Citations ajoutées le 18 février 2006

Raoul Vaneigem

  1. Les citations sont un hommage de la désinvolture à la paresse. Du moins est-ce ainsi qu'il me plaît à l'entendre en me délassant de l'attention requise par les plaisirs quotidiens, et en offrant à l'oisiveté une promenade mycologique dans les sous-bois de la culture.
    (Dictionnaire de Citations (Préface), trad. Robert Pépin , p.7, Le cherche midi éditeur, 1998)
     

André Brincourt

  1. Nous savons bien que la télévision ne s'adresse pas à dix millions de personnes, mais à dix millions de fois quelqu'un.
    C'est là son génie propre. Quel que soit l'angle sous lequel on considère le phénomène, il convient donc d'admettre que la télévision appartient essentiellement au domaine de la vie privée.

    (La télévision, p.8, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  2. Le petit écran est un miroir. Il renvoie à l'homme qui le regarde sa propre image. Mieux vaut y songer avant de prononcer un jugement définitif.
    (La télévision, p.9, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  3. À tous les niveaux et dans tous les secteurs de cette entreprise multiple, le crime de lèse-télévision consiste, pour l'homme, à démissionner devant la machine.
    (La télévision, p.15, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  4. La télévision deviendra majeure lorsque l'on établira les programmes en fonction des idées et non des moyens.
    (La télévision, p.15, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  5. On peut regarder sans voir. On peut aussi voir sans regarder. L'exercice, dans les deux cas, détériore l'esprit.
    (La télévision, p.21, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  6. Le fait de « n'avoir qu'à tourner le bouton » ne saurait nous dispenser d'apporter à l'émission une sorte de vigilance de principe, que l'on ne refuse pas dans toute salle publique où « l'on a payé sa place ». Sans quoi, mieux vaut faire autre chose. Or il est certain que la télévision doit sa mauvaise réputation à la facilité d'usage et, partant, au fait que les gens se font un malin plaisir de « négliger son existence », comme si, en mangeant des spaghetti pendant que chante la Callas, ou en sablant le champagne lors de la retransmission de la messe de minuit, ils se vengeaient sourdement des usages imposés dans la société et se libéraient par là même.
    (La télévision, p.24, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  7. Je gagne sur l'image ou elle me gagne. Le regard distrait rend vulnérable. L'engourdissement est d'abord l'effet d'une complaisance : on se laisse, par faiblesse, imbiber. Le regard boit sans soif, comme le buvard.
    (La télévision, p.24, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  8. Dans sa part la plus noble, la bonne télévision se reconnaît à son caractère interrogatif. C'est en tout cas une excellente façon de faire réfléchir devant leur écran ceux que d'autres (que je soupçonne de ne pas vouloir avoir les idées dérangées) accusent un peu trop vite de « passivité ». Épargnons-nous tout lessivage de cerveaux. Tant que l'on se pose des questions, l'esprit est sauf.
    (La télévision, p.25, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  9. J'ai été vivement impressionné par cette phrase de Jean Cocteau qui, un jour - après s'être vu à la télévision -, m'a confié : « Nous ne vivons désormais que de reflets. Les gens ne vous pardonnent plus de ne pas ressembler trait pour trait à votre image. »
    (La télévision, p.27, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  10. Tout voir - mais hors d'atteinte. Le monde deviendrait une sorte d'abstraction. « J'ai rêvé sans dormir, peut-être même sans me réveiller », dit Machado.
    (La télévision, p.27, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  11. [...] la responsabilité de ceux qui ont la charge de nourrir nos rêves et qui, sous le mauvais prétexte de plaire à tous, pourraient oublier que l'essentiel est encore de susciter chez les hommes « les goûts qu'ils ignorent en eux ».
    (La télévision, p.37, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  12. « L'homme s'intègre à ce qu'il perçoit », a écrit Bergson.
    (La télévision, p.46, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  13. Jean d'Arcy, lorsqu'il était directeur des programmes, a dit un jour : « Le direct est au téléfilm ce qu'est le steak au boeuf bouilli. »
    Ce n'était pas une boutade, mais un principe de direction.

