Citations ajoutées le 24 janvier 2010

Alfred Bougeard

  1. [...] l'oubli, cette mer immense où sont englouties tant de richesses intellectuelles, que c'est d'elle qu'il serait vrai de dire qu'elle enferme en son sein plus de trésors que les hommes n'en possèdent sur terre.
    (Les Moralistes oubliés, p.15, Michel Lévy, 1858)
     
  2. La vérité a tant de facettes et l'oeil de l'homme si peu d'entendue, que peut-être ne nous trompons-nous si souvent que pour vouloir trop affirmer.
    (Les Moralistes oubliés, p.16, Michel Lévy, 1858)
     
  3. En général, le tort des femmes qui écrivent est de vouloir être hommes plus qu'hommes ; il résulte de cette déviation qu'elles ne sont plus même femmes, et, conséquemment, ne produisent rien de bon ; car l'hermaphrodisme physique ou intellectuel n'a jamais rien créé, ne créera jamais quoi que ce soit.
    (Les Moralistes oubliés, p.23, Michel Lévy, 1858)
     

Étienne Coenilhé

  1. Personne n'ose dire ni même penser qu'il ne se connaît pas : en faut-il davantage pour prouver que l'on peut et que l'on doit se connaître.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.17, Michel Lévy, 1858)
     
  2. Il semble que les sots font tout ce qu'ils peuvent pour paraître ce qu'ils sont, quand ils se trouvent avec des gens d'esprit.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.17, Michel Lévy, 1858)
     
  3. S'il nous est difficile de connaître les défauts des personnes que nous aimons, comment apercevrions-nous les nôtres ?
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.17, Michel Lévy, 1858)
     
  4. L'homme n'est content de soi que lorsqu'il écoute toujours la raison, ou qu'il ne l'écoute jamais.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.18, Michel Lévy, 1858)
     
  5. Une femme peut être surprise d'avoir pris de l'amour, mais elle ne l'est jamais d'en avoir donné.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.18, Michel Lévy, 1858)
     
  6. Les fous reçoivent les conseils des sages, comme les sages reçoivent les conseils des fous.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.18, Michel Lévy, 1858)
     
  7. La vertu disparaît aussitôt qu'on veut la faire paraître.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.18, Michel Lévy, 1858)
     
  8. Nous regardons presque des mêmes yeux ceux qui refusent de nous faire plaisir et ceux qui cherchent à nous nuire, comme si tout le monde était obligé de concourir à notre félicité.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.18, Michel Lévy, 1858)
     
  9. Les flatteurs trouvent leur compte auprès des grands, comme les médecins auprès des malades imaginaires ; ceux-ci payent pour les maux qu'ils n'ont pas, et les autres pour des vertus qu'ils devraient avoir.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.18, Michel Lévy, 1858)
     
  10. Il est plus facile aux belles personnes d'être chastes que d'en avoir la réputation.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.19, Michel Lévy, 1858)
     
  11. La plupart des vieilles gens parlent souvent de leur âge et de la mort ; mais il y en a peu qui veulent qu'on leur en parle.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.19, Michel Lévy, 1858)
     
  12. Quoique la vraie félicité soit inséparable de la vertu, on veut toujours être heureux avant que de devenir sage.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.19, Michel Lévy, 1858)
     
  13. On tâche volontiers d'inspirer de l'amour à la personne qu'on veut épouser ; mais bientôt on croit que c'est à elle à nous en donner.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.19, Michel Lévy, 1858)
     
  14. Il n'y a presque personne qui ne fût plus obligeant, s'il était plus assuré de la reconnaissance.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.19, Michel Lévy, 1858)
     
  15. Les plus habiles gens auraient fait de grandes sottises dans certaines occasions, si les sots n'avaient pris les devants.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.19, Michel Lévy, 1858)
     
  16. On loue la beauté d'une jeune fille avant même qu'elle s'en aperçoive ; mais, ensuite, elle s'obstine à l'admirer lorsque les autres n'y pensent plus.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.20, Michel Lévy, 1858)
     
