Auguste Detoeuf
1883-1947
- [...] il pensait que l'acte qu'on accomplit a moins d'importance que la manière de l'accomplir, et que l'unité d'action vers un but médiocre vaut mieux que le désordre avec des buts élevés. Ainsi satisfaisait-il à la fois sa logique, sa prudence et sa paresse.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.20, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Il n'y a de certain que le passé, mais on ne travaille qu'avec l'avenir.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.23, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- On fait tout avec de l'argent excepté des hommes.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.29, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- L'honnêteté est rarement une marque d'intelligence, mais c'est toujours une preuve de bon sens.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.32, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Un industriel place son argent ; un banquier déplace le sien.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.32, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Le pourboire est un facultatif catégorique ; on a le droit de ne pas donner de pourboire ; on n'en a pas la liberté.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.33, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Comment ne pas rappeler, en parlant d'affaires, la forte observation de Paul Laffitte ?
Un idiot riche est un riche.
Un idiot pauvre est un idiot.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.34, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Un journal ne peut écrire : « N'achetez pas les produits de la Maison Carré, ils ne valent rien », ce serait de la diffamation.
Mais certains journaux écrivent : « N'achetez pas les actions de la Maison Carré, elles ne valent rien », parce que ça, c'est de l'information financière.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.35, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Consulter. - Façon respectueuse de demander à quelqu'un d'être de votre avis.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.36, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Réfléchir. - Attendre quelques jours avant de ne pas changer d'avis.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.36, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Théoricien. - Individu qui n'est pas de votre avis.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.36, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Aide-toi, l'État ne t'aidera pas.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.37, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Ce qui rend fausses beaucoup de théories économiques, c'est qu'elles sont fondées sur l'hypothèse que l'homme est raisonnable.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.39, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Le concurrent se cache du concurrent et dissimule quand l'intérêt commun exigerait qu'il parlât ; l'homme est un renard pour l'homme.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.42, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Il n'y a de bonne politique que celle du juste milieu. Le difficile n'est que de savoir où il est.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.43, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- On défend le consommateur en évitant d'augmenter la rémunération du salarié ; on défend le salarié en chargeant d'impôts le capitaliste ; on défend le capitaliste en vendant le plus cher possible au consommateur ; et la justice se trouve ainsi d'autant mieux satisfaite que le salarié, le capitaliste et le consommateur, c'est presque toujours le même type.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.43, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- De ceux qui ont été élevés et instruits jusqu'à vingt-cinq ans dans l'étude et la recherche de l'inutile, dans l'amour de l'art et de la science pure - dans la recherche de problèmes abstraits - quatre-vingts pour cent sont jusqu'à quarante-cinq ans des hommes désintéressés. (Après cela, ils deviennent pareils à tous les vieillards. Ils ne pensent plus qu'à eux-mêmes.) C'est cette espèce d'hommes que la Société doit former pour s'assurer un squelette. En aura-t-elle la force ?
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.46, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Ce qu'on appelle l'opinion publique, c'est l'opinion de gens qui ne savent généralement pas ce qui s'est passé; aussi est-elle plus juste que celle des quelques gens qui en savent beaucoup, mais croient tout savoir.
Sur l'avenir, l'opinion publique est moins faite de l'ensemble des opinions de chacun que des opinions que chacun se fait de l'opinion des autres.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.48, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Beaucoup aiment dire : « Je me fiche de l'opinion publique. » Qu'on le dise suffit à montrer qu'on s'en soucie.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.49, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Il y eut un bon moment dans l'histoire des démocraties : ce fut le temps où on agissait sur l'opinion par la rhétorique. Action passagère, peu redoutable. Nous en sommes à l'époque où l'opinion se fait par la propagande : je crains bien que nous n'en sortirons pas.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.49, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Plus les opinions sont proches, plus les groupes se sentent frères et, par conséquent, plus il se détestent.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.50, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- [...] la cause profonde de la révolution économique, c'est le progrès de la connaissance.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.58, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- L'Américain classe les hommes par leur argent.
Le Français, par leurs numéros d'ordre dans les examens.
Le Chinois aussi.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.69, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Le Français est un paresseux qui travaille beaucoup ;
L'Anglais, un paresseux qui ne fait rien ;
L'Allemand, un travailleur qui se donne du mal ;
L'Américain, un travailleur qui sait s'arranger pour ne pas faire grand'chose.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.69, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Il y a de bons métiers ; il n'y en a pas de délicieux.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.71, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Tel qui serait capable de décisions justes et hardies, redoute à juste titre de manquer d'habileté, ou seulement de réplique, si l'événement l'oblige à les défendre. Le courage dans les actes est souvent le résultat de la présence d'esprit dans les discussions.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.75, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Un homme est vieux à partir de l'heure où il cesse d'avoir de l'audace.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.75, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Les hommes se répartissent naturellement en trois classes ; les vaniteux, les orgueilleux et les autres.
