Citations ajoutées le 06 février 2012

Tirso de Molina

  1. Quand l'amour s'en va, la jalousie entre dans la maison.
    (Le Timide du Palais, acte 1, sc. 4 [Mélise] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 364, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  2. L'épée ne peut rien contre la faim et son cortège de souffrances.
    (Le Timide du Palais, acte 1, sc. 6 [Vasco] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 368, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  3. Le temps et l'absence sont les médecins experts de l'amour.
    (Le Timide du Palais, acte 2, sc. 1 [Dona Madeleine] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 393, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  4. Les flammes de l'amour sont tyranniques, c'est chose certaine ; en fermant les portes, elles s'échappent par les fenêtres ; quand la bouche les garde, elles sortent par les yeux.
    (Le Timide du Palais, acte 2, sc. 3 [Dona Madeleine] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 396, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  5. Être femme et se taire sont deux choses incompatibles.
    (Le Timide du Palais, acte 2, sc. 12 [Dona Madeleine] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 413, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  6. L'amour du bien a toujours été le commencement du bonheur.
    (Le Timide du Palais, acte 3, sc. 1 [Ruiz] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 431, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  7. Les coeurs généreux et bons [...] éprouvent pour les infortunes des autres autant de peine que pour les leurs.
    (Le Timide du Palais, acte 3, sc. 1 [Ruiz] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 433, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  8. L'amour timide et muet n'obtient guère d'avancement, seigneur ! S'il éprouvait de la honte on ne le peindrait pas tout nu.
    (Le Timide du Palais, acte 3, sc. 4 [Tarso] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 433, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     

Augustin Moreto

  1. L'ingratitude est un manque de courtoisie.
    (Dédain pour dédain, acte 1, sc. 5 [Cinthie] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 507, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  2. Le désir de plaire entraîne la chute.
    (Dédain pour dédain, acte 1, sc. 5 [Diane] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 507, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  3. L'amour c'est un quitte-raison, un quitte-sommeil, un quitte-fortune, un quitte-cheveux.
    (Dédain pour dédain, acte 1, sc. 6 [Porilla] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 512, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  4. Un bouffon obtient ce qu'un prince ne peut obtenir.
    (Dédain pour dédain, acte 1, sc. 6 [Porilla] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 513, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  5. Laissez-moi vous dire que me marier serait même chose que m'étrangler ou m'empoisonner. Me marie, mourir, c'est tout un.
    (Dédain pour dédain, acte 1, sc. 7 [Diane] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 513, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  6. Toutes les ruines, tous les bouleversements, toutes les tragédies, toutes les discordes qui se sont succédé en ce monde, parmi les grands comme parmi les petits, ont eu pour cause l'amour.
    (Dédain pour dédain, acte 1, sc. 8 [Diane] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 516, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  7. Quel amant offrit jamais au monde d'autres effets de son amour que des malheurs, des infortunes, des larmes, des anxiétés, des lamentations, des soupirs, des sanglots, qui résonnent sinistrement pour augmenter les plaintes et troubler les échos ?
    (Dédain pour dédain, acte 1, sc. 8 [Diane] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 517, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  8. L'expérience est la meilleure raison pour vous convaincre parce qu'elle seule conclut par la preuve des faits.
    (Dédain pour dédain, acte 1, sc. 8 [Béarn] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 518, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  9. Aimer, madame, c'est avoir le coeur enflammé du désir de voir ce qui cause cette passion, car c'est la gloire de l'amour.
    (Dédain pour dédain, acte 2, sc. 2 [Carlos] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 534, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  10. L'amour est l'union de deux âmes qui, par une métamorphose, échangent leur existence. Donc il est nécessaire qu'il y ait sympathie, contentement et choix.
    (Dédain pour dédain, acte 2, sc. 2 [Diane] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 535, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  11. La langue est plus libre quand on n'éprouve pas un réel sentiment.
    (Dédain pour dédain, acte 2, sc. 4 [Carlos] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 542, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  12. Lorsqu'une femme se fâche du dédain, on peut bien nommer cela de la rage, mais c'est rage d'amour.
    (Dédain pour dédain, acte 3, sc. 2 [Porilla] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p. 566, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     