  17. L'empire des sens est bien plus étendu que celui de la raison ; c'est pourquoi l'on forme des doutes sur les discours, et l'on décide sur les exemples.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.20, Michel Lévy, 1858)
     
  18. Nous reconnaissons les autres dans leurs défauts, et nous tâchons toujours de nous reconnaître dans leurs bonnes qualités.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.20, Michel Lévy, 1858)
     
  19. On donne souvent un tour si malin aux fautes que l'on critique dans les autres, que l'on ne serait pas si coupable de les avoir faites et de n'en point parler.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.20, Michel Lévy, 1858)
     
  20. Il en est des espérances comme des prédictions : pour une qui réussit, il y en a mille qui sont fausses.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.20, Michel Lévy, 1858)
     
  21. Nous goûtons quelquefois mieux les douceurs de l'amitié quand nos amis nous racontent leurs peines, que lorsqu'ils nous font le détail de leurs bonnes fortunes.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.21, Michel Lévy, 1858)
     
  22. La jalousie, qui semble n'avoir pour objet que la personne qu'on aime, prouve cependant mieux que toutes les autres passions que l'on n'aime pas soi-même.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.21, Michel Lévy, 1858)
     
  23. La jalousie semble annoncer sans cesse qu'elle veut cacher un trésor qu'on peut enlever avec facilité.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.21, Michel Lévy, 1858)
     
  24. Il est permis d'être plus habile que les autres, mais il est dangereux de le paraître.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.21, Michel Lévy, 1858)
     
  25. Quand on a besoin des autres, il est plus important de connaître leurs défauts que leurs bonnes qualités.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.21, Michel Lévy, 1858)
     
  26. Quand on parle de soi, on doit toujours craindre de devenir sot.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.21, Michel Lévy, 1858)
     
  27. Pendant la vie de certains grands, on ajoute souvent foi aux discours des flatteurs ; mais, après leur mort, on interprète le silence des gens de bien.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.22, Michel Lévy, 1858)
     
  28. L'amour-propre nous fait supporter nos défauts avec plaisir quand ils ne sont pas connus ; mais il devient un terrible censeur quand les autres nous en font sentir le ridicule.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.22, Michel Lévy, 1858)
     
  29. Il y a des gens si habiles, qu'ils trouvent le secret de passer pour modestes et de contenter leur vanité.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.22, Michel Lévy, 1858)
     
  30. Les consolations ne font plaisir qu'à ceux qui sentent qu'ils ne seront pas longtemps affligés.
    (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.22, Michel Lévy, 1858)
     

Madeleine de Puisieux

  1. La première marque d'indifférence, c'est de ne s'en pas fâcher ; la dernière, de ne plus s'en apercevoir.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.27, Michel Lévy, 1858)
     
  2. Les grands seraient bien moins fiers de leur élévation, s'ils pouvaient pénétrer les esprits, et voir la place qu'ils y ont.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.27, Michel Lévy, 1858)
     
  3. Il y a des gens qui conviennent dans le coeur des fautes qu'ils font, mais qui les défendent de bouche.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.27, Michel Lévy, 1858)
     
  4. Il faut se tromper avec tout le monde plutôt que d'être sage tout seul.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.28, Michel Lévy, 1858)
     
  5. Il faut avoir de la sagesse pour soi et tous les dehors de la folie pour les autres.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.28, Michel Lévy, 1858)
     
  6. Les sots ne font point de grandes fautes ; la nature les a dédommagés de la sottise par la circonspection.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.28, Michel Lévy, 1858)
     
  7. Il n'y a, pour ainsi dire, que les méchants qui soient conséquents.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.28, Michel Lévy, 1858)
     
  8. Il ne faut rien montrer d'imparfait. Les femmes ont bien cette politique. Elles ne se laissent voir qu'après leur toilette. Celles qui y souffrent compagnie ont mis ordre à tout auparavant.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.28, Michel Lévy, 1858)
     
