Citations ajoutées le 05 mars 2009

  
Goethe

  1. Personne ne doit et ne peut dévoiler les mystères de l’existence humaine ; il y a sur le chemin de la vie des pierres contre lesquelles tout voyageur vient heurter. C’est au poète de les signaler.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.107, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  2. Ce ne serait pas la peine de vivre jusqu’à soixante-dix ans si toute la sagesse du monde n’était que folie devant Dieu.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.107, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  3. La vérité ressemble à Dieu ; elle n’apparaît pas immédiatement. Nous devons la deviner sous ses manifestations.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.108, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  4. Le véritable disciple apprend à connaître l’inconnu par le connu ; et se rapproche ainsi du maître.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.108, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  5. Mais les hommes ne peuvent facilement dégager l’inconnu, car ils ne savent pas que leur raison suit les mêmes procédés que la nature.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.108, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  6. Les dieux nous apprennent à imiter leurs propres oeuvres. Cependant, nous ne savons que ce que nous faisons ; nous ne connaissons pas ce que nous imitons.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.108, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  7. Les hommes se sont créé eux-mêmes des lois, sans savoir sur quoi ils les portaient ; mais l’ordre qui règne dans la nature est l’ouvrage des dieux.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.108, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  8. Ce que les hommes ont établi de bien ou de mal n’est pas toujours conforme au but ; mais ce que font les Dieux, que cela paraisse bon ou mauvais, est toujours à sa place.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.109, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  9. Je veux montrer que les arts de l’homme ressemblent aux phénomènes de la nature qui s’accomplissent d’une manière visible ou mystérieuse.
    Il en est ainsi de l’art divinatoire ; il connaît le passé dans ce qui se révèle à nos yeux ; il voit ce qui est caché ; le présent lui révèle l’avenir ; dans la mort il surprend la vie, et il trouve un sens à ce qui n’en a pas.
    C’est ainsi que l’homme instruit connaît toujours bien la nature de l’homme, tandis que l’ignorant la voit tantôt d’une façon, tantôt d’une autre, et chacun d’eux la reproduit à sa manière.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.109, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  10. Si du rapprochement des deux sexes naît un enfant, on peut dire que le connu a engendré l’inconnu. D’un autre côté si l’intelligence encore obscure de l’enfant reçoit des idées claires, il devient homme et apprend à connaître l’avenir par le présent.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.110, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  11. Sans vouloir comparer le principe vital, qui est périssable, à l’âme immortelle, il y a cependant aussi de la raison dans ce qui est purement vivant. Ainsi, l’estomac sait très bien s’il a faim ou s’il a soif.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.111, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  12. C’est ainsi que l’art de lire dans l’avenir a du rapport avec la nature humaine. Pour l’observateur éclairé, ils sont tous deux toujours d’accord. Cette harmonie échappe à l’esprit borné.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.111, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  13. Le fer se ramollit dans la forge par l’action du feu qui lui enlève les matières superflues. Lorsqu’il est purifié, on le bat et on le rend flexible, puis on lui donne de la solidité par la trempe. Il en est de même de l’éducation.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.111, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  14. Puisque nous sommes persuadés que celui qui contemple le monde intellectuel et possède la véritable idée du beau peut aussi connaître leur principe qui se dérobe aux regards des sens, tâchons, selon nos forces, de nous rendre compte à nous-mêmes, autant que ce sujet est susceptible de clarté, de la manière dont nous pouvons contempler la beauté de l’esprit et de l’univers.
    Supposons donc que nous ayons sous les yeux deux blocs de pierre, l’un informe, l’autre façonné par l’art, une statue représentant un personnage humain ou divin. Si c’est une divinité, ce sera, si l’on veut, une Grâce ou une Muse ; si c’est un personnage humain, ce ne sera pas tel homme en particulier, mais plutôt un idéal, qui réunit tous les traits de la beauté épars dans la nature.
    Cette pierre, dont l’art a su tirer une belle représentation, vous paraît belle ; cependant, ce n’est pas la pierre qui est belle, car autrement cet autre bloc serait beau lui-même ; c’est que le premier possède une forme qui lui a été donnée par l’art.
    La matière n’avait pas d’elle-même cette forme ; celle-ci était dans l’imagination de l’artiste avant de passer dans la pierre. Et cependant, elle n’était pas dans l’artiste parce qu’il avait des yeux et des mains, mais parce qu’il avait le génie de l’art.
