Citations ajoutées le 29 mai 2006

  
Edgar Morin

  1. Qu'est-ce que la culture? C'est le fait de ne pas être désarmé quand on vous place dans différents problèmes!
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.8, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  2. Relier, relier, c'est sans doute le grand problème qui va se poser à l'éducation...
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.13, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  3. L'idée qui me semble très importante est celle d'émergence. Dès que vous avez un ensemble organisateur, il produit des qualités nouvelles qui ne sont pas dans les éléments isolés.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.18, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  4. Je pense qu'il faut effectivement cesser de voir l'humanité comme quelque chose de donné, de fixé, mais plutôt comme le produit d'un devenir toujours très ambivalent...
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.23, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  5. Les yeux obéissent souvent à nos esprits, plus que nos esprits à nos yeux.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.29, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  6. [...] le trésor de la vie et de l'humanité est la diversité.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.31, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  7. Accomplir l'unité de l'espèce humaine tout en respectant sa diversité est une idée non seulement de fond, mais de projet.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.31, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  8. L'amour est la seule force que l'on peut opposer à la mort.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.36, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  9. [...] la riposte à l'angoisse est la communion, la communauté, l'amour, la participation, la poésie, le jeu...
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.39, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  10. [...] l'une des grandes carences d'aujourd'hui est qu'on a relégué dans la littérature ce qu'on appelle l'introspection. Lire Montaigne, c'est pratiquer une hygiène de l'esprit, c'est s'auto-observer, réfléchir sur le rôle de la civilisation, créer les barrières qui empêchent le déchaînement.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.46, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  11. On peut d'ailleurs s'interroger sur la définition d'une société complexe. C'est une société, aux contraintes très faibles, où les individus et les groupes auraient beaucoup d'autonomie et d'initiative. Mais à la limite, pourrait-on dire, une société très complexe se dissout car il n'y aurait plus rien qui relierait les individus entre eux. CE serait finalement le pur désordre! Si l'on veut que la communauté existe sur le plan humain, avec le minimum de coercition, on ne peut s'appuyer que sur le sentiment de solidarité et de communauté en chacun des membres. Sans cela, c'est la destruction.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.50, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  12. [...] sur le plan de l'idée, les effets d'une action dépassent les intentions de celui qui déclenche cette action.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.54, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  13. [...] la démocratie est, en profondeur, l'organisation de la diversité.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.57, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  14. Je pense que faire oeuvre de culture, c'est donner au citoyen la capacité de briser, de transgresser les frontières et les compartiments de plus en plus clos entre les différents domaines du savoir.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.58, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  15. Nous n'avons pas dans nos gènes la clef pour le monde de l'avenir : c'est dans nos consciences, nos volontés, nos intelligences que le problème se trouve posé.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.61, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  16. Il ne peut y avoir de complexité sans que chacun de nous ait le sens de la communauté. Je pense que la planète ne pourra pas se civiliser si cette idée d'appartenir à une communauté terrienne ne s'enracine pas chez les humains.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.63, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  17. Je pense que l'ouverture à soi et l'ouverture à l'autre sont effectivement deux faces de la même chose.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec B. Cyrulnik), p.68, Éd. de l'Aube, 2000)
     

  
Henning Mankell

  1. Il règne toujours une odeur spéciale dans les endroits où la police est passée [...]. Chaque métier laisse des traces olfactives.
    (Le retour du professeur de danse, trad. Anna Gibson , p.53, Seuil/Policiers, 2006)
     
  2. [...] cette vérité policière : la bonne question posée au bon moment permettait d'obtenir plusieurs réponses à la fois.
    (Le retour du professeur de danse, trad. Anna Gibson , p.93, Seuil/Policiers, 2006)
     
  3. Deux personnes écoutent mieux qu'une.
    (Le retour du professeur de danse, trad. Anna Gibson , p.158, Seuil/Policiers, 2006)
     
  4. Je vais bientôt mourir. Je trouve que c'est une grâce d'avoir vécu après Bach. Dans mon calendrier personnel, l'histoire du monde se divise en deux périodes : avant Bach, et après.
    (Le retour du professeur de danse, trad. Anna Gibson , p.239, Seuil/Policiers, 2006)
     
  5. Le silence faisait des allers et retours [...].
    (Le retour du professeur de danse, trad. Anna Gibson , p.300, Seuil/Policiers, 2006)
     