Félix Lope de Vega

  1. Quand on est pauvre, on vous tient pour un niais ; quand on est riche, on vous regarde comme un savant.
    (La Petite Niaise, acte 1, sc. 12 [Laurent] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.31, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  2. Il n'y a pas de tache de naissance, quelque grande soit-elle, que l'or ne couvre, et il n'y a pas de faute minuscule que la pauvreté ne découvre et n'amplifie.
    (La Petite Niaise, acte 1, sc. 12 [Laurent] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.31, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  3. On dit qu'un homme ennuyé, que la colère transporte, se calme et se déride si on lui présente un miroir où son image se reflète.
    (La Petite Niaise, acte 1, sc. 17 [Turin] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.45, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  4. [... Je déclare avec netteté et, en méprisant les amours folles, que peu de gens savent aimer, tant est grande l'ignorance.
    (La Petite Niaise, acte 2, sc. 1 [Duart] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.48, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  5. Quand le printemps, avec ses pieds d'ivoire, se présente, il étend sur la rive murmurante un voile ténu de verdure ; l'eau court plus vive ; les rossignols chantent ; et les fleurs croisent à l'envie ; de même vous sortez, en semant les amours dans les âmes.
    (La Petite Niaise, acte 2, sc. 2 [Duart] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.49, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  6. [...] De quoi te plains-tu, si tu échappes à la contagion de la bêtise ?
    (La Petite Niaise, acte 2, sc. 3 [Inès] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.53, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  7. Il importe bien que les pères soient prudents et sages, si leurs enfants ne les écoutent pas.
    (La Petite Niaise, acte 2, sc. 10 [Octave] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.63, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  8. Lorsque les épées sont mises à nu, hors du fourreau, il faut parler vrai, entièrement. Celui qui ment sur le terrain est le dernier des hommes !
    (La Petite Niaise, acte 2, sc. 12 [Laurent] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.66, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  9. Le moyen souverain, voyez-vous, pour arrêter un duel, c'est de se mettre au milieu des combattants.
    (La Petite Niaise, acte 2, sc. 13 [Turin] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.67, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  10. Amour, céleste création qui perpétue la beauté de la nature, viens-tu du hasard ou d'une volonté réfléchie ? Les efforts que ta connaissance fait naître sont étranges ; tu dissipes les ténèbres ; tu donnes la parole aux muets ; aux esprits les plus lourds tu ouvres les voies de la sagesse et de la science.
    (La Petite Niaise, acte 3, sc. 1 [Finée] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.84, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  11. [...] C'est outrager le ciel que porter son affection sur des êtres inférieurs.
    (La Petite Niaise, acte 3, sc. 4 [Lisée] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.87, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  12. Vouloir mettre un frein à la femme, c'est vouloir endiguer les flots. Chimère étrange ! l'amour, parce qu'il est le produit du hasard, se fixe où il lui plaît, et non où le demande la raison.
    (La Petite Niaise, acte 3, sc. 4 [Inès] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.87, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  13. On ne doit pas se marier pour tirer vengeance d'un dédain. Jamais un mariage n'est heureux quand il est motivé par une désir de vengeance.
    (La Petite Niaise, acte 3, sc. 7 [Turin] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.90, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  14. Les aveugles savent se conduire dans le pays où ils sont nés.
    (La Petite Niaise, acte 3, sc. 10 [Finée] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.95, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  15. [...] Nous, les femmes, avons une nature si prompte à la dissimulation, soit par amour, soit par jalousie, que nous feignons avant de naître.
    (La Petite Niaise, acte 3, sc. 10 [Finée] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.95, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  16. La femme précieuse peut parler à la grille, écrire, prodiguer en carrosse, au salon, ses subtilités sur l'amour, l'artifice, sur la jalousie, mais la femme simple, mariée, gouverne sa maison.
    (La Petite Niaise, acte 3, sc. 10 [Laurent] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.94, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  17. La plus sage parole n'a pas la sainteté du silence.
    (La Petite Niaise, acte 3, sc. 10 [Laurent] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.94, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  18. [...] Si un imbécile voyait son entendement dans un miroir, ne se fuirait-il pas lui-même ? La persuasion que l'on est un sage est le plus grand motif de contentement.
