Citations ajoutées le 12 août 2009

Anne Barratin

  1. Un anniversaire qu'on fête ressemble à un inventaire qu'on ouvre.
    (De Vous à Moi, p.130, A. Lemerre, 1892)
     
  2. L'amoureux qui s'enfuit bénit son successeur.
    (De Vous à Moi, p.130, A. Lemerre, 1892)
     
  3. Comme on voit facilement si les belles lettres sont une patrie, ou un pays où l'on passe !
    (De Vous à Moi, p.130, A. Lemerre, 1892)
     
  4. On peut défendre sans aimer, mais on ne peut pas aimer sans défendre.
    (De Vous à Moi, p.130, A. Lemerre, 1892)
     
  5. Comme la musique, la politesse a besoin de tons et de demi-tons.
    (De Vous à Moi, p.130, A. Lemerre, 1892)
     
  6. Dans les sentiers de la joie, tous ne peuvent pas se baisser pour cueillir une fleur.
    (De Vous à Moi, p.130, A. Lemerre, 1892)
     
  7. Ce qu'il y a de plus beau dans la jeunesse, ce n'est pas ce qu'elle tient, c'est ce qu'elle voit.
    (De Vous à Moi, p.131, A. Lemerre, 1892)
     
  8. On corrige le laid, on n'élargit pas le gentil.
    (De Vous à Moi, p.131, A. Lemerre, 1892)
     
  9. Un sot est arrivé à maturité, un niais y marche.
    (De Vous à Moi, p.131, A. Lemerre, 1892)
     
  10. Le besoin de ne pas croire est comme le besoin de croire, il recherche toutes les occasions.
    (De Vous à Moi, p.131, A. Lemerre, 1892)
     
  11. Où sont les fleurs de l'esprit, n'en seront pas toujours les fruits.
    (De Vous à Moi, p.131, A. Lemerre, 1892)
     
  12. Vouloir être heureux n'en donne pas la possibilité, mais empêche qu'on en néglige l'occasion.
    (De Vous à Moi, p.131, A. Lemerre, 1892)
     
  13. La jouissance n'est pas obligée d'être pécheresse, mais elle est très faite pour le devenir.
    (De Vous à Moi, p.132, A. Lemerre, 1892)
     
  14. Si le pauvres s'aimaient entre eux, ils ne seraient plus pauvres.
    (De Vous à Moi, p.132, A. Lemerre, 1892)
     
  15. J'ai connu un Anglais qui aimait à collectionner les baisers historiques sur le front de sa fille.
    (De Vous à Moi, p.132, A. Lemerre, 1892)
     
  16. Le plaisir aime à aller vite, comme tous ceux qui ne se sentent pas de lendemain.
    (De Vous à Moi, p.132, A. Lemerre, 1892)
     
  17. L'impossibilité ne console pas le coeur, elle le barre.
    (De Vous à Moi, p.132, A. Lemerre, 1892)
     
  18. La musique en plein air me semble véritablement chez elle.
    (De Vous à Moi, p.132, A. Lemerre, 1892)
     
  19. On n'a pas tout fait quand on respecte la liberté des autres ; le plus difficile c'est de leur sacrifier la sienne.
    (De Vous à Moi, p.133, A. Lemerre, 1892)
     
  20. Les catastrophes sont comme des coups de grisou, et l'on est descendu dans la mine en chantant.
    (De Vous à Moi, p.133, A. Lemerre, 1892)
     
  21. Nos actions ne suivent pas toujours nos paroles : en construisant, l'architecte s'éloigne du plan.
    (De Vous à Moi, p.133, A. Lemerre, 1892)
     
  22. La tâche du berger serait bien plus dure sans l'amour de ses moutons.
    (De Vous à Moi, p.133, A. Lemerre, 1892)
     
  23. J'aime mieux les franches coquettes que les demi : j'aime, chez les commerçants, l'enseigne sur la porte.
    (De Vous à Moi, p.133, A. Lemerre, 1892)
     