    (La télévision, p.49, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  14. « Il y a dans tous les arts une partie physique qui ne peut plus être regardée ni traitée comme naguère, qui ne peut pas être soustraite aux entreprises de la connaissance et de la puissance modernes. Ni la matière, ni l'espace, ni le temps ne sont depuis vingt ans ce qu'ils étaient depuis toujours. Il faut s'attendre que de si grandes nouveautés transforment toute la technique des arts, agissent par là sur l'invention elle-même, aillent peut-être jusqu'à modifier merveilleusement la notion même de l'art.
    « Sans doute ce ne seront d'abord que la reproduction et la transmission des oeuvres qui se verront affectées. On saura transporter ou reconstituer en tout lieu le système de sensations ou, plus exactement, le système d'excitations, que dispense en un lieu quelconque un objet ou un événement quelconque. Les oeuvres acquerront une sorte d'ubiquité. Leur présence immédiate ou leur restitution à toute époque obéiront à notre appel. » (Valéry écrivait cela en 1929 !)

    (La télévision, p.50, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  15. « Ces inventeurs de visage que sont les grands interprètes. » (Pierre Brisson)
    (La télévision, p.53, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  16. Il nous faut apprendre à regarder comme nous avons appris à lire. Et, pour que l'image redevienne signe, il est, en effet, nécessaire d'inventer une grammaire.
    (La télévision, p.54, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  17. [...] chaque fois que la théorie précède l'oeuvre, on commet une sorte d'anachronisme esthétique.
    (La télévision, p.56, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  18. [En parlant de la télévision]
    [...] cette fée moderne du foyer [...]

    (La télévision, p.56, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  19. À propos des adaptations abusives au petit écran :
    « Nous vivons au temps des tripatouilleurs. » (François Mauriac.)

    (La télévision, p.71, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  20. Une réussite est toujours dangereuse à la télévision : on est tenté d'appliquer la recette au lieu de respecter le principe.
    (La télévision, p.72, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  21. Le cinéma à domicile ? La télévision peut y prétendre - mais d'une manière superfétatoire. Faites-en un principe, vous menez à la mort et le cinéma et la télévision.
    (La télévision, p.76, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  22. Je ne sais si, dans l'avenir, la télévision nous permettra d'aller à la rencontre de nos dirigeants et de nos mandataires. Pour l'instant, ce sont eux qui, grâce à elle, viennent à nous. Soulignons la nuance. Est-ce suffisant pour croire que les nations ont, de ce fait, une chance de plus d'avoir à leur tête les hommes qu'elles méritent ? Ce ne serait, du reste, pas plus rassurant.
    (La télévision, p.81, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  23. Nous ne pouvons ignorer que l'image sait mentir.
    (La télévision, p.82, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  24. Répétons-le : le livre et la presse écrite invitent le lecteur à l'interprétation d'un texte. Les moyens d'expressions mécaniques que sont notamment la radio et la télévision s'imposent tels quels. Là commence l'escroquerie - si nous n'y prenons garde.
    (La télévision, p.83, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  25. Jean Ghéhenno :
    « La télévision est mauvaise lorsqu'elle fabrique des citoyens faciles à gouverner. Elle est bonne lorsqu'elle est courageuse et rend le citoyen difficile à gouverner. »

    (La télévision, p.85, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  26. La vraie menace, où est-elle ? Elle réside sans doute dans ce que nous pourrions appeler la standardisation, dans la confusion des genres et des méthodes. De plus en plus, l'instrument de transmission et le moyen d'expression tendent à se confondre dans une sorte de produit manufacturé.
    (La télévision, p.90, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     
  27. La mondovision... quelle merveille !
    L'univision. Quel danger !

    (La télévision, p.90, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)
     

Deon Meyer

  1. [...] c'était autour [des ténèbres] que son corps avait grandi, tel l'arbre qui prend le fil de fer barbelé dans son tronc afin qu'à jamais il en soit blessé et déchiré et que la sève en coule comme du sang.
    (Jusqu'au dernier, trad. Robert Pépin , p.194, Seuil/Points P1072)
     
  2. Combattre le crime, c'est comme jouer au golf [..]. C'est juste au moment où on croit avoir la solution que ça dérape.
    (Jusqu'au dernier, trad. Robert Pépin , p.201, Seuil/Points P1072)
     
  3. Nécessité fait loi quand c'est le diable qui mène la danse.
    (Jusqu'au dernier, trad. Robert Pépin , p.317, Seuil/Points P1072)
     