    Ainsi, l’imagination de l’artiste renferme encore une idée supérieure de la beauté ; car la forme idéale qu’il conçoit ne passe pas dans la pierre ; elle reste dans son imagination, et fait naître une seconde forme inférieure, qui ne conserve pas sa pureté, et ne répond pas complètement aux yeux de l’artiste, mais seulement autant que la matière rebelle obéit à l’art.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.111, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  15. Mais si l’art réalise des idées qu’il tire de lui-même et de son propre fond, et cela d’après un type fourni par la raison qui l’inspire dans toutes ses créations, il est donc vrai que c’est l’intelligence qui possède cette beauté supérieure de l’art, beauté plus vraie et plus parfaite que tout ce qui s’offre à nos regards.
    En effet, puisque la forme en passant dans la matière se projette au-dehors, elle devient plus faible que celle qui reste immobile dans son principe. Car ce qui s’éloigne du centre sort de soi-même ; ainsi la force qui procède de la force, la chaleur communiquée par la chaleur, de même la beauté qui émane de la beauté. La cause productive doit donc être supérieure à ses effets. Ce n’est pas la musique dans son enfance qui a fait le musicien, mais la vraie musique, la musique idéale qui engendre cette musique dont les sons frappent nos oreilles.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.113, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  16. Si quelqu’un se croyait en droit de mépriser les arts parce qu’ils imitent la nature, on pourrait lui répondre que la nature elle-même à des modèles qu’elle imite. En outre, les arts n’imitent pas précisément les objets tels que nous les avons sous les yeux ; ils remontent à ces idées de la raison qui sont les lois de la nature et auxquelles elle se conforme dans ses oeuvres. Il y a plus, l’art tire beaucoup de lui-même, et d’un autre côté ajoute beaucoup à la nature ; il lui donne ce qui lui manque en perfection, parce que c’est lui qui possède la vraie beauté. Phidias a pu représenter Jupiter, quoiqu’il n’en trouvât pas le modèle autour de lui ; mais il concevait par la pensée le Dieu tel qu’il devait se manifester aux regards des hommes.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.114, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  17. On ne doit pas en vouloir aux idéalistes anciens et modernes de ce qu’ils prennent si vivement à coeur de faire prévaloir l’être unique d’où tout est sorti, où tout doit rentrer. Car le principe qui répand la vie et l’ordre dans la nature est peut-être tellement confondu avec ses manifestations qu’il peut à peine conserver son existence indépendante. D’un autre côté, nous devenons trop exclusifs, lorsque nous refoulons le principe formateur des êtres et la forme la plus haute dans une unité qui se dérobe aux sens et à la conscience.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.115, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  18. La nouvelle philosophie de nos voisins de l’ouest prouve que les hommes ont beau faire, et les nations aussi bien que les hommes, ils reviennent toujours à leur caractère primitif. Et comment en serait-il autrement, puisque c’est lui qui détermine leur nature et leur manière de vivre ?
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.115, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  19. Les Français ont abandonné le matérialisme, et dans l’explication du principe du monde ils ont reconnu davantage la nécessité de faire intervenir l’esprit et la vie. Ils se sont affranchis du sensualisme et ont accordé à la nature humaine un développement libre et spontané. Ils admettent en elle une puissance créatrice et ne cherchent plus à expliquer les arts par l’imitation de la nature extérieure. Puissent-ils persévérer dans cette voie.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.116, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  20. Une philosophie éclectique n’est pas possible ; mais il peut y avoir des philosophes éclectiques.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.116, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  21. Un éclectique, c’est celui qui choisit dans tout ce qui l’environne, dans tout ce qui se passe autour de lui, ce qui est conforme à sa nature et se l’approprie.
    Il faut entendre dans le même sens tout ce qui s’appelle culture et perfectionnement, au point de vue à la fois théorique et pratique.
    Deux philosophes éclectiques pourraient par conséquent être deux adversaires déclarés, si, nés avec des dispositions opposées, ils s’étaient approprié, chacun de son côté, dans tous les systèmes, ce qui convient à leur caractère. Il suffit de jeter un coup d’oeil autour de soi pour voir que chaque homme se comporte toujours ainsi, et par conséquent ne comprend pas pourquoi il ne peut ramener les autres à son opinion.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.116, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  22. Il est rare que le vieillard le plus avancé en âge devienne pour lui-même un personnage historique, et que ses contemporains lui apparaissent sous le même aspect. Aussi ne peut-il s’entendre avec personne.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.117, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  23. Si on y regarde de plus près, on trouvera que pour l’historien lui-même, l’histoire n’est pas facilement de l’histoire. Chaque écrivain décrit les évènements du passé comme ceux dont il est témoin.
