Citations ajoutées le 24 mars 2008

  
Patrick Cauvin

  1. [...] vous venez de pénétrer dans l'univers du ridicule, mademoiselle. Tout ici est ridicule. La rumba est ridicule, le mambo est ridicule, le tango est ridicule, la valse est ridicule, mais à l'intérieur de tous ces ridicules, il y a peut-être le bonheur.
    (Héloïse, p.17, Albin Michel, 2008)
     
  2. Le secret, c'est : « Danse comme si personne ne te regarde. »
    (Héloïse, p.21, Albin Michel, 2008)
     
  3. Alors il a décidé d'apprendre à danser. Pour ne plus être seul. Parce que pour lui, la danse, c'est tenir une femme dans ses bras, et ça, c'est déjà de l'amour...
    (Héloïse, p.38, Albin Michel, 2008)
     
  4. Quand on n'a plus de jambes, il faut avoir des ailes...
    (Héloïse, p.55, Albin Michel, 2008)
     
  5. Vous savez, faut vraiment bien se connaître quand on danse. Il y a des moments où on est très proches... presque comme dans un lit.
    (Héloïse, p.56, Albin Michel, 2008)
     
  6. [...] laissez-vous aller, la seule façon de vaincre les années, c'est de suivre leur cours, laissez glisser, ne vous cramponnez pas au milieu du fleuve, vous finiriez noyée.
    (Héloïse, p.62, Albin Michel, 2008)
     
  7. [Roméo danse avec Mona]
    ROMÉO. C'est mieux... mais c'est encore trop appliqué... essayez de ne pas danser comme une bonne élève.... soyez un cancre, un cancre inspiré, mais un cancre...
    MONA. Je vais essayer. C'est pas si facile d'être un cancre, il faut être courageux pour braver l'autorité...

    (Héloïse, p.65, Albin Michel, 2008)
     
  8. L'amour est simple. La fin de l'amour encore plus. Les larmes sont simples, le désir est simple, et si vous mélangez toutes ces choses simples, vous obtenez quelque chose de compliqué, et ça s'appelle le tango.
    (Héloïse, p.68, Albin Michel, 2008)
     

  
Georges Picard

  1. Rousseau disait : l'homme naît bon ; je dis : l'homme naît con.
    (De la connerie, p.7, José Corti, 2004)
     
  2. Le propre de la connerie est de ne pas se voir, de ne pas se savoir. Véritable drame dont on n'épuisera jamais le fond d'amertume.
    (De la connerie, p.8, José Corti, 2004)
     
  3. Rien de con comme cette maxime de père de famille : « Crois en ce que tu fais ». Le début ou la fin ?) de la philosophie serait plutôt de ne pas trop y croire, tout en faisant avec professionnalisme, humour et, si possible, aussi bien que n'importe qui.
    (De la connerie, p.12, José Corti, 2004)
     
  4. Parler, ne pas parler : quand on hésite, mieux vaut encore se taire.
    (De la connerie, p.17, José Corti, 2004)
     
  5. Le langage est une succession de pièges à. Ouvrir la bouche, c'est prendre position à la manière du tireur d'élite qui ne comprend pas que son avantage réside dans sa clandestinité et que le premier coup tiré, il sera repéré e abattu à son tour. Tant que vous la fermez, on vous ignore ou l'on vous crédite d'une vigilance critique.
    (De la connerie, p.22, José Corti, 2004)
     
  6. À quoi reconnaît-on la profondeur d'une pensée ? À ce qu'elle ne croit pas utile d'inventer des gouffres, de ménager artificiellement des angoisses métaphysiques, étant elle-même une haleine suspendue au-dessus de cette béance vertigineuse, la connerie.
    (De la connerie, p.23, José Corti, 2004)
     
  7. Rien de plus délicat que le dosage, le tamisage, l'affinage, le polissage et le pesage des mots. J'ai parfois l'impression qu'un livre sur deux est trop court et un livre sur deux trop long.
    (De la connerie, p.25, José Corti, 2004)
     