Gustave Le Bon

  1. On ne se conduit pas avec son intelligence mais avec son caractère.
    (Aphorismes du temps présent, p.155, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  2. On ne saurait juger des sentiments d'un être d'après sa conduite dans un cas déterminé. L'homme d'une circonstance n'est pas celui de toutes les circonstances.
    (Aphorismes du temps présent, p.156, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  3. Supposer chez les autres des sentiments identiques à ceux qui nous mènent, est se condamner à ne jamais les comprendre.
    (Aphorismes du temps présent, p.157, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  4. Quand on ne gêne pas par sa volonté, on nuit souvent par son inertie.
    (Aphorismes du temps présent, p.157, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  5. Les oeuvres importantes résultent plus rarement d'un grand effort que d'une accumulation de petits efforts.
    (Aphorismes du temps présent, p.157, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  6. La vanité est pour les imbéciles une puissante source de satisfaction. Elle leur permet de substituer aux qualités qu'ils n'acquerront jamais, la conviction de les avoir toujours possédées.
    (Aphorismes du temps présent, p.157, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  7. Nul besoin d'être loué quand on est sûr de soi. Qui recherche la louange doute de sa propre valeur.
    (Aphorismes du temps présent, p.158, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  8. Appartenir à une école, c'est perdre sa personnalité ; ne pas appartenir à une école, c'est abdiquer toute possibilité de prestige.
    (Aphorismes du temps présent, p.158, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  9. Les grandes pensées viennent de l'esprit et non du coeur comme on l'a soutenu, mais c'est du coeur qu'elles tirent leur force.
    (Aphorismes du temps présent, p.158, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  10. Le caractère et l'intelligence étant rarement réunis, il faut se résigner à choisir ses amis pour leur caractère et ses relations pour leur intelligence.
    (Aphorismes du temps présent, p.158, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  11. On n'est pas maître de ses désirs, on l'est souvent de sa volonté.
    (Aphorismes du temps présent, p.159, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  12. Une volonté forte a le plus souvent un désir fort pour soutien. Le désir est l'âme de la volonté.
    (Aphorismes du temps présent, p.159, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  13. En matière de sentiment, l'illusion crée vite la certitude.
    (Aphorismes du temps présent, p.161, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  14. Les sentiments simulés finissent quelquefois par devenir des sentiments éprouvés.
    (Aphorismes du temps présent, p.161, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  15. Les diverses formes de logiques : mystique, sentimentale et rationnelle n'ont pas de commune mesure. Elles peuvent se superposer mais non se concilier.
    (Aphorismes du temps présent, p.161, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  16. Ce qu'on fait par orgueil est souvent supérieur à ce qu'on accomplit par devoir.
    (Aphorismes du temps présent, p.161, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  17. Démontrer qu'une chose est rationnelle ne prouve pas toujours qu'elle soit raisonnable.
    (Aphorismes du temps présent, p.162, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  18. L'homme ne possède que deux certitudes absolues : le plaisir et la douleur. Elles orientent toute sa vie individuelle et sociale.
    (Aphorismes du temps présent, p.163, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  19. Les grands manieurs d'hommes furent toujours des créateurs de désirs. Les réformateurs ne font que substituer un désir à un autre désir.
    (Aphorismes du temps présent, p.164, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  20. Selon les divers ordres d'activité, la femme est inférieure ou supérieure à l'homme. Elle est rarement son égale.
    (Aphorismes du temps présent, p.166, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  21. La femme ne pardonne pas à l'homme de deviner ce qu'elle pense à travers ce qu'elle dit.
    (Aphorismes du temps présent, p.167, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  22. Dominer ou être dominée, il n'y a pas, pour l'âme féminine, d'autre alternative.
    (Aphorismes du temps présent, p.167, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  23. L'homme ne croit guère la femme que quand elle ment. Il la condamne ainsi souvent à mentir.
    (Aphorismes du temps présent, p.167, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  24. En amour, quand on demande des paroles, c'est qu'on a peur d'entendre les pensées.
    (Aphorismes du temps présent, p.167, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  25. L'amitié est plus souvent une porte de sortie qu'une porte d'entrée de l'amour.
    (Aphorismes du temps présent, p.168, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  26. On n'est pas toujours digne de l'amour qu'on provoque, on l'est généralement des amitiés qu'on inspire.
    (Aphorismes du temps présent, p.169, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  27. L'amour devenu clairvoyant est bien près de finir.
    (Aphorismes du temps présent, p.169, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  28. Une opinion peut avoir des origines affectives, mystiques ou rationnelles. L'origine rationnelle est la plus rare.
