Citations ajoutées le 04 février 2012

Johann David Wyss

  1. Les passions ne sont point mauvaises par elles-mêmes, pourvu que nous les maintenions soumises à la raison ; elles paraissent même nous avoir été données par notre Créateur pour donner plus d'activité à nos facultés, que la paresse, naturelle à l'homme, laisserait engendrer. Mais [...] il faut que la raison règle nos passions, qu'elle leur donne un but utile, autrement elles nous ravalent au rang des animaux, ou elles nous conduisent au crime.
    (Le Robinson suisse, p.22 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  2. Il n'y a pas d'autre magie, mon enfant, que l'intelligence de l'homme ; c'est elle qui supplée chez lui à la force, et lui fait exécuter tant de choses qui paraissent merveilleuses.
    (Le Robinson suisse, p.26 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  3. Avec de la patience, de l'ordre, et de la persévérance, on vient à bout de tout !
    (Le Robinson suisse, p.40 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  4. [...] Les résultats de la prévoyance passent quelquefois pour merveilleux, surtout aux yeux des étourdis, qui ne voient pas plus loin que leur nez.
    (Le Robinson suisse, p.77 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  5. [...] Quelque peine qu'il nous en coûte, cultivons notre âme, c'est le terrain que Dieu nous a donné à exploiter, faisons-y germer les semences célestes de bonté, de justice, de modération, dont les fruits sont les actions vertueuses. [...]
    (Le Robinson suisse, p.93 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  6. Défiez-vous, mes enfants, de cet esprit de rivalité dénigrante qui tend à se développer en vous, et qui vous fait juger à la légère les choses que vous ne connaissez point ; on devient facilement injuste en agissant ainsi, et, qui plus est, ingrat.
    (Le Robinson suisse, p.155 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  7. C'est le propre du travail [...] d'abréger [...] le temps ; les jours ont des ailes de plomb pour l'homme oisif, et ils s'envolent avec la rapidité de l'aigle pour celui qui travaille.
    (Le Robinson suisse, p.210 (partie 1), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  8. Celui-là n'a rien fait qui s'arrête au milieu de l'ouvrage.
    (Le Robinson suisse, p.19 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  9. [...] La peur n'est rien quand la victoire est là pour la faire oublier.
    (Le Robinson suisse, p.50 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  10. [...] L'amour-propre, ce stimulant naturel de la paresse humaine [...].
    (Le Robinson suisse, p.75 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  11. [...] La vanité humaine entre toujours pour quelque chose dans nos actions.
    (Le Robinson suisse, p.77 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  12. La peine que l'homme s'est donnée pour arriver à un but quelconque n'est rien en comparaison de la douleur qu'il ressent à voir se perdre le fruit de ses travaux.
    (Le Robinson suisse, p.103 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  13. [...] Il est quelquefois bon d'employer les énigmes pour forcer l'esprit à réfléchir sur des choses que sans cette forme il eût peut-être oubliées.
    (Le Robinson suisse, p.112 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  14. Le souvenir du pays est un de ceux qui ne se perdent pas : l'amour du sol sur lequel on est né, où l'on a joui du premier bonheur, la pensée des lieux auxquels se rattachent nos premières sensations, sont des pensées qui ne meurent point, un amour qui survit à l'âge et qui brûle encore de tout son feu dans le cerveau déjà glacé du vieillard.
    (Le Robinson suisse, p.178 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     
  15. L'espérance [...] est un des plus grands bienfaits que le Ciel ait accordé à l'homme sur la terre ; c'est la fille du courage et la soeur de l'activité, car l'homme courageux ne se désespère jamais, et celui qui espère travaille toujours pour arriver au but de ses désirs. La philosophie de la paresse dit seule que le succès de nos soins est incertain, travaillons toujours avec courage et laissons à Dieu la réussite de nos travaux !
    (Le Robinson suisse, p.208 (partie 2), trad. Élise Voïart, éd. Didier, 1837)
     

William Wordsworth

  1. Bénis soient les moyens que la Nature emploie
    Pour façonner nos coeurs ! tantôt versant la joie
    Sans mélange, et n'offrant de ses aspects divers
    Que ses fleurs, son sourire et ses tendres prés verts.

    (En canot in « Choix de poésies», p.54, trad. Émile Legouis, Les Belles-Lettres, Paris, 1928)
     
  2. Fils sévère du très saint Verbe,
    O Devoir ! lumière du coeur,
    Seul maître de l'âme superbe,
    Le guide et le réprobateur !
    L'essaim des caprices s'envole
    Et meurt devant tes pas divins ;
    Tu calmes la terreur frivole
    Et les fiévreux élans vers des mirages vains.

    (Ode au Devoir in « Choix de poésies», p. 216, trad. Émile Legouis, Les Belles-Lettres, Paris, 1928)
     
  3. Art reposant ! Tout passe et toi seul tu demeures.
    Les matins, les midis, les soirs, toutes les heures
    T'apportent le décor changeant de leur beauté ;

    Et tu donnes, pour l'oeil las des métamorphoses,
    Au court instant surpris dans la fuite des choses
    Le calme dont jouit la seule Éternité !

    (Sur un tableau in « Choix de poésies», p.244, trad. Émile Legouis, Les Belles-Lettres, Paris, 1928)
     
  4. Dans sa marche à travers le monde, le Destin
    Compose avec les bruits de chute et d'agonie
    Une mélancolique et subtile harmonie
    Qui vibre jusqu'à nous comme un concert lointain.