  24. La nature, en nous condamnant tous aux mêmes besoins physiques, et aux mêmes moyens de les satisfaire, aurait donné à notre orgueil la meilleure correction, s'il était capable d'être corrigé.
    (De Vous à Moi, p.134, A. Lemerre, 1892)
     
  25. J'ai beaucoup de goût pour les gens qui m'aiment sans me le dire, et pour ceux qui me défendent sans me le raconter.
    (De Vous à Moi, p.134, A. Lemerre, 1892)
     
  26. Le coeur ne se fait pas à certaines distances : il a créé le souvenir, comme l'ingénieur le pont, pour les rapprocher.
    (De Vous à Moi, p.134, A. Lemerre, 1892)
     
  27. Il y a des gens qui ne meurent de rien que de la mort, d'autres qui ne vivent de rien que de la vie.
    (De Vous à Moi, p.134, A. Lemerre, 1892)
     
  28. L'échange est né un peu voleur, il aime à recevoir plus qu'il ne donne.
    (De Vous à Moi, p.134, A. Lemerre, 1892)
     
  29. Touchez un Français, vous en tirez une étincelle.
    (De Vous à Moi, p.135, A. Lemerre, 1892)
     
  30. Les Suisses vivent près des glaciers ; aussi la raison, chez eux, précède-t-elle le coeur.
    (De Vous à Moi, p.135, A. Lemerre, 1892)
     
  31. Il est des gens qui savent se passer de race, et n'en feraient rougir aucune.
    (De Vous à Moi, p.135, A. Lemerre, 1892)
     
  32. Honore ta vertu en n'en parlant pas.
    (De Vous à Moi, p.135, A. Lemerre, 1892)
     
  33. Les esprits simples vont aux causes et laissent les effets jouer leur partie.
    (De Vous à Moi, p.135, A. Lemerre, 1892)
     
  34. Chez Wagner, le pianissimo est plus plein de concessions que de tendresse : on sent le tonnerre devant et derrière lui.
    (De Vous à Moi, p.135, A. Lemerre, 1892)
     
  35. Le vrai remords refuse obstinément de s'excuser.
    (De Vous à Moi, p.136, A. Lemerre, 1892)
     
  36. On arrive quelquefois à la vérité par l'erreur, mais en ne s'attardant pas trop en chemin, car l'erreur, comme le marais, a ses miasmes.
    (De Vous à Moi, p.136, A. Lemerre, 1892)
     
  37. Une joie complète est belle comme une fleur épanouie. Puis, les pétales tombent !
    (De Vous à Moi, p.136, A. Lemerre, 1892)
     
  38. Que j'aime ton bonheur, s'il me prophétise le mien !
    (De Vous à Moi, p.136, A. Lemerre, 1892)
     
  39. La discussion qui n'éclaire pas n'est qu'un pugilat.
    (De Vous à Moi, p.137, A. Lemerre, 1892)
     
  40. Thiers ressemble à un notaire cherchant à faire un contrat.
    (De Vous à Moi, p.137, A. Lemerre, 1892)
     
  41. On se méprise à coups de compliments : après tout, pourquoi se battre à coups de hache ?
    (De Vous à Moi, p.137, A. Lemerre, 1892)
     
  42. Qu'il faut d'êtres pour remplacer le seul qui manque !
    (De Vous à Moi, p.137, A. Lemerre, 1892)
     
  43. Ce ne sont pas les occasions de nous résigner qui nous manqueront jamais.
    (De Vous à Moi, p.137, A. Lemerre, 1892)
     
  44. C'est par le peuple que la société se régénère ; c'est par les racines que la plante vit.
    (De Vous à Moi, p.137, A. Lemerre, 1892)
     
  45. On a les manières courtes et trapues comme le corps.
    (De Vous à Moi, p.138, A. Lemerre, 1892)
     
  46. J'aime mieux l'oisiveté que la nonchalance ; l'une ne fait rien, l'autre fait mal ce qu'elle fait.
    (De Vous à Moi, p.138, A. Lemerre, 1892)
     