    Le chroniqueur ne reproduit que ce qui est renfermé dans son étroit horizon, les évènements particuliers de sa ville natale, de son convent, aussi bien que ceux de son époque.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.118, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  24. Les maximes des anciens, que l’on a coutume de répéter si souvent, ont une tout autre signification que celle qu’on a pu leur donner dans les temps postérieurs.
    Celle-ci, par exemple : « Nul ne doit entrer dans l’école des philosophes, s’il ne connaît la géométrie », ne signifie pas : on doit être mathématicien pour être philosophe.
    La géométrie est ici considérée dans ses premiers éléments, comme nous la trouvons dans Euclide, et telle qu’on l’enseigne aux commençants. Elle est alors la meilleure préparation et même l’introduction naturelle à la philosophie.
    Lorsqu’un enfant commence à comprendre que le point visible a pour principe le point mathématique invisible ; que le plus court chemin d’un point à un autre doit être conçu comme ligne droite, avant que cette ligne soit tracée sur le papier, il éprouve déjà un sentiment d’orgueil et de satisfaction intérieure ; et ce n’est pas sans raison ; car la source de toute pensée abstraite lui est ouverte ; l’idée et la réalité potentià et actu lui sont clairement révélées ; le philosophe ne lui découvrira rien de nouveau, et quant au géomètre, le principe de toute pensée abstraite lui est donné.
    Si nous prenons ensuite ce mot remarquable : onnais-toi toi-même ; nous ne devons pas l’interpréter dans un sens ascétique. Ce n’est nullement l’heautognosie de nos modernes hypocondristes, humoristes et heautontumorumènes. Il veut dire tout simplement fais attention à toi-même, prends une certaine connaissance de toi-même ; afin de savoir comment tu dois te conduire vis-à-vis de tes semblables et du monde. Pour cela, il n’est pas nécessaire de se torturer l’esprit pour trouver un sens psychologique profond. Tout homme sensé sait par expérience ce que cela doit signifier ; c’est en effet un conseil salutaire dont chacun peut tirer le plus grand avantage dans la vie pratique.
    Qu’on se mette bien dans l’esprit que ce qui a fait la grandeur des Écoles de l’antiquité, et en particulier de celle de Socrate, c’est qu’elles se proposaient pour but le principe et la règle de toute la vie et de la conduite humaine ; elles ne s’attachaient pas à de vaines spéculations, mais à la vie pratique et à l’action.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.118, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  25. Puisque la base de l’éducation dans nos écoles est l’antiquité, dont la connaissance exige l’étude des langues grecque et latine, nous devons nous féliciter de ce que ces études, si nécessaires pour une plus haute culture intellectuelle, ne soient jamais rétrogrades.
    Si nous nous plaçons en face de l’antiquité, et que nous nous proposions sérieusement de nous former à son école, il nous semble que nous devenons hommes alors pour la première fois.
    Le maître qui enseigne le latin dans les écoles, lorsqu’il essaie à écrire ou à parler cette langue, s’élève à ses propres yeux et se croit un homme plus important qu’il n’oserait se l’imaginer dans ses occupations journalières.
    L’esprit né pour la poésie et les arts plastiques se sent, en présence de l’antiquité, dans une disposition idéale pleine de charme.
    Encore aujourd’hui les chants homériques ont la vertu de nous délivrer, au moins pour un instant, du terrible fardeau que les traditions de plusieurs milliers d’années ont amassé sur nos têtes.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.121, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  26. De même que Socrate appela l’attention de l’homme sur lui-même, afin qu’il se rendit compte de sa nature par un procédé tout simple ; de même, Platon et Aristote procèdent en face de la nature comme deux esprits destinés à se la soumettre, l’un par son génie et son imagination, l’autre par son esprit observateur et sa méthode. Ainsi, chaque fois que, dans le système général de la science ou dans ses détails, nous nous approchons de ces trois grands hommes, c’est un événement qui nous cause la joie la plus vive, et qui a toujours la vertu de contribuer au plus haut degré à notre développement intellectuel.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.122, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  27. Pour échapper à la multiplicité des détails, au morcellement et à la confusion qui règnent dans les sciences physiques chez les modernes, on doit toujours se poser cette question : Comment aurait fait Platon en présence de la nature, si, malgré son unité fondamentale, elle lui était apparue avec cette variété de phénomènes ?