Je n'ai jamais rencontré les autres.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.76, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- La politesse consiste surtout à satisfaire la vanité du voisin.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.80, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- On dit : « L'Opinion est sotte, je la méprise. Je suis au-dessus d'elle. » Mais on tend l'oreille pour surprendre ce qu'elle murmure. Le plus souvent d'ailleurs, on n'entend rien. On la flatte ; on lui obéit. Mais on choisit, pour montrer son indépendance, un détail minuscule : la forme d'un chapeau, une affectation dans le langage, un paradoxe qu'on ressasse ; juste ce qu'il faut pour qu'on dise autour de soi : « C'est un original. » ; juste assez pour intéresser l'Opinion.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.80, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- On n'a besoin d'avoir plusieurs cordes à son arc que lorsque la première n'est pas très solide. Le temps de la changer, l'ennemi a pris l'avantage.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.85, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- La publicité, c'est la gloire du riche ; la gloire, c'est la publicité du pauvre.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.86, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- On commence sa vie avec des convictions. On la fait avec des principes.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.87, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- En industrie, le principe n'est utilisé que dans l'expression : « J'ai pour principe » où l'essentiel est dans « J'ai ».
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.87, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Il est commode d'avoir des principes vis-à-vis des autres ; vis-à-vis de soi, il est plus pratique d'avoir du bon sens.
Mais c'est moins facile.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.88, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Un homme arrivé ne bouge plus.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.89, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Le conseil d'administration est une des manières les plus distinguées de perdre son temps.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.93, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Toute séance du conseil d'administration comporte deux opérations importantes, et deux seulement : la signature du registre de présence et la fixation de la date de la prochaine séance.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.93, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Si vous ne pouvez persuader, appliquez-vous à séduire.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.105, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Les comparaisons ne sont pas des raisons ; mais, pour persuader, elles valent souvent mieux.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.109, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Si l'on vous propose de vendre une chose dont vous n'êtes pas certain qu'elle est de la meilleure qualité, refusez : vous ne sauriez la vendre.
On appelle bon vendeur un homme qui est certain que ce qu'il vend est de la meilleure qualité, quoi qu'il vende.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.110, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- L'ouvrier ne vend que son corps ; le technicien ne vend que son cerveau ; le commerçant vend son âme.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.111, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Évitez ceux qui vous parlent de leur honnêteté : ils vous roulent. Traitez avec qui se vante d'avoir roulé autrui : c'est qu'il n'en a pas l'habitude.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.114, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Méfiez-vous de l'homme qui parle pour ne rien dire. Ou il est stupide et vous perdrez votre temps, ou il est très fort et vous perdrez votre argent.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.115, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Personne ne croit aux experts, mais tout le monde les croit.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.121, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- J'ai souvent vu des techniciens avoir des avis contraires, je n'en ai jamais vu avoir tort.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.124, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Il y a trois manières de se ruiner, disait le grand Rothschild : je jeu, les femmes - et les ingénieurs. Les deux premières sont plus agréables - mais la dernière est plus sûre.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.124, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Il faut toujours se servir des experts, et prendre leur avis. Mais quand on l'a, on peut la garder pour soi.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.125, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Le rôle fondamental du juriste, comme celui de l'avocat, est moins de déterminer si une cause est bonne ou mauvaise, que de découvrir ce qu'il y a de bons dans les plus mauvaises causes.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.131, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Le juriste est un technicien : c'est donc un homme qui a toujours raison.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.131, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- La sténo-dactylo est un instrument à qui on dicte des fautes de français et qui restitue des fautes d'orthographe.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.132, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- De quelque façon et par quelque moyen qu'on décompose une collectivité en groupes (choix, ancienneté, examens, concours, tirage au sort), dans les divers groupes, la proportion des imbéciles est la même.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.137, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Une des faiblesses de la haute culture, c'est d'apprendre à chercher la vérité.
De deux hommes qui discutent, si l'un veut convaincre et que l'autre cherche la vérité, le second est perdu.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.140, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Bon sens et logique : un chef.
Bon sens sans logique : un employé.
Logique sans bons sens : une catastrophe. De là, l'échec de beaucoup de Polytechniciens.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.140, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Dieu n'a créé que le ciel et la terre ; l'Autodidacte a fait mieux : il s'est créé lui-même.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.145, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Il y a trois sortes d'êtres au langage mystérieux :
Les plus aisés à comprendre sont les Fous,
Puis viennent les Polytechniciens,
Et enfin les Comptables.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.149, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Une statistique n'est vraiment intéressante que si le chiffre qu'elle donne est imprévu ; car elle provoque alors une demande d'explication, qui vous apprend quelque chose. Le rôle de la statistique est moins de renseigner que de fixer le renseignement qu'il faut chercher.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.150, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Nous ne demandons pas aux statistiques assez de renseignements, et nous exigeons d'elles trop de conclusions.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.150, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Lemme I. - On fait dire à une statistique ce qu'on veut, à une condition : c'est qu'on évite de dire comment elle est faite.
