Citations ajoutées le 18 février 2001

  
Joseph Joubert

  1. Le vrai caractère du style épistolaire littéraire est l'enjouement, l'urbanité.
    (Carnets t.2, p.235, nrf/Gallimard, 1994)
     
  2. Abus et danger d'appliquer le jugement où il faut appliquer le goût et le goût où il faut appliquer le jugement.
    (Carnets t.2, p.236, nrf/Gallimard, 1994)
     
  3. L'erreur agite, la vérité repose.
    (Carnets t.2, p.239, nrf/Gallimard, 1994)
     
  4. On se luxe l'esprit comme le corps.
    (Carnets t.2, p.239, nrf/Gallimard, 1994)
     
  5. Je suis comme Montaigne « impropre au discours continu ».
    (Carnets t.2, p.240, nrf/Gallimard, 1994)
     
  6. Les passions des jeunes gens sont des vices dans la vieillesse.
    (Carnets t.2, p.241, nrf/Gallimard, 1994)
     
  7. Pour être tragiques, il faut que les malheurs soient rares.
    (Carnets t.2, p.243, nrf/Gallimard, 1994)
     
  8. La plupart des pensées de Pascal (sur les lois, les usages, les couleurs) ne sont que les pensées de Montaigne qu'il a refaites.
    (Carnets t.2, p.243, nrf/Gallimard, 1994)
     
  9. Des clartés de l'esprit qui naissent de la pureté. Dieu ! que la chasteté produit d'admirables amours ! De quels ravissements nous privent nos intempérances !
    (Carnets t.2, p.243, nrf/Gallimard, 1994)
     
  10. Le soir de la vie apporte avec soi ses lumières et sa lampe pour ainsi dire.
    (Carnets t.2, p.244, nrf/Gallimard, 1994)
     
  11. Volupté. L'habitude y sert plus que la jeunesse.
    (Carnets t.2, p.245, nrf/Gallimard, 1994)
     
  12. Être naturel, dans les arts, c'est être sincère.
    (Carnets t.2, p.245, nrf/Gallimard, 1994)
     
  13. La jeunesse voudrait que tout fût nouveau, comme elle, dans le monde. La vieillesse aime ce qui est ancien. Il faut aimer ce qui est censé.
    (Carnets t.2, p.246, nrf/Gallimard, 1994)
     
  14. En effet, la bonté sans doute nous rend meilleurs que la morale.
    (Carnets t.2, p.247, nrf/Gallimard, 1994)
     
  15. M. de Bausset dit de Fénéon :« Il aimait plus les hommes qu'il ne les connaissait. » Ce mot est charmant... et il est impossible de louer avec plus d'esprit ce qu'on blâme ou de mieux louer en blâmant.
    (Carnets t.2, p.248, nrf/Gallimard, 1994)
     
  16. Une notion exacte et claire et des paroles transparentes sont deux conditions nécessaires et indispensables pour faire exister une idée. Toute expression qui n'est que juste ne peut bien exprimer qu'un jugement.
    (Carnets t.2, p.248, nrf/Gallimard, 1994)
     
  17. Un cercle n'est pas un contour. Un contour est un cercle indécis et légèrement ondoyant. Mathématiques poétiques !
    (Carnets t.2, p.253, nrf/Gallimard, 1994)
     
  18. Ce qui fait qu'on cherche longtemps, c'est qu'on ne cherche pas où il faut et qu'on cherche où il ne faut pas. Mais comment chercher où il faut quand on ignore même ce qu'on cherche ? et c'est ce qui arrive toujours quand on compose et quand on crée. Heureusement, en s'égarant ainsi, on fait plus d'une découverte, on a des rencontres heureuses et on est souvent dédommagé de ce qu'on cherche sans le trouver par ce qu'on trouve sans le chercher.
    (Carnets t.2, p.254, nrf/Gallimard, 1994)
     
  19. « Le sentiment (dit Geoffroy) rend insipide tout ce qui n'est pas lui et c'est là son inconvénient. » Il a raison. C'est aussi là le grand inconvénient du plaisir. Il dégoûte de la raison.
    (Carnets t.2, p.257, nrf/Gallimard, 1994)
     
  20. Balzac. Un de nos plus grands écrivains et le premier entre les bons si on consulte l'ordre du temps. Utile à lire, à méditer, et excellent à admirer, également propre à instruire et à former par ses défauts et par ses qualités.
    (Carnets t.2, p.258, nrf/Gallimard, 1994)
     
  21. Le meilleur de tous les expédients pour s'épargner beaucoup de peines, c'est de penser très peu à soi, je veux dire à son intérêt propre.
    (Carnets t.2, p.260, nrf/Gallimard, 1994)
     
  22. La nécessité peut rendre une action douteuse innocente, mais ne peut la rendre louable.
    (Carnets t.2, p.263, nrf/Gallimard, 1994)
     

Paul Watzlawick

  1. Être malheureux est certes à la porté du premier venu. Mais se rendre malheureux, faire soi-même son propre malheur sont des techniques qu'il faut apprendre : à cet apprentissage-là, quelques coups du destin ne suffisent pas.
    (Faites vous-même votre malheur, trad. Jean-Pierre Carasso, p.13, éd. Seuil, 1984)
     
  2. La maturité, telle que l'a définie l'un de mes collègues, est la capacité de faire quelque chose malgré le fait que vos parents vous l'ont recommandé.
    (Faites vous-même votre malheur, trad. Jean-Pierre Carasso, p.19, éd. Seuil, 1984)
     
  3. [...] une idée, pour peu qu'on s'y accroche avec une conviction suffisante, qu'on la caresse et la berce avec soin, finira par produire sa propre réalité.
    (Faites vous-même votre malheur, trad. Jean-Pierre Carasso, p.54, éd. Seuil, 1984)