle on institue, on étend les méthodes, on reprend, on révise, on complète le catalogue dés connaissances humaines ; l'autre personnelle et intérieure, résolue de ne point sortir des limites mêmes de l'âme individuelle, et satisfaite à la seule condition qu'elle se procure une vision claire et nette de tout ce qui est dans cette âme. La première est une science et la seconde une discipline : la première s'enorgueillit du bien qu'elle accomplit dans l'ordre de la civilisation, et la seconde se contente des perfectionnements qu'elle réalise dans la sphère de l'individu.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  86. C'est une égale erreur de se refuser à l'aveu des faits sous prétexte de maintenir l'intégrité des principes, et de nier les axiomes de la raison et du droit sous prétexte de respecter l'inviolabilité des faits.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  87. À la vanité de paraître instruit, s'ajoute le plus ordinairement l'orgueil de le croire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  88. Il ne faut aborder une question à examiner, qu'avec la préoccupation d'une vérité à admettre.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  89. L'esprit des jeunes filles flotte le plus souvent entre les crises de l'imagination et les découragements de la langueur.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  90. Il n'y a point d'intermédiaire entre le parti modeste de s'abstenir de juger, et la résolution plus héroïque d'entreprendre de savoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  91. Tout de même que les plus beaux caractères ne sont pas ceux qui s'épanouissent dans l'innocence mais qui se développent et se fortifient dans la vertu, peut-être les intelligences les plus hautes ne sont-elles pas celles qui s'inspirent de la spontanéité, mais qui s'éclairent de la méthode ?
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  92. La plupart des hommes ne sont point les victimes de la faiblesse de leur esprit, mais de l'impuissance de leur attention. Il leur suffit presque toujours de se faire quelque violence, pour tirer de leurs facultés un parti dont ils sont les premiers stupéfaits.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  93. Si notre volonté était plus résolue, notre esprit ne demeurerait pas aussi incertain.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  94. Les hommes ne doivent pas épuiser en controverses la force qui est faite pour se traduire en mérites.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  95. Il semble aux esprits prévenus que les idées gagnent en certitude tout ce qu'ils leur accordent de sympathie.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  96. Il faut, dans la réalité, faire une part aux hasards des accidents et à la banalité de la vie courante, tandis que, dans le domaine de l'art, tout porte parce que tout est choisi; tout est présenté sous une forme exquise, aussi capable d'émouvoir le coeur que de contenter la raison.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  97. On peut dire d'une façon générale, que toutes les évolutions de la pensée se justifient et deviennent logiques, dès qu'elles ont été préméditées.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  98. À défaut de lumières pour sonder les profondeurs de la science, ou de force pour pratiquer les sacrifices de l'héroïsme, il reste toujours à l'homme, pour dernière ressource et pour dernier mérite, d'aimer cette vérité qu'il connaît si mal et ce devoir qu'il pratique si peu.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  99. Les sophistes, pour avoir subi l'échec de ne rien découvrir, ont professé la doctrine de ne rien savoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  100. On ne saurait ébranler l'autorité, sans compromettre toute autre certitude.,
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  101. L'ignorance présente ce caractère douloureux, qu'elle se nourrit et s'entretient pour ainsi dire elle-même.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  102. L'usage pratique d'une vérité est bien différent de sa découverte et de sa possession intellectuelle.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  103. En philosophie, la communauté des doctrines ne vient pas d'une rencontre dans la découverte, mais d'un souvenir dans la possession.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  104. L'homme n'est pas réduit, en ce monde, à la seule part des vérités qu'il est en mesure de conquérir, mais il est destiné à jouir aussi de toutes celles qu'il est capable de recevoir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  105. Quand on a le temps de faire tout, il est rare qu'on ait le courage de rien faire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  106. De grands développements intellectuels ont souvent perdu les nations ; comme le maniement des grandes fortunes, les individus.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  107. Le tort de ceux qui entreprennent des choses nouvelles est d'en vouloir prouver l'excellence par la force de leurs démonstrations, au lieu de travailler à en perfectionner les résultats par la patience et la sagesse de leur pratique.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  108. Il ne manque pas de prétendus penseurs qui, à leur insu, achèvent leurs raisonnements par des rêves.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  109. Aller jusqu'au bout de soi-même, il n'en faut pas davantage pour constituer la vertu dans le caractère, la supériorité dans l'esprit, l'éloquence dans le discours.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  110. Beaucoup de gens manquent, non pas de vigueur pour s'élever mais de méthode pour se soutenir.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  111. Beaucoup trop de gens sont disposés à croire que la juxtaposition et la liaison des idées ne font qu'une seule et même chose.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)
     
  112. Au temps où nous sommes, il faut absolument être capable d'établir tout ce qu'on a besoin de croire.
    (Réflexions de littérature, de philosophie, de morale et de religion, Louis Vivès, Paris, 1881)