    C'est un éternel chant dont le sens n'est distinct
    Que pour le coeur pensif et l'âme recueillie.
    Le Vrai ne périt pas, mais sa forme vieillie
    Se fond comme le givre au soleil du matin.

    (La Mutabilité in « Choix de poésies», p.264, trad. Émile Legouis, Les Belles-Lettres, Paris, 1928)
     
  5. Ce n'est pas seulement la guerre ni l'amour,
    Ni les maux éclatants d'une âme inconsolée,
    Ni les trônes fameux s'écroulant tour à tour,
    Qui peuvent inspirer la poésie ailée.

    Elle aime l'humble asile où la Paix fait séjour ;
    Il lui plaît de gravir la colline isolée
    Et de voir la chaumière à la fin d'un beau jour
    Qui fume vers le ciel du fond de la vallée.

    (Beauté du calme in « Choix de poésies», p.266, trad. Émile Legouis, Les Belles-Lettres, Paris, 1928)
     
  6. Poète, brise avec la muse, dès le jour
    Où s'éloignent de toi la Pensée et l'Amour.
    As-tu pour compagnons l'Amour et la Pensée,

    Qu'importe si tes yeux sont clos ou grands ouverts !
    Le ciel intérieur répandra la rosée
    De l'inspiration sur tes plus humbles vers.

    (Poésie intérieure in « Choix de poésies», p.276, trad. Émile Legouis, Les Belles-Lettres, Paris, 1928)
     

Christophe-Martin Wieland

  1. Le beau [...] nous plaît par un sentiment naturel, par une délicatesse d'instinct, départie à l'homme seul, à la connaissance qu'il a de plus que toutes les autres espèces d'animaux, de ce qui est beau, gracieux et régulier. Il en résulte que l'amour du beau est, dans les arts comme dans la vie, ce qui distingue l'homme civilisé, perfectionné par la société, des sauvages et des esprits incultes.
    (De l'alliance du beau et de l'utile in Mélanges littéraires, politiques et morceaux inédits, p.65, trad. A. Loève-Veimars et Saint-Maurice, éd. Vernarel et Tenon, Paris, 1824)
     
  2. [...] Tous les arts, toutes les sciences, sans exception, doivent leur extension à cet amour inné dans l'homme du beau et du parfait. Ils ne seraient jamais parvenus à ce degré de splendeur où nous les voyons en Europe, si on les avait circonscrits dans ce qui est utile et nécessaire selon la stricte acception du mot.
    (De l'alliance du beau et de l'utile in Mélanges littéraires, politiques et morceaux inédits, p.66, trad. A. Loève-Veimars et Saint-Maurice, éd. Vernarel et Tenon, Paris, 1824)
     
  3. Une belle pensée d'un auteur original se trouve souvent tellement altérée par les traducteurs successifs, qu'elle finit par être méconnaissable même aux yeux de son père.
    (Des Traducteurs in Mélanges littéraires, politiques et morceaux inédits, p.73, trad. A. Loève-Veimars et Saint-Maurice, éd. Vernarel et Tenon, Paris, 1824)
     
  4. La liberté de la presse est l'intérêt commun de tous les hommes ; c'est à cette liberté que nous devons les lumières et la civilisation dont jouit l'Europe aujourd'hui. Qu'on nous enlève cette liberté, et les lumières disparaîtront aussitôt.
    (Des droits et des devoirs des écrivains in Mélanges littéraires, politiques et morceaux inédits, p.124, trad. A. Loève-Veimars et Saint-Maurice, éd. Vernarel et Tenon, Paris, 1824)
     
  5. La science est pour la raison humaine ce que la lumière est pour les yeux, et on ne peut pas plus cacher l'une à l'oeil de l'âme qu'on ne peut cacher l'autre à notre vue. Tout ce que nous pouvons comprendre, il nous est permis de le savoir.
    (Des droits et des devoirs des écrivains in Mélanges littéraires, politiques et morceaux inédits, p.125, trad. A. Loève-Veimars et Saint-Maurice, éd. Vernarel et Tenon, Paris, 1824)
     
  6. L'homme qui n'est pas certain de sa vocation peut se faire homme de robe, homme d'église, homme d'état, homme de guerre, tout ce qu'il voudra, mais non pas poète.
    (Le Poète in Mélanges littéraires, politiques et morceaux inédits, p.132, trad. A. Loève-Veimars et Saint-Maurice, éd. Vernarel et Tenon, Paris, 1824)
     
  7. [...] L'homme ne peut créer entièrement ; il copie la nature ou ses semblables : ainsi les chefs-d'oeuvre des arts sont toujours le cachet et le gage d'une belle nature
    (De l'idéal chez les Anciens in Mélanges littéraires, politiques et morceaux inédits, p.340, trad. A. Loève-Veimars et Saint-Maurice, éd. Vernarel et Tenon, Paris, 1824)
     
  8. Une nation doit obéir à ses lois, fussent-elles fondées sur un code goth ou lombard, aussi longtemps qu'elle n'a pas la force et les lumières nécessaires pour se donner une constitution plus conforme aux progrès de sa civilisation.
    (Sur Joseph II in Mélanges littéraires, politiques et morceaux inédits, p.393, trad. A. Loève-Veimars et Saint-Maurice, éd. Vernarel et Tenon, Paris, 1824)
     
  9. La musique est le langage des passions ; mais toutes les passions ne gagnent pas à être mises en musique.
    (De l'Opéra allemand in Mélanges littéraires, politiques et morceaux inédits, p.422, trad. A. Loève-Veimars et Saint-Maurice, éd. Vernarel et Tenon, Paris, 1824)