Lemme II. - On ne demande comment une statistique est faite que lorsqu'elle prouve autre chose que ce qu'on désire.
Théorème. - Quand vous désirez qu'une statistique vous renseigne, cachez soigneusement ce que vous voudriez qu'elle prouve. Car si on le sait, elle le prouvera et, puisqu'elle le prouvera, vous oublierez de demander comment on l'a faite.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.151, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- La publicité de masse est la plus éclatante démonstration de l'illusion que l'homme a d'être libre.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.155, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- La publicité s'impose ou n'est pas. On ne réussit pas auprès de la foule par la discrétion et le marivaudage. La publicité, c'est le viol.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.155, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- De toutes les formes de l'esclavage, la plus étroite est celle de Maître.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.157, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- L'homme qui fuit les responsabilités fera peut-être une fortune ; il ne fera jamais une oeuvre.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.161, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Pensez vite et parlez lentement. Le poids des mots est directement proportionnel à leur durée.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.161, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Lorsque plusieurs questions urgentes se présentent à la fois, choisissez la plus embêtante : c'est certainement la plus pressée.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.161, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- On peut se servir de la théorie pour choisir l'acte qu'on va accomplir : c'est la sottise. On peut aussi s'en servir pour justifier l'acte qu'on a accompli : c'est de l'habileté.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.162, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Beaucoup de médiocres réussissent. La médiocrité rassure.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.162, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Il ne faut pas dire : « J'ai le temps », quand une affaire se présente.
Il n'y a pas d'affaires urgentes, disait Le Play, il n'y a que des affaires en retard.
Il ne faut pas non plus bâcler les affaires sous prétexte d'urgence.
Il n'y a pas d'affaires urgentes, disait un autre, il n'y a que des gens pressés.
Quand on m'apporte une affaire urgente, disait un troisième, je la laisse dormir huit jours. - Et au bout de huit jours ? - Au bout de huit jours, elle a cessé d'être urgente.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.163, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Si vous avez des doutes sur la façon dont vous devez juger un homme, invitez-le chez vous et fiez-vous à ce que vous en dira votre femme.
Mais si votre femme connaît sa femme, ne vous y fiez plus.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.164, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- On n'enseigna pas à réussir. Réussir est un art ; comme tous les arts, il suppose des dons.
On apprend une technique on n'apprend pas à être un grand peintre.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.166, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- On a souvent plus de peine à persuader ses inférieurs qu'à convaincre ses supérieurs.
Il est vrai qu'on s'y donne moins de mal.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.169, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Association : mariage. On commence par se faire des concessions. On finit par se faire des sacrifices.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.173, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Chercher le prestige, c'est fuir l'argent.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.174, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Évitez que votre personnel ne passe son temps à rendre compte des choses qu'il aurait pu faire, s'il n'avait pas été obligé de rendre compte.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.174, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- L'homme ne se nourrit pas seulement de pain ; il faut donner à ceux qu'on emploie un salaire et un idéal.
Mais l'homme se nourrit d'abord de pain ; il ne faut pas oublier le salaire, sous le prétexte qu'on fournit l'idéal.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.177, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Allez, les grandes écoles ont toujours sélectionné les bonnes mémoires, les fortes volontés et les harmonieuses médiocrités ; elles n'ont jamais choisi les intelligences. Il en passe quelques-unes, qui rayonnent sur le lot. Mais on en trouve autant dans le lot d'à côté.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.195, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- Ne rien savoir, voyez-vous (à la condition expresse de savoir qu'on ne sait rien), c'est un merveilleux moyen de commandement. L'homme qui sait se perd dans le détail de sa science : c'est une des grandes difficultés de celui qui monte en grade d'oublier qu'il connaît le métier de son inférieur et de renoncer à le faire. [...] Et puis, l'homme qui ne sait pas peut apprendre : tâche beaucoup plus rude pour celui qui croit déjà savoir. Si parfaite que soit une école, elle n'est jamais la vie. Plus l'école nous enseigne de pratique, plus elle nous donne l'illusion de savoir, plus elle fait de nous un être inapte à apprendre.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.197, Éd. du Tambourinaire, 1962)
- On n'apprend pas aux hommes la passion ; mais l'éducation dirige le courant passionnel.
(Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.200, Éd. du Tambourinaire, 1962)