  8. Vouloir se mesurer, se comparer, se situer dans une hiérarchie imaginaire, je le dis tout cru, est une preuve de faiblesse mentale.
    (De la connerie, p.34, José Corti, 2004)
     
  9. Le rire, un excellent cache-misère.
    (De la connerie, p.34, José Corti, 2004)
     
  10. La vraie liberté est celle du masque. Celui qui nous colle à la peau symbolise la plus dure des nécessités : n'être que soi-même.
    (De la connerie, p.39, José Corti, 2004)
     
  11. Tout professeur que vous êtes, tout écrivain, journaliste, penseur profond, vous partagez le sort commun. Les académiciens sont simplement des cons plus chamarrés que les autres. Les agrégés ont la connerie diplômée, ce qui est un avantage pour leur carrière, mais ne vaut pas lourd au regard d'une pesée humaine.
    (De la connerie, p.56, José Corti, 2004)
     
  12. La disparition de la connerie télévisuelle semble aujourd'hui un pur sujet de science-fiction.
    (De la connerie, p.58, José Corti, 2004)
     
  13. Pourquoi la beauté du diable paraît-elle plus aguichante que la sagesse des anges ? Je n'ai pas encore vu une représentation d'ange qui laisse supposer que l'intelligence de ces envoyés de Dieu dépasse le coefficient intellectuel moyen d'un élève de Sixième.
    (De la connerie, p.71, José Corti, 2004)
     
  14. [...] l'incompréhension la plus tragique de toutes, l'incompréhension de la souffrance de l'autre. Possible définition du con : celui qui est incapable de se mettre à la place d'autrui.
    (De la connerie, p.73, José Corti, 2004)
     
  15. La connerie a un sens forcené de l'utilitaire. « À quoi ça sert ? » (sous-entendu, ça ne sert à rien) fait partie de ses leitmotivs préférés.
    (De la connerie, p.78, José Corti, 2004)
     
  16. Sans vouloir discuter courbes et logarithmes, je crois assez que la connerie entretient un rapport évident avec le collectif : l'histoire des nations ne dément pas cette thèse pessimiste. L'observation des comportements des supporters sportifs et des membres distingués des colloques scientifiques non plus. Plus on est de cons, plus on blablate. Plus on glapit. Le cas échéant, plus on lynche.
    (De la connerie, p.82, José Corti, 2004)
     
  17. Jamais les hommes politiques ne vous laissent espérer qu'ils ne sont pas dupes de la comédie, qu'il existe, entre eux et vous, une intelligence secrète de la situation. Imaginons un discours à double sens où, derrière les phrases qui s'adressent au citoyen, pointeraient celles qui parlent à l'individu. Les premières lisses, présentables, digestes ; les secondes sans apprêt. On se sentirait quand même moins con en lisant le journal.
    (De la connerie, p.88, José Corti, 2004)
     
  18. La rhétorique possède la poussée linéaire d'un moteur : insuffisamment bridée, elle vous envoie un beau parleur droit dans les récifs de l'exagération.
    (De la connerie, p.93, José Corti, 2004)
     
  19. Mot hideux : hit-parade dont la fortune est à la mesure du ratatinement cérébral affectant des populations entières d'abrutis de tous âges, béant devant le succès et le fric rapides.
    (De la connerie, p.98, José Corti, 2004)
     

  
Louis-Philippe de Ségur

  1. Dans l'enfance tout le monde se donne à nous ; dans la jeunesse nous nous donnons aux autres ; dans la vieillesse nous nous concentrons en nous-mêmes.
    (Pensées, maximes, réflexions (I), p.1, Alexis Eymery,1823)
     
  2. Une mère berce notre enfance ; une maîtresse charme nos jeunes ans ; une épouse console notre vieillesse.
    (Pensées, maximes, réflexions (II), p.1, Alexis Eymery,1823)
     
  3. L'austérité de certains philosophes est la mère de beaucoup de folies.
    (Pensées, maximes, réflexions (III), p.1, Alexis Eymery,1823)
     