    (Aphorismes du temps présent, p.170, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  29. Le milieu crée nos opinions. Les passions et l'intérêt les transforment.
    (Aphorismes du temps présent, p.170, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  30. Il faut posséder un esprit très indépendant pour se créer cinq ou six opinions personnelles dans le cours de l'existence.
    (Aphorismes du temps présent, p.171, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  31. Il n'y a guère aujourd'hui de journaux assez indépendants pour permettre à leurs rédacteurs des opinions personnelles.
    (Aphorismes du temps présent, p.172, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  32. En politique, les choses ont moins d'importance que leurs noms. Déguiser sous des mots bien choisis, les théories les plus absurdes, suffit souvent à les faire accepter.
    (Aphorismes du temps présent, p.174, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  33. Chez beaucoup d'hommes, la parole précède la pensée. Ils savent seulement ce qu'ils pensent après avoir entendu ce qu'ils disent.
    (Aphorismes du temps présent, p.175, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  34. La contagion mentale est le plus sûr agent de propagation des opinions et des croyances. Les convictions politiques ne se fondent guère autrement, on tâche ensuite de leur donner un aspect rationnel pour les justifier.
    (Aphorismes du temps présent, p.176, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  35. L'art des grands meneurs est de susciter chez ceux qu'ils entraînent des personnalités nouvelles.
    (Aphorismes du temps présent, p.177, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  36. Pour acquérir une autorité momentanée, il suffit généralement de persuader qu'on la possède.
    (Aphorismes du temps présent, p.177, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  37. On domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu'en s'occupant de leurs intérêts.
    (Aphorismes du temps présent, p.177, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  38. Une erreur, auréolée de prestige, exercera toujours plus d'action qu'une vérité sans prestige.
    (Aphorismes du temps présent, p.178, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  39. Vouloir imposer nos institutions, nos coutumes et nos lois aux indigènes d'une colonie, c'est prétendre substituer au passé d'une race le passé d'une autre race.
    (Aphorismes du temps présent, p.182, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  40. Créer des idées qui influenceront les hommes, c'est mettre un peu de soi-même dans la vie de ses descendants.
    (Aphorismes du temps présent, p.183, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  41. La foule ne retient guère des évènements que leur côté merveilleux. Les légendes sont plus durables que l'histoire.
    (Aphorismes du temps présent, p.186, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  42. Le poids du nombre tend chaque jour à se substituer au poids de l'intelligence. Mais si le nombre peut détruire l'intelligence, il est incapable de la remplacer.
    (Aphorismes du temps présent, p.188, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  43. Les foules comprennent rarement quelque chose aux évènements qu'elles accomplissent.
    (Aphorismes du temps présent, p.188, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  44. Les grandes assemblées possèdent les principales caractéristiques des foules : Niveau intellectuel médiocre, excitation excessive, fureurs subites, intolérance complète, obéissance servile aux meneurs.
    (Aphorismes du temps présent, p.189, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  45. L'homme médiocre augmente sa valeur en faisant partie d'un groupe ; l'homme supérieur la diminue.
    (Aphorismes du temps présent, p.190, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  46. L'élite d'un peuple crée ses progrès, les individus moyens font sa force.
    (Aphorismes du temps présent, p.193, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  47. Les progrès d'un peuple ne sont déterminés ni par les gouvernements ni par les révolutions, mais par la somme des efforts des individus qui la composent.
    (Aphorismes du temps présent, p.194, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  48. Les hommes en société ne pouvant vivre sans tyrannie, la plus acceptable est encore celle des lois.
    (Aphorismes du temps présent, p.196, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  49. Les lois stabilisent les coutumes, elles peuvent rarement en créer.
    (Aphorismes du temps présent, p.196, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  50. Une loi qui ne sanctionne pas simplement la coutume, c'est-à-dire l'expérience du passé, ne fait que codifier notre ignorance de l'avenir.
    (Aphorismes du temps présent, p.197, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  51. Croire, comme les politiciens, à la puissance transformatrice des lois, c'est oublier que derrière les phénomènes visibles, se trouvent toujours des forces invisibles qui les déterminent.
    (Aphorismes du temps présent, p.197, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  52. Un délit généralisé devient bientôt un droit.
    (Aphorismes du temps présent, p.197, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  53. Dès qu'on possède la force, on cesse d'invoquer la justice.