  47. L'esprit d'opposition : un guerrier qui dort avec son casque.
    (De Vous à Moi, p.138, A. Lemerre, 1892)
     
  48. La mesure fait peur à l'imagination ; il faut tâcher de la lui imposer par ruse, comme aux jeunes chiens, la muselière.
    (De Vous à Moi, p.138, A. Lemerre, 1892)
     
  49. Comme un pied dans un soulier trop étroit, qu'un mot a souvent l'air malheureux dans une phrase !
    (De Vous à Moi, p.138, A. Lemerre, 1892)
     
  50. Tout assainir autour de soi !
    (De Vous à Moi, p.139, A. Lemerre, 1892)
     
  51. Un rêve est généralement beaucoup plus jeune que nous.
    (De Vous à Moi, p.139, A. Lemerre, 1892)
     
  52. Une horloge devant un rêveur : une tâche devant un paresseux.
    (De Vous à Moi, p.139, A. Lemerre, 1892)
     
  53. On a la voix de son coeur ; on a les mains de sa vie ; on a la bouche de son esprit ou de sa sottise.
    (De Vous à Moi, p.139, A. Lemerre, 1892)
     
  54. Si les fleurs de mai sont les plus fraîches, les fleurs de juillet, comme les femmes de quarante ans, sont les plus audacieuses.
    (De Vous à Moi, p.139, A. Lemerre, 1892)
     
  55. Tout conspire contre l'homme faible, si tout n'aide pas l'homme fort.
    (De Vous à Moi, p.140, A. Lemerre, 1892)
     
  56. L'étude a sa jouissance en elle, comme la sarigue quand elle porte ses petits dans sa poche maternelle.
    (De Vous à Moi, p.140, A. Lemerre, 1892)
     
  57. Patience ! belle dame à l'oeil placide, vous êtes plus vertueuses qu'heureuse, il me semble.
    (De Vous à Moi, p.140, A. Lemerre, 1892)
     
  58. L'éclair jaillit dans un ciel malade.
    (De Vous à Moi, p.140, A. Lemerre, 1892)
     
  59. Il y a des femmes qui ne sont belles que sous leurs cheveux blancs ; des gens qui ne sont bons que dans leur testament.
    (De Vous à Moi, p.140, A. Lemerre, 1892)
     
  60. Mesquin dans la fortune, tu seras petit en tout.
    (De Vous à Moi, p.141, A. Lemerre, 1892)
     
  61. On oublie souvent qu'une femme riche a aussi un coeur, on ne s'adresse qu'à sa vanité.
    (De Vous à Moi, p.141, A. Lemerre, 1892)
     
  62. Le moineau ne mourra jamais de faim, il est hardi.
    (De Vous à Moi, p.141, A. Lemerre, 1892)
     
  63. Un goût cède le pas à son voisin, une passion l'écrase.
    (De Vous à Moi, p.141, A. Lemerre, 1892)
     
  64. Qui compte ses ans de service aspire au repos.
    (De Vous à Moi, p.141, A. Lemerre, 1892)
     
  65. Les larmes sont la jeunesse du chagrin.
    (De Vous à Moi, p.141, A. Lemerre, 1892)
     
  66. On aime l'incertitude parce qu'elle laisse entrouverte la porte de l'espérance.
    (De Vous à Moi, p.142, A. Lemerre, 1892)
     
  67. Je me méfie de l'envolée du poète qui a des oiseaux en cage.
    (De Vous à Moi, p.142, A. Lemerre, 1892)
     
  68. L'oeil du maître éclaire l'atelier.
    (De Vous à Moi, p.142, A. Lemerre, 1892)
     
  69. Que de physionomies différentes peut avoir la conversation ! Elle se traîne, elle languit, elle éclate en fusées, elle jaillit en écume, elle monte à l'assaut.
    (De Vous à Moi, p.142, A. Lemerre, 1892)
     