  9. Les hommes regardent les femmes avec une indulgence très nécessaire à la satisfaction des uns et des autres ; sans cela, que deviendraient-elles, et eux aussi ?
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.28, Michel Lévy, 1858)
     
  10. Les femmes ne sont bonnes que pour une chose, et ce n'est pas pour vivre en société.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.29, Michel Lévy, 1858)
     
  11. La pénétration, c'est l'oeil de l'esprit : l'esprit peut bien aller sans elle ; mais elle ne va point sans l'esprit.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.29, Michel Lévy, 1858)
     
  12. Il y a loin du plaisir à la volupté : ils se joignent quelquefois, mais ils se sentent séparément. La volupté vient de l'âme, le plaisir vient des sens ; aussi tout le monde prend-il du plaisir, parce que tout le monde a des sens. Mais la volupté étant un sentiment délicat, dépendant de l'esprit et du goût, il y a les trois quarts du monde qui n'ont jamais senti la volupté.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.29, Michel Lévy, 1858)
     
  13. On rougit plus d'une sottise que d'une méchanceté ; et peut-être a-t-on raison : les sots sont sots sans ressource ; les méchants peuvent devenir bons.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.29, Michel Lévy, 1858)
     
  14. Il ne faut pas être trop aimé pour être respecté.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.29, Michel Lévy, 1858)
     
  15. un homme ne plaît guère le lendemain quand il n'a pas plu le premier jour.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.30, Michel Lévy, 1858)
     
  16. La façon d'obliger est un des grands traits qui marquent le caractère. L'activité à rendre service prouve la générosité ; le silence sur les services rendus, la grandeur d'âme.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.30, Michel Lévy, 1858)
     
  17. En amour, la plus belle conquête à mon sens, c'est celle qui coûte ; et la plus difficile à conserver, celle qui n'a rien coûté.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.30, Michel Lévy, 1858)
     
  18. Les femmes ne craignent pas d'être soupçonnées de plusieurs amants, et elles ne voudraient pas en avouer un.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.30, Michel Lévy, 1858)
     
  19. La constance est la seule indiscrétion qui soit excusable.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.30, Michel Lévy, 1858)
     
  20. Rien ne flatte tant que les préférences. Aussi rien n'est-il si choquant que le pis aller. Les hommes le sont de la plupart des femmes. Ils rougiraient d'avoir été acceptés, s'ils savaient le motif qui a déterminé pour eux. Combien d'hommes trompés ! combien de femmes qui font sonner leur infidélité bien haut, et qui seraient fort embarrassées d'il fallait y manquer !
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.30, Michel Lévy, 1858)
     
  21. Les grands sont presque tous ignorants, et ils n'ont d'autres moyens de ne le point paraître, que d'avoir auprès d'eux des gens qui ne le soient pas.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.31, Michel Lévy, 1858)
     
  22. Laissez votre fils avec les préceptes de religion qu'on lui aura donnés. Si par hasard il les conserve, tant mieux pour son salut, tant pis pour son avancement et pour son esprit ; on ne fait son chemin dans le monde que par des vices que la religion ne permet pas de suivre ; cependant, il faut faire son chemin.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.31, Michel Lévy, 1858)
     
  23. Si votre fils est né sans courage, il en montrera peut-être, mais il n'en aura jamais.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.31, Michel Lévy, 1858)
     
  24. Les enfants, plus raisonnables en cela que leurs parents, ne voient dans ceux qui les approchent que les qualités personnelles.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.31, Michel Lévy, 1858)
     
  25. Tirer sur la naissance des gens, c'est n'en avoir point de mal à dire ; se jeter sur la naissance des gens, c'est n'en avoir pas de bien à dire.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.32, Michel Lévy, 1858)
     