    (Aphorismes du temps présent, p.199, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  54. On ne peut opposer le droit à la force, car la force et le droit sont des identités. Le droit est de la force qui dure.
    (Aphorismes du temps présent, p.199, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  55. Une vertu pratiquée sans effort est une qualité, non une vertu.
    (Aphorismes du temps présent, p201., Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  56. La morale s'apprend seulement par la pratique. Elle fait partie, comme les arts, de ces connaissances que ne sauraient enseigner les livres.
    (Aphorismes du temps présent, p.201, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  57. Le même sentiment peut être appelé vice ou vertu suivant son utilité sociale. Étendu à la famille, à la tribu, à la patrie, l'égoïsme individuel devient une vertu. L'orgueil, défaut individuel, est également une vertu collective.
    (Aphorismes du temps présent, p.202, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  58. Possible entre individus, la tolérance ne l'est jamais entre collectivités.
    (Aphorismes du temps présent, p.203, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  59. L'intolérance représente souvent dans la vie des peuples une vertu nécessaire à l'action.
    (Aphorismes du temps présent, p.203, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  60. Excuser le mal, c'est le multiplier.
    (Aphorismes du temps présent, p.203, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  61. Dans le domaine moral, l'homme moderne détruit plus vite qu'il ne bâtit.
    (Aphorismes du temps présent, p.203, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  62. Les gens vertueux se vengent souvent des contraintes qu'ils s'imposent par l'ennui qu'ils inspirent.
    (Aphorismes du temps présent, p.204, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  63. On ne peut rien sur l'homme dont l'idéal est de sacrifier sa vie pour une croyance.
    (Aphorismes du temps présent, p.205, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  64. Incapable de vivre sans certitude, l'homme préférera toujours les croyances les moins défendables aux négations les plus justifiées.
    (Aphorismes du temps présent, p.208, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  65. L'intolérance de certains libres penseurs, résulte fréquemment de la religiosité inconsciente dont l'atavisme a rempli leurs âmes.
    (Aphorismes du temps présent, p.208, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  66. La libre pensée ne constitue souvent qu'une croyance, qui dispense de la fatigue de penser.
    (Aphorismes du temps présent, p.208, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  67. La raison crée le progrès, mais les bâtisseurs de croyances mènent l'histoire. Du fond de leurs tombeaux, de grands hallucinés comme Bouddha et Mahomet, courbent encore des millions d'hommes sous l'enchantement de leurs rêves.
    (Aphorismes du temps présent, p.209, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  68. Les peuples survivent rarement à la mort de leurs dieux.
    (Aphorismes du temps présent, p.209, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  69. Comme la politique, l'art est guidé par quelques meneurs, suivis d'une foule de menés.
    (Aphorismes du temps présent, p.210, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  70. Le beau, c'est ce qui nous plaît, et ce qui nous plaît se détermine moins par le goût personnel, que par celui des personnes influentes, dont la contagion mentale impose le jugement.
    (Aphorismes du temps présent, p.211, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  71. Le véritable artiste crée, même en copiant.
    (Aphorismes du temps présent, p.212, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  72. La force des rites est telle, qu'ils survivent longtemps à la foi qui les avaient [sic] fait naître.
    (Aphorismes du temps présent, p.214, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  73. On rencontre rarement un homme acceptant d'exposer sa vie pour une vérité rationnelle. On en trouve aisément des milliers prêts à se faire tuer pour une croyance.
    (Aphorismes du temps présent, p.217, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  74. Lorsqu'une question soulève des opinions violemment contradictoires, on peut assurer qu'elle appartient au cycle de la croyance et non à celui de la connaissance.
    (Aphorismes du temps présent, p.217, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  75. L'intolérance est la compagne nécessaire des convictions fortes. Entre sectateurs de croyances voisines, elle est beaucoup plus accentuée qu'entre défenseurs de dogmes sans parenté.
    (Aphorismes du temps présent, p.218, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  76. L'hypothèse est une croyance souvent prise pour une connaissance.
    (Aphorismes du temps présent, p.218, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  77. Une croyance n'étant ni rationnelle, ni volontaire, aucune des absurdités qu'elle peut enseigner ne saurait nuire à sa propagation.
    (Aphorismes du temps présent, p.218, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  78. Ne pas croire les choses possibles, c'est les rendre impossibles. Une des forces de la foi est d'ignorer l'impossible.
    (Aphorismes du temps présent, p.219, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  79. L'éducation est l'art de faire passer le conscient dans l'inconscient.
