Citations ajoutées le 14 février 2004

  
Paul Claudel

  1. Ce n'est point le temps qui manque, c'est nous qui lui manquons.
    (Partage de midi, p.24, Livre de Poche n°1508)
     
  2. [Un livre d'amour] C'est toujours trop long. Un écrit d'amour, cela devrait être si soudain.
    (Partage de midi, p.40, Livre de Poche n°1508)
     
  3. Mais tout amour n'est qu'une comédie
    Entre l'homme et la femme ; les questions ne sont pas posées.

    (Partage de midi, p.43, Livre de Poche n°1508)
     
  4. Il est plus facile [...] de s'offrir que de se donner.
    (Partage de midi, p.68, Livre de Poche n°1508)
     
  5. Apprenez une chose des femmes ! Ah, qui se donne comme il faut, il forcera bien qu'on l'accepte !
    Heureuse
    La femme qui a trouvé à qui se donner !

    (Partage de midi, p.68, Livre de Poche n°1508)
     
  6. Mon âme en moi comme une pièce d'or entre les main d'un joueur !
    (Partage de midi, p.82, Livre de Poche n°1508)
     
  7. Un homme,
    Ça ne connaît pas plus sa femme que sa mère.

    (Partage de midi, p.89, Livre de Poche n°1508)
     
  8. Et je prie que cette tentation ne me vienne pas, car il ne le faut pas et cela ne serait pas noble et juste.
    Et toute noblesse est de souffrir et de résister.

    (Partage de midi, p.91, Livre de Poche n°1508)
     

  
Blaise Pascal

  1. Notre imagination nous grossit si fort le temps présent à force d'y faire des réflexions continuelles, et amoindrit tellement l'éternité, manque d'y faire réflexion, que nous faisons de l'éternité un néant, et du néant une éternité.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.556, Seuil, 1963)
     
  2. Qu'on s'imagine un nombre d'hommes dans les chaînes, et tous condamnés à la mort, dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et, se regardant les uns et les autres avec douleur et sans espérance, attendent à leur tour. C'est l'image de la condition des hommes.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.556, Seuil, 1963)
     
  3. Toute histoire qui n'est pas contemporaine est suspecte.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.556, Seuil, 1963)
     
  4. La plus grande bassesse de l'homme est la recherche de la gloire, mais c'est cela même qui est la plus grande marque de son excellence ; car, quelque possession qu'il ait sur la terre, quelque santé et commodité essentielle qu'il ait, il n'est pas satisfait, s'il n'est dans l'estime des hommes. Il estime si grande la raison de l'homme que, quelque avantage qu'il ait sur la terre, s'il n'est placé avantageusement aussi dans la raison de l'homme, il n'est pas content. C'est la plus belle place du monde, rien ne le peut détourner de ce désir, et c'est la qualité la plus ineffaçable du coeur de l'homme.
    Et ceux qui méprisent le plus les hommes, et les égalent aux bêtes, encore veulent-ils en être admirés et crus, et se contredisent à eux-mêmes par leur propre sentiment ; leur nature, qui est plus forte que tout, les convainquant de la grandeur de l'homme plus fortement que la raison ne les convainc de leur bassesse.

    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.562, Seuil, 1963)
     
  5. L'autorité. Tant s'en faut que d'avoir ouï dire une chose soit la règle de votre créance, que vous ne devez rien croire sans vous mettre en l'état comme si jamais vous ne l'aviez ouï.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.574, Seuil, 1963)
     
  6. Nier, croire et douter sont à l'homme ce que le courir est au cheval.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.575, Seuil, 1963)
     
  7. Il y a des lieux où il faut appeler Paris, Paris, et d'autres où il la faut appeler capitale du royaume.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.575, Seuil, 1963)
     
  8. À mesure qu'on a plus d'esprit on trouve qu'il y a plus d'hommes originaux. Les gens du commun ne trouvent point de différence entre les hommes.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.575, Seuil, 1963)
     
  9. Il y a donc deux sortes d'esprit, l'une de pénétrer vivement et profondément les conséquences des principes, et c'est là l'esprit de justesse. L'autre de comprendre un grand nombre de principes sans les confondre et c'est là l'esprit de géomètre. L'un est force et droiture d'esprit. L'autre est amplitude d'esprit. Or l'un peut bien être sans l'autre, l'esprit pouvant être fort et étroit, et pouvant être aussi ample et faible.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.576, Seuil, 1963)
     
  10. Tous les géomètres seraient donc fins s'ils avaient la vue bonne car ils ne raisonnent pas faux sur les principes qu'ils connaissent. Et les esprits fins seraient géomètres s'ils pouvaient plier leur vue vers les principes inaccoutumés de géométrie.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.576, Seuil, 1963)
     
  11. Se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.576, Seuil, 1963)
     
  12. Quand dans un discours se trouvent des mots répétés et qu'essayant de les corriger on les trouve si propres qu'on gâterait le discours, il les faut laisser, c'en est la marque. Et c'est là la part de l'envie qui est aveugle et qui ne sait pas que cette répétition n'est pas faute en cet endroit, car il n'y a point de règle générale.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.576, Seuil, 1963)
     
  13. On aime la sûreté, on aime que le pape soit infaillible en la foi, et que les docteurs graves le soient dans les moeurs, afin d'avoir son assurance.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.576, Seuil, 1963)
     
  14. Ainsi quand on veut montrer une chose générale il faut en donner la règle particulière d'un cas, mais si on veut montrer un cas particulier il faudra commencer par la règle (générale). Car on trouve toujours obscure la chose que l'on veut prouver et claire celle qu'on emploie à la preuve, car quand on propose une chose à prouver, d'abord on se remplit de cette imagination qu'elle est donc obscure, et au contraire que celle qui la doit prouver est claire, et ainsi on l'entend aisément.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.578, Seuil, 1963)
     
  15. Qu'il est difficile de proposer une chose au jugement d'un autre sans corrompre son jugement par la manière de la lui proposer.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.578, Seuil, 1963)
     
  16. J'écrirai ici mes pensées sans ordre et non pas peut-être dans une confusion sans dessein. C'est le véritable ordre et qui marquera toujours mon objet par le désordre même.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.578, Seuil, 1963)
     
  17. Il y a des vices qui ne tiennent à nous que par d'autres, et qui en ôtant le tronc s'emportent comme des branches.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.578, Seuil, 1963)
     
  18. À celui qui a le plus reçu sera le plus grand compte demandé à cause du pouvoir qu'il a par le secours.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.579, Seuil, 1963)
     
  19. Toutes les bonnes maximes sont dans le monde ; on ne manque qu'à les appliquer.
    (Pensées in Oeuvres Complètes, p.579, Seuil, 1963)