  70. Nicole est terne, sa gaîté sent le cierge, il ressemble à un sacristain.
    (De Vous à Moi, p.142, A. Lemerre, 1892)
     
  71. Ce qui se laisse marchander est en train de se vendre.
    (De Vous à Moi, p.143, A. Lemerre, 1892)
     
  72. Une grande femme maigre, sans proportions, rappelle un long jour de jeûne.
    (De Vous à Moi, p.143, A. Lemerre, 1892)
     
  73. On repêche le pêcheur souvent bien loin du bord.
    (De Vous à Moi, p.143, A. Lemerre, 1892)
     
  74. Il est des gens qui racontent leurs bonnes oeuvres avec une émotion telle que les larmes leur en viennent aux yeux.
    (De Vous à Moi, p.143, A. Lemerre, 1892)
     
  75. Confier un second secret à une femme, c'est diminuer chez elle le besoin de divulguer le premier.
    (De Vous à Moi, p.143, A. Lemerre, 1892)
     
  76. Il y a des gens qui ne laissent après eux que le bonheur de les avoir quittés.
    (De Vous à Moi, p.144, A. Lemerre, 1892)
     
  77. Il est des idées qui ressemblent à des traits jaillissant de l'infini.
    (De Vous à Moi, p.144, A. Lemerre, 1892)
     
  78. Avant de mordre à même la pomme, combien ne lui a-t-on pas déjà donné de discrets coups de dents ?
    (De Vous à Moi, p.144, A. Lemerre, 1892)
     
  79. On connaissait le concert forcé ; une nouvelle torture nous est née : la conférence obligatoire.
    (De Vous à Moi, p.144, A. Lemerre, 1892)
     
  80. Suprême égoïsme ! on aime mieux crouler en compagnie que seul
    (De Vous à Moi, p.144, A. Lemerre, 1892)
     
  81. Il est des gens qui ne vous pardonnent pas de vous passer d'eux.
    (De Vous à Moi, p.145, A. Lemerre, 1892)
     
  82. Croyez-le, messieurs, il est de femmes qui savent gracieusement abdiquer.
    (De Vous à Moi, p.145, A. Lemerre, 1892)
     
  83. La mélancolie d'Ossian n'est pas amère comme la tristesse de Leopardi ; ce n'est ni de la bile ni de la colère, c'est simplement du génie brumeux.
    (De Vous à Moi, p.145, A. Lemerre, 1892)
     
  84. Il est des gaîtés froides comme un jour d'hiver : on sent les larmes qui les traversent.
    (De Vous à Moi, p.145, A. Lemerre, 1892)
     
  85. On vendrait souvent à bon marché son droit de présence, s'il pouvait se vendre.
    (De Vous à Moi, p.145, A. Lemerre, 1892)
     
  86. Permets qu'on dise ce qui est, ou ne te fâche pas si l'on dit ce qui n'est pas.
    (De Vous à Moi, p.146, A. Lemerre, 1892)
     
  87. Oriente bien ton esprit, puis abandonne-le à lui-même.
    (De Vous à Moi, p.146, A. Lemerre, 1892)
     
  88. Quel courage donne l'ignorance ! voyez les artistes amateurs !
    (De Vous à Moi, p.146, A. Lemerre, 1892)
     
  89. Il y a des êtres avec qui je voudrais commencer la vie, et d'autres avec lesquels je voudrais la finir.
    (De Vous à Moi, p.146, A. Lemerre, 1892)
     
  90. Cri de lassitude : tout m'est trop, et ce qui ne m'est pas trop m'est assez !
    (De Vous à Moi, p.146, A. Lemerre, 1892)
     