    (Aphorismes du temps présent, p.220, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  80. Instruire n'est pas éduquer. L'instruction enrichit la mémoire. L'éducation crée chez l'homme des réflexes utiles et lui apprend à dominer les réflexes nuisibles.
    (Aphorismes du temps présent, p.221, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  81. Quelques années suffisent pour instruire un barbare. Il faut parfois des siècles pour l'éduquer.
    (Aphorismes du temps présent, p.221, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  82. Développer chez l'homme la réflexion, le jugement, l'énergie et le sang-froid, serait autrement nécessaire que de lui imposer l'insipide phraséologie, qui constitue l'enseignement scolaire.
    (Aphorismes du temps présent, p.221, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  83. Confiner l'esprit dans l'artificiel et le rendre incapable d'observation, est le plus sûr résultat des méthodes théoriques ne montrant le monde qu'à travers les livres.
    (Aphorismes du temps présent, p.221, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  84. Canalisée par une bonne méthode, l'intelligence la plus faible arrive à progresser.
    (Aphorismes du temps présent, p.222, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  85. Acquiérir une méthode, c'est posséder l'art d'économiser le temps, et, par suite, d'en accroître la durée.
    (Aphorismes du temps présent, p.222, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  86. Vouloir enseigner trop de choses empêche l'élève d'en apprendre aucune. Ce principe fondamental semble ignoré ou méconnu de notre Université.
    (Aphorismes du temps présent, p.222, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  87. Une des grandes illusions de la démocratie est de s'imaginer que l'instruction égalise les hommes. Elle ne sert souvent qu'à les différencier davantage.
    (Aphorismes du temps présent, p., Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  88. Notre système d'éducation classique a fini par créer une aristocratie de la mémoire, n'ayant aucun rapport avec celle du jugement et de l'intelligence.
    (Aphorismes du temps présent, p.223, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  89. Le choix d'un système d'éducation a plus d'importance pour un peuple que celui de son gouvernement.
    (Aphorismes du temps présent, p.223, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  90. Des hommes d'élite réunis en groupe ne constituent plus une élite. Pour garder son niveau, l'esprit supérieur doit rester solitaire.
    (Aphorismes du temps présent, p.224, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  91. L'élite crée, la plèbe détruit.
    (Aphorismes du temps présent, p.225, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  92. Des trois conceptions possibles de la vie : optimiste, pessimiste, résignée, la dernière est peut-être la plus sage, mais aussi la moins génératrice d'action.
    (Aphorismes du temps présent, p.227, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  93. L'évolution de la philosophie rationnelle consiste surtout à discuter en termes nouveaux des problèmes fort anciens.
    (Aphorismes du temps présent, p.227, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  94. Chaque phénomène a son mystère. Le mystère est l'âme ignorée des choses.
    (Aphorismes du temps présent, p.228, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  95. Le matérialisme a prétendu se substituer aux religions, mais aujourd'hui la matière est devenue aussi mystérieuse que les dieux qu'elle devait remplacer.
    (Aphorismes du temps présent, p.231, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  96. Une des supériorités du savant sur l'ignorant est de sentir où commence le mystère.
    (Aphorismes du temps présent, p.231, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  97. Le besoin de certitude a toujours été plus fort que le besoin de vérité.
    (Aphorismes du temps présent, p.235, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  98. La valeur pratique d'une vérité se mesure au degré de croyance qu'elle inspire.
    (Aphorismes du temps présent, p.235, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  99. Revêtir l'erreur d'une forme séduisante, suffit souvent pour la faire accepter comme vérité.
    (Aphorismes du temps présent, p236., Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  100. C'est nuire à la découverte de la vérité que de l'apprécier, comme les pragmatistes, d'après son degré d'utilité.
    (Aphorismes du temps présent, p.236, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  101. Une vérité est une étape provisoire sur une route qui n'a pas de fin.
    (Aphorismes du temps présent, p.237, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  102. Il y a des vérités absolues dans le temps mais non dans l'éternité.
    (Aphorismes du temps présent, p.237, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  103. Présentée sous forme mathématique, l'erreur acquiert un grand prestige. Le sceptique le plus endurci attribue volontiers aux équations de mystérieuses vertus.
    (Aphorismes du temps présent, p.237, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  104. Une illusion tenue pour vraie agit comme une vérité.
    (Aphorismes du temps présent, p.237, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  105. La valeur attribuée à une doctrine dépend beaucoup moins de la justesse de cette doctrine que du presige possédé par celui qui l'énonce.