  4. L'âme malade est malheureuse comme le corps lorsqu'il est malsain : les passions sont les maladies de l'âme ; sa santé, c'est la raison.
    (Pensées, maximes, réflexions (IV), p.2, Alexis Eymery,1823)
     
  5. Le but de toute sagesse est le bonheur de l'âme ; on ne peut l'y conduire qu'en la maintenant dans un état de justice, de paix, et de calme, au milieu de toutes les agitations du monde et de tous les orages de la vie.
    (Pensées, maximes, réflexions (V), p.2, Alexis Eymery,1823)
     
  6. L'amitié est un besoin pour l'âme : chacun cherche et veut des amis, tout le monde se plaint de la rareté d'un tel trésor ; et cependant l'orgueil nous éloigne de sa recherche. Une foule d'hommes, par vanité, semblent se mettre tellement à l'enchère qu'ils paraissent dédaigner l'amitié qu'on leur offre.
    (Pensées, maximes, réflexions (VI), p.2, Alexis Eymery,1823)
     
  7. L'amour qui vient du coeur s'enflamme par le plaisir, s'accroît par le bonheur, et perfectionne ce qu'il admire ; il éternise ce qu'il éprouve, et divinise ce qu'il aime.
    (Pensées, maximes, réflexions (VII), p.3, Alexis Eymery,1823)
     
  8. Le faux amour n'est pas immortel comme le véritable ; son flambeau s'éteint avec celui du désir : nous oublions ses trompeuses douceurs, et nous ne gardons que le souvenir des chagrins cruels qu'il nous a causés.
    (Pensées, maximes, réflexions (VIII), p.3, Alexis Eymery,1823)
     
  9. Celui qui craint tout croit tout.
    (Pensées, maximes, réflexions (IX), p.3, Alexis Eymery,1823)
     
  10. Dans l'extrême danger, l'extrême audace est sagesse.
    (Pensées, maximes, réflexions (X), p.4, Alexis Eymery,1823)
     
  11. Dans les extrêmes périls, il n'y a souvent de remède qu'une extrême audace.
    (Pensées, maximes, réflexions (XI), p.4, Alexis Eymery,1823)
     
  12. Rien n'est plus mobile que la pusillanimité : consternée au premier revers, elle se relève avec insolence au plus léger succès.
    (Pensées, maximes, réflexions (XII), p.4, Alexis Eymery,1823)
     
  13. L'argent devient toujours rare dans un siècle où tout le monde en veut ; tout se vend alors, la réputation, l'esprit, l'amitié, l'amour.
    (Pensées, maximes, réflexions (XIII), p.4, Alexis Eymery,1823)
     
  14. L'adversité, qui abat les coeurs faibles, grandit les âmes fortes.
    (Pensées, maximes, réflexions (XIV), p.5, Alexis Eymery,1823)
     
  15. L'adversité élève les caractères qu'elle ne dégrade pas.
    (Pensées, maximes, réflexions (XV), p.5, Alexis Eymery,1823)
     
  16. L'amour-propre, toujours maître des hommes, corrompt les forts par l'orgueil et les faibles par la vanité.
    (Pensées, maximes, réflexions (XVI), p.5, Alexis Eymery,1823)
     
  17. La conscience est un juge placé dans l'intérieur de notre être ; il éclaire assez notre âme pour la mettre à portée de distinguer le bien du mal, la vertu du vice, et la vérité de l'erreur.
    (Pensées, maximes, réflexions (XVII), p.5, Alexis Eymery,1823)
     
  18. Quand la lâcheté des hommes trompe le crime et rassure le coupable par de perfides hommages, le ciel place dans l'âme du criminel un juge pour le condamner, un bourreau pour le punir.
    (Pensées, maximes, réflexions (XVIII), p.6, Alexis Eymery,1823)
     