  91. La grâce dans la force, c'est l'égard.
    (De Vous à Moi, p.146, A. Lemerre, 1892)
     
  92. L'homme a inventé l'inconstance, et la femme s'en est servie.
    (De Vous à Moi, p.147, A. Lemerre, 1892)
     
  93. Un gênant peut avoir le sentiment de la mesure, mais pas de la vôtre.
    (De Vous à Moi, p.147, A. Lemerre, 1892)
     
  94. Savoir se débarrasser, un art difficile.
    (De Vous à Moi, p.147, A. Lemerre, 1892)
     
  95. Une fois n'est pas coutume, mais c'est un début.
    (De Vous à Moi, p.147, A. Lemerre, 1892)
     
  96. Il est des esprits stagnants comme la mare.
    (De Vous à Moi, p.147, A. Lemerre, 1892)
     
  97. Minuit semble parler bas.
    (De Vous à Moi, p.147, A. Lemerre, 1892)
     
  98. On déteste les conséquences de son péché bien avant de le détester lui-même.
    (De Vous à Moi, p.148, A. Lemerre, 1892)
     
  99. Il est des jours où il faut se museler pour être sûr de soi.
    (De Vous à Moi, p.148, A. Lemerre, 1892)
     
  100. Sully fait aimer Henri IV. Entourons-nous bien.
    (De Vous à Moi, p.148, A. Lemerre, 1892)
     
  101. La vie peut toujours faire pire.
    (De Vous à Moi, p.148, A. Lemerre, 1892)
     
  102. Notez qu'un imbécile peut faire la réputation d'un homme d'esprit.
    (De Vous à Moi, p.148, A. Lemerre, 1892)
     
  103. J'ai vu des femmes chanter, simplement pour chanter le roman de leur coeur.
    (De Vous à Moi, p.148, A. Lemerre, 1892)
     
  104. Paris, sans relations, serait la plus délicieuse des villes.
    (De Vous à Moi, p.149, A. Lemerre, 1892)
     
  105. On met quelquefois tant de bonne volonté à être heureux, sans pouvoir l'être !
    (De Vous à Moi, p.149, A. Lemerre, 1892)
     
  106. Il y a bien des manières de se réveiller : on rit, on chante, on pleure, on se jette au cou de la vie ou on lui dit : « Hélas ! encore ! »
    (De Vous à Moi, p.149, A. Lemerre, 1892)
     
  107. Schopenhauer est cru et gênant comme un rustre dans un salon, il fait penser à ces tavernes allemandes où l'on se permet tout, où chacun fume en mangeant.
    (De Vous à Moi, p.149, A. Lemerre, 1892)
     
  108. Ne trouver aucune femme belle, flatter l'enfant, accuser le mari, caresser le chat : détails du code de l'aspirant.
    (De Vous à Moi, p.149, A. Lemerre, 1892)
     
  109. Ingratitude ! briser le verre dans lequel on a savouré la liqueur.
    (De Vous à Moi, p.150, A. Lemerre, 1892)
     
  110. Il faut avoir doucement, presque humblement raison.
    (De Vous à Moi, p.150, A. Lemerre, 1892)
     
  111. L'oiseau n'a pas de rancune, il a des ailes.
    (De Vous à Moi, p.150, A. Lemerre, 1892)
     
  112. On a le mépris, comme la taille, plus ou moins cambré.
    (De Vous à Moi, p.150, A. Lemerre, 1892)
     
  113. Les amis de nos amis sont nos amis ; - paroles de quelqu'un qui avait l'amitié facile.
    (De Vous à Moi, p.150, A. Lemerre, 1892)
     
  114. Il est des livres qu'on aime trop pour les mettre avec d'autres, de même certains souvenirs.
    (De Vous à Moi, p.150, A. Lemerre, 1892)
     