    (Aphorismes du temps présent, p.238, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  106. Une vérité trop claire cesse bientôt d'être une vérité féconde.
    (Aphorismes du temps présent, p.238, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  107. L'intelligence fait penser. La croyance fait agir.
    (Aphorismes du temps présent, p.241, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  108. Si l'homme avait commencé par penser au lieu l'agir, le cycle de son histoire serait clos depuis longtemps.
    (Aphorismes du temps présent, p.241, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  109. Illusoires ou réelles, les certitudes sont génératrices d'action. L'homme privé de certitudes serait comme un vaisseau sans gouvernail, une machine sans moteur.
    (Aphorismes du temps présent, p.241, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  110. L'absurde et l'impossible n'ont jamais empêché une croyance suffisamment forte de faire agir.
    (Aphorismes du temps présent, p.241, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  111. Savoir ce qu'on doit faire n'est pas du tout savoir ce qu'on fera.
    (Aphorismes du temps présent, p.242, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  112. Les propositions admises sans discussion deviennent rarement des mobiles d'action.
    (Aphorismes du temps présent, p.242, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  113. La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort.
    (Aphorismes du temps présent, p.243, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  114. Contrairement aux idées démocratiques, la psychologie enseigne que l'entité collective, nommée Peuple, est très inférieure à l'homme isolé.
    (Aphorismes du temps présent, trad. #551 &Le démocratique besoin de paraître est le plus coûteux et le moins profitable des besoins. *(, p.244, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  115. La soif d'égalité n'est souvent qu'une forme avouable du désir d'avoir des inférieurs et pas de supérieurs.
    (Aphorismes du temps présent, p.245, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  116. L'imprécision des doctrines socialistes est un élément de leur succès. Il importe pour un dogme de ne se préciser qu'après avoir triomphé.
    (Aphorismes du temps présent, p.247, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  117. Substituer l'initiative et la responsabilité collective à l'initiative et à la responsabilité individuelles, c'est faire descendre l'homme très bas sur l'échelle des valeurs humaines.
    (Aphorismes du temps présent, p.249, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  118. Reculer devant l'effort qu'on croit inutile, est renoncer d'avance à tout succès.
    (Aphorismes du temps présent, p.250, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  119. Les seules révolutions durables sont celles de la pensée.
    (Aphorismes du temps présent, p.252, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  120. L'être vraiment malheureux est celui à qui on persuade que son était est misérable. Ainsi procèdent les meneurs pour faire les révolutions.
    (Aphorismes du temps présent, p.253, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  121. Les révolutions qui commencent résultent le plus souvent de croyances qui finissent.
    (Aphorismes du temps présent, p.255, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  122. La première phase d'évolution d'une démocratie triomphante est de détruire les anciennes aristocraties, la seconde d'en créer de nouvelles.
    (Aphorismes du temps présent, p.258, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  123. Un peuple qui réclame sans cesse l'égalité est bien près d'accepter la servitude.
    (Aphorismes du temps présent, p.259, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  124. Toute la politique se ramène à ces deux règles, savoir et prévoir.
    (Aphorismes du temps présent, p.260, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  125. Un gouvernement n'est pas le créateur d'une époque, mais sa création.
    (Aphorismes du temps présent, p.260, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  126. Juger un évènement inévitable, c'est en faire une fatalité.
    (Aphorismes du temps présent, p.261, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  127. En politique, comme dans la vie, le succès appartient généralement aux convaincus et rarement aux sceptiques.
    (Aphorismes du temps présent, p.261, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  128. En politique, il est moins dangereux de manquer d'idées directrices que d'en avoir de fausses.
    (Aphorismes du temps présent, p.262, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  129. Le plus sûr moyen de détruire le principe d'autorité est de parler à chacun de ses droits et jamais de ses devoirs. Tous les hommes sont prêts à exercer les premiers, très peu se préoccupent des seconds.
    (Aphorismes du temps présent, p.264, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  130. Le rôle du savant est de détruire les chimères, celui de l'homme d'État de s'en servir.
    (Aphorismes du temps présent, p.265, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)
     
  131. L'homme supérieur sait utiliser la fatalité, comme le marin utilise le vent, quelle que soit sa direction.
    (Aphorismes du temps présent, p.268, Les amis de Gustave Le Bon, 1978)