    (La Petite Niaise, acte 3, sc. 12 [Pedro] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.100, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  19. Toutes les filles sont jolies quand on ne les voit pas.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 1, sc. 4 [Chacon] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.232, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  20. On dit qu'il suffit de deux beaux yeux pour faire tourner la tête.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 1, sc. 18 [Le Grand Maître] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.260, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  21. Les malheureux n'ont que faire de la vie !
    (La Jolie Fille de Séville, acte 1, sc. 19 [Don Juan] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.266, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  22. Chose étrange et qui échappe à toute explication, deux personnes de nationalité différente pourraient vivre ensemble ; de même deux tigres et deux lions, un hidalgo et un paysan, deux poètes. Mais deux jolies femmes, c'est impossible ; elles se jalouseraient et se porteraient envie éternellement.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 2, sc. 1 [Don Félix] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.268, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  23. O liberté, il n'y a pas de trésors qui te vaillent, jamais prison même avec des grilles d'or ne fut supportable.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 2, sc. 2 [Don Juan] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.271, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  24. La trahison tue l'amour.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 2, sc. 2 [Don Juan] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.272, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  25. [...] L'amour est plus puissant que tous les poisons du monde ; aussi beaucoup l'ont nommé le frère de la mort. Oh ! combien ont péri par lui ! Que de malheurs il cause ! Que de pauvres gens deviennent ses esclaves !
    (La Jolie Fille de Séville, acte 2, sc. 6 [Le Roi] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.280, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  26. D'habitude, les amants prétendent être indifférents pour les choses qu'ils désirent et se font prier pour les choses qu'ils ont le plus à coeur.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 2, sc. 11 [Léonel] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.289, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  27. Le plus brave soldat finit par se rendre et ne perd pas son honneur s'il s'est bien défendu.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 3, sc. 6 [Don Henri] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.330, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  28. Vous n'avez pas détruit mon amour, car l'amour n'est jamais plus grand que lorsqu'il n'est pas partagé, mais par votre courage vous avez rendu sage un insensé. Vous êtes toute en mon pouvoir et cela me suffit. Résister à sa passion est plus glorieux pour un homme que posséder par force une femme.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 3, sc. 6 [Don Henri] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.333, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  29. Un roi doit tenir ses engagements ; sa parole est sacrée.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 3, sc. 10 [Don Henri] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.337, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  30. Je crois avoir gagné plus de renom en dominant ma passion qu'en donnant satisfaction à mes désirs.
    (La Jolie Fille de Séville, acte 3, sc. 14 [Don Henri] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.346, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  31. Le ciel n'a rien créé sur la terre de comparable à l'imagination pour troubler le repos de l'homme. Elle change le feu en glace ; elle se revêt des couleurs du désir : de là naissent la guerre et la paix, la tourmente et le calme. C'est une espèce d'âme qui déçoit plus qu'elle n'éclaire les obscures insinuations.
    (Le Châtiment sans vengeance, acte 2, sc. 7 [Cassandre] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.172, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  32. C'est une merveilleuse invention de la nature d'avoir créé les femmes traîtresses ! Car si elles n'étaient pas fausses, - quelques-unes du moins, je ne dis pas toutes, - les hommes qui les adorent en deviendraient idolâtres.
    (Le Châtiment sans vengeance, acte 2, sc. 12 [Batin] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.177, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  33. Tout est possible à un amour audacieux.
    (Le Châtiment sans vengeance, acte 2, sc. 14 [Frédéric] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.180, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  34. La mélancolie altère la santé.
    (Le Châtiment sans vengeance, acte 2, sc. 15 [Cassandre] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.181, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     
  35. Chez la plupart des grands, la prospérité engendre les vices, l'orgueil, le mérpis des autres.
    (Le Châtiment sans vengeance, acte 3, sc. 5 [Ricardo] in Les chefs-d'oeuvre du théâtre espagnol ancien et moderne, tome 1, p.197, trad. Clément Rochel, Garnier-Frères, 1900)
     