  115. Qu'ils sont vivants, les souvenirs qu'on n'ose pas réveiller !
    (De Vous à Moi, p.151, A. Lemerre, 1892)
     
  116. Il faut de la politesse avec ses maux, comme avec ses ennemis.
    (De Vous à Moi, p.151, A. Lemerre, 1892)
     
  117. Quel beau succès : n'être pas compris par certaines gens !
    (De Vous à Moi, p.151, A. Lemerre, 1892)
     
  118. Sentir juste, penser juste : l'accord parfait.
    (De Vous à Moi, p.151, A. Lemerre, 1892)
     
  119. La nature n'a créé que des ouvriers.
    (De Vous à Moi, p.151, A. Lemerre, 1892)
     
  120. Que de bourgeois rougiraient de ne payer que comme certains ducs !
    (De Vous à Moi, p.151, A. Lemerre, 1892)
     
  121. Le regard porte le poids de la pensée.
    (De Vous à Moi, p.152, A. Lemerre, 1892)
     
  122. L'heure des choses en fait l'importance : voyez l'abandon, voyez le veuvage, à trente ans, ou à cinquante.
    (De Vous à Moi, p.152, A. Lemerre, 1892)
     
  123. Il est des femmes qui ne comprennent leur sexe qu'au moment où la jeunesse meurt.
    (De Vous à Moi, p.152, A. Lemerre, 1892)
     
  124. Estimer un don par les envieux qu'il fait, ce n'est peut-être pas une mauvaise jauge.
    (De Vous à Moi, p.152, A. Lemerre, 1892)
     
  125. Le style acquis sent toujours la rature.
    (De Vous à Moi, p.152, A. Lemerre, 1892)
     
  126. Il y a des intelligences broussailles, les belles fleurs n'y poussent pas.
    (De Vous à Moi, p.152, A. Lemerre, 1892)
     
  127. Les fleurs de l'amour sont rouges : est-ce pudeur, honte ou glorification ?
    (De Vous à Moi, p.153, A. Lemerre, 1892)
     
  128. Des amours tièdes, des haines douces, patrimoine des gens médiocres.
    (De Vous à Moi, p.153, A. Lemerre, 1892)
     
  129. Il faut bien réfléchir avant de déranger un heureux.
    (De Vous à Moi, p.153, A. Lemerre, 1892)
     
  130. Il est toujours prudent d'avoir des rames de rechange.
    (De Vous à Moi, p.153, A. Lemerre, 1892)
     
  131. Le vin du Rhin est moins remarquable que la manière dont les Allemands le supportent.
    (De Vous à Moi, p.153, A. Lemerre, 1892)
     
  132. Rien de plus commode que l'insolent : on le chasse.
    (De Vous à Moi, p.153, A. Lemerre, 1892)
     
  133. Il est très flatteur de trouver le temps court avec soi-même.
    (De Vous à Moi, p.154, A. Lemerre, 1892)
     
  134. Les minutes seules comptent ; les heures les préparent.
    (De Vous à Moi, p.154, A. Lemerre, 1892)
     
  135. Dans la Forêt-Noire, les arbres ont l'air si disciplinés ! ils font penser aux soldats prussiens.
    (De Vous à Moi, p.154, A. Lemerre, 1892)
     
  136. L'excès naît vorace, vit vorace, meurt vorace.
    (De Vous à Moi, p.154, A. Lemerre, 1892)
     
  137. Un homme supérieur peut avoir une sotte maîtresse : on est bien en pantoufles chez soi.
    (De Vous à Moi, p.154, A. Lemerre, 1892)
     
  138. L'imagination ! Celui qui n'aime pas mieux ce qu'elle va dire que ce qu'elle a dit, ne l'aime pas complètement.
    (De Vous à Moi, p.154, A. Lemerre, 1892)
     
  139. Les morts nous bénissent souvent quand nous faisons le contraire de ce qu'ils ont fait.
    (De Vous à Moi, p.155, A. Lemerre, 1892)
     
  140. L'aïeule n'a plus d'âge, c'est l'aïeule.
    (De Vous à Moi, p.155, A. Lemerre, 1892)
     
  141. Les grandes pensées se communiquent en gardant la chaleur qui les a fait naître.
    (De Vous à Moi, p.155, A. Lemerre, 1892)
     
  142. Il est des gens qu'on n'a jamais complètement conquis ; ce n'est pas caprice chez eux, c'est une certaine indépendance qui se reprend sans cesse, qui se réclame dès qu'elle s'est donnée.
    (De Vous à Moi, p.155, A. Lemerre, 1892)
     