  26. La fierté est la marque du courage.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.32, Michel Lévy, 1858)
     
  27. Méfiez-vous de l'avidité de ceux qui refusent ce qui semble leur convenir.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.32, Michel Lévy, 1858)
     
  28. Il faut être longtemps à faire ce qui doit durer longtemps.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.32, Michel Lévy, 1858)
     
  29. On doit oublier ses sottises et jamais celles des autres. Pour les siennes, il est inutile de se les rappeler ; et l'on trouve dans celles des autres de quoi se corriger.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.32, Michel Lévy, 1858)
     
  30. Quand les hommes croient changer de conduite, ils ne font que changer de tempérament.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.32, Michel Lévy, 1858)
     
  31. J'aime mieux une erreur qui fait mon bonheur qu'une évidence qui me désespère.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.33, Michel Lévy, 1858)
     
  32. Il y a plus de fausseté dans nos procédés que d'injustice dans l'estimation de notre mérite.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.33, Michel Lévy, 1858)
     
  33. On peut rire de rien, mais il faut pleurer de quelque chose.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.33, Michel Lévy, 1858)
     
  34. Le bonheur est une boule après laquelle nous courons quand elle roule, et que nous poussons du pied quand elle s'arrête.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.33, Michel Lévy, 1858)
     
  35. La nature voudrait que nous sortissions de ce monde comme nous y sommes entrés, sans nous en apercevoir ; mais la superstition s'y oppose.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.33, Michel Lévy, 1858)
     
  36. Plus on a de bons sens, plus on est difficile à consoler.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.33, Michel Lévy, 1858)
     
  37. Les hommes se devraient garder de jouer avec les femmes pour deux raisons : la première, qu'on n'ignore pas et qu'on peut dire, c'est qu'elles jouent mal ; et la seconde, qu'on n'ignore pas davantage, mais que l'on ne dit point, c'est qu'elles sont friponnes.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.33, Michel Lévy, 1858)
     
  38. Une femme dit qu'un homme est ingrat, on entend à merveille qu'elle l'a mis à portée de l'être. Les femmes trompées n'ont qu'un parti à prendre : c'est d'oublier leurs bontés, ou, si elles y tiennent, de s'en venger secrètement, en disant publiquement du bien de celui qu'intérieurement elles voudraient accabler.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.34, Michel Lévy, 1858)
     
  39. Vouloir corriger un homme fait de ses défauts, ou un jeune homme de sa présomption, c'est entreprendre l'impossible ; comme on ne donne pas les bonnes qualités, on ne guérit personne des mauvaises, et chacun reste comme il est.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.34, Michel Lévy, 1858)
     
  40. La négligence est la première marque du changement : aussi les femmes qui ont ordinairement de l'expérience sur ces matières devraient rompre au premier oubli.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.34, Michel Lévy, 1858)
     
  41. Une belle femme fort sage reste avec sa vertu et la fortune avec laquelle elle est née ; veut-elle l'augmenter, ce n'est qu'au moyen d'un sacrifice que les femmes galantes connaissent bien. On nous a ôté tous les moyens de nous élever avec décence : il ne nous en reste qu'un qui, même en nous élevant, nous avilit et nous rend les dernières des femmes.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.35, Michel Lévy, 1858)
     
  42. Une belle apparence décide : tout le monde est l'ami qu'une belle chose, sans se donner la peine d'examiner si elle est bonne. Il faut donc montrer le beau, mais ne pas s'y fier.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.35, Michel Lévy, 1858)
     
  43. Tous les hommes sont nés pour être utiles, et ils le sont tous quand ils veulent ; il n'y en a pas un qui ne soit propre à quelque chose.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.35, Michel Lévy, 1858)
     
  44. Il y a plus d'habileté à se tirer bien d'une aventure délicate qu'à l'entreprendre ; presque tous les commencements sont beaux, les milieux fatigants et les fins pitoyables.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.35, Michel Lévy, 1858)
     