Ossian

  1. Le danger fuit le brave ; la fortune se plaît à couronner l'audace.
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.29, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  2. Et nous aussi, nous cesserons de vivre : tôt ou tard il faut que le brave périsse !
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.52, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  3. [...] Apporte-moi ma harpe. Le désir de chanter vient comme un reflet de lumière fugitive, réchauffer mon âme sombre : car mon âme est triste comme la plaine, lorsque l'obscurité couvre les collines d'alentour, et s'entend par degrés sur les champs qu'éclairait le soleil.
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.71, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  4. Heureux ceux qui sont morts à la fleur de l'âge dans tout l'éclat de leur gloire ! ils n'ont pas vu les tombeaux de leurs amis, ils n'ont pas senti leur arc résister aux vains efforts de leurs mains énervées !
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.77, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  5. Notre jeunesse ressemble au rêve du chasseur : il s'endort sur la colline au doux rayons du soleil ; il se réveille au milieu de l'orage ; l'éclair vole autour de lui, et les vents déchaînés secouent violemment la tête des arbres. Alors son âme se reporte au moment où il s'est endormi, et se rappelle les rêves paisibles de son sommeil.
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.78, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  6. Que les braves tombent en combattant, ou que leur bouclier repousse les traits du trépas, la renommée voue leurs noms au respect des siècles à venir.
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.130, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  7. Heureux ceux qui meurent dans leur jeunesse, quand tout retentit du bruit de leur nom !
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.148, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  8. [...] Les vieillards déclinent par degrés, et voient la renommée de leur jeunesse se perdre dans l'oubli ; ils tombent dans le secret, et souvent ils n'ont plus de fils pour les pleurer. L'indifférence conduit leurs funérailles, et la pierre qui doit conserver leurs noms est posée sans larmes !
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.148, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  9. Astre des nuits, fille du ciel, que j'aime, ô blanche lune, le doux éclat de ton flambeau ! Tu t'avances pleine d'attraits, les étoiles suivent vers l'orient la trace azurée de tes pas. À ton aspect, les nuées s'éclaircissent, et tes rayons argentent leurs flancs obscurs.
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.189, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  10. Soleil, jusqu'à quand te lèveras-tu dans la guerre ? jusqu'à quand rouleras-tu dans les cieux comme un bouclier sanglant ?
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.263, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  11. D'où jaillit dans la vie la source des années ? Où est le terme vers lequel s'arrêtera leur cours ? dans quel abîme vont-elles s'engloutir, chargées de mille destins contraires ?
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.227, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  12. Les guerriers farouches ne se plaisent que dans la mort. Leur mémoire repose avec délices sur les blessures que leurs lances ont faites. L'image des combats se mêle à toutes leurs pensées ; sans cesse on les entend vanter leurs actions.
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.279, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  13. Soleil, fils du matin, tes premiers pas dans le ciel, l'éclat des rayons renaissent chaque jour au-dessus des montagnes, forment le plus doux des spectacles. À ton aspect les coteaux sourient, les vallées étincellent et les ruisseaux nuancés d'azur coulent plus joyeusement.
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.393, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  14. La renommée des guerriers ne subsiste que lorsqu'on accorde à l'ennemi le combat à nombre égal.
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.405, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  15. Que la vie du guerrier est passagère ! Il sort le matin pour joncher la plaine de morts, et le soir ses amis reçoivent son corps glacé. Sa vieille mère et son épouse chérie préparent la fête autour du chêne embrasé ; de temps en temps elles écoutent s'il revient. Elles entendent du bruit ; la lune leur montre une multitude qui s'approche. « Il vient, » disaient-elles en se précipitant avec joie pour aller à sa rencontre ; mais elles rencontrent son cercueil !
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.418, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  16. O vie passagère, tu varies comme les saisons ! Il fut un temps où je souriais dans l'été de la jeunesse, où, comme vous, pins majestueux de Moruth, je bravais l'orage de l'hiver. « Mon feuillage, disais-je alors, sera toujours vert comme le tien, et mes branches fleuriront dans ma vieillesse ! » Mais à présent mes bras desséchés sont dépouillés de toutes leurs feuilles ; et ma chevelure, blanchie comme la tienne, est le jouet des vents et tremble à chaque souffle !
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.422, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  17. Les histoires des temps passés sont des rayons de lumière pour l'âme du barde. Elles ressemblent aux rayons que le soleil épanche sur la bruyère de Morven ; la campagne sourit partout où ils passent, quoique tout soit obscur alentour.
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.439, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  18. La vie a quatre saisons qui roulent sans cesse, comme celles de l'année. Les uns meurent dès leur jeunesse, comme un bouton brisé par le vent ; d'autres tombent comme la feuille que le chaud du jour a brûlée. Plusieurs, tels que ma bien-aimée, expirent sous l'humide climat de l'automne, et bien peu atteignent, comme moi, l'hiver de la vieillesse ! Puisque notre durée est si peu certaine, vivons pour la gloire fugitive que chaque jour peut donner !
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.461, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)
     
  19. Ici-bas, les jours tristes sont passagers, comme les heures de joies !
    (Poèmes Gaéliques recueillis par James Mac-Pherson, p.471, trad. P. Christian, Librairie Hachette, 1872)