    Nous croyons pouvoir affirmer que, par cette méthode, on parviendrait à organiser les connaissances humaines jusque dans leurs dernières divisions, et que, sur cette base, on pourrait élever l’édifice de chaque science et en poser le faîte, quels que soient les secours et les obstacles que présente l’activité intellectuelle du siècle. C’est peut-être une recherche que nous devons nous proposer chaque jour, si nous ne voulons pas rejeter la meilleure méthode et adopter la plus mauvaise.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.123, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  28. On vante le dix-huitième siècle parce qu’il s’est livré principalement à l’analyse ; la tâche du dix-neuvième consiste maintenant à découvrir les fausses synthèses qui règnent dans la science, et à analyser de nouveau ce qu’elles renferment.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.124, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  29. Il n’existe que deux vraies religions : l’une reconnaît et adore le Dieu saint qui habite en nous et autour de nous, invisible et sans formes ; l’autre l’adore sous la forme la plus belle. Tout ce qui est intermédiaire entre ces deux cultes est idolâtrie.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.124, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  30. Comme l’encens ranime le charbon qui s’éteint, de même la prière ranime l’espérance dans le coeur de l’homme.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.126, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  31. Je suis persuadé qu’on sent toujours davantage la beauté de la Bible à mesure qu’on l’entend mieux ; c’est-à-dire quand l’on voit que chaque mot, compris d’abord d’une manière générale et appliqué à nous-même, a un sens particulier immédiat pour chaque individu et qui se prête à toutes les circonstances et tous les lieux.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.126, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  32. En y regardant de près, nous devons chercher tous les jours à nous réformer et à protester contre les autres quoique non dans un sens religieux.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.126, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  33. Une chose à laquelle nous devons travailler tous les jours sans relâche et pour laquelle nous devons faire sans cesse de nouveaux efforts, c’est de mettre notre langage le plus possible en harmonie immédiate avec nos sentiments, nos perceptions, nos pensées, avec ce que nous éprouvons, imaginons et concevons par la raison.
    Que chacun s’examine, et il trouvera que cela est plus difficile qu’il ne croit ; car malheureusement pour l’homme les mots ne sont que des à-peu-près. Il pense la plupart du temps mieux qu’il ne parle.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.126, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  34. Efforçons-nous sans cesse, par la clarté et la précision, de bannir les termes faux, impropres, inintelligibles qui se rencontrent ou se glissent dans nos discours et dans ceux des autres.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.127, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  35. Avec les années augmentent les épreuves.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.127, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  36. Aussitôt que je cesse d’être moral, je perds toute autorité.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.128, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  37. La censure et la liberté de la presse seront toujours en lutte... Le pouvoir tient à ne pas être contrarié dans ses desseins et ses actes par des gens qui élèvent la voix pour le contredire. Ceux-ci veulent proclamer des principes qui légitiment leur désobéissance.
    Cependant, on doit remarquer que le parti qui se prétend opprimé, cherche de son côté à étouffer la liberté de la presse ; c’est surtout lorsqu’il conspire et qu’il ne veut pas que ses complots soient trahis.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.128, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  38. On n’est jamais trompé ; on se trompe soi-même.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.128, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  39. Nous avons dans notre langue un mot qui exprime la différence entre le peuple considéré d’une manière abstraite, et le peuple proprement dit (Volkheit - Volk). C’est le même rapport qu’entre l’enfance et l’enfant (Kindheit - Kind). Le précepteur doit écouter l’enfance et non l’enfant. Le législateur et l’homme qui gouverne doivent entendre de même la voix du peuple. Le peuple ainsi conçu exprime toujours la même chose. Il est sage, raisonnable ; ses intentions sont pures et vraies. Le peuple, comme on l’entend vulgairement, ne sait ce qu’il veut. C’est dans le premier sens que la loi peut être l’expression de la volonté générale des peuples, volonté que la foule ne manifeste jamais, que le politique éclairé comprend, à laquelle l’homme sage sait se conformer, et que le bon prince se plaît à satisfaire.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.128, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  40. De quel droit gouvernons-nous ? Ce n’est pas la question. Nous gouvernons. Que le peuple ait le droit de nous renverser, c’est ce dont nous nous inquiétons peu ; nous prenons garde seulement que cette idée ne lui vienne à l’esprit.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.129, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  41. Si l’on pouvait abolir la mort, il n’y aurait rien à dire. Abolir la peine de mort serait difficile. Mais si cela arrivait, on serait bientôt forcé de la rétablir.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.130, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  42. Si la société se démet du droit d’infliger la peine de mort, chacun se fera immédiatement justice à lui-même, et la sanguinaire vendetta viendra frapper aux portes.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.130, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  43. Toutes les lois sont faites par des vieillards et par des hommes. Les jeunes gens et les femmes veulent l’exception ; les anciens la règle.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.130, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  44. Ce n’est pas l’homme de bon sens, mais le bon sens, l’homme raisonnable, mais la raison qui nous gouvernent.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.130, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  45. Louer quelqu’un, c’est se rendre son égal.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.130, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  46. Le patriotisme est étranger à l’art et à la science. Tous deux appartiennent, comme toutes les nobles productions de l’esprit humain, au monde entier, et ils ne peuvent être perfectionnés que par un concours général et libre de tous les hommes d’une même époque, travaillant les yeux fixés sans cesse sur les chefs-d’oeuvre et les découvertes du passé.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.131, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  47. L’avantage inappréciable que les étrangers retirent de notre littérature, en l’étudiant aujourd’hui pour la première fois, est de se préserver de toutes les maladies par où elle a dû passer pendant la période de son développement, qui a duré près d’un siècle ; et, s’ils savent en profiter, de se former eux-mêmes de la manière la plus désirable.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.131, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  48. Que sont la plupart des tragédies, sinon les passions mises en vers de gens qui s’embarrassent fort peu des choses extérieures ?
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.132, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  49. Yorik Sterne est l’écrivain le plus charmant qui ait existé. En le lisant, on sent son âme s’épanouir et prendre un essor libre ; son humour est inimitable ; et toute espèce d’humour n’a pas la vertu d’alléger l’âme.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.132, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  50. La vue est le plus noble de nos sens. Les quatre autres ne nous instruisent que par l’organe du tact. Nous entendons, nous sentons, nous odorons, nous palpons tous les objets par le toucher. La vue occupe un rang infiniment plus élevé ; elle a quelque chose de subtil par où elle s’éloigne de la matière et se rapproche des capacités de l’esprit.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.132, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  51. Si nous nous mettions à la place des autres, l’envie et la haine que nous éprouvons si souvent à leur égard disparaîtraient ; et si nous mettions les autres à notre place, l’orgueil et la prétention en seraient beaucoup diminués.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.132, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  52. Quelqu’un a comparé la méditation et l’action à Rachel et à Lia ; l’une était plus féconde et l’autre plus gracieuse.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.133, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  53. Après la santé et la vertu, il n’y a rien de plus précieux au monde que le savoir, et rien n’est plus facile à acquérir. Toute la difficulté consiste à être calme et à savoir dépenser le temps que, du reste, nous ne pouvons mettre en réserve.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.133, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  54. Si l’on pouvait mettre de côté du temps comme de l’argent, ce serait une excuse pour l’oisiveté de la moitié des hommes, mais non pas une excuse complète ; car ce serait ressembler à un ménage qui vivrait du capital sans s’occuper des intérêts.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.133, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  55. Les nouveaux poètes mettent beaucoup d’eau dans leur encre.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.134, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  56. Parmi les nombreuses sottises que l’on entend débiter dans les écoles, je n’en connais pas de plus ridicules que les discussions sur l’authenticité des écrits et des ouvrages de l’antiquité. Est-ce l’auteur ou son ouvrage que nous admirons ou que nous devons blâmer ? C’est seulement l’auteur que nous avons sous les yeux. Que nous importe le nom lorsque nous étudions une oeuvre d’esprit ?
    Quel est celui qui voudrait soutenir que nous avons sous nos yeux Virgile ou Homère lorsque nous lisons les écrits qui leur sont attribués ? Mais c’est l’écrivain que nous avons devant nous, et que demandons-nous de plus ? Les savants qui attachent tant d’importance à des choses si futiles ne me paraissent pas plus sages qu’une très belle dame qui me demandait un jour en souriant avec beaucoup de grâce : quel est donc l’auteur des drames de Shakespeare ?

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.134, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  57. Il faut mieux faire la chose la plus insignifiante du monde que de passer une demi-heure sans rien faire.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.135, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  58. Le courage et la modestie sont les vertus qu’on peut le moins révoquer en doute ; car elles sont d’une nature telle que l’hypocrisie ne peut les imiter. Elles ont encore cette propriété de se manifester toutes deux de la même manière et sous les mêmes traits.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.135, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  59. La plus insupportable engeance de voleurs, ce sont les sots ; ils nous volent à la fois notre temps et notre bonne humeur.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.135, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  60. Le respect de nous-même est la règle de notre moralité. Le respect de nos semblables, celle de notre conduite envers eux.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.135, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  61. L’art et la science sont des mots que l’on emploie souvent, et dont on comprend rarement la différence précise. On les emploie souvent l’un pour l’autre.
    Je n’aime pas les définitions qu’on en donne. J’ai vu quelquefois la science comparée à l’esprit de saillie ; l’art, à l’humeur. Je trouve en ceci plus d’imagination que de philosophie. Il y a bien là une idée de la différence qui les sépare, mais nullement de leur caractère propre.
    Je pense qu’on pourrait appeler la science la connaissance du général, le savoir abstrait ; l’art, au contraire, serait la science réalisée et mise en action. La science représenterait la raison, et l’art son mécanisme. Aussi, peut-on appeler également l’art la science pratique. D’après cela la science serait le théorème, et l’art le problème.
    On m’objectera peut-être qu’on regarde aussi la poésie comme un art, et cependant il n’y a en elle rien de mécanique ; mais je nie qu’elle soit un art. Elle est encore moins une science. Les arts et la science sont du domaine de l’entendement. Il n’en est pas de même de la poésie. Celle-ci est due à l’inspiration. Elle était déjà conçue dans l’âme avant de se développer. On ne doit l’appeler ni art ni science, mais génie.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.136, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  62. Encore aujourd’hui, tout homme d’un esprit cultivé devrait toujours avoir à la main les ouvrages de Sterne, afin que le dix-neuvième siècle comprît ce dont nous sommes redevables à cet écrivain, et ce que nous pourrons lui devoir par la suite.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.137, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  63. Dans le développement successif des littératures, ce qui a exercé une grande influence à une époque antérieure, s’éclipse momentanément, et les productions nouvelles qui en sont nées obtiennent la prédominance. C’est pour cela que l’on fait bien de jeter de temps en temps un coup d’oeil en arrière. Ce qui est original en nous se conserverait mieux et sous une forme plus vivante, si nous ne perdions pas de vue nos ancêtres.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.137, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  64. L’étude de la littérature grecque et romaine doit rester toujours à la base de la haute culture intellectuelle.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.138, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  65. Les antiquités chinoises, indiennes, égyptiennes, ne sont toujours que des curiosités. On fait très bien de les étudier et avec elles l’histoire du monde ; mais elles sont pour nous de peu d’utilité en ce qui concerne la culture esthétique et morale de nos facultés.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.138, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  66. Des esprits très éclairés ne remarquent pas qu’ils veulent expliquer les principes qui servent de base à l’expérience, et où par conséquent la raison doit se reposer.
    Cependant, cela même peut avoir ses avantages, car sans cela peut-être les recherches de la science s’arrêteraient trop tôt.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.140, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  67. À l’époque où nous vivons, pour réussir chacun doit embrasser une carrière spéciale, soit un art libéral, soit une profession. Le savoir seul ne suffit pas. Dans le tourbillon du monde, avant qu’on ait acquis une connaissance superficielle sur toute chose, la vie s’est écoulée.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.140, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  68. Les plus grandes difficultés sont où nous ne les cherchons pas.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.141, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  69. [Sterne] nomme Shandeisme l’impossibilité de s’arrêter deux minutes de suite sur un sujet sérieux.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.142, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  70. Notre participation aux affaires publiques n’est que de la politique de cabaret.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.144, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  71. Rien ne doit être estimé plus haut que le prix d’un jour.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.144, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  72. Les auteurs les plus originaux de notre époque ne le sont pas parce qu’ils disent quelque chose de nouveau, mais seulement parce qu’ils sont capables de répéter les choses déjà dites comme si elles ne l’avaient jamais été.
    Par conséquent, la plus belle preuve d’originalité consiste à savoir donner à la pensée d’autrui de si riches développements qu’il n’eût été facile à personne de voir combien elle était féconde.

    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.145, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  73. Une foule de pensées naissent et se développent par l’effet de la culture générale des esprits, comme les rameaux se couvrent de fleurs au printemps. Dans la saison des roses, on voit partout fleurir des roses.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.145, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  74. Tout dépend des sentiments. Où le sentiment existe, la pensée ne peut manquer de se développer ; tel est le sentiment, telle est la pensée.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p146., Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  75. Il est impossible de rien reproduire avec une exacte impartialité. On pourrait dire que le miroir fait exception, et cependant il ne nous présente jamais notre figure véritablement telle qu’elle est. Dans le miroir, notre image est retournée. Ce qui est à droite est à gauche. Cette comparaison peut s’appliquer à toutes les réflexions que nous faisons sur nous-mêmes.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.146, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  76. Au printemps et en automne, il arrive rarement qu’on songe au coin du feu ; et cependant si, par hasard, nous venons à passer devant un foyer allumé, nous nous arrêtons comme captivés par la sensation agréable que nous éprouvons. Il y a quelque chose d’analogue dans toutes les tentations.
    (Maximes et réflexions (Sixième partie), trad. Sigismond Sklover , p.146, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     

Émile Amet

  1. Mon ami est merveilleusement doué : il a entrepris de m'expliquer la télégraphie sans fil et je crois bien qu'il y réussirait... s'il y comprenait lui-même quelque chose.
    (Le Magasin Pittoresque, p.216, 1909)
     
  2. C'est lorsque la maladie nous tient inactifs que nous formons les plus beaux projets de travail
    (Le Magasin Pittoresque, p.216, 1909)
     
  3. La mort est un phénomène de tous les jours. Cependant, lorsqu'on nous annonce une décès inattendu, nous nous écrions : « Ce n'est pas possible ! »
    (Le Magasin Pittoresque, p.216, 1909)
     
  4. Les malheurs qui nous touchent le plus chez les autres sont précisément ceux auxquels nous sommes nous-mêmes exposés.
    (Le Magasin Pittoresque, p.216, 1909)
     
  5. Celui qui pense réellement durant une demi-heure par jour mérite le titre de philosophe.
    (Le Magasin Pittoresque, p.231, 1909)
     
  6. La bonté, qui devrait être la vertu le plus estimée, devient presque une injure :« Vous êtes trop bon » est souvent employé comme synonyme de : « Vous êtes trop bête ! »
    (Le Magasin Pittoresque, p.231, 1909)
     
  7. Les bons ouvriers ne rougissent pas d'être appelés ainsi ; les autres se décorent du titre de travailleurs.
    (Le Magasin Pittoresque, p.253, 1909)
     
  8. On ne pardonne jamais aux autres les gaffes que l'on a faites en leur présence.
    (Le Magasin Pittoresque, p.253, 1909)
     
  9. Les discours sur la tombe affirment que le souvenir du défunt restera gravé dans le coeur de ses amis : vérifiez le fait trois mois plus tard !
    (Le Magasin Pittoresque, p.269, 1909)
     
  10. Les encriers sont souvent doubles. L'un des godets pourrait contenir de l'eau claire et servir pour écrire les lettres dictées par la mauvaise humeur.
    (Le Magasin Pittoresque, p.286, 1909)