Boris Cyrulnik

  1. [...] on arrive à la conclusion que l'homme seul ne peut plus penser seul, qu'il est obligé de s'entourer d'une équipe.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec E. Morin), p.11, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  2. [...] dès l'instant où l'on devient capable d'habiter le monde virtuel - qu'on invente avec nos récits - on peut très bien se haïr et désirer logiquement se tuer, pour l'idée qu'on se fait de l'autre et non pas pour la connaissance que l'on en a. À cet instant, on échappe aux mécanismes régulateurs de la nature et l'on devient complètement soumis au monde qu'on crée. Et c'est alors le plus moralement et le plus logiquement du monde, qu'on fabrique et constitue des génocides.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec E. Morin), p.27, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  3. [...] le principal organe de la vision, c'est la pensée. On voit avec nos idées...
    (Dialogue sur la nature humaine (avec E. Morin), p.29, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  4. La pensée est [...] une organisatrice de la perception du réel.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec E. Morin), p.30, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  5. Car le plus sûr moyen d'assassiner une idée, c'est de la vénérer. À force de la répéter, on la transforme en stéréotype, au point que l'on peut la réciter en pensant au dernier match France Angleterre ! Faire vivre une idée, c'est au contraire la débattre, la combattre, chercher à tuer certains éléments qui la composent.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec E. Morin), p.36, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  6. Dès l'instant où des scientifiques, des politiciens, des philosophes, etc. répètent et habitent la même théorie, ils s'adorent entre eux, mais haïssent ceux qui en récitent une autre. La théorie prend une fonction de clan et non plus de pensée.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec E. Morin), p.40, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  7. Cette nouvelle humanité qui est en train de naître doit être une humanité de débat. Cela est très fatigant mais très passionnant, c'est la source de la vie.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec E. Morin), p.41, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  8. Les délirants disent toujours qu'il faut être fou pour ne pas voir ce qu'ils voient. Les seuls à avoir des certitudes sont les délirants. L'évidence est certainement le plus grand piège de la pensée.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec E. Morin), p.42, Éd. de l'Aube, 2000)
     
  9. Éduquer, c'est conduire hors de soi.
    (Dialogue sur la nature humaine (avec E. Morin), p.65, Éd. de l'Aube, 2000)
     

Michel Élie Martin

  1. [...] vouloir fonder de manière ultime les mathématiques est une tentative vouée à l'échec. Gödel l'a démontré : on est incapable de prouver leur unité systématique et non contradictoire.
    (La nature est un livre écrit en langage mathématique (Galilée), p.30, Éd. Pleins Feux, 2002)
     

Denis Moreau

  1. Quand vient le temps des grandes décisions, les bonnets de nuit de la pensée ne sont jamais à cours de bonnes raisons pour tenter de repousser l'échéance, et de se rabattre sur des positions plus confortables et conciliantes, centristes et tièdes.
    (Je pense, donc je suis (Descartes), p.17, Éd. Pleins Feux, 2004)
     
  2. [...] philosophiquement parlant, l'important n'est pas de savoir si Jésus, comme personnage historique, a « existé », mais de saisir que le concept de Christ, homme-Dieu, est décidément une grande et belle idée.
    (Je pense, donc je suis (Descartes), p.37, Éd. Pleins Feux, 2004)
     
  3. « Je pense, donc je suis ». C'est vrai chaque fois que je le dis. Et quand je ne le dis plus ? Nous ne savons pas trop. Descartes n'a-t-il pas échoué dans son projet de trouver d'autres énoncés aussi certains que celui-là ? Assurément. Et les sceptiques ricanent ? Cela n'a rien d'étonnant. Mais je pense, donc je suis, cela est vrai. C'est certes peu de chose. Mais après tout, c'est déjà ça.
    (Je pense, donc je suis (Descartes), p.41, Éd. Pleins Feux, 2004)
     

Galilée

  1. La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l'univers, mais on ne peut le comprendre si l'on ne s'applique d'abord à en comprendre la langue et à connaître les caractères avec lesquels il est écrit. Il est écrit dans la langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d'en comprendre un mot. Sans eux, c'est une errance dans un labyrinthe obscur.
    (L'Essayeur, p.141, Société d'Édition «Les Belles Lettres», trad. C. Chauviré, 1979. Cité par Michel Élie Martin dans «La nature est une livre écrit en langage mathématique», Pleins Feux, 2002,