  143. Si, maître Amour ! on apprend le métier d'amoureux.
    (De Vous à Moi, p.156, A. Lemerre, 1892)
     
  144. On a la joie humble ou arrogante, quand on a souffert ; on ne l'a plus naturelle.
    (De Vous à Moi, p.156, A. Lemerre, 1892)
     
  145. Et puis... on meurt.
    (De Vous à Moi, p.156, A. Lemerre, 1892)
     
  146. La colère brûle son bois sans le scier.
    (De Vous à Moi, p.156, A. Lemerre, 1892)
     
  147. L'âme de mon âme, c'est mon amour.
    (De Vous à Moi, p.156, A. Lemerre, 1892)
     
  148. On a le naturel affecté, comme on a l'art simple.
    (De Vous à Moi, p.156, A. Lemerre, 1892)
     
  149. Dans le veuvage, Dieu semble mettre en chapelle quelques belles âmes, avant qu'elles n'arrivent à Lui.
    (De Vous à Moi, p.156, A. Lemerre, 1892)
     
  150. Il est beaucoup de gens qui n'ont jamais désiré des ailes, ils se trouvent trop bien sur leurs deux pieds.
    (De Vous à Moi, p.157, A. Lemerre, 1892)
     
  151. J'ai vu des gens qui se trouvaient braves d'accepter le bonheur, et gracieux de lui sourire.
    (De Vous à Moi, p.157, A. Lemerre, 1892)
     
  152. Un auteur dramatique sent toujours un peu la rampe, l'effet à produire le préoccupe ; c'est le théâtre, que voulez-vous ?
    (De Vous à Moi, p.157, A. Lemerre, 1892)
     
  153. Telles gens ne manquent le bon moment que pour mourir.
    (De Vous à Moi, p.157, A. Lemerre, 1892)
     
  154. Il est de bonnes actions qui ont des crimes pour ancêtres.
    (De Vous à Moi, p.158, A. Lemerre, 1892)
     
  155. Une âme étroite appelle tout révolution.
    (De Vous à Moi, p.158, A. Lemerre, 1892)
     
  156. La réputation est quelquefois si généreuse envers nous qu'elle nous oblige à être meilleurs que nous le sommes.
    (De Vous à Moi, p.158, A. Lemerre, 1892)
     
  157. Ce que je devine m'est-il plus doux ou moins doux que ce qu'on me confie ?
    (De Vous à Moi, p.158, A. Lemerre, 1892)
     
  158. Qu'un vieux rossignol doit souffrir de ne pouvoir, à plein gosier, lancer son trille !
    (De Vous à Moi, p.158, A. Lemerre, 1892)
     
  159. La branche dénudée attend, mais avec quel robuste espoir !
    (De Vous à Moi, p.158, A. Lemerre, 1892)
     
  160. Douter de l'ami, c'est l'outrager ; douter de l'amant, c'est le connaître.
    (De Vous à Moi, p.159, A. Lemerre, 1892)
     
  161. On sort de tout, mais à des prix différents.
    (De Vous à Moi, p.159, A. Lemerre, 1892)
     
  162. Ne fais payer ton malheur à personne.
    (De Vous à Moi, p.159, A. Lemerre, 1892)
     
  163. Qu'il est facile de faire croire aux gens qu'ils sont martyrs, ou qu'ils l'ont été !
    (De Vous à Moi, p.159, A. Lemerre, 1892)
     
  164. On a de la reconnaissance à ses amis quand ils se portent bien.
    (De Vous à Moi, p.159, A. Lemerre, 1892)
     
  165. Il est des coeurs qui semblent toujours avoir réception ouverte ; chacun entre et sort à son gré.
    (De Vous à Moi, p.159, A. Lemerre, 1892)
     