  45. Il n'est permis qu'à l'hymen d'introduire la lassitude et l'ennui ; l'amour ne les amène que quand il disparaît, et il leur cède la place quand il n'y a plus rien à désirer.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.36, Michel Lévy, 1858)
     
  46. L'essentiel de la société est de se rendre nécessaire et de l'être.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.36, Michel Lévy, 1858)
     
  47. Il faut voir les malheureux pour les consoler ou pour les obliger ; mais il ne faut pas être de moitié avec eux dans leurs affaires. Le malheur est une contagion qui se communique.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.36, Michel Lévy, 1858)
     
  48. L'inconstance est un obstacle au bonheur, l'habitude est pire encore.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.36, Michel Lévy, 1858)
     
  49. La paresse tue les oeuvres : l'esprit sert à un paresseux à peu près comme un bel ornement à l'extrémité d'un dôme : c'est pour le plaisir et pour l'agrément des autres.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.36, Michel Lévy, 1858)
     
  50. Ce n'est pas assez de la science à un savant, il lui faut des vertus sociales ; sans elles, qu'il reste dans son cabinet.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.37, Michel Lévy, 1858)
     
  51. Est-il possible que notre bonheur dépende d'une fleur aussi facile à faner que la beauté ! Mais les femmes d'esprit comme les autres n'entendent pas raison là-dessus, malgré tout ce qui leur reste pour les consoler. L'expérience nous apprend que les hommes ne sacrifient qu'à la beauté et à la jeunesse ; et nous voulons des sacrifices.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.37, Michel Lévy, 1858)
     
  52. L'amour est comme les liqueurs fortes pour ceux que les aiment ; ils ont beau se dire qu'elles les tuent, ils y reviennent.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.37, Michel Lévy, 1858)
     
  53. Il n'est de bonheur que pour les coquettes.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.37, Michel Lévy, 1858)
     
  54. Un esprit paresseux est comme un faux orage qui ne produit que des éclairs.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.37, Michel Lévy, 1858)
     
  55. Les personnes de beaucoup de mérite ne doivent faire remarquer leurs qualités que par degrés ; il ne faut pas fatiguer la curiosité, mais plutôt la faire naître et l'exciter ; les choses poussées au plus haut point nous étonnent, mais ne nous occupent pas longtemps ; l'étonnement fait place à l'admiration ; l'admiration cède bientôt à l'habitude, et, de l'habitude au dégoût, il n'y a qu'un pas.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.38, Michel Lévy, 1858)
     
  56. L'art fait presque la moitié du chemin qui mène à la perfection.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.38, Michel Lévy, 1858)
     
  57. La première provision d'un auteur qui commence d'écrire, c'est le bon goût. Le savoir s'acquiert après ; on a le temps d'attendre ; car le goût s'avance et se perfectionne toujours, et ne se perd plus, quand une fois on en a.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.38, Michel Lévy, 1858)
     
  58. L'art est une coquetterie du goût, qui réveille l'attention ; mais il en faut si peu que rien, pas plus qu'à une belle femme pour conserver un amant qu'elle aimerait beaucoup.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.38, Michel Lévy, 1858)
     
  59. L'équité est la preuve d'un excellent jugement.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.39, Michel Lévy, 1858)
     
  60. Les âmes tendres ne sont pas faites pour être libres.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.39, Michel Lévy, 1858)
     
  61. Les grandes joies sont indiscrètes.
    (Les caractères in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.39, Michel Lévy, 1858)
     

A. Basta

  1. Un roi sur le trône, un prêtre à l'autel, une jolie femme dans le monde, un acteur en scène, lasseraient toute admiration, - sans les coulisses.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.239, Michel Lévy, 1858)
     
  2. La malice est à l'esprit ce que la coquetterie est à la beauté : elle lui donne du piquant et séduit sans attacher.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.239, Michel Lévy, 1858)
     
  3. Faites du bien sans regarder qui vous obligez, de peur de fermer votre âme à la pitié.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.239, Michel Lévy, 1858)
     