  19. On parle souvent de la conscience : il serait peut-être plus à propos de parler des consciences ; car on en voit de toutes sortes, de toutes tailles, de toutes qualités, de toutes saisons ; il en est de sévères, de douces, de fières, de commodes, de clairvoyantes, d'aveugles, de larges, d'étroites, d'impérieuses, de silencieuses ; elles varient comme les temps, les lieux, les lois, les intérêts, les circonstances, et les partis : elles se ressemblent si peu qu'on conçoit à peine qu'elles soient de la même famille et qu'elles portent le même nom.
    (Pensées, maximes, réflexions (XIX), p.6, Alexis Eymery,1823)
     
  20. C'est une étrange sorte de biens que les conseils : l'avare même en est prodigue ; chacun les donne libéralement ; presque personne n'aime à les recevoir et encore moins à en profiter ; et si parfois on demande un conseil pour la forme, c'est au fond un compliment ou une approbation qu'on peut recevoir.
    (Pensées, maximes, réflexions (XX), p.7, Alexis Eymery,1823)
     
  21. Les conseils qui flattent les passions sont presque toujours les seuls qu'on écoute.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXI), p.7, Alexis Eymery,1823)
     
  22. La confiance se donne et ne se commande pas.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXII), p.7, Alexis Eymery,1823)
     
  23. Le vrai courage est la première des vertus ; il donne le pouvoir de les pratiquer toutes. Un homme véritablement courageux ne peut être ni esclave, ni tyran, ni superstitieux, ni intrigant, ni traître, ni avare, ni débauché ; son âme résiste à tout, et il est également à l'abri de l'ivresse de la prospérité, de l'abattement du malheur, des conseils pusillanimes de la crainte, des pièges de la flatterie, et de la séduction du vice.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXIII), p.8, Alexis Eymery,1823)
     
  24. Souvent le courage, qui résiste avec fierté aux grands malheurs, cède aux contrariétés journalières, et succombe aux chagrins domestiques.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXIV), p.8, Alexis Eymery,1823)
     
  25. La lâcheté d'un chef est contagieuse.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXV), p.8, Alexis Eymery,1823)
     
  26. Le désir de commander reste le même parmi les hommes, et ne fait que changer de forme, suivant les différences espèces de gouvernement. Chez les sauvages, il faut être le plus fort pour dominer ; sous la domination des rois, la bravoure qui les défend, la flatterie qui caresse leurs passions, sont les seuls moyens d'arriver à la puissance : mais, pour parvenir au gouvernement d'un peuple libre, pour primer parmi ses égaux, il faut avoir la science qui éclaire, l'éloquence qui persuade, le talent qui séduit et entraîne, ou l'héroïsme qui éblouit.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXVI), p.9, Alexis Eymery,1823)
     
  27. On commande aux hommes dès qu'on les étonne.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXVII), p.9, Alexis Eymery,1823)
     
  28. La colère est à la fois le plus aveugle, le plus violent et le plus vil des conseillers.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXVIII), p.10, Alexis Eymery,1823)
     
  29. Dans tous les temps la crédulité adopte plus facilement les relations miraculeuses que les précis fondés sur des causes naturelles.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXIX), p.10, Alexis Eymery,1823)
     
  30. Les vices forment une chaîne dont le premier anneau est l'égoïsme.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXX), p.10, Alexis Eymery,1823)
     
  31. La division anéantit tout : les individus se perdent par l'égoïsme moral, et les peuples périssent par l'égoïsme politique.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXXI), p.10, Alexis Eymery,1823)
     
  32. La plupart des hommes ne sont que trop entraînés par l'égoïsme ; mais ils le cachent, tandis que les princes, plus hardis, le montrent trop souvent sans voile.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXXII), p.11, Alexis Eymery,1823)
     
  33. L'égoïsme est un triste fou qui se trompe ; il s'isole, se prive d'autrui, et s'égare, sans compagnon et sans guide, dans le labyrinthe de la vie.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXXIII), p.11, Alexis Eymery,1823)
     
  34. L'égoïsme n'est jamais reconnaissant ; il écrit à l'encre le mal qu'on lui cause, et au crayon le bien qu'on lui fait.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXXIV), p.11, Alexis Eymery,1823)
     