  166. Dante a grandi Virgile en le choisissant pour guide.
    (De Vous à Moi, p.160, A. Lemerre, 1892)
     
  167. C'est encore en lui-même que le penseur le moins égoïste trouve la plus agréable compagnie.
    (De Vous à Moi, p.160, A. Lemerre, 1892)
     
  168. La hauteur du nid indiquerait-elle la misanthropie de l'oiseau ?
    (De Vous à Moi, p.160, A. Lemerre, 1892)
     
  169. Un principe n'est ni vieux ni jeune, il a l'âge de ce qu'il vaut.
    (De Vous à Moi, p.160, A. Lemerre, 1892)
     
  170. Le peuple français dit avec un certain mépris : « C'est un étranger », comme on dit : « ;C'est un nègre ». Quand se corrigera-t-il ?
    (De Vous à Moi, p.160, A. Lemerre, 1892)
     
  171. Pauvre coeur ! c'est toujours ton tour quand tu es là.
    (De Vous à Moi, p.161, A. Lemerre, 1892)
     
  172. Il est de médisants qu'on dirait musiciens, tant ils commencent doucement pour arriver à leur crescendo final.
    (De Vous à Moi, p.161, A. Lemerre, 1892)
     
  173. J'aime le parfum qui revient, l'étoile qui reparaît, le regret qui recommence, j'aime tous les serviteurs de la fidélité.
    (De Vous à Moi, p.161, A. Lemerre, 1892)
     
  174. On associe la nature à sa peine, comme on associe l'ami à ses joies, sans qu'il les partage.
    (De Vous à Moi, p.161, A. Lemerre, 1892)
     
  175. On porte rarement son pardon, on attend le visiteur.
    (De Vous à Moi, p.161, A. Lemerre, 1892)
     
  176. Les audaces n'ont pas peur que de leurs semblables.
    (De Vous à Moi, p.162, A. Lemerre, 1892)
     
  177. Qu'il est difficile de faire de son coeur malade un pauvre honteux !
    (De Vous à Moi, p.162, A. Lemerre, 1892)
     
  178. Dieu, a donné au temps toute puissance, excepté celle de respecter.
    (De Vous à Moi, p.162, A. Lemerre, 1892)
     
  179. On cherche la paix, comme on cherche souvent son chemin, en lui tournant le dos.
    (De Vous à Moi, p.162, A. Lemerre, 1892)
     
  180. Tout a le droit de fatigue, même l'indulgence.
    (De Vous à Moi, p.162, A. Lemerre, 1892)
     
  181. La timidité, ayant un air de jeunesse, les femmes quasi mûres aiment à se parer de ses plumes, sans connaître le goût de la chair de l'oiseau.
    (De Vous à Moi, p.162, A. Lemerre, 1892)
     
  182. Envier, c'est voler, si l'on osait.
    (De Vous à Moi, p.163, A. Lemerre, 1892)
     
  183. La douleur a quelquefois besoin de rugir, comme la bête féroce : c'est le duel qui commence entre elle et nous.
    (De Vous à Moi, p.163, A. Lemerre, 1892)
     
  184. La note en mains, vers le trône éternel, la douleur approcha. Et Dieu de lui répondre, en lui cachant sa face : Le compte est trop bien fait.
    (De Vous à Moi, p.163, A. Lemerre, 1892)
     
  185. La clarté est à l'intelligence, ce que la lumière est au logement.
    (De Vous à Moi, p.163, A. Lemerre, 1892)
     
  186. On peut détester sans haine, comme on peut aimer sans tendresse.
    (De Vous à Moi, p.163, A. Lemerre, 1892)
     
  187. Certaines plantes meurent au profit des autres, comme certaines idées.
    (De Vous à Moi, p.164, A. Lemerre, 1892)
     
  188. Le fruit, c'est l'honneur de l'arbre.
    (De Vous à Moi, p.164, A. Lemerre, 1892)
     
  189. Que de gens envoient leurs morts au Ciel pour n'y plus penser !!!
    (De Vous à Moi, p.164, A. Lemerre, 1892)