Citations ajoutées le 1er juin 2010

Umberto Eco

  1. Ne pas supporter Dieu : certainement une bonne raison pour susciter l'ire de tous ceux qui s'en servent comme une arme.
    (Préface au livre de José Saramago : Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.11, le Cherche Midi, 2010)
     
  2. [...] nier Dieu est à la portée de tous, polémiquer avec les religions remet en cause les structures sociales.
    (Préface au livre de José Saramago : Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p., le Cherche Midi, 2010)
     

José Saramago

  1. Comme c'est toujours le cas et comme ce sera toujours le cas, la question centrale de toute organisation sociale humaine, dont découlent toutes les autres et à laquelle toutes finissent par concourir, est la question du pouvoir, et le problème théorique et pratique qui se pose à nous consiste à identifier qui le détient, à vérifier comment il y est arrivé, à contrôler l'usage qu'il en fait, les moyens dont il se sert et les fins qu'il vise.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.41, le Cherche Midi, 2010)
     
  2. Il est temps [que l'impatience] soit remarquée dans le monde pour qu'apprennent quelque chose ceux qui préfèrent que nous nous nourrissions d'espérance. Ou d'utopies.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.46, le Cherche Midi, 2010)
     
  3. En vérité, le seul vrai péché mortel est l'hypocrisie.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.59, le Cherche Midi, 2010)
     
  4. [...] Dieu est le silence de l'univers et l'homme le cri qui donne du sens à ce silence.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.59, le Cherche Midi, 2010)
     
  5. Permettez-nous donc de redire que Dieu, depuis toujours un problème, est, maintenant, le problème.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.76, le Cherche Midi, 2010)
     
  6. « Et je demande aux économistes politiques, aux moralistes, s'ils ont déjà calculé le nombre d'individus qu'il faut forcément condamner à la misère, au travail disproportionné, à la démoralisation, à l'enfance, à l'ignorance crapuleuse, au malheur insurmontable, à la pénurie absolue, pour produire un riche ? » Almeida Garrett (1799-1854)
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.103, le Cherche Midi, 2010)
     
  7. Parce que, qu'on le veuille ou non, s'il est vrai que l'habit ne fait pas le moine, l'uniforme, lui, fait toujours le général.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.108, le Cherche Midi, 2010)
     
  8. Si on me demande de classer par ordre de priorité la charité, la justice et la bonté, je donnerais la première place à la bonté, la deuxième à la justice et la troisième à la charité. Parce que la bonté, à elle seule, dispense déjà la justice et la charité, parce que la justice juste contient en soi déjà une charité suffisante. La charité est ce qui reste quand il n'y a ni bonté ni justice.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.112, le Cherche Midi, 2010) ?
     
  9. [...] l'auteur de Fictions, que je continue à considérer comme l'inventeur de la littérature virtuelle, cette littérature à lui qui semble s'être dégagée de la réalité pour mieux en révéler les invisibles mystères.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.148, le Cherche Midi, 2010)
     
  10. Si le ridicule tuait, il ne resterait plus un seul homme politique ou un seul soldat israélien debout, ces spécialistes en cruauté, ces docteurs en mépris qui regardent le monde du haut de l'insolence qui est la base de leur éducation. Nous comprenons mieux le Dieu biblique quand nous connaissons ceux qui le suivent. Jéhovah, ou Yahvé, ou quel que soit le nom qu'on lui donne, est un Dieu rancunier et féroce que les Israéliens gardent en permanence actualisé.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.154, le Cherche Midi, 2010)
     
  11. J'ai l'habitude de dire que celui qui n'a pas la patience de lire mes livres devrait survoler au moins les épigraphes parce que par elles il saura tout.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.160, le Cherche Midi, 2010)
     
  12. [...] la planète serait bien plus pacifique si nous étions tous athées. La nature humaine étant ce qu'elle est, il est clair que d'autres prétextes ne manqueraient pas à toutes les bisbilles possibles et imaginables, mais nous serions libérés de cette idée infantile et ridicule de croire que notre Dieu est le meilleur de tous les dieux qu'on trouve par ici et que le paradis qui nous attend est un hôtel cinq étoiles. Plus encore, je crois que nous réinventerions la philosophie.
    (Le Cahier, trad. Marie Hautbergue, p.205, le Cherche Midi, 2010)