  35. La vieillesse de l'égoïsme est triste ; il n'a ni compagnon, ni successeur, ni espoir ; il remplit seul maussadement son cercle étroit, comme le limaçon sa coquille ; le passé est pour lui un vide, le présent un désert, et l'avenir le néant.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXXV), p.11, Alexis Eymery,1823)
     
  36. L'homme enfant, jeté par le ciel sur la terre, s'y montre nu, faible, sans armes, sans intelligence ; son premier cri est un gémissement, son premier accent est une plainte, sa première sensation est une douleur.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXXVI), p.12, Alexis Eymery,1823)
     
  37. L'éducation devrait être regardée partout comme une partie principale de la législation. Les peuples modernes s'occupent assez de l'instruction, qui ouvre l'esprit, et trop peu de l'éducation, qui forme le caractère. Les anciens y pensaient plus que nous ; aussi chaque peuple avait alors un caractère national qui nous manque. Nous livrons l'esprit à l'école, et le caractère au hasard.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXXVII), p.12, Alexis Eymery,1823)
     
  38. L'habitude des penchants bons ou mauvais fait le caractère, comme l'habitude des mouvements gracieux ou désagréables fait la physionomie.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXXVIII), p.13, Alexis Eymery,1823)
     
  39. L'habitude nous poursuit dans toutes les positions ; elle ne nous quitte quelquefois pas même à l'approche de la mort.
    (Pensées, maximes, réflexions (XXXIX), p.13, Alexis Eymery,1823)
     
  40. L'habitude des bons ou mauvais penchants commence dès la plus tendre enfance.
    (Pensées, maximes, réflexions (XL), p.13, Alexis Eymery,1823)
     
  41. L'âme prend, par habitude ou du bien ou du mal, un bon ou un mauvais pli ; et, lorsqu'il est une fois marqué, rien n'est si difficile que d'en faire disparaître la trace.
    (Pensées, maximes, réflexions (XLI), p.14, Alexis Eymery,1823)
     
  42. Un homme n'est pas vicieux parce qu'il a eu une faiblesse ; il n'est pas vertueux parce qu'il a fait une bonne action : c'est l'habitude des vertus ou des vices qui imprime le caractère de sagesse ou de libertinage, de crime ou de probité.
    (Pensées, maximes, réflexions (XLII), p.14, Alexis Eymery,1823)
     
  43. Les hommes, dans leur bassesse, forgent souvent leurs chaînes, et sa plaignent ensuite de leur esclavage
    (Pensées, maximes, réflexions (XLIII), p.14, Alexis Eymery,1823)
     
  44. La fierté vient de l'âme ; elle est plus souvent un mérite qu'un défaut : c'est une compagne assez ordinaire des grandes vertus ; elle sied au malheur, et relève le courage ; elle est ennemie de toute bassesse ; et si on l'aime rarement, au moins on l'admire presque toujours, lorsqu'elle ne se montre ni trop raide ni trop âpre.
    (Pensées, maximes, réflexions (XLIV), p.15, Alexis Eymery,1823)
     
  45. La fierté résiste plus que l'orgueil.
    (Pensées, maximes, réflexions (XLV), p.15, Alexis Eymery,1823)
     
  46. La bienfaisance, ainsi que les autres vertus, ne vieillit jamais ; elle s'améliore avec l'âge, et devient une habitude.
    (Pensées, maximes, réflexions (XLVI), p.15, Alexis Eymery,1823)
     
  47. On peut faire du bien aux hommes dans toutes les positions, même dans l'indigence.
    (Pensées, maximes, réflexions (XLVII), p.16, Alexis Eymery,1823)
     
  48. Quand les bienfaits n'excitent pas la reconnaissance dans un coeur ambitieux, ils le remplissent de haine et de fureur.
    (Pensées, maximes, réflexions (XLVIII), p.16, Alexis Eymery,1823)
     