  4. Nous naissons, vivons et mourons avec les mêmes vices, les mêmes goûts et les mêmes penchants : l'éducation en modifie une partie, la jeunesse développe l'autre, et la vieillesse couvre le tout d'une couche de glace.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.240, Michel Lévy, 1858)
     
  5. Qu'est-ce que l'amour ? Une fièvre passagère qui prend par un frémissement et finit par un bâillement.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.240, Michel Lévy, 1858)
     
  6. L'homme aime peu et souvent ; la femme beaucoup et rarement.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.240, Michel Lévy, 1858)
     
  7. La guerre est une mer de sang où le brave plonge à mi-corps, et le héros tout entier.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.240, Michel Lévy, 1858)
     
  8. La paresse est le narcotique de nos facultés.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.240, Michel Lévy, 1858)
     
  9. La douceur est à la femme ce que le sucre est aux fruits : il ajoute à sa qualité.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.240, Michel Lévy, 1858)
     
  10. La fatuité dans un homme lui fait perdre une partie de ses avantages.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.240, Michel Lévy, 1858)
     
  11. La beauté, tant parfaite soit-elle, ne peut, à elle seule, captiver aussi longtemps que l'esprit : on se lasse d'admirer, mais non d'être compris.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.241, Michel Lévy, 1858)
     
  12. L'esprit, joint à la beauté, double les jouissances des sens par l'imagination, et ennoblit le plaisir animal.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.241, Michel Lévy, 1858)
     
  13. La laideur est un mécompte de la nature ; les femmes qui ont à s'en plaindre, n'en pardonnent pas la remarque.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.241, Michel Lévy, 1858)
     
  14. L'homme d'esprit remarquablement laid est le premier à faire les honneurs de sa figure. La femme a rarement ce courage, et il semble au-dessus de ses forces.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.241, Michel Lévy, 1858)
     
  15. Quel est celui qui, le Décalogue sous les yeux et la main sur la conscience, peut dire n'avoir jamais volé ou dérobé en quoi que ce soit.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.241, Michel Lévy, 1858)
     
  16. La louange est un jonc flexible dont se sert le flatteur pour tresser des couronnes à la vanité.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.241, Michel Lévy, 1858)
     
  17. La misère est une livrée qui s'ennoblit ou s'avilit selon l'individu qui la porte.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.242, Michel Lévy, 1858)
     
  18. L'égoïsme est une paralysie de l'âme.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.242, Michel Lévy, 1858)
     
  19. La jeunesse dissipe pour vivre, et la vieillesse amasse pour mourir.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.242, Michel Lévy, 1858)
     
  20. Il n'est pas donné à tout le monde de savoir écouter ; c'est une science qui fait des amis.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.242, Michel Lévy, 1858)
     
  21. La femme qui fait payer l'amour vend ce qu'elle n'a pas.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.242, Michel Lévy, 1858)
     
  22. Le bonheur est le sommeil de l'amour, le chagrin en est le réveil.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.242, Michel Lévy, 1858)
     
  23. L'homme d'esprit n'est pas toujours aimable ; mais l'homme aimable a toujours de l'esprit.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.242, Michel Lévy, 1858)
     
  24. Quelques parcelles d'or, au milieu d'un tas de fange, voilà le coeur humain.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.243, Michel Lévy, 1858)
     
  25. Soleil d'hiver, amour de vieillard, ne sauraient vivifier ni fleurs ni femmes.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.243, Michel Lévy, 1858)
     
  26. La raison est le bourreau du plaisir.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.243, Michel Lévy, 1858)
     
  27. Pour demander, il faut savoir attendre ; et, pour donner, savoir se hâter.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.243, Michel Lévy, 1858)
     
  28. L'homme reproche à la femme d'être dissimulée, et, chaque jour, il lui en apprend la nécessité. Celle qui ne peut pas dire : Je veux, est bien obligée d'en traduire l'expression par une périphrase.
    (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.243, Michel Lévy, 1858)