  49. La modeste et douce bienfaisance est non seulement une vertu, un devoir, un sentiment, un plaisir ; elle est encore souvent une puissance qui donne plus d'amis que la richesse, et plus de crédit que le pouvoir.
    (Pensées, maximes, réflexions (XLIX), p.16, Alexis Eymery,1823)
     
  50. La bienveillance est la qualité la plus attirante, la plus aimable. Sans elle le mérite n'inspire qu'un froid respect, et le plus beau talent qu'une stérile admiration. Là où elle brille, on peut être presque assuré que la plupart des vices sont absents, vaincus ou chassés.
    (Pensées, maximes, réflexions (L), p.16, Alexis Eymery,1823)
     

  
Christophe Lamoure

  1. Ce qui est lent est beau et se donne à voir ou à apprécier pleinement. Chaque parcelle de la réalité qui s'offre à soi lentement prend toute sa dimension et ouvre sur un infini ; plis et replis s'ouvrent et dévoilent des trésors aux sens jamais rassasiés.
    (Petite philosophie du marcheur, p.15, Milan, 2007)
     
  2. La marche peut être politique. On peut marcher pour défendre ses droits, ses idées, ses valeurs ; pour exprimer son désaccord, sa colère, son hostilité face à une décision politique et à ceux qui l'ont prise. Marcher est un moyen simple à la disposition du peuple pour participer au débat et faire entendre sa voix, ses espérances et ses refus. Elle est une possibilité d'intervention en dehors des cadres institutionnels de la vie politique, elle est un mode d'action démocratique. Les cortèges de manifestants parcourent les rues des villes en faisant résonner les slogans de leurs revendications. Ils marchent et, en marchant, ils luttent. De cette manière on vote aussi avec ses pieds.
    (Petite philosophie du marcheur, p.37, Milan, 2007)
     
  3. En voiture, il nous faut cinq minutes pour aller de notre domicile à notre lieu de travail, alors qu'avant l'automobile, à pied, nous aurions mis trente minutes. Mais le calcul est incomplet selon Illich. Il laisse de côté des données qui doivent entrer en ligne de compte et qui en modifient le résultat final.
    En fait, nous devons aussi comptabiliser le temps qui nous est nécessaire pour payer notre voiture et l'entretenir : combien cet achat et cet entretien nous demandent-ils d'heures de travail ? En regard, combien de temps de travail nous faut-il pour l'achat d'une paire de chaussures afin d'effectuer notre trajet quotidien ?

    (Petite philosophie du marcheur, p.48, Milan, 2007)
     
  4. Habiter le monde, non l'occuper, le coloniser ou le maîtriser, tel est le voeu intime du marcheur.
    (Petite philosophie du marcheur, p.56, Milan, 2007)
     
  5. On glose parfois sur la disparition progressive des frontières qui séparent l'homme et la machine. Nous dépendons de plus en plus de machines et notre vie se mécanise à grande vitesse. Quand donc cette dépendance n'est-elle plus essentiellement bénéfique et devient-elle essentiellement néfaste ? Lorsque la technique ne libère pas l'homme d'une tâche ingrate et abrutissante, mais qu'elle le prive de la réalisation d'une faculté proprement humaine. La marche est une activité humaine précieuse et fondamentale. Sa réduction, voire sa quasi-disparition, augurerait d'un monde voué aux machines, c'est-à-dire d'un monde tout entier dédié au rendement.
    (Petite philosophie du marcheur, p.64, Milan, 2007)
     
  6. [...] le détour est le chemin le plus riche et le plus désirable qui mène de soi à la vie.
    (Petite philosophie du marcheur, p.72, Milan, 2007)
     
  7. [...] la pensée est mouvement. Une pensée immobile, bien ancrée dans son lot de certitudes, est une contradiction dans les termes. Celui qui pense cherche.
    (Petite philosophie du marcheur, p.118, Milan, 2007)
     
  8. Le goût de l'essentiel et la recherche de ce qui est élevé rapprochent la marche et la philosophie. Leur pratique fortifie notre humanité, ne les négligeons pas.
    (Petite philosophie du marcheur (excipit), p.